reconnaissance physique par le médecin de
la souffrance de la patiente.
Les techniques utilisées, paradoxalement,
passent souvent au second plan.
En effet, que l’on étire un muscle ou qu’on le
raccourcisse, que l’on décoapte une articula-
tion ou qu’on la fasse glisser, que l’on mette
en tension un ligament ou qu’on le fasse
vibrer, l’important est de le stimuler, et ce, de
façon plurimodale. L’objectif est de réinitialiser
les capteurs dont ces différents éléments ana-
tomiques sont pourvus. Mais à l’heure d’une
médecine basée sur les preuves, il demeure
fondamental de valider cette conception empi-
rique, au demeurant souvent très efficace.
Pourquoi médecine manuelle et non ostéo-
pathie ?
Le diagnostic ostéopathique repose sur la
notion de restriction de mobilité alors que pour
le médecin le signe d’appel est le plus souvent
la douleur. Ce symptôme n’est que le point de
départ d’une démarche diagnostique où
l’interrogatoire et l’examen clinique seront com-
plétés par des examens complémentaires afin
d’établir un diagnostic positif, étiologique et
après avoir éliminé les diagnostics différentiels.
Il est bon de rappeler que l’ostéopathie est
née aux Etats-Unis à la fin du XIXesiècle,
issue du courant des bonesetters anglo-
saxons, nos cousins rebouteux d’outre-
manche. Le traitement manuel prolonge un
diagnostic basé sur la restriction de mobilité
des structures anatomiques, posant le problè-
me du degré de sensibilité de l’examinateur et
l’écueil de la difficile reproductibilité inter-exa-
minateur.
De son côté, la médecine manuelle repose
sur un diagnostic qui se doit d’être précis,
reproductible, transmissible à l’ensemble du
corps médical et compréhensible par le
patient. Il repose sur la notion de douleur qui
est le maître symptôme d’appel. De ce dia-
gnostic découle un traitement manuel qui
n’est qu’un complément aux autres possibili-
tés thérapeutiques. En effet, la complexité de
la symptomatologie des algies pelvi-péri-
néales impose une prise en charge obligatoi-
rement pluridisciplinaire.
En outre, le terme de médecine parallèle sou-
ligne l’aberration de certains choix.
En effet, il est préférable d’œuvrer pour des
approches médicales convergentes, centrées
sur le patient, plutôt qu’entretenir avec un cer-
tain délice les particularismes identitaires des
thérapeutes.
DIAGNOSTIC
Démembrer la douleur
Le démembrement d’une douleur en gynéco-
logie requiert une méthodologie applicable à
toute autre localisation de l’organisme et se
fixe comme objectif potentiel, au terme de
l’examen clinique, complété par l’imagerie et
la biologie, de proposer une éventuelle théra-
pie manuelle associée ou non à une prescrip-
tion médicamenteuse conventionnelle.
Définir la douleur
Il est important de rappeler cette définition qui
met en exergue les dimensions de la douleur
(International Association for Study of Pain)
“Expérience sensorielle et émotionnelle désa-
gréable associée à une lésion tissulaire réelle
ou potentielle, ou décrite dans des termes
évoquant une telle lésion”.
Algies pelvi-périnéales et thérapies manuelles
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