Scandale en Bohême et autres nouvelles - biblio

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Scandale en Bohême
et autres nouvelles
Arthur Conan Doyle
Livret pédagogique
Établi par Stéphane GUINOISEAU,
agrégé de Lettres modernes,
professeur en collège
Avertissement
Les questions « Lire l’image » et « À vos plumes » faisant appel à l’expression
personnelle des élèves, il n’est pas donné de corrigé type.
À la suite des réponses du questionnaire de chaque nouvelle sont données des
questions complémentaires à proposer aux élèves et qui permettent d’ouvrir la
réflexion engagée sur chaque nouvelle à des sujets plus larges.
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax
Mise en page
Médiamax
Illustration
Harvey Stevenson
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et
L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage
privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les
analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur
ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».
Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des
Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les
articles 425 et suivants du Code pénal.
© Hachette Livre, 2001.
43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.
ISBN : 2.01.168223.1
S
O M M A I R E
RÉPONSES
AU X Q U E S T I O N S
4
Scandale en Bohême . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
L’ A v e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
. . . . . . . . . . . . . . . . 14
L’ A v e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 8
Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
PROPOSITION
E X P L O I TAT I O N
DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
DU GROUPEMENT DE TEXTES
BIBLIOGRAPHIE
C O M P L É M E N TA I R E
3
41
44
47
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
S C A N D A L E E N B O H Ê M E ( p. 4 5 )
◆ Q UE S ’ EST - IL
PASSÉ
?
1. […] Celle-ci vient d’un pays germanophone, la Bohême, et son auteur est manifestement de nationalité allemande. Ce personnage arrive chez Holmes avec un loup
sur le visage. Mais très vite son identité est dévoilée par Sherlock Holmes : il s’agit en fait
du roi de Bohême. Ce dernier souhaiterait récupérer une photographie compromettante prise en compagnie de l’aventurière Irene Adler. Ce document peut en effet
ruiner les projets de mariage du visiteur. Le lendemain, Sherlock Holmes retrouve
Watson vers 16 heures pour lui raconter ses recherches et ses projets. Alors qu’il
prenait en filature Irene et Godfrey Norton, il les retrouve dans une église et devient
inopinément le témoin de leur mariage. Le détective sollicite l’aide de Watson et
organise une rixe pour pénétrer chez Irene. Mais celle-ci ne se laissera pas berner
(abuser, tromper) et le dupeur sera dupé ! Sherlock Holmes gardera un souvenir de
cette aventure, où sa perspicacité habituelle fut mise en échec. Lorsque son client lui
propose une bague en forme de serpent pour le récompenser, le détective avoue
préférer la photographie d’Irene.
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
2. Watson, le narrateur, n’a pas vu Sherlock Holmes depuis longtemps car il s’est marié
et sa nouvelle vie l’a éloigné du détective.
3. Les événements racontés dans Scandale en Bohême sont situés en mars 1888.
4. La première observation de Sherlock Holmes concerne le poids de Watson : ce
dernier a grossi (de trois kilos et demi) selon le détective et le « mariage » lui va bien.
5. Watson est médecin.
6. Un « hagiographe » désigne au sens propre quelqu’un qui rédige la vie d’un saint. Le
mot a pris un sens plus large et peut désigner un auteur qui embellit la biographie
qu’il écrit, qui fait une biographie élogieuse.
7. Sherlock Holmes et Watson doivent conserver le secret pendant deux années.
8. Irene Adler est une cantatrice.
9. Godfrey Norton est avocat.
10. Pour le récompenser de son intervention dans l’église, Irene Adler offre à Sherlock
Holmes un « souverain » (pièce de monnaie) qu’il a l’intention de porter à sa chaîne
de montre.
4
Scandale en Bohême
11. Sherlock Holmes confie à Watson une cartouche fumigène de plombier.
12. Watson doit crier « Au feu ! » en même temps qu’il lancera le fumigène.
13. Au cours de la nouvelle, Sherlock Holmes se déguise en valet d’écurie puis en
pasteur.
14. C’est Irene Adler déguisée en homme qui salue Sherlock Holmes.
15. C’est la gouvernante d’Irene Adler qui reçoit Sherlock Holmes et le roi de Bohême.
◆ É TUDIER L’ ORTHOGRAPHE
16. « Toutefois, mes compagnons de naguère eurent plaisir, je crois, à me revoir.
Presque sans proférer un mot mais avec des regards cordiaux, ils me désignèrent
un fauteuil, m’expédièrent leur boîte de cigares [...] et m’indiquèrent une cave à
liqueurs et un siphon d’eau de Seltz dans le coin de la pièce. Puis ils se plantèrent
devant le feu et me toisèrent de haut en bas. »
17. a) l’eût placé : le verbe placer est ici conjugué au conditionnel passé deuxième
forme. On peut demander aux élèves de conjuguer intégralement ce temps (je l’eusse
placé, tu l’eusses placé, il l’eût placé, nous l’eussions placé, vous l’eussiez placé, ils
l’eussent placé) et de le remplacer par le conditionnel passé première forme : l’aurait
placé.
Le participe passé placé est conjugué avec l’auxiliaire avoir. L’accord se fait donc avec
le COD si celui-ci est placé devant le verbe. Le COD est ici le pronom personnel
l’ (Holmes) : l’accord se fait au masculin singulier.
b) éloignés : le participe passé éloignés est conjugué avec l’auxiliaire avoir. L’accord se fait
donc avec le COD si celui-ci est placé devant le verbe. Le COD est ici le pronom
personnel nous (Watson et Holmes) : l’accord se fait au masculin pluriel.
c) suffisaient : le verbe est conjugué au pluriel. En effet, le sujet est double : le
bonheur [...] + la foule de préoccupations [...].
d) qui vous a trempé : l’accord du participe se fait avec le COD. Le COD est ici le
pronom personnel vous qui désigne Watson (masculin singulier).
e) Quant à Mary Jane, elle est incorrigible, aussi ma femme lui a-t-elle donné ses
huit jours.
• Quant à : dans la tournure présentative quant à, le mot quant prend un t car il
précède la préposition à.
• huit : l’adjectif numéral est en général invariable. Dans la phrase, l’adjectif numéral
huit ne porte donc pas la marque du pluriel. On peut signaler les exceptions :
– million et milliard prennent la marque du pluriel ;
– vingt et cent prennent la marque du pluriel quand ils sont précédés d’un multiple et
ne sont pas eux-mêmes suivis d’un nombre.
Ex. : Deux cents hommes ont franchi la grille mais deux cent dix sont sortis par la porte.
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RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
f ) Sa cape bleu marine : quand deux adjectifs de couleur se suivent ou qu’un
adjectif vient nuancer un premier adjectif de couleur, les deux adjectifs demeurent
invariables.
Ex. : Elle a des yeux bleu clair.
g) Les articles concernant les gens et les choses : la forme en -ant est ici un participe
présent (suivi d’un complément d’objet direct). Cette forme a un statut verbal et ne
s’accorde donc pas en genre ou en nombre avec le nom qui précède.
h) Elle donne des récitals : les noms en -al font en général leur pluriel en -aux
(un journal / des journaux).
Il existe cependant des exceptions :
un aval – des avals ; un bal – des bals ; un cal – des cals ; un carnaval – des carnavals ;
un cérémonial – des cérémonials ; un chacal – des chacals ; un festival – des festivals ;
un mistral – des mistrals ; un récital – des récitals ; un régal – des régals. Le mot idéal
accepte les deux formes : des idéals ou des idéaux.
i) un cocher à la veste à demi boutonnée : l’expression à demi quand elle accompagne
un adjectif demeure invariable et ne demande pas de trait d’union.
Le mot demi employé seul devant un adjectif demande un tiret et reste invariable.
Ex. : Elle était demi-boiteuse.
j) des silhouettes s’agitant en tous sens : même remarque que pour la question g) :
le participe présent ne s’accorde pas avec le nom qui le précède.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
18. Plusieurs mots sont utilisés pour désigner les monnaies anglaises dans cette nouvelle.
– Une demi-couronne : cette monnaie est appelée ainsi parce qu’elle est frappée avec
un portrait de la reine Victoria ceinte de la couronne royale (depuis 1847).
– Cent cinquante guinées : à l’époque de Conan Doyle, la guinée n’est plus utilisée
dans la vie courante. Frappée pour la première fois en 1663, elle n’est plus produite
depuis 1813 mais elle continue à être utilisée dans des circonstances particulières (on
peut la comparer aux napoléons en France). La guinée est une pièce en or, métal
provenant de Guinée.
– Trois cents livres en pièces d’or : au XIXe siècle, la livre est une pièce de prestige en
or. La livre est aussi appelée souverain (monnaie offerte à Sherlock Holmes par Irene
Adler). Le souverain comporte aussi l’effigie de la reine avec au revers Saint Georges
terrassant le dragon.
19. Le mot quolibet vient d’un exercice scolastique appelé en latin au Moyen Âge
« disputatio de quolibet » : discussion sur un sujet libre, sur « n’importe quoi ». Le mot
désigne plus tardivement des moqueries, des propos railleurs.
20. Avoir une âme bohème : le mot bohème employé ici comme adjectif vient des « habitants de la Bohême » que l’on a assimilés aux populations nomades de tziganes venant
de l’Est. Le mot a alors signifié : qui mène une existence vagabonde ou fantaisiste.
Mot de la même famille : un bohémien.
6
Scandale en Bohême
21. Être trempé comme une soupe : le mot soupe désigne dans cette expression une
tranche de pain que l’on avait l’habitude de tremper dans du bouillon ou dans une sauce.
22. Bonniche : servante, soubrette, bonne, femme de chambre.
23. Stéthoscope : le mot vient du grec stétho qui désigne la poitrine. Le suffixe -scope
signifie regarder, observer.
On trouve plusieurs mots construits avec le même suffixe : microscope, stroboscope,
stéréoscope.
24. Autres mots français construits à partir de mittere (envoyer) : un missile, une mission,
un missionnaire.
25. Hagiographie vient du grec hagios qui signifie sacré et de graphein qui signifie écrire.
Autres mots comportant le même suffixe :
– calligraphie : façon de former les caractères de l’écriture ;
– historiographie : travail de l’historiographe, personne officiellement chargée d’écrire
l’histoire de son temps ;
– sérigraphie : procédé d’impression sur bois, sur verre à l’aide d’un écran ou d’une
trame de soie.
26. Les mots utilisés en français pour désigner une lettre que l’on envoie :
– une lettre ;
– un courrier ;
– une épître (du latin epistula) ;
– au XVIIe siècle, on employait le mot billet dans le sens de lettre ;
– une missive ;
– les bulles désignent des lettres « ouvertes », publiques, du pape ;
– le vocabulaire de la chancellerie pontificale a conservé un ancien mot français, le
bref, qui, au Moyen Âge, désignait une lettre « close » sur des matières moins importantes que celles traitées dans la bulle.
27. Contralto : la plus grave des voix féminines.
Soprano : la voix la plus élevée pour les femmes et les jeunes garçons.
Ténor : voix d’homme la plus aiguë.
Basse : voix d’homme la plus basse.
Mezzo-soprano : voix de femme intermédiaire entre la contralto et la soprano.
Baryton : voix d’homme qui tient le milieu entre le ténor et la basse.
28. Docteur ; logeuse ; valet d’écurie ; palefrenier ; membre du barreau ; cocher ; juriste ;
soubrette ; (prêtre) ; (pasteur anglican) ; rémouleur ; officiers de la Garde.
29. L’expression membre du barreau est construite à partir du mot barreau qui désignait
autrefois l’espace fermé (par une barrière) réservé au banc des avocats dans une salle
de tribunal.
7
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
30. Objecteur : Il a refusé de prendre les armes car il est objecteur de conscience.
Objections : Après son long discours, il n’y eut que deux objections mais ces critiques
furent vite balayées.
31. Conter fleurette : le nom présent dans cette expression est fleurette et il est composé
du radical fleur et du suffixe diminutif -ette.
32. Synonymes de charivari : tapage, tumulte, vacarme.
Antonymes de charivari : calme, tranquillité.
33. Candide vient du latin candidus qui veut dire blanc. Le mot signifie innocent,
ingénu, naïf.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
34. a) Le conditionnel passé correspond ici à une hypothèse résolument irréelle
formulée par Watson.
b) Le verbe expliquer est conjugué au subjonctif présent (que j’explique, que tu
expliques, qu’il explique, que nous expliquions, que vous expliquiez, qu’ils expliquent). Le subjonctif se justifie par le caractère virtuel du procès dans les subordonnées
de temps indiquant une antériorité (introduites par avant que, en attendant que, jusqu’à
ce que, etc.).
c) Après une tournure impersonnelle indiquant une possibilité, on rencontre le subjonctif dans la complétive (ici, subjonctif présent du verbe avoir) pour montrer le
caractère virtuel de l’action.
d) Le verbe être est conjugué à l’imparfait, qui est le temps utilisé en général pour les
passages descriptifs (aspect duratif de ce temps).
Le verbe estimer est conjugué ici au conditionnel passé deuxième forme (j’eusse estimé,
tu eusses estimé, il eût estimé, nous eussions estimé, vous eussiez estimé, ils eussent
estimé). La conjecture du narrateur n’est pas tout à fait assumée et le conditionnel a ici
une valeur modalisatrice : en même temps qu’il suggère que la tenue est de mauvais
goût, l’énoncé est référé à une Angleterre un peu abstraite qui n’est pas assimilable à
Watson. Le pronom indéfini on renforce cette distanciation.
e) Le verbe savoir est conjugué à l’impératif présent (sache, sachons, sachez). Ce temps
correspond ici à une affirmation forte (mise en valeur par l’impératif) plutôt qu’à un
ordre ou à une injonction.
f ) Le verbe être est ici conjugué au subjonctif imparfait (que je fusse, que tu fusses, qu’il
fût, que nous fussions, que vous fussiez, qu’ils fussent). Le subjonctif s’explique par la
tournure concessive (tout... que). Quant au temps, il s’explique par la concordance des
temps, la principale étant au passé simple.
g) Le verbe présenter est conjugué au subjonctif imparfait (que je présentasse, que tu
présentasses, qu’il présentât, que nous présentassions, que vous présentassiez, qu’ils
présentassent). Le subjonctif s’explique par la tournure concessive bien que.
Le verbe relater est conjugué au plus-que-parfait, qui marque ici une antériorité de
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Scandale en Bohême
l’action évoquée (les deux crimes relatés) par rapport au procès à l’imparfait (l’action
relatée dans Scandale en Bohême).
Les formes composées de l’indicatif sont souvent utilisées pour marquer un décalage
chronologique entre deux actions.
Ex. : Quand tu auras fini, tu iras dîner chez ton amie. Dès qu’il eut fini son repas, il se
précipita dans le salon.
h) Le verbe abriter est conjugué au subjonctif passé. Le subjonctif s’explique par la
présence de la forme superlative devant le relatif que.
i) Le verbe dire est conjugué au passé antérieur de l’indicatif qui s’explique par le
décalage chronologique entre l’action de la proposition principale et celle de la
proposition subordonnée. L’action de la subordonnée est antérieure à l’action de la
principale exprimée par un passé simple.
j) Les verbes surgir et s’avancer sont conjugués au passé simple. On peut profiter de cet
exemple pour rappeler la valeur ponctuelle du passé simple qui en fait le temps privilégié du récit.
k) Le verbe bifurquer est conjugué ici au subjonctif plus-que-parfait (que j’eusse bifurqué,
que tu eusses bifurqué, qu’il eût bifurqué, que nous eussions bifurqué, que vous eussiez
bifurqué, qu’ils eussent bifurqué). Le subjonctif se justifie par le caractère virtuel du
procès dans les subordonnées de temps indiquant une antériorité (introduites par avant
que, en attendant que, jusqu’à ce que, etc.). Le plus-que-parfait s’explique par la concordance
des temps avec la principale, elle-même au passé simple.
l) Les trois verbes sont conjugués au présent de l’indicatif. Le présent exprime ici une
vérité générale.
35. a) Une impérieuse envie de revoir Holmes me saisit.
b) On nous a confirmé de toutes parts cette opinion vous concernant.
c) On a organisé cinq tentatives.
d) On a cambriolé deux fois la maison.
e) Il semblait qu’un jeune homme mince portant une houppelande avait adressé ce
salut à mon ami.
f ) Une broche faite d’un unique et flamboyant béryl fermait sa cape bleu marine sous
le menton.
36. a) Quelques coups sonores et péremptoires furent frappés.
b) Les manches et le plastron de sa vareuse étaient barrés par de larges bandes
d’astrakan.
c) Le haut de son visage était masqué jusqu’aux pommettes par un loup noir.
d) L’illustre maison d’Ormstein est mise en cause dans (par) cette affaire.
e) Plusieurs années auparavant, un système de classification par catalogue de tous les
articles concernant les gens et les choses avait été adopté par Holmes.
f ) Une imprudence a bel et bien été commise par Votre Majesté.
g) Cette photographie doit être récupérée.
h) Un reçu fut griffonné par Holmes sur une feuille de son carnet et tendu au roi.
9
RÉPONSES
◆ É TUDIER
AUX
QUESTIONS
LES PERSONNAGES
37. Quoi qu’en dise Watson dans sa description de la psychologie holmésienne, le
détective ne semble pas tout à fait insensible au charme et à la beauté d’Irene Adler.
Voici comment il évoque Irene dans la nouvelle après l’avoir aperçue pour la première
fois : « Je ne fis guère que l’entrevoir sur le moment, mais c’est une femme ravissante que
j’aperçus, si belle qu’on se damnerait pour elle. » (lignes 574 à 576)
On peut penser tout de même qu’en dehors de cette attraction, le personnage fascine
Holmes par sa finesse et sa courtoisie. Femme de caractère, Irene Adler est suffisamment perspicace pour déjouer le piège que lui tend Sherlock Holmes. Le détective en
conçoit une admiration assez légitime qui éclate dans la dernière confrontation avec
le roi de Bohême (rares sont ceux qui échapperont au détective de Baker Street dans
ses aventures, à part le rival légendaire, le professeur Moriarty). Dans la scène finale,
Sherlock Holmes semble plus proche de la rusée Irene que de son client ! De plus,
Irene fait preuve d’un certain panache et d’un goût du risque puisqu’elle se permet
d’utiliser à son tour le déguisement pour saluer Sherlock Holmes. La lettre qu’elle
adresse à Sherlock Holmes démontre le respect qu’elle voue au personnage. Bien loin
de se moquer de lui, elle lui reconnaît des qualités et explique simplement comment
elle a découvert le piège tendu.
38. Le roi de Bohême arrache le masque car son identité ne fait plus de mystère pour
Sherlock Holmes. Après les explications alambiquées du personnage masqué, Holmes
s’adresse à lui sans détour : « Si Votre Majesté voulait bien condescendre à nous exposer
son cas... » (lignes 301-302)
39. Le roi de Bohême affirme dans la dernière partie de la nouvelle : « Ne vous avaisje pas dit à quel point elle était vive et déterminée ? N’aurait-elle pas fait une reine admirable ?
N’est-ce pas dommage qu’elle ne soit pas de mon niveau ? » (lignes 1009 à 1011)
Si le roi de Bohême n’a pas épousé Irene Adler, c’est parce qu’elle n’appartient pas à
la même classe sociale que lui, elle ne fait pas partie de l’aristocratie.
40. Le mot scrupules désigne les doutes et l’embarras qui peuvent saisir une personne
face à une action qu’elle estime gênante. Watson éprouve ce sentiment de culpabilité
avant de passer à l’action contre Irene Adler : « Pour ma part, de ma vie, jamais je n’ai
éprouvé une honte de moi-même aussi brûlante qu’à la vue de la délicieuse créature contre qui
je conspirais, de la grâce et de la sollicitude avec lesquelles elle prodigua des soins au blessé. »
(lignes 806 à 809)
◆ É TUDIER
LE GENRE
41. Holmes remarque que Watson a pris du poids. Il est capable de jauger très précisément les kilos gagnés par son « hagiographe ».
Il remarque ensuite les chaussures de Watson et émet une double observation : les
traces de boue et les entailles sur le cuir.
Son œil se double d’un odorat avisé puisqu’il perçoit l’odeur d’iodoforme.
10
Scandale en Bohême
Il remarque aussi l’index droit de Watson (orné d’une tache noire causée par le nitrate
d’argent).
Il note enfin la bosse sur le haut-de-forme témoignant de l’emplacement d’un stéthoscope.
42. Le premier déguisement (en valet d’écurie) permet à Sherlock Holmes d’obtenir
des informations précises sur Irene Adler auprès de « collègues » de travail.
Le second déguisement (en pasteur anglican) lui permet de ne pas éveiller (immédiatement) les soupçons sur la petite mascarade qu’il a préparée.
43. Les qualités de Sherlock Holmes qui expliquent ses talents de détective sont
nombreuses et variées :
– des capacités d’observation particulièrement affinées ;
– le sens de la « déduction », c’est-à-dire la capacité (« inductive » en fait) d’établir un
raisonnement logique à partir des observations recueillies (Ex. : l’odeur d’iodoforme
indique que Watson exerce des activités médicales) ;
– des connaissances variées et une documentation à jour (Ex. : savoir que le Gt signifie « Gesellschaft », l’équivalent allemand du mot Compagnie, et tout le développement
sur la lettre du roi de Bohême) ;
– une organisation de la documentation : « Holmes avait adopté un système de classification par catalogue de tous les articles concernant les gens et les choses » ;
– des talents de comédien et de metteur en scène (voir la réponse à la question 45) ;
– des capacités de métamorphose : les déguisements de Sherlock Holmes ;
– une imagination très développée qui lui permet de monter ses pièges.
44. Sherlock Holmes est piégé à deux reprises au cours de la nouvelle :
– dans la deuxième partie, sa filature se transforme en aventure cocasse puisqu’il
devient le « témoin » officiel des personnages qu’il suit ;
– dans l’épisode final où il est démasqué par Irene Adler.
45. Sherlock Holmes, qui organise une véritable représentation où il recrute des
figurants et dirige son ami, le docteur Watson, agit comme un metteur en scène. Il
organise le piège en donnant ses instructions précises à Watson, il prépare ses gestes,
lui donne le texte (« Au feu ! ») et lui fournit l’accessoire de son jeu (« le fumigène »).
La métaphore théâtrale est directement évoquée quand le narrateur relate la « performance » d’acteur du détective. En effet, celui-ci est capable d’adopter facilement une
autre identité, de rentrer dans la peau de son personnage et de jouer son rôle avec une
conviction qui étonne Watson : « Seul un grand comédien comme Mr John Hare eût pu
rivaliser. Holmes ne se contentait pas seulement de changer de tenue ; son expression, son maintien, et jusqu’à sa nature la plus profonde semblaient varier en fonction des divers personnages
qu’il incarnait. La scène a perdu un excellent acteur et la science un fin logicien, lorsqu’il se
spécialisa dans l’étude de la criminalité. » (lignes 702 à 709)
46. « Quant à Holmes, qui exécrait toute forme de société du fond de son âme bohème, il
resta dans notre appartement de Baker Street, enseveli parmi ses livres anciens et passant alternativement, selon les semaines, de la cocaïne à l’ambition, de l’hébétude provoquée par la drogue à la
bouillante énergie de sa propre nature fougueuse. » (lignes 32 à 37)
11
RÉPONSES
◆ É TUDIER
AUX
QUESTIONS
LE DISCOURS
47. Les dialogues ne sont pas toujours accompagnés de verbes d’énonciation distribuant la parole dans la nouvelle.
Dans le premier échange entre Watson et Sherlock Holmes (lignes 81 à 151), les verbes
d’énonciation sont présents :
– déclara-t-il ;
– rectifiai-je ;
– trois répliques suivent sans verbe d’énonciation ;
– répondis-je ;
– m’assura-t-il ;
– lui dis-je ;
– répondit Holmes ;
– six répliques sans verbe d’énonciation.
Dans le dialogue entre Sherlock Holmes et le roi de Bohême (lignes 251 à 329), certaines répliques sont présentées sans verbes d’énonciation, ces derniers alourdissant le
style dans un passage riche en dialogues.
Tout le passage (lignes 345 à 381) qui suit la recherche documentaire sur Irene Adler
comporte de nombreuses répliques – près d’une trentaine – où aucun verbe d’énonciation n’est présent.
48. « N’est-ce pas dommage qu’elle ne soit pas de mon niveau ?
– Ce que j’ai vu de la dame en question me laisse penser qu’elle est, en effet, d’un tout autre
niveau que Votre Majesté, répliqua froidement Holmes. » (lignes 1011 à 1014)
On peut donner à cette réplique de Sherlock Holmes répondant au roi de Bohême
une portée ironique assez forte. L’ironie consiste ici à détourner le sens du mot niveau.
Dans la bouche du roi de Bohême, ce mot a une valeur sociale : il désigne un rang,
une classe. Dans la réplique de Sherlock Holmes, le mot a une valeur intellectuelle :
pour Sherlock Holmes, l’intelligence d’Irene surpasse l’esprit étroit et mesquin du roi.
49. Propos élogieux de Watson sur Sherlock Holmes :
« Sherlock Holmes était à mon avis la machine à raisonner et à observer la plus parfaite que le
monde ait connue. » (lignes 8 à 10)
« […] la façon magistrale dont il appréhendait une situation donnée, ainsi que son raisonnement
pénétrant, incisif, faisaient que je prenais un réel plaisir à étudier ses principes de travail et à
observer les méthodes rapides, subtiles, qui lui permettaient de débrouiller les mystères les plus
inextricables. » (lignes 454 à 459)
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
50. La nouvelle est composée de trois parties auxquelles on pourrait donner les titres
suivants :
Première partie : « L’affaire du roi de Bohême » ou « Irene Adler menace le roi de
Bohême » (premier chapitre, pp. 7 à 22) ;
12
Scandale en Bohême
Deuxième partie : « À la poursuite de la photographie » ou « Sherlock Holmes entre
en scène » (deuxième chapitre, pp. 23 à 39) ;
Troisième partie : « L’échec de Sherlock Holmes » ou « Irene déjoue les pièges »
(troisième chapitre, pp. 39 à 43).
51. Dans la description que fait Watson du roi de Bohême, quelques expressions ont
une connotation péjorative :
– mauvais goût à propos de sa tenue « exotique » (ligne 235) ;
– opulence barbare (ligne 242) ;
– une lèvre inférieure épaisse, tombante (ligne 248) ;
– une détermination proche de l’entêtement (lignes 249-250).
52. Quand on compare le portrait du roi de Bohême à celui de Godfrey Norton, on
ne peut que constater la préférence immédiate que la narration accorde au second. En
effet, si le roi de Bohême est présenté comme un être fruste et quelque peu grotesque,
le mari d’Irene Adler est pourvu des qualités qui font défaut au premier : « élégant,
remarquablement beau, brun », avec des « traits aquilins » et une « moustache » que l’on
devine fine et soignée (lignes 550 à 552).
◆ Q UESTIONS COMPLÉMENTAIRES : DÉBATS , RECHERCHES
ET EXPOSÉS
• Le roi de Bohême n’épouse pas Irene Adler parce qu’elle n’appartient pas au
même milieu social que lui. Pensez-vous que ce genre de considération existe encore
aujourd’hui ?
• On parle beaucoup, à l’occasion de certains faits divers, de la photographie de presse.
Pensez-vous que certaines photographies peuvent affecter la vie intime de personnalités et avoir une importance dans leur vie ?
• Pourquoi, selon vous, le public est-il si friand d’anecdotes concernant la vie privée
des stars ? Qu’est-ce qui peut pousser les lecteurs à acheter des revues consacrées
exclusivement à ce genre de sujets ?
• Quels sont les différents types de magazines que vous connaissez et les différents
types de quotidiens qui existent ? Vous préparerez un exposé pour donner un aperçu
de la variété des titres et des genres (avec des journaux pour illustrer votre choix).
• Qu’appelle-t-on l’« endogamie » ? Vous essaierez de trouver des exemples concrets
et des documents ou des statistiques sur ce sujet.
• Quels sont les sites Internet consacrés à Conan Doyle et Sherlock Holmes ? Vous
essayerez de les explorer afin de choisir celui qui vous plaît le plus. Vous justifierez
votre point de vue.
• À quelle époque la photographie apparaît-elle ? Dans quel musée parisien peut-on
avoir des informations et des exemples concernant les débuts de la photographie ?
• Choisissez un grand photographe et présentez ses œuvres.Vous pouvez, par exemple,
rechercher des informations sur quelques grands photographes comme Nadar, Brassaï,
Cartier-Bresson, Doisneau ou Edward Weston.
13
RÉPONSES
AUX
◆ Q UE S ’ EST - IL
QUESTIONS
PASSÉ
?
1. Lorsque miss Helen Stoner vient visiter Sherlock Holmes et le narrateur, une
légitime inquiétude l’a poussée à quitter le manoir familial où elle vit avec son
beau-père, le Dr Grimesby Roylott. Passionné par les animaux domestiques, celui-ci
a ramené de son séjour en Inde un babouin et un guépard. Volontiers violent et
acariâtre, le docteur possède aussi une force herculéenne. Julia, la sœur d’Helen,
est morte dans des circonstances étranges alors qu’elle était âgée de trente ans. À
cette époque, elle fut incommodée par un bruit surprenant qui vint perturber les nuits
précédant le drame : un sifflement. Helen pensa alors qu’il s’agissait des gitans
qui vivaient dans le voisinage de la propriété. Le soir du drame, Julia se précipita hors
de sa chambre et prononça quelques mots mystérieux : « la bande mouchetée », avant
de s’écrouler. Quant à Helen, elle entendit ce soir-là un second bruit surprenant : un
claquement métallique. Deux ans se sont écoulés et, une nuit, le sommeil d’Helen
est soudain perturbé par la réapparition du premier bruit. Elle se réveille et s’enfuit.
Le jour même, Sherlock Holmes et Watson se rendent à Stoke Moran. Après une
enquête efficace, Holmes découvrira que la mystérieuse bande désignait en fait un animal : un serpent, destiné à tuer les deux sœurs. Suite à l’intervention de Sherlock
Holmes, l’animal se retourne contre le Dr Grimesby Roylott et le tue.
◆ A VEZ - VOUS
BIEN LU
?
2. L’appartement de Sherlock Holmes est situé à Londres, Baker Street (au n° 221
exactement – ce qui ne figure pas dans ce texte).
3. L’histoire racontée dans cette nouvelle se déroule en 1883.
4. Le Dr Roylott fut condamné à la prison alors qu’il vivait en Inde. Il avait en effet
battu à mort un domestique coupable de vol.
5. La mère d’Helen Stoner est morte dans un accident de chemin de fer.
6. La sœur d’Helen, Julia, est incommodée par l’odeur forte des cigares indiens que le
Dr Roylott a l’habitude de fumer dans sa chambre.
7. Sherlock Holmes comprendra alors qu’une bouche d’aération (la « trappe de
ventilation ») communique entre les deux chambres, permettant ainsi le passage des
odeurs de cigare.
8. Dans le vaste manoir, seule une aile est habitée. Dans cette aile, trois chambres sont
occupées : celle du docteur, celle de Julia, celle d’Helen.
9. Helen a dû s’installer dans la chambre de sa sœur parce que le mur de sa propre
chambre a été éventré alors que des travaux étaient entrepris dans l’aile ouest du bâtiment où vit la jeune fille.
14
L’ Av e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
10. Selon Sherlock Holmes, le mur en réfection ne nécessitait pas vraiment de
« réparations urgentes ». Cette remarque est confirmée par Helen Stoner : « Je crois qu’il
s’agissait d’un prétexte destiné à me faire changer de chambre » (lignes 666-667).
11. Les marques que porte Helen sur le poignet sont dues à un geste violent de son
beau-père qui s’est emporté contre elle.
12. Sherlock Holmes découvre que la sonnette installée depuis deux ans (peu avant
la mort de Julia) est factice. Elle n’est donc pas destinée à sonner et le cordon n’est pas
relié à un fil.
13. Sherlock Holmes remarque qu’une soucoupe de lait est posée sur le coffre-fort.
14. Le lit est vissé au plancher. Il ne peut donc pas être déplacé.
15. La version officielle est que le docteur a trouvé la mort en jouant imprudemment
avec un dangereux animal de compagnie !
◆ É TUDIER L’ ORTHOGRAPHE
16. a) quelque : devant un adjectif numéral, le mot quelque peut signifier « environ »
et avoir alors une valeur adverbiale. Il est alors invariable.
Ex. : Il y a quelque dix ans, je l’ai rencontré à Paris.
huit : l’adjectif numéral est en général invariable. Dans « ces huit dernières années », seul
l’adjectif numéral cardinal huit ne portera pas la marque du pluriel.
On en profitera pour signaler les exceptions :
– million, milliard prennent la marque du pluriel ;
– vingt et cent prennent la marque du pluriel quand ils sont précédés d’un multiple et
ne sont pas, eux-mêmes, suivis d’un nombre.
Ex. : Deux cents hommes ont franchi la grille mais deux cent dix sont sortis par cette
porte.
relatent : le verbe, utilisé dans une subordonnée relative, s’accorde avec son antécédent. La difficulté consiste ici à identifier cet antécédent remplacé par le pronom
adverbial en. Le pronom remplace dans la phrase le nom affaires (pluriel). On doit donc
comprendre : « Je trouve des affaires qui relatent des événements tragiques... ».
banals : les adjectifs en -al font en général leur pluriel en -aux.
Ex. : Il a fait des gestes brutaux.
Cependant certains adjectifs en -al font leur pluriel en -als : banal, bancal, fatal, final,
natal, naval.
b) voire : adverbe, le mot voire prend un e final et peut être remplacé par « et même ».
Ex. : Ce remède est inutile, voire dangereux.
c) grâce auxquelles : le pronom relatif composé auquel s’accorde avec son antécédent
en genre et en nombre. Il faut donc identifier cet antécédent pour comprendre
l’orthographe. Auxquelles remplace ici les déductions rapides. La phrase signifie : « Il
démêlait les problèmes qui lui étaient soumis grâce à ses déductions rapides. »
15
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
Auxquelles prend donc la marque du féminin (auxquelles) et la double marque du
pluriel qui caractérise le pronom relatif composé (auxquelles).
Pour vérifier la bonne compréhension de cette forme d’accord, on peut demander aux
élèves de réécrire la phrase en remplaçant les déductions rapides par « son sens de la
déduction » puis « sa réflexion » et en opérant tous les changements nécessaires dans
la phrase transformée :
« Je n’avais pas de plus grand plaisir […] que de suivre Holmes dans ses enquêtes et
d’admirer son sens de la déduction, aussi prompt que des intuitions, mais toujours
fondé sur une base logique, grâce auquel il démêlait les problèmes qui lui étaient
soumis. »
« Je n’avais pas de plus grand plaisir […] que de suivre Holmes dans ses enquêtes et
d’admirer sa réflexion, aussi prompte que des intuitions, mais toujours fondée sur
une base logique, grâce à laquelle il démêlait les problèmes qui lui étaient soumis. »
d) auxquels rien n’échappait : même remarque que pour la question précédente. Le
pronom relatif auxquels s’accorde ici avec l’antécédent ses petits coups d’œil prestes et la
phrase signifie : « rien n’échappait à ses petits coups d’œil prestes. »
On pourra demander aux élèves de remplacer l’antécédent par « un regard perçant »
puis par « une œillade perçante », et d’opérer la transformation du relatif composé :
« Sherlock Holmes considéra son interlocutrice, lui décochant un regard perçant
auquel rien n’échappait. »
« Sherlock Holmes considéra son interlocutrice, lui décochant une œillade perçante
à laquelle rien n’échappait. »
e) violemment : l’adverbe violemment a une formation irrégulière. Rappelons en effet
que :
– les adverbes en -ment sont en général formés à partir de l’adjectif féminin auquel on
ajoute le suffixe adverbial –ment.
Ex. : vif – vive – vive/ment ; grand – grande – grande/ment.
– les adjectifs qui se terminent par -ent et -ant ont une formation particulière en
-emment (pour les adjectifs en -ent) et -amment (pour les adjectifs en -ant).
Ex. : méchant – méchamment ; galant – galamment ; conscient – consciemment ;
violent – violemment
f ) Quels que puissent être vos arguments : dans la tournure concessive quel... que, quel
est attribut et s’accorde avec le sujet du verbe (ici arguments). Dans cette phrase, quels
est donc masculin pluriel.
On pourra demander aux élèves de remplacer arguments par « vos idées » puis
« votre réflexion » :
« Quelles que puissent être vos idées... »
« Quelle que puisse être votre réflexion... »
g) Quant à : la préposition quant à sert à mettre en relief un élément dans la phrase
(ici, le mot rétribution). Le mot quant s’écrit avec un t final quand il précède la préposition à.
h) les démarches qu’il avait entreprises : le mot entreprises est ici le participe passé du
16
L’ Av e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
verbe entreprendre. Ce participe est utilisé avec l’auxiliaire avoir. L’accord de ce participe se fait donc avec le COD si celui-ci est placé devant le verbe. Le COD est ici les
démarches (féminin pluriel) : l’accord se fait au féminin pluriel (entreprises).
i) Il semblait que rien ne dût : après des locutions impersonnelles marquant le
caractère virtuel de la proposition subordonnée, on rencontre le subjonctif dans la
complétive.
Dût est la 3e personne du subjonctif imparfait (entraîné par la concordance des temps
au passé) du verbe devoir (que je dusse, que tu dusses, qu’il dût, que nous dussions, que
vous dussiez, qu’ils dussent).
j) Les esclandres déshonorants se succédèrent, s’achevant par deux fois au tribunal :
deux formes en -ant sont présentes dans la phrase. Déshonorants est un adjectif verbal
qui s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne. S’achevant a un
statut verbal : c’est un participe présent. Le participe présent est accompagné d’un ou
plusieurs compléments.
On peut ajouter que, dans un certain nombre de formes en -ant, le radical de l’adjectif verbal et celui du participe présent diffèrent : le participe présent est alors souvent
calqué sur le radical infinitif (Ex. : communiquer → communiquant).
Autres exemples :
Participe présent
Adjectif verbal
convainquant
convaincant
déléguant
délégant
divaguant
divagant
extravaguant
extravagant
fatiguant
fatigant
fringuant
fringant
intriguant
intrigant
naviguant
navigant
provoquant
provocant
subjuguant
subjugant
suffoquant
suffocant
tanguant
tangant
vaquant
vacant
zigzaguant
zigzagant
D’autres distinctions orthographiques sont possibles entre le participe présent et
l’adjectif verbal : l’adjectif peut avoir une terminaison en -ent alors que le participe se
terminera par -ant :
Participe présent
Adjectif verbal
adhérant
adhérent
affluant
affluent
confluant
confluent
convergeant
convergent
etc.
17
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
k) cela me surprend que tu ne l’aies pas entendu : entendre est conjugué au subjonctif passé. Le subjonctif est entraîné par le verbe introducteur de la complétive : surprend.
Après les verbes et locutions qui expriment le doute, la crainte, la colère, l’étonnement,
on rencontre en effet le subjonctif dans la complétive.
Ex. : Je crains qu’il ne soit en retard. Je doute qu’il soit venu.
l) des liens fort subtils unissent deux êtres partageant une si étroite similitude :
– fort est, dans cet exemple, un adverbe intensif qui accompagne l’adjectif subtils.
Adverbe, il demeure invariable.
– partageant : participe présent (voir la question j)). Le participe demeure invariable.
m) j’ai dû aller m’installer : le participe passé du verbe devoir, dû, prend un accent
circonflexe au masculin singulier uniquement.
Ex. : Il lui a rendu les sommes dues.
n) alors que je reposais tout éveillée : il s’agit ici du tout adverbe qui signifie
« entièrement, complètement ».
Cet adverbe :
– est invariable devant un adjectif masculin.
Ex. : Ils demeurèrent tout étonnés par sa réponse.
– est invariable devant les adjectifs féminins commençant par une voyelle ou un h muet.
Ex. : Alors que je reposais tout éveillée...
– est variable en genre et en nombre devant un adjectif féminin commençant par une
consonne ou un h aspiré.
Ex. : Elles étaient toutes contentes de le voir.
o) On vous a rudoyée : le participe passé rudoyée s’accorde avec le COD, vous, placé
devant le verbe. Ce pronom personnel désigne la jeune femme, l’accord se fait donc
au féminin.
p) Il faut que je voie : le verbe voir est conjugué au subjonctif présent (que je voie, que
tu voies, qu’il voie, que nous voyions, que vous voyiez, qu’ils voient). Le subjonctif
s’explique par la tournure impersonnelle il faut que qui exprime un souhait.
q) le charmant beau-père eût été : la forme eût été correspond à un conditionnel passé
deuxième forme du verbe être. On en profitera pour rappeler la conjugaison complète
(j’eusse été, tu eusses été, il eût été, nous eussions été, vous eussiez été, ils eussent été)
et pour remplacer dans cet exemple la tournure par un conditionnel passé première
forme : « le charmant beau-père aurait été réduit à la portion congrue. »
r) Une petite porte menait dans le couloir aux murs chaulés qui desservait les trois
chambres : pour comprendre l’accord du verbe desservir dans la relative, il faut remplacer le relatif sujet qui par son antécédent ; il s’agit ici du couloir (singulier).
s) le cri le plus terrifiant que j’aie jamais entendu : dans une subordonnée relative, on
peut rencontrer le subjonctif quand l’antécédent est employé à la forme superlative
(le cri le plus terrifiant). Entendre est conjugué au subjonctif passé.
t) donnai aussitôt de la lumière, et passai à l’attaque : on peut profiter de cet exemple
pour rappeler que les verbes du premier groupe ont un passé simple en -ai... ce qui
ne sera jamais inutile...
18
L’ Av e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
17. De pied en cap : le latin caput a donné le mot provençal cap qui signifie « la tête ».
Quelques mots dérivés de ce radical :
– le cap ;
– capeline : coiffure féminine tombant sur les épaules ;
– capitaine : officier (qui vient en tête) ;
– capital (adjectif) ;
– capitale (substantif) ;
– capitation : « impôt par tête », par individu ;
– capité : terminé en forme de tête arrondie ;
– capiteux : qui monte à la tête ;
– capitolin : (de Capitolium, colline de Rome, de caput, « tête ») du Capitole ;
– capitonner : rembourrer ;
– capitoul : nom des anciens magistrats municipaux de Toulouse ;
– capitulaire (salle) : salle où se réunit une assemblée de religieux ;
– capitule ;
– capituler / récapituler ;
– caporal ;
– capot ;
– capuche ;
– chapiteau ;
– chapitre ;
– décapiter ;
– cadeau : du provençal capdel, « lettre enjolivée », puis « compliment écrit », « divertissement offert à une dame » et enfin « présent » ;
– cadet : du provençal capdet, petit chef.
18. dé/ambuler : préfixe dé + radical ambuler de ambulare latin (marcher, se promener).
Mots de la même famille :
– ambulacre : organe rétractile dont l’oursin se sert pour marcher ;
– ambulatoire : propre à la promenade ;
– ambulant : qui marche, qui se déplace ;
– ambulance (signifia d’abord « hôpital mobile ») ;
– ambulancier ;
– déambulation : action de marcher sans but, errance ;
– funambule (de funis, « corde ») ;
– noctambule ;
– somnambule ;
– préambule ;
– ambler (ou marcher l’amble) : avancer les deux jambes d’un même côté pour un cheval.
19. Hercule : nom latin pour Héraclès, fils de Zeus et d’Alcmène, descendante de
Persée, épouse d’Amphitryon.
19
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
On évoquera les fameux « exploits » du héros après avoir rappelé que, poursuivi par la
colère d’Héra, il fut frappé par la folie et massacra alors ses propres enfants. Pour se
purifier, il accomplit alors ses « douze travaux » :
1) Le lion de Némée : il tue cette bête redoutable qui terrorisait la vallée de Némée
en l’étranglant de ses propres mains.
2) L’hydre de Lerne : monstre à neuf têtes de serpent venimeux, l’hydre ravageait la
région de Lerne. Hercule coupa chacune des têtes et enterra celle qui était immortelle sous un rocher.
3) Le sanglier d’Érymanthe : Hercule capture cette bête dans un filet après plusieurs
mois de traque.
4) La biche de Cérynie : Hercule capture cet animal fabuleux (elle avait des cornes
d’or et des pieds d’airain) après une année complète de poursuite infructueuse.
5) Les oiseaux du lac Stymphale : aigles immenses qui se nourrissaient de chair
humaine, ces oiseaux seront abattus par les flèches d’Hercule (aidé par Athéna).
6) Les écuries d’Augias : pour nettoyer ces écuries, Hercule doit détourner le cours de
deux rivières. Il tuera ensuite Augias qui refusait de le récompenser ainsi que ses fils.
7) Le taureau de Crète : Hercule capture cet animal qui dévastait les récoltes du pays,
il l’attrape par les cornes et le dompte.
8) Les cavales de Diomède en Thrace : les cavales de Diomède, roi des Bistones, se
nourrissaient de chair humaine. Hercule tue le roi et le livre à ses chevaux furieux. Les
chevaux seront ensuite dévorés par des bêtes féroces sur le mont Olympe.
9) La ceinture de la reine des Amazones : Hercule doit tuer la reine des Amazones,
Hippolyte, pour s’emparer de sa ceinture.
10) Les bœufs de Géryon : pour tuer le géant Géryon, Hercule franchit le détroit de
Gibraltar et l’Océan. Après avoir tué le géant, Hercule capture son troupeau et le
ramène en Grèce où les animaux seront sacrifiés à la déesse Héra.
11) Les pommes d’or des Hespérides : ces fruits magiques étaient gardés par des
nymphes et un dragon. Atlas qui soutenait le poids du monde sera remplacé dans sa
tâche par Hercule et rapportera les pommes.
12) Cerbère aux Enfers : Hercule doit descendre dans le royaume des morts, tâche
périlleuse entre toutes. Il réussit à capturer le gardien Cerbère et à le ramener en Grèce.
Hercule est un symbole de force et de courage.
20. fatidique est dérivé du mot fatum qui désigne le destin (« ce qui est dit »). L’adjectif
vient plus précisément du mot fatidicus (« qui prédit le destin ») : qui marque une intervention du destin.
Mots de la même famille : fatal ; fatalement ; fatalité ; fatalisme ; fataliste ; fée (est dérivé
aussi du latin fata, déesse du destin).
21. redingote vient de l’anglais riding-coat (vêtement pour aller à cheval). Selon Henriette
Walter, le mot anglais coat serait lui-même emprunté au français cotte.
Autres mots francisant une origine anglaise :
– paquebot : packet-boat ;
20
L’ Av e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
– bouledogue : bull (taureau)-dog (chien) ;
– boulingrin : bowling-green (« gazon pour jouer à la boule »), parterre de gazon
généralement entouré de bordures, de talus.
22. Un champ lexical désigne l’ensemble des mots qui, dans un texte, se rapportent à
un même thème.
Quelques exemples de mots appartenant au champ lexical de la peur dans les
premières pages de la nouvelle : terrifiante ; trembler ; peur ; anxiété ; blafard ; le regard
fébrile ; l’effroi ; la terreur.
23. Quelques verbes désignant des cris d’animaux : caqueter (la poule) ; cancaner (le
canard) ; craqueter (la cigogne, la grue) ; feuler (le tigre) ; jacasser (la pie) ; etc.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
24. ma mère : groupe nominal, C.O.D. du verbe épouser.
jeune femme du général de division Stoner : groupe nominal, apposition au nom mère.
du régiment : nom commun, complément du nom commandant.
qui : pronom relatif, sujet du verbe être.
jumelles : nom commun, attribut du sujet qui.
lors du remariage de notre mère : groupe nominal, CC de temps du verbe avoir.
Celle-ci : pronom démonstratif, sujet du verbe disposer.
dont : pronom relatif, complément du nom usufruit.
au Dr Roylott : groupe nominal, complément d’objet second du verbe léguer.
sous son toit : groupe nominal, CC de lieu du verbe rester.
nous : pronom personnel, COI du verbe allouer.
25. a) dont je me trouvai affranchi le mois dernier : subordonnée relative, complément de
l’antécédent promesse.
b) qu’elle était dans un état d’anxiété consternant : subordonnée complétive, COD du
verbe constater.
c) auxquels rien n’échappait : subordonnée relative, complément de l’antécédent coups
d’œil prestes.
d) à qui vous avez apporté votre aide : subordonnée relative, complément de l’antécédent
Mrs Farintosh.
où elle était cruellement nécessaire : subordonnée relative, complément de l’antécédent
époque.
e) que cela date d’avant votre arrivée : subordonnée complétive, COD du verbe croire.
f) que vous étiez capable de scruter en profondeur les multiples vices de l’âme humaine : subordonnée complétive, COD du verbe dire.
g) qui m’environnent : subordonnée relative, complément de l’antécédent dangers.
h) qu’il avait entreprises : subordonnée relative, complément de l’antécédent démarches.
i) que rien ne dût faire obstacle à notre bonheur : subordonnée complétive, COD du verbe
sembler.
21
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
j) auxquels il permet d’établir leur campement sur les quelques hectares couverts de broussailles :
subordonnée relative, complément de l’antécédent Gitans.
qui constituent le domaine familial : subordonnée relative, complément de l’antécédent les
quelques hectares couverts de broussailles.
k) dont un correspondant lui expédie des spécimens : subordonnée relative, complément de
l’antécédent animaux des Indes.
l) que ma pauvre Julia et moi ne menions pas une vie très réjouissante : subordonnée complétive, COD du verbe comprendre.
m) qui ne communiquent pas entre elles : subordonnée relative, complément de l’antécédent
pièces.
n) que ma sœur était parfaitement seule : subordonnée complétive, COD du verbe savoir.
o) qu’elle succomba à la seule terreur et au choc nerveux : subordonnée complétive, COD
du verbe croire.
p) lequel reposait sur ses genoux : subordonnée relative, complément de l’antécédent
volant de dentelle noire.
q) que les crocus ne tarderaient pas : subordonnée complétive, COD du groupe verbal
ouï dire.
r) que miss Stoner est venue ici : subordonnée complétive, COD du verbe savoir.
◆ É TUDIER
LES PERSONNAGES
26. Issu d’une famille fortunée, le Dr Roylott dut travailler car ses ancêtres avaient
dilapidé une grande partie de la fortune familiale au XVIIIe siècle. Le père du docteur
mena une vie d’« indigent titré » mais le docteur décida de faire des études de médecine pour gagner sa vie.
La description du docteur (lignes 488 à 501) souligne d’abord la taille du
personnage (« un gigantesque individu »). On détaille ensuite sa tenue « agreste » avec un
premier élément inquiétant : il joue avec un « stick de chasse », objet déplacé dans le
salon de Sherlock Holmes.
La description insiste à nouveau ensuite sur la taille et la carrure du personnage (« sa
carrure semblait barrer toute la largeur de l’ouverture ») avant de détailler un visage massif.
Une précision souligne le caractère inquiétant de ce visage marqué par les rides : le
visage est « marqué par toutes sortes de passions mauvaises ».
Les yeux « bilieux » et le nez « saillant » induisent une comparaison que l’adjectif
subjectif « féroce » rend plus inquiétante : « féroce oiseau de proie ».
27. La brutalité du personnage du Dr Roylott se manifeste à plusieurs reprises dans
la nouvelle :
– Helen Stoner rappelle son accès de rage en Inde. Il battit à mort un domestique
coupable de vol, et fut condamné pour cet acte.
– Elle nous apprend ensuite que le docteur cherche volontiers querelle à ses voisins
de Stoke Moran. Selon Helen, il s’agirait d’un trait de caractère héréditaire auquel
22
L’ Av e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
s’ajouterait l’influence des Tropiques. Ces accès de violence l’ont conduit deux fois au
tribunal.
– Helen signale de plus qu’une semaine auparavant, le Dr Roylott a expédié le forgeron du village dans le ruisseau.
– Helen a été rudoyée par le Dr Roylott comme le remarque Sherlock Holmes.
– Lors de son irruption dans le salon de Sherlock Holmes, le docteur hurle, profère
des menaces et tord le tisonnier : autant d’indications de la violence du personnage.
– Lorsqu’il est de retour à Stoke Moran, le docteur s’emporte contre son cocher : il
« brandit les poings ».
◆ É TUDIER
LE GENRE
28. Le premier raisonnement de Sherlock Holmes concerne Helen Stoner. Le détective avance que la jeune femme a pris le train après un lever matinal et un trajet en
dog-cart. Ce raisonnement « inductif » est fondé sur deux observations :
– un ticket conservé dans la paume d’un gant indique que la jeune femme a pris le
train ;
– les éclaboussures de boue remarquées sur la manche gauche de la jaquette signalent
que la jeune femme a pris un dog-cart et qu’elle était assise à gauche du conducteur.
La jeune femme est surprise par la précision du raisonnement : elle peut donc exposer son cas en toute confiance à un détective capable de comprendre la réalité à
partir de quelques traces.
29. Contrairement au récit de détection classique qui sera mis en place en Angleterre
dans les années 1920 avec des auteurs comme Agatha Christie ou Dorothy Sayers, le
texte de Conan Doyle ne présente pas une galerie de suspects. Après lui, les auteurs
de romans policiers vont étendre la catégorie du suspect de façon à rendre problématique l’identification du coupable. Le lecteur devra alors, en quelque sorte, deviner
parmi l’ensemble des suspects proposés quel est le coupable. Dans cette nouvelle, le
suspense ne concerne pas l’identification du coupable (le seul suspect proposé, le
Dr Roylott, est tellement surchargé de signes négatifs que sa culpabilité ne fait pas de
doute pour le lecteur) : il repose plutôt sur l’identification du stratagème employé,
l’élucidation du moyen employé par le criminel pour parvenir à ses fins. L’enquête se
concentre donc sur les données matérielles du crime, une fois que le mobile est
clairement mis en évidence par Sherlock Holmes.
30. Le mobile d’un crime est la raison qui a poussé le criminel à agir. Dans cette
nouvelle, le mobile est évident assez rapidement. Il l’est d’abord grâce aux précisions
historiques et financières que donne Helen Stoner sur la famille Roylott et les
circonstances de l’héritage obtenu par le docteur. Le mariage d’une des filles obligerait le docteur à céder une partie de cet héritage et on comprend facilement le lien
qui existe entre les projets de mariage et les morts programmées des deux jeunes filles.
Évidemment, le mobile financier est très fréquent dans les affaires criminelles, qu’elles
soient fictives ou réelles.
23
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
31. La disposition des lieux est importante pour comprendre la responsabilité du
docteur dans le premier crime. La bouche d’aération qui fait communiquer la
chambre du docteur avec celle de Julia explique la nécessité de loger Helen dans la
chambre de sa sœur et donc les travaux dans la chambre d’Helen.
On pourra proposer un plan montrant
Couloir
la disposition des 3 chambres longées
par un couloir (celle du docteur, puis
Chambre du Chambre
Chambre
celle de Julia, enfin celle d’Helen),
Dr Roylott
de Julia
d’Helen
chaque chambre étant pourvue d’une
Pelouse
fenêtre donnant sur le jardin.
32. Le lien entre le sifflement perçu et les Gitans est une première fois établi dans la
conversation entre Helen et Julia et qu’Helen relate. C’est Helen qui affirme à ce
moment-là : « […] ça doit être ces Gitans de malheur, dans le bois. » (ligne 279).
Helen établit un second lien entre les propos de sa sœur (« la bande mouchetée ») et les
Gitans : « Il m’arrive parfois de penser qu’il s’agissait de divagations dues au délire, d’autres
fois que Julia faisait peut-être allusion à quelque bande d’individus, aux Gitans, pourquoi pas.
J’ignore complètement si les foulards à pois qu’un si grand nombre d’entre eux se nouent sur la
tête auraient pu suggérer à ma sœur l’étrange adjectif qu’elle employa » (lignes 378 à 383).
Cette piste est reprise par Sherlock Holmes un peu plus loin, avant son analyse
détaillée des lieux qui lui permettra d’abandonner cette hypothèse : « Si l’on établit un
rapprochement entre ces sifflements, la présence d’une bande de Gitans familiers du vieux médecin, le fait que, selon toute vraisemblance, ledit médecin a quelque intérêt à empêcher le mariage
de sa belle-fille, la bande mentionnée par la mourante […] » (lignes 469 à 473).
À la fin de la nouvelle, Sherlock Holmes reconnaîtra que ces précisions l’avaient mené
sur une fausse piste : « J’étais arrivé à une conclusion totalement erronée. […] Ce qui prouve,
mon cher Watson, à quel point il est toujours dangereux de raisonner à partir de données insuffisantes. La présence des Gitans et le mot “bande” prononcé par la malheureuse jeune femme
au moment de mourir […] suffirent à m’orienter vers une piste totalement aberrante »
(lignes 1083 à 1090).
33. À Londres, Sherlock Holmes part consulter le testament de Mrs Stoner. Il analyse
le document et découvre que le double mariage des jeunes filles aurait réduit la pension du beau-père à 250 livres. Il vérifie donc que le testament peut être le mobile du
crime et que le Dr Roylott a un intérêt évident à faire disparaître les jeunes filles.
34. L’enquête à Stoke Moran procède en trois étapes :
a) Parvenu à la partie habitée du manoir, Sherlock Holmes observe le mur extérieur
et découvre que les travaux entamés pour la réfection de cette partie n’étaient pas
vraiment nécessaires (ils n’ont aucun caractère d’urgence).
b) Sherlock Holmes examine ensuite le volet de la chambre occupée désormais par
Helen. Il constate qu’il est impossible d’ouvrir ce volet de l’extérieur et utilise sa loupe
pour l’inspecter en détail.
L’hypothèse d’une agression extérieure (par les Gitans ?) semble infirmée par cet examen.
24
L’ Av e n t u r e d e l a b a n d e m o u c h e t é e
c) Sherlock Holmes va ensuite inspecter les deux chambres occupées :
• Tout d’abord, la chambre dans laquelle dort actuellement Helen (celle de Julia donc),
en raison des travaux. L’examen comporte plusieurs étapes :
– La description du mobilier (par le narrateur).
– L’observation des lieux par le détective (du sol au plafond).
– Sherlock Holmes remarque alors la sonnette qui est censée communiquer avec la
chambre de la gouvernante. Elle est installée depuis deux ans.
– Il examine le parquet (en utilisant sa loupe). Il scrute les lattes.
– Il examine les boiseries des murs.
– Il inspecte le lit.
– Il revient étudier le cordon de la sonnette. Il découvre que celle-ci est factice, qu’elle
n’est pas raccordée à un fil mais fixée par un crochet à la trappe de ventilation.
– Il examine ensuite cette trappe.
• Il examine ensuite en trois étapes la chambre du docteur :
– le mobilier ;
– le coffre-fort (la soucoupe de lait) ;
– un martinet pour chien avec un nœud.
35. Dans la nouvelle d’Edgar Poe intitulée Double Assassinat dans la rue Morgue, le coupable d’un double crime terrible est un orang-outang.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
36. On peut distinguer dix étapes dans l’agencement des dialogues de cette
nouvelle. Le dialogue occupe une part très importante du texte – ce qui est assez
fréquent dans la littérature populaire. L’auteur évite en général les longs passages
descriptifs qui pourraient lasser le lecteur et l’essentiel des événements est raconté
sous forme dialoguée. On peut le vérifier dans notre édition :
Lignes 33 à 49 – Dialogue Sherlock Holmes-Watson : le réveil des personnages,
l’annonce d’une affaire.
Lignes 60 à 455 – Helen Stoner + les deux personnages précédents : l’exposé de
l’affaire.
Lignes 458 à 487 – Après le départ d’Helen, Sherlock Holmes et Watson échangent
leurs premières impressions sur cette affaire.
Lignes 502 à 549 – Roylott fait irruption dans la pièce : le dialogue tourne court...
Lignes 553 à 572 – Après son passage à Londres, Holmes relate ses découvertes (il s’agit
plutôt d’un monologue, même si la situation d’énonciation est celle d’un dialogue).
Lignes 600 à 619 – Lorsqu’ils se rendent à Stoke Moran, Sherlock Holmes et Watson
dialoguent et échangent quelques propos avec un cocher.
Lignes 623 à 851 – Ils sont ensuite accompagnés par Helen pour visiter les lieux. Les
parties dialoguées sont ici coupées par des descriptions plus précises des lieux visités.
25
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
Lignes 866 à 929 – Après le départ de la jeune fille, Watson et Holmes échangent de
nouvelles remarques sur l’affaire tandis qu’ils mettent en place les derniers préparatifs
pour la nuit.
Lignes 930 à 1070 – La nuit du « crime » : le dialogue (Watson-Holmes) se fait plus
rare dans ce passage et les développements narratifs sont plus longs.
Lignes 1083 à 1145 – Le lendemain, Sherlock Holmes récapitule « l’affaire » : le récit du
« délit » est présenté dans une situation de dialogue entre Watson et Holmes.
37. Le narrateur de la nouvelle est Watson, dont on ne sait pas grand-chose ici.
Aucune allusion, par exemple, à sa profession. Chroniqueur des exploits de son ami,
Watson semble vivre en compagnie de Sherlock Holmes depuis déjà quelques années.
Une réelle admiration à l’égard du détective transparaît dans un certain nombre de
commentaires élogieux : Watson souligne le désintérêt de Sherlock Holmes avant de
rendre hommage à ses talents exceptionnels dans l’art de l’enquête.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
38. Le flegme désigne une retenue, une impassibilité sensible dans des situations où
l’émotion devrait l’emporter. Face au danger représenté par l’irruption du docteur
Roylott, face à ses menaces et à ses intimidations physiques, Sherlock Holmes demeure
imperturbable, apparemment indifférent... Les propos qu’il tient dans ce passage peuvent être qualifiés d’ironiques.
En effet, l’ironie se caractérise ici par le décalage entre les questions posées par Roylott
et les réponses données par Sherlock Holmes. Alors que Roylott veut obtenir des
réponses grâce à ses menaces, Sherlock Holmes demeure flegmatique et refuse la situation d’énonciation imposée.
Exemples (lignes 510 à 513) :
« Que vous a-t-elle raconté ? (demande Roylott)
– Il fait un peu froid pour la saison, reprit Holmes.
– Que vous a-t-elle raconté ? hurla le vieillard, furibond.
– Mais j’ai ouï dire que les crocus ne tarderaient pas. »
Ce refus du cadre énonciatif se doublera de remarques ironiques utilisant cette
fois-ci l’antiphrase, c’est-à-dire une figure de style classique qui consiste à dire le
contraire de ce qu’on pense avec une intention comique. C’est la situation d’énonciation qui donne alors aux propos de Sherlock Holmes leur valeur ironique :
Ex. 1 : « Votre monologue est extrêmement divertissant. » (ligne 524)
Ex. 2 : « Je trouve les manières de ce monsieur fort civiles, conclut Holmes en riant. »
(lignes 536-537)
39. Les descriptions de personnages sont rares dans la nouvelle. Seuls deux personnages
sont (assez brièvement) décrits : Helen Stoner et le Dr Roylott.
Les descriptions ont alors une fonction dramatique : elles soulignent le danger en
montrant les manifestations physiques de la peur (portrait d’Helen) et les signes
physiologiques de la violence (portrait de Roylott).
26
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
40. Quelques comparaisons :
« Je n’avais pas de plus grand plaisir, en effet, que de suivre Holmes dans ses enquêtes et d’admirer les déductions rapides, aussi promptes que des intuitions. » (lignes 50 à 52)
« Il me sembla entendre un sifflement étouffé, tel que Julia me l’avait décrit et, quelques secondes
plus tard, un claquement métallique, comme si une lourde masse d’acier était tombée. »
(lignes 307 à 310)
« Je vis ma sœur surgir dans l’encadrement de la porte, livide de frayeur, les mains battant l’air
pour trouver de l’aide, vacillant tout entière d’avant en arrière comme un ivrogne. »
(lignes 314 à 317)
« Ses yeux profondément enfoncés, bilieux, et son nez saillant, mince et osseux conféraient
vaguement à l’intrus un aspect de vieil et féroce oiseau de proie. » (lignes 498 à 501)
« Le manoir, bâtiment de pierre grise tavelée de lichen, se composait d’une partie centrale au front
élevé, flanquée de part et d’autre d’ailes incurvées pareilles à des pinces de crabe. » (lignes 642
à 645)
41. Pour qu’il y ait du suspense, il faut qu’une menace réelle pèse sur un personnage
et que l’attente d’un drame occupe une partie du récit. La menace concerne Helen
qui est manifestement en danger dans le manoir. Les éléments de l’affaire soulignent
cette menace et la mort de la sœur est là pour confirmer ce danger. Quant à l’attente
génératrice de suspense, elle est vécue ici par Holmes et Watson dans la chambre
d’Helen.
En ne donnant pas au lecteur toutes les informations et toutes les « déductions » de
Sherlock Holmes, Conan Doyle ménage l’attente et crée du suspense. Il faudra,
comme dans beaucoup de romans policiers, attendre les dernières pages pour découvrir tous les éléments du stratagème inventé par Roylott et lire le récit du crime dans
son intégralité.
◆ Q UESTIONS COMPLÉMENTAIRES : DÉBATS , RECHERCHES
ET EXPOSÉS
• Lorsqu’il découvre qu’un de ses domestiques l’a volé, le Dr Roylott le « bat à mort ».
Pensez-vous qu’il est souhaitable de se faire justice soi-même ? Que se passerait-il,
selon vous, si chacun pouvait se faire justice ?
• Certaines personnes aiment les animaux exotiques et souhaitent en domestiquer.
Pensez-vous que cela soit une bonne initiative ? Vous veillerez à exposer les avantages
et les inconvénients de la domestication d’animaux sauvages ou exotiques.
• Aimeriez-vous vivre dans un immense château ? Quels seraient les avantages et les
inconvénients d’une telle résidence ?
• Faites une enquête auprès des élèves de votre collège sur les héros les plus connus
de la littérature.
On pourra consacrer une heure à la rédaction des questions à poser et à la construction du sondage (par exemple : « Quels sont les héros de la littérature que vous
préférez ? », « Citez un détective de roman policier. », « Quels sont les trois auteurs que
27
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
vous aimez le plus ? », « Quel est le genre littéraire que vous appréciez le plus ? », etc.).
Vous essaierez de récolter le plus de réponses possible en demandant éventuellement
aussi à des adultes de répondre. Le résultat du sondage sera étudié en classe en vue
d’une présentation sous forme de panneaux.
•. La nouvelle de Conan Doyle que vous avez lue a été adaptée en bande dessinée par
Duchâteau (éd. Lefrancq). Après avoir lu cette adaptation, donnez votre opinion sur
cette bande dessinée.
• Les mots anglais sont-ils très nombreux en français contemporain ? Dans quels
domaines trouve-t-on un vocabulaire anglais riche ? La reprise du vocabulaire anglais
est-elle uniquement un phénomène contemporain ? Vous essaierez de présenter un
aperçu des différents emprunts à la langue anglaise.
Le fait d’emprunter un vocabulaire à une langue étrangère menace-t-il, selon vous, la
langue française ?
• Quels sont les autres détectives de roman policier que vous connaissez ? Vous essaierez
de comparer les personnages cités au détective de Conan Doyle.
◆ Q UE S ’ EST - IL
PASSÉ
?
1. Alexander Holder, un banquier réputé, est en proie à la plus vive agitation : sur les
conseils d’un inspecteur de police, il vient consulter Sherlock Holmes. En échange
de l’avance d’une coquette somme d’argent, un des personnages les plus éminents du
royaume lui a confié un écrin contenant le Diadème aux Béryls. Ce bijou fameux,
composé de trente-neuf pierres précieuses, est détérioré et une partie disparaît alors
que le banquier l’avait emporté chez lui. Holder soupçonne son propre fils, Arthur,
qui venait de lui réclamer 200 livres pour rembourser des dettes. Il l’a en effet surpris
avec le bijou à la main en pleine nuit. Holder avait aussi parlé du précieux bijou à sa
nièce, Mary, et devant une de ses servantes, Lucy Parr, entrée à son service depuis
quelques mois. Le fils de Mr Holder, le principal suspect, refuse de s’expliquer sur son
attitude la nuit du vol. Il est conduit en prison. Sherlock Holmes mène alors son
enquête : il inspecte les abords de la maison et notamment le chemin des écuries.
Après avoir interrogé Alexander et sa nièce, il retourne enquêter aux alentours et
demeure environ une heure dans le jardin. Ses observations lui permettront de
comprendre que le fils de Mr Holder est innocent. La nièce de Mr Holder et son
ami, George Burnwell, sont les coupables.
28
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
◆ A VEZ - VOUS
BIEN LU
?
2. L’action se déroule pendant le mois de février (C’était un matin de février clair,
glacial, lignes 8-9).
3. Dans le salon de Sherlock Holmes, Alexander Holder commence par gesticuler,
puis il oscille et s’arrache les cheveux avant de bondir contre le mur.
4. L’identité du visiteur demeure mystérieuse. On apprendra seulement qu’il
s’agit d’un des plus grands, des plus éminents, des plus nobles noms que compte l’Angleterre
(lignes 124-125). Ce personnage demande 50 000 livres sterling.
5. Alexander Holder souhaitait que son fils prît sa succession dans les affaires.
6. L’ami d’Arthur, qui, selon Mr Holder, a une influence pernicieuse sur son fils, se
nomme George Burnwell.
7. C’est Arthur qui affirme que le secrétaire peut être ouvert avec n’importe quelle
clef.
8. Mr Holder est réveillé par un bruit dans la maison aux alentours de deux heures
du matin.
9. Une des pointes du bijou a disparu : elle était garnie de trois béryls.
10. Mr Holder propose une récompense de 1 000 livres pour retrouver les pierres
disparues.
11. Mary est âgée de 24 ans. Dans l’échange qu’elle a avec Sherlock Holmes, les
remarques de la jeune fille dirigent les soupçons vers la bonne, Lucy Parr.
12. L’homme avec une jambe de bois est Francis Prosper, l’épicier qui livre des
légumes à Fairbank et qui est également l’amoureux de Lucy Parr.
13. Sherlock Holmes utilise une loupe pour examiner les traces présentes dans le
jardin ou sur le rebord des fenêtres.
14. C’est Mary, la nièce de Mr Holder, qui rédige une lettre dans cette nouvelle. La
lettre est adressée à son oncle.
15. C’est Sherlock Holmes qui rend les pierres au banquier.
16. George Burnwell a eu l’arcade sourcilière fendue dans l’altercation qui l’a opposé
au fils de Mr Holder, Arthur.
◆ É TUDIER L’ ORTHOGRAPHE
17. a) Un tel honneur nous comblait, aussi nous efforçâmes-nous, lorsque notre
visiteur entra, de lui exprimer notre sentiment.
b) Nous nous emparâmes du précieux écrin puis, passablement décontenancés, nous
nous arrachâmes à sa contemplation pour lever les yeux vers notre illustre client.
29
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
c) Ils ne prononcèrent pratiquement pas un mot pendant tout le trajet jusqu’à la
banlieue sud, et restèrent immobiles, plongés dans une profonde méditation.
d) Nos clients semblaient un peu ragaillardis par la faible lueur d’espoir qui leur
avait été présentée et allèrent même jusqu’à échanger avec moi quelques propos à
bâtons rompus au sujet de leur profession.
18. a) Bien que le trottoir eût été dégagé : eût été est la forme du subjonctif plus-queparfait de l’auxiliaire être (dans une forme surcomposée passive avec le participe
dégagé ).
On peut rappeler la conjugaison de ce temps : que j’eusse été, que tu eusses été, qu’il
eût été, que nous eussions été, que vous eussiez été, qu’ils eussent été. Le subjonctif est
entraîné par la conjonction de subordination bien que qui introduit la concession.
Celle-ci est en effet construite avec le subjonctif.
b) de guêtres marron élégantes : certains adjectifs de couleur dérivés d’un nom
(marron, cerise, crème, orange, indigo...) demeurent au singulier. Cependant, les adjectifs
écarlate, mauve, pourpre, rose qui ont la même origine s’accordent.
Ex. : Des étoffes orange et cerise. Des étoffes roses.
c) Il courait à toute vitesse avec force sautillements : le mot force est ici un adverbe de
quantité qui signifie « beaucoup de ». Il est invariable.
d) Votre précipitation vous a épuisé : le participe épuisé, conjugué avec l’auxiliaire avoir,
s’accorde avec le COD (ici, vous pour Mr Holder, masculin singulier) et non avec le
sujet : le participe passé ne prend donc pas de e.
e) moi qui prends d’ordinaire fort peu d’exercice : le verbe prendre est conjugué à la
première personne du présent de l’indicatif (présent à valeur de généralité ). En effet,
l’accord se fait avec le sujet qui, représentant ici le pronom personnel de la première
personne, moi.
f ) nombreuses sont les familles de l’aristocratie auxquelles : le pronom relatif composé auquel s’accorde avec son antécédent en genre et en nombre. Il faut donc identifier cet antécédent pour comprendre l’orthographe. L’accord se fait ici avec l’antécédent familles : auxquelles est au féminin pluriel.
g) Il s’agissait d’un nom connu sur la planète tout entière : il s’agit ici du tout adverbe
qui signifie « entièrement, complètement ».
Cet adverbe est :
– invariable devant un adjectif masculin ;
Ex. : Ils demeurèrent tout étonnés par sa réponse.
– invariable devant les adjectifs féminins commençant par une voyelle ou par un h
muet ;
Ex. : […] un nom connu sur la planète tout entière […]
– variable en genre et en nombre devant un adjectif féminin commençant par une
consonne ou un h aspiré.
Ex. : Elles étaient toutes contentes de le voir.
h) la plus faible expertise attribuerait à ce diadème un prix s’élevant au double de la
somme que je vous ai demandée :
30
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
– attribuerait : on peut en profiter ici pour rappeler que la conjugaison du conditionnel présent se fait, comme pour le futur, à partir du radical infinitif :
j’attribuer + ais
nous attribuer + ions
tu attribuer + ais
vous attribuer + iez
il attribuer + ait
ils attribuer + aient
– demandée : le participe conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec le COD si
celui-ci est placé devant le verbe. Le COD est ici le pronom relatif que mis pour son
antécédent, la somme, et l’accord est donc au féminin singulier.
i) Quant à ma famille : dans la tournure présentative quant à, quant, qui précède la
préposition à, prend un t.
j) Peut-être eût-il mieux valu pour lui et pour moi que je me montre plus sévère : le
verbe avoir qui accompagne le participe valu est l’auxiliaire du conditionnel passé
deuxième forme.
Rappel de conjugaison : j’eusse, tu eusses, il eût, nous eussions, vous eussiez, ils eussent.
On pourra remplacer par le conditionnel passé première forme : Peut-être aurait-il
mieux valu...
k) Il cacha trois des trente-neuf béryls : les adjectifs numéraux ne prennent pas de
marque du pluriel. Il existe cependant des exceptions :
– million et milliard prennent la marque du pluriel ;
– vingt et cent prennent la marque du pluriel quand ils sont précédés d’un multiple et
ne sont pas eux-mêmes suivis d’un nombre.
Ex. : Deux cents hommes ont franchi la grille mais deux cent dix sont sortis par la porte.
l) Mais enfin ! s’écria impatiemment le banquier : l’adverbe impatiemment formé à
partir de l’adjectif en -ent « impatient » a une construction en -emment. Rappelons la
formation des adverbes :
– Les adverbes en -ment sont en général formés à partir de l’adjectif féminin auquel on
ajoute le suffixe adverbial -ment : vif – vive – vive/ment ; grand – grande –
grande/ment.
– Les adjectifs qui se terminent par -ent et -ant ont une formation particulière en
-emment (pour les adjectifs en -ent) et -amment (pour les adjectifs en -ant) : méchant –
méchamment ; galant – galamment ; conscient – consciemment...
m) ornée des trente-six plus belles gemmes que j’aie jamais vues : dans une
subordonnée relative introduite par un superlatif, on rencontre le plus souvent le
subjonctif.
Le verbe voir est conjugué ici au subjonctif passé : que j’aie vu, que tu aies vu, qu’il ait
vu, que nous ayons vu, que vous ayez vu, qu’ils aient vu.
n) Il n’était pas rare que Holmes partît ainsi plusieurs jours d’affilée : le verbe
partir est conjugué ici au subjonctif imparfait (que je partisse, que tu partisses, qu’il
partît, que nous partissions, que vous partissiez, qu’ils partissent).
Le subjonctif est entraîné par la tournure impersonnelle négative : il n’était pas rare.
Remarquons au passage que la subordonnée complétive est en fait le sujet réel du
verbe être et que le il est sujet grammatical (Que Holmes partît ainsi plusieurs jours
d’affilée n’était pas rare).
31
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
o) Il ne pouvait rien entreprendre qui ne démasquât de la plus terrible manière celle
qu’il aimait : le verbe démasquer est conjugué à l’imparfait du subjonctif (que je démasquasse, que tu démasquasses, qu’il démasquât, que nous démasquassions, que vous
démasquassiez, qu’ils démasquassent).
Le subjonctif dans la subordonnée relative s’explique par la présence du pronom indéfini rien comme antécédent.
p) Bien qu’il se sût démasqué par Arthur : le verbe savoir est conjugué à l’imparfait du
subjonctif (que je susse, que tu susses, qu’il sût, que nous sussions, que vous sussiez,
qu’ils sussent). Le subjonctif s’explique par la nature de la subordonnée conjonctive :
dans les subordonnées conjonctives de concession, on trouve en effet le subjonctif
(introduites par bien que, quoique, etc.).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
19. L’usage des abréviations est un phénomène caractéristique de la langue familière
contemporaine. Il est assez fréquent de voir des mots réduits à leurs premières syllabes :
métro (métropolitain) ; micro (microphone) ; photo (photographie) ; foot (football) ;
stylo (stylographe) ; polio (poliomyélite) ; météo (météorologie) ; ciné (cinéma) ;
télé (télévision) ; vélo (vélocipède) ; promo (promotion) ; collabo (collaborateur) ; prof
(professeur) ; fac (faculté) ; sous-off (sous-officier) ; mob (mobylette) ; etc.
20. incompréhensible : in (préfixe) + compréhens (radical) + ible (suffixe adjectival).
Autres mots construits de la même façon : indescriptible ; insubmersible ; intangible.
désagréable : dés (préfixe) + agré (radical) + able (suffixe).
21. Nous sommes allés dans une ferme entourée de vastes prés.
Il nous a présenté de superbes dessins.
Après ce repas gargantuesque, sa chemise comportait une ou deux taches qui témoignaient de l’énergie déployée.
22. Synonymes de narrant : racontant, contant, relatant.
Mots de la même famille : narrateur, narration, inénarrable.
23. Antonymes de limpide : trouble, opaque, obscur.
L’eau de cette rivière est assez trouble.
Le brouillard opaque baignait toute la ville.
24. Autres verbes composés à partir d’un radical verbal : accéder ; accoucher ; accourir ;
débattre ; emmêler ; enneiger ; entacher ; opposer ; ramener ; etc.
25. Le mot enthousiasme vient du grec enthusiasmos signifiant « transport divin », formé à
partir du mot theos qui signifie « dieu ».
Autres mots formés sur le radical theos : théisme (monothéisme, polythéisme) ;
théobromine ; théocratie ; théocratique ; théodicée ; théogonie ; théologal ; théologie ;
théologien ; théologique ; théosophie.
32
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
26. On trouve plusieurs mots appartenant au champ lexical du mot « bijou » dans la
nouvelle : joyau ; diadème ; pierres ; pièce d’orfèvrerie ; gemmes.
27. Avoir les coudées franches signifie avoir la liberté d’agir selon son gré.
28. Le mot chimère vient du grec khimaira qui désigne un animal monstrueux de la
mythologie (monstre à tête de lion, ventre de chèvre et queue de dragon).
Le mot français a conservé cette signification On pourra rappeler qu’elle fut tuée par
Béllérophon, monté sur le cheval Pégase.
Le mot a une seconde signification courante : rêve, illusion.
Il désigne par ailleurs une variété de poissons et est aussi utilisé en biologie pour
nommer un produit monstrueux comprenant des cellules de diverses provenances.
29. Le verbe galvauder signifie gâter, gâcher ou usurper et avilir.
Ex. : Il a galvaudé son talent pendant des années en ne faisant rien.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
30. On peut rappeler brièvement les différentes subordonnées conjonctives utilisées
en français.
• La subordonnée conjonctive de temps
Introduite par de multiples locutions et conjonctions : avant que, jusqu’à ce que, en
attendant que, quand, lorsque, pendant que, aussi longtemps que, comme, tandis que,
tant que, toutes les fois que...
Elle est complément circonstanciel de temps du verbe dont elle dépend.
Ex. : Il ferma la boutique après qu’il eut servi le dernier client.
• La subordonnée conjonctive de concession et d’opposition
Introduite par : quoique, bien que, alors que, tandis que, quand, quand bien même, au
lieu que, loin que, si... que, tout... que, quelque... que, si ce n’est que, encore que...
Elle est complément circonstanciel d’opposition ou de concession du verbe dont elle
dépend.
Ex. : Quoique j’eusse l’esprit assez orné, je manquais totalement de manières.
• La subordonnée conjonctive de but
Introduite par : afin que, pour que, de peur que, de crainte que, que (après impératif).
Elle est complément circonstanciel de but du verbe dont elle dépend.
Ex. : Il s’est caché pour que Christine ne le voie pas.
• La subordonnée conjonctive de condition
Introduite par : si, au cas où, dans l’hypothèse où, dans la cas où, à condition que, à moins
que, à supposer que, pour peu que, soit que... soit que, selon que, suivant que...
Elle est complément circonstanciel de condition du verbe dont elle dépend.
Ex. : Si tu veux réussir dans ce nouveau travail, il te faudra faire des efforts.
• La subordonnée conjonctive de comparaison
Introduite par : comme, ainsi que, de même que, autrement que, autant que, plus que,
moins que, aussi... que, plutôt que, même... que, autre... que, de même que si...
33
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
Elle est complément circonstanciel de comparaison du verbe dont elle dépend.
Ex. : Tu as réagi comme je l’aurais fait.
• La subordonnée conjonctive de cause
Introduite par : parce que, puisque, comme, vu que, étant donné que, attendu que,
d’autant plus que, sous prétexte que, non que, dès que...
Elle est complément circonstanciel de cause du verbe dont elle dépend.
Ex. : Les bateaux sont rentrés parce qu’on annonçait la tempête.
• La subordonnée conjonctive de conséquence
Introduite par : de sorte que, si bien que, au point que, de façon que, à tel point que,
tellement que, tant... que, tel... que, trop... pour que, assez... pour que...
Elle est complément circonstanciel de conséquence du verbe dont elle dépend.
Ex. : Il souffre tant qu’il fait peine à voir.
a) aussi blanche que si elle venait de tomber : la subordonnée introduite ici par aussi que est
une subordonnée conjonctive de comparaison, CC de comparaison du verbe rester.
b) Bien que le trottoir gris eût été dégagé et raclé : subordonnée conjonctive de concession
introduite par bien que, CC de concession du verbe demeurer.
c) Comme il prononçait ces mots : subordonnée conjonctive de temps introduite par
comme, CC de temps du verbe se ruer.
d) jusqu’à ce que toute la maison retentisse de son tintement métallique : subordonnée
conjonctive de temps introduite par jusqu’à ce que, CC de temps du verbe se pendre.
e) si poignant que nos sourires se muèrent en effroi mêlé de pitié : subordonnée conjonctive
de conséquence introduite par si... que, CC de conséquence du verbe lire.
f) à moins que l’on ne trouve quelque issue à cette terrible affaire : subordonnée conjonctive
d’opposition introduite par à moins que, CC d’opposition du verbe risquer.
g) alors que je me trouvais dans mon bureau à la banque : subordonnée conjonctive de
temps introduite par alors que, CC de temps du verbe apporter.
h) pour que toutes les précautions d’usage soient respectées : subordonnée conjonctive de but
introduite par pour que, CC de but du verbe insister.
i) Puisque vous avez décidé d’appeler ces messieurs de la police : subordonnée conjonctive de
cause introduite par puisque, CC de cause du verbe se charger.
j) trop endurci pour que le moindre de mes propos parvienne à l’émouvoir : subordonnée
conjonctive de conséquence introduite par trop... pour que, CC de conséquence du
verbe avoir.
k) Comme il se refusait à m’expliquer les faits : subordonnée conjonctive de cause introduite par comme, CC de cause du verbe faire.
31. a) aussi : adverbe de liaison, aussi introduit une relation de conséquence.
On peut demander aux élèves de transformer la phrase en introduisant une conjonction de coordination de cause, puis une conjonction de subordination de cause :
« On voyait moins de passants que d’ordinaire car le trottoir demeurait glissant. »
« Comme le trottoir demeurait glissant, on voyait moins de passants que d’ordinaire. »
b) car : conjonction de coordination, car introduit la cause.
c) pour : préposition, pour introduit ici le but (afin de).
34
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
d) tant : adverbe de liaison, tant introduit ici la cause (la phrase signifie : la raison
est ébranlée car le choc fut soudain et terrible).
e) néanmoins : adverbe, néanmoins introduit une opposition (cependant).
f) donc : conjonction de coordination, donc introduit une conséquence.
g) malgré : préposition, malgré introduit une opposition.
h) afin de : préposition, afin de introduit le but.
i) pour : préposition, pour introduit ici le but.
◆ É TUDIER
LES PERSONNAGES
32. Dans le portrait d’Alexander Holder (lignes 21 à 32), plusieurs mots soulignent
l’élégance de la tenue qui contraste avec l’agitation quelque peu hystérique du
personnage, au moment où il pénètre chez Sherlock Holmes :
– une tenue […] cossue ;
– une redingote noire ;
– un haut-de-forme ;
– [des] guêtres marron élégantes ;
– un pantalon […] bien coupé ;
– la dignité de sa tenue et de sa mise.
L’agitation qui contraste avec la retenue attendue du personnage est mise en évidence
dès les premières lignes. Holder est qualifié de fou (ligne 3) par Watson lorsqu’il le
remarque dans la rue. Il note ensuite le comportement extravagant du personnage. La
description qui est alors donnée de l’agitation du personnage (il courait à toute vitesse
avec force sautillements, il agitait les bras en tous sens) ne fera que souligner le contraste
évoqué par le narrateur.
33. Dans la présentation qu’Alexander Holder fait de George Burnwell (lignes 260
à 273), plusieurs qualités du personnage sont soulignées, qui peuvent expliquer
l’attraction qu’il exerce sur Arthur puis sur Mary :
– un charme extraordinaire ;
– plus âgé qu’Arthur, George est un homme expérimenté : il a tout vu, il a voyagé
partout […] ;
– il a reçu une éducation raffinée : c’est un homme du monde ;
– il a de l’esprit : c’est un brillant causeur ;
– sa beauté est remarquable.
Cependant Mr Holder a discerné chez ce personnage un certain cynisme (on pourra
demander aux élèves de définir ce mot plus précisément : absence de scrupules ici) et
une lueur dans le regard qui peuvent indiquer les intentions douteuses du charmeur.
34. Mary est décrite à deux reprises dans la nouvelle :
– par Alexander Holder lorsqu’il présente tous les personnages de la maisonnée à
Holmes et Watson (lignes 274 à 288) ;
– par Watson lorsqu’il découvre la jeune fille pour la première fois (lignes 568
à 581).
35
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
La description que Mr Holder fait de Mary est élogieuse : la pauvre orpheline qui a
charmé son oncle est pourvue de toutes les qualités (vocabulaire mélioratif très
présent dans tout le passage : douce, aimante, belle, excellente maîtresse de maison et femme
d’intérieur […] tendre, calme, gracieuse). Le ravissement du narrateur est évident dans tout
le passage.
La description de Watson apporte quelques précisions nouvelles qui corrigent quelque
peu le premier portrait. La chevelure sombre et les yeux foncés sont des éléments qui
ne correspondent pas, dans les stéréotypes de la littérature populaire, à l’image
angélique donnée par Holder. La couleur a, en effet, souvent une valeur symbolique
élémentaire dans cette littérature : la description de Mary faite par Watson désigne une
face obscure du personnage que la suite confirmera.
La pâleur est soulignée par le mot livides qui peut aussi indiquer une inquiétude du
personnage. Enfin, Watson souligne que la jeune femme a manifestement une grande
capacité à se dominer (on aimerait savoir sur quel élément particulier se fonde cette soudaine perspicacité psychologique de Watson !) ce qui, là encore, laisse supposer une
complexité du personnage que le « premier portrait angélique » n’annonçait pas.
35. Les personnages présents dans la maison le soir du vol sont Alexander Holder,
trois servantes (au-dessus de tout soupçon), Lucy Parr, Arthur Holder et Mary.
◆ É TUDIER
LE GENRE
36. Le suspect principal est Arthur Holder. Quatre éléments renforcent les soupçons
qui pèsent sur lui :
– Arthur a des dettes de jeu ;
– il se dispute le soir du vol avec son père ;
– il est pris en flagrant délit ;
– il refuse de s’expliquer.
37. Sherlock Holmes se rend à deux reprises dans le jardin. Ces deux moments
importants de l’enquête ne sont pas décrits car Watson demeure en compagnie
d’Alexander Holder et ne suit pas Sherlock Holmes. Le récit policier classique ménage
souvent des ellipses narratives pour préserver l’effet de surprise final des révélations.
38. Sherlock Holmes examine le rebord de la plus grande fenêtre du rez-de-chaussée
à l’aide d’une loupe. Il révélera dans la conclusion le fruit de ses découvertes : il a
observé les traces d’une plante de pied nu, élément déterminant pour comprendre
l’enjeu de la poursuite engagée dans le jardin.
39. Le déguisement est fréquemment utilisé dans les enquêtes de Sherlock Holmes.
On peut le vérifier avec la nouvelle Scandale en Bohême.
Dans ce texte, Holmes se déguise en galvaudeux, après avoir mené son enquête à
Fairbank et alors qu’il a regagné Londres.
L’explication de cet épisode est donnée dans la conclusion : le détective s’est déguisé
pour mieux obtenir les confidences du valet de George Burnwell. Il réussit même à
36
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
acheter une paire de chaussures du suspect pour vérifier les empreintes observées dans
la propriété d’Alexander Holder.
40. Les observations de Holmes dans le jardin sont nombreuses. Pour ménager le
suspense, elles sont révélées dans le récit du délit final.
a) Les empreintes de Sir George laissèrent deux trous dans la neige, mettant la terre à nu, tant il
resta longtemps à cet endroit. (lignes 919 à 921) : ces empreintes sont localisées près de la
fenêtre qui donne sur le chemin des écuries. Cette identification des empreintes est
expliquée plus tard dans le récit de Holmes (voir d)).
b) Sur le sentier desservant l’entrée des fournisseurs, Holmes signale que le piétinement empêche tout relevé. Mais il ajoute aussitôt qu’en bordure de ce sentier, il a
remarqué les empreintes d’un homme dont l’une, de forme circulaire, indique qu’il porte
une jambe de bois. Il a aussi remarqué les empreintes d’une femme rentrée précipitamment dans la cuisine, comme le prouvait la pointe du pied profondément enfoncée et le talon
peu marqué. Holmes identifie ainsi Lucy Parr et son amoureux.
c) Dans le jardin, les empreintes sont nombreuses et Sherlock Holmes conjecture qu’il
s’agit des traces laissées par les policiers.
d) Sur le chemin des écuries, Holmes relève d’abord une double trace : celle d’un
homme avec des chaussures, celle d’un homme pieds nus. Les premières empreintes
démontrent un aller et retour vers la fenêtre alors que les empreintes de pieds montrent que l’homme a couru. Comme elles couvrent les marques de chaussures, Holmes
en déduit qu’elles sont postérieures. Il comprend ainsi qu’il y a eu une poursuite,
l’homme aux chaussures essayant d’échapper à l’homme aux pieds nus.
Les empreintes de l’homme aux chaussures mènent jusqu’à la fenêtre du vestibule et
le piétinement démontre l’attente à cet endroit.
d’) Les traces mènent une centaine de mètres plus loin, là où l’homme aux chaussures
a fait volte-face. À cet endroit, Holmes remarque la neige tassée et quelques gouttes
de sang : il y a donc eu une lutte. Les traces de l’homme aux chaussures continuent
sur le chemin et la tache de sang permet de comprendre qu’il a été blessé lors de la
lutte.
e) Sur la fenêtre du vestibule, Holmes découvre (grâce à sa loupe) que quelqu’un est sorti
et la trace d’un pied nu est visible. C’est l’origine de la poursuite.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
41. Passage au discours indirect : Quand l’inspecteur, flanqué d’un agent, franchit le seuil
de la maison, Arthur, qui, jusque-là, était resté taciturne, bras croisés, me demanda si j’avais
l’intention de porter plainte contre lui pour vol. Je lui répondis que, désormais, cette affaire n’était plus
privée, mais publique, le diadème endommagé faisant partie des biens nationaux. J’étais donc décidé
à laisser les policiers agir en tous points à leur guise. (lignes 412 à 418)
Même passage transposé au discours direct :
Arthur m’interrogea :
– Avez-vous l’intention de porter plainte pour vol contre moi ?
37
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
– Désormais, cette affaire n’est plus privée mais publique, répondis-je, le diadème
endommagé fait partie des biens nationaux. Je laisserai donc les policiers agir en tous
points à leur guise.
Même passage transposé au discours indirect libre :
Quand l’inspecteur, flanqué d’un agent, franchit le seuil de la maison, Arthur, qui,
jusque-là, était resté taciturne, m’interrogea. Avais-je l’intention de porter plainte
contre lui ? Je lui répondis. Désormais cette affaire n’était plus privée mais publique.
Le diadème endommagé faisait partie des biens nationaux. Les policiers agiraient donc
en tous points à leur guise.
42. Dans cette nouvelle, le silence fait partie intégrante de l’intrigue : seul le récit final
de Sherlock Holmes viendra combler les vides et donner les explications manquantes.
Le silence d’Arthur d’abord devant les interrogations de son père : les motivations
sentimentales de ce silence seront expliquées par Sherlock Holmes dans la conclusion.
Après sa première visite dans le jardin, Holmes demeure silencieux sur les indices qu’il
a pu collecter : l’ellipse concernant l’enquête du détective est un procédé fréquent
dans le récit d’énigme classique.
Le silence de Mary s’explique évidemment par sa culpabilité.
Après sa deuxième enquête dans le jardin, Holmes demeure silencieux là aussi.
Lorsque Watson l’interroge sur les observations qu’il a pu faire, il remarque que
Holmes détourne habilement la conversation vers un autre sujet (ligne 755).
Holmes demeure silencieux sur ses recherches nocturnes à Londres. Lorsque
Watson l’interroge là encore pour obtenir des informations, Holmes reste très vague
(lignes 784 à 790) :
– Vos recherches avancent-elles ?
– Oh ! comme ci, comme ça. Il n’y a pas à se plaindre. […] Sur ce, au lieu de rester là à
bavarder […].
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
43. Premier passage descriptif (lignes 21 à 32) : le portrait d’Alexander Holder
(Watson narrateur, imparfait).
Deuxième passage descriptif (lignes 274 à 288) : le portrait de Mary (Alexander
Holder narrateur, présent de l’indicatif dominant).
Troisième passage descriptif (lignes 551 à 561) : la maison de Fairbank (Watson narrateur, imparfait).
Le temps habituellement utilisé pour les descriptions est l’imparfait de l’indicatif, qui
a une valeur durative.
44. Le passé simple, qui a un aspect ponctuel, est le temps utilisé le plus fréquemment
dans le récit. Dans le récit des événements que fait Alexander Holder, on trouve un
premier passage au passé simple après le départ de l’emprunteur (lignes 204 à 214).
38
L’ Av e n t u r e d u D i a d è m e a u x B é r y l s
45. Watson et Holmes sont séparés à plusieurs reprises au cours de la nouvelle et ceci a
une importance particulière : Watson étant le narrateur, il ne peut pas exposer le
cheminement que suit Sherlock Holmes dans l’enquête lorsqu’il est séparé de ce
dernier – ce qui retarde le dénouement et renforce le suspense. On peut relever tous les
moments où les deux personnages sont séparés :
– Holmes inspecte le jardin une première fois sans Watson : Holmes nous laissa pour faire
lentement le tour de la maison.
– Holmes fait une deuxième sortie seul dans le jardin qui dure une heure et plus.
– Holmes se déguise et part ensuite en solitaire dans Londres : Je m’adjoindrais votre
compagnie avec plaisir, Watson, mais je crains que ce ne soit pas très indiqué.
– De retour, Holmes abandonne son déguisement, mais il repart une nouvelle fois, en
laissant son ami dans l’appartement.
◆ Q UESTIONS COMPLÉMENTAIRES : DÉBATS , RECHERCHES
ET EXPOSÉS
• Pensez-vous que Mary doit être condamnée ou libérée en cas d’arrestation ?
• Mr Holder « nourrit le dessein de voir son fils prendre sa succession ». Pensez-vous que les
parents doivent décider de l’avenir de leurs enfants ? Leurs conseils sont-ils utiles ?
• « Il est des femmes chez qui l’amour voué à un homme étouffe tout autre amour. » Comment
comprenez-vous cette phrase ? Connaissez-vous des exemples qui pourraient l’illustrer ? Ne pourrait-on pas intervertir les mots « homme » et « femmes » dans la phrase ?
• Le silence du fils Holder accentue les soupçons qui pèsent sur lui. Renseignez-vous
sur l’affaire Dominici et préparez un exposé sur cette affaire criminelle.
• Sherlock Holmes recherche les traces sur le terrain pour mener son enquête.
Aujourd’hui, la police criminelle possède des techniques scientifiques perfectionnées
qui lui permettent d’analyser l’A.D.N. ou de faire des recherches à partir des cheveux.
Préparez un exposé sur l’A.D.N.
39
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
◆ ATTENTION : DÉTAILS !
1. a) 2 ; b) 3 ; c) 1 ; d) 2 ; e) 1 ; f) 2 ; g) 1 ; h) 1 ; i) 2 ; j) 2 ; k) 3 ; l) 3 ; m) 1 ; n) 2 ; o) 3 ;
p) 2 ; q) 2.
2. a) 1 ; b) 2 ; c) 3 ; d) 3 ; e) 1 ; f) 2 ; g) 2 ; h) 3 ; i) 1 ; j) 3.
◆ V OCABULAIRE
ANGLAIS
3. a) 2 ; b) 4 ; c) 3 ; d) 7 ; e) 6 ; f) 1 ; g) 5.
◆ V OCABULAIRE
FRANÇAIS
4. a) 4 ; b) 7 ; c) 1 ; d) 8 ; e) 9 ; f) 13 ; g) 12 ; h) 6 ; i) 2 ; j) 3 ; k) 5 ; l) 10 ; m) 11 ; n) 14 ;
o) 15.
◆ P ERSONNAGES
5. a) 5 ; b) 7 ; c) 13 ; d) 1 ; e) 2 ; f) 8 ; g) 11 ; h) 10 ; i) 3 ; j) 6 ; k) 14 ; l) 15 ; m) 12 ; n) 4 ;
o) 9.
40
GRAMMAIRE
VOCABULAIRE
EXPRESSION
ÉCRITE
41
Les emprunts linguistiques : histoire
des emprunts et
étude des mots venus
de l’anglais au XVIIIe
et au XXe siècle
(voir question 21
page 100 du LE
et réponse page 20
du LP).
Préparation de
l’enquête sur les
héros de la
littérature.
Rédaction des
questions et organisation du sondage
(voir page 27 du LP).
Questions 26 à 35,
pages 102-103
du LE : approche
des personnages
et première étude
du genre policier
(indices, déductions
et suspects...).
Subordonnée relative
et subordonnée
complétive : cours.
Questions 24-25,
pages 100-101
du LE.
Correction.
Lecture d’un extrait
du groupement de
textes (pages 179
à 191 du LE) et
exercice d’expression
écrite au choix (suite
de texte, changement
de point de vue).
ACTIVITÉS
DIVERSES
Étude au CDI des
différentes collections
policières et repérage
des recueils de
nouvelles.
Enquête sur les héros
de la littérature.
Recherche sur le
pastiche : le pastiche
dans la littérature.
Exercices de lecture
sur le groupement
de textes, pages 179
à 191 du LE.
Approche du genre policier (1) : L’Aventure de la bande mouchetée
Étude comparée des
paratextes de différents recueils de
nouvelles (fantastique, S-F, réaliste...).
Étude comparée de
différents recueils
consacrés à Sherlock
Holmes.
À la découverte d’un genre : la nouvelle policière
EXPLICATION
DE TEXTE
SÉQUENCE
Lecture de
la nouvelle.
Questions 1 à 23,
pages 96 à 100
du LE.
Le paratexte :
explication de la
notion + étude du
paratexte et des
illustrations proposées
dans le LE.
On pourra étudier
plus précisément
l’iconographie
représentant le personnage de Sherlock
Holmes.
LECTURE
SUIVIE
PROPOSITION
DE
DIDACTIQUE
LE : livre élève ; LP : livret pédagogique.
GRAMMAIRE
VOCABULAIRE
EXPRESSION
ÉCRITE
Aperçu des différentes
subordonnées
conjonctives : question
30, page 149 du LE.
Les relations logiques
entre les propositions,
outils et liens logiques :
questions 30 et 31,
pages 149 à 151 du LE.
Correction.
Sujet au choix dans
la rubrique « À vos
plumes », page 153
du LE, ou exercice
d’expression écrite sur
le pastiche (voir les
sujets proposés dans
l’exploitation du
groupement de textes,
page 46 du LP).
42
Questions 37 à 46,
pages 51-52 du LE.
Étude comparée des
portraits : le roi de
Bohême et G. Norton.
Approfondissements sur
le genre policier : les
qualités d’un détective.
Cours sur la forme
passive : questions 35 et
36, pages 50-51 du LE.
Correction.
Cours sur l’utilisation
des temps dans le récit :
question 34, page 49 du
LE.
Correction.
Sujet d’expression
écrite au choix dans la
rubrique « À vos
plumes », page 53 du
LE.
Portrait d’Irene Adler,
lettre de Sherlock
Holmes ou article de
journal consacré à Irene
Adler.
Approche du genre policier (3) : Scandale en Bohême
Questions 32 à 42,
pages 151-152 du LE :
les personnages, le
genre policier et le
discours (exercice sur
le discours direct et le
discours indirect).
Approche du genre policier (2) : L’Aventure du Diadème aux Béryls
EXPLICATION
DE TEXTE
Recherche sur
le pastiche : le pastiche
dans la bande dessinée
ou dans le cinéma.
Recherche sur le
pastiche : le pastiche
dans la peinture.
Étude des illustrations
proposées ou recherche
sur un peintre et ses
relations avec son
modèle : voir
propositions
d’exploitation
du groupement de
textes, page 45 du LP.
ACTIVITÉS
DIVERSES
DE
Lecture de la nouvelle.
Questions 1 à 15, pages
45-46 du LE.
Lecture de la nouvelle.
Questions 1 à 16 et 19
à 29, pages 145 à 149
du LE.
LECTURE
SUIVIE
PROPOSITION
SÉQUENCE
DIDACTIQUE
GRAMMAIRE
VOCABULAIRE
EXPRESSION
ÉCRITE
43
Débat oral sur le genre
policier : aimez-vous
lire des ouvrages
appartenant à ce genre ?
Pour quelles raisons ?
Contrôle sur la lecture
des nouvelles. On
pourra, par exemple,
utiliser, en complément
d’autres questions, les
propositions faites dans
le questionnaire
« Retour sur l’œuvre »,
pages 155 à 160 du LE.
Contrôle récapitulatif
en grammaire et en
vocabulaire :
– les subordonnées,
– les relations logiques,
– le passif,
– les temps verbaux,
– questions diverses de
vocabulaire.
Rédaction d’un récit
policier ou d’un
pastiche de Sherlock
Holmes.
Conclusion et contrôle final
Grammaire : synthèse
sur les temps et les
subordonnées.
Vocabulaire : questions
18 à 33, pages 48-49
du LE.
Correction en classe
et précisions sur les
emprunts français
au latin et au grec.
Synthèse sur les
emprunts.
Synthèse sur la nouvelle policière
EXPLICATION
DE TEXTE
Correction des
contrôles. Bilan de
l’enquête sur les héros
de la littérature ou les
auteurs préférés dans le
collège.
Synthèse sur
le pastiche.
Bilan des études
proposées (littérature,
peinture, dessin,
cinéma).
Précisions
supplémentaires sur le
pastiche et la parodie.
ACTIVITÉS
DIVERSES
DE
À programmer au
début de la séquence.
Recueil à lire
(nouvelles ou roman
policier) : contrôle de
lecture et discussion
sur le livre.
Lecture en classe d’une
nouvelle d’un autre
écrivain (Maupassant,
par exemple).
Comparaison entre les
nouvelles de Conan
Doyle et celle choisie.
LECTURE
SUIVIE
PROPOSITION
SÉQUENCE
DIDACTIQUE
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
◆ A NALYSE
DES TEXTES PROPOSÉS
1. Identification des narrateurs
On demandera aux élèves de relever les différents narrateurs de chacun des textes
proposés. On pourra ainsi distinguer les textes qui reprennent la structure classique
(Watson narrateur) et ceux qui innovent en confiant le pôle narratif à Holmes ou à
un troisième personnage.
2. Sherlock Holmes
On peut demander aux élèves de relever les différents noms dont est affublé le personnage du détective dans les textes proposés. On pourra s’aider de ce relevé pour
proposer aux élèves de classer les textes en deux catégories :
– les pastiches respectueux,
– les pastiches ironiques.
On leur demandera ensuite d’expliquer pour quelles raisons ils ont classé tel texte dans
l’une ou l’autre des catégories.
3. Sherlock Holmes (bis)
L’analyse des pastiches ironiques permet de relever un certain nombre de défauts du
personnage (misogynie, orgueil, etc.). On peut demander aux élèves de signaler les
différentes critiques du détective présentes dans les textes cités.
4. Les procédés comiques
Certains textes comportent des éléments parodiques. On demandera aux élèves de
choisir le texte le plus « moqueur » selon eux et d’expliquer les procédés qui permettent la caricature (grossissements, images incongrues, exagérations, etc.).
5. Références à Conan Doyle
On peut demander aux élèves de relever les références à Conan Doyle dans les
passages cités.
Ces références pourront être complétées par la lecture du texte de Maurice Leblanc
consacré au créateur de Sherlock Holmes : Maurice Leblanc, « En marge d’Arsène
Lupin contre Herlock Sholmès ; à propos de Conan Doyle » in Arsène Lupin, Tome 1,
Collection Bouquins, Robert Laffont, 1986, pp. 1079 à 1081.
Les élèves peuvent relever en deux colonnes, les critiques et les éloges que le romancier français fait de Conan Doyle et de son détective.
6. Choix d’un texte
On peut demander aux élèves de choisir parmi les textes proposés celui qu’ils préfèrent, ou celui qu’ils estiment « le plus original », « le plus amusant », « le plus fidèle à
Conan Doyle ».
Un débat oral pourra s’engager où chacun expliquera son choix.
44
E X P LO I TAT I O N
DU
GROUPEMENT
DE TEXTES
7. Les jeux intertextuels
Certains des passages cités comportent des allusions à des textes écrits par Conan
Doyle. On demandera aux élèves de relever un texte qui fait allusion à une nouvelle
qu’ils connaissent.
◆ R ECHERCHES
SUR LE PASTICHE
1. Les pastiches de Sherlock Holmes
On peut demander aux élèves de poursuivre la recherche au CDI pour identifier des
textes faisant allusion à Conan Doyle ou à Sherlock Holmes.
Certains pourront poursuivre la recherche en explorant les sites Internet qui proposent des informations sur le sujet.
La lecture d’un ouvrage intégral parmi ceux proposés dans le groupement de textes
ou parmi ceux trouvés par les élèves peut aussi être exploitée en classe.
2. La bande dessinée
On pourra aussi proposer une recherche sur les bandes dessinées utilisant le personnage de Sherlock Holmes. Certaines sont de simples adaptations reprenant les stéréotypes fixés par l’iconographie du début du siècle, d’autres entrent dans la catégorie des
parodies et se moquent volontiers du personnage (voir en particulier le travail de
Pétillon dans Le Chien des Basketville ou les ouvrages de Barral et Veys).
On pourra étudier les procédés iconographiques de la parodie et proposer éventuellement un travail en commun avec les arts plastiques.
On peut aussi analyser en classe des planches de Gotlib empruntées à la Rubrique-àbrac.
Signalons, dans le tome VII de la Rubrique-à-brac, un épisode amusant intitulé
« Sherlock Bougres » (Dargaud Éditeur, Pocket BD, 1993).
3. Le cinéma
On peut aussi étudier le pastiche en utilisant le cinéma.
Certains films sont des pastiches d’un genre et peuvent être compris comme des
hommages à des classiques : le film de Woody Allen Ombres et Brouillard, hommage
au cinéma de Fritz Lang ; les films de Sergio Leone pour le western ; ou Le Bal
des Vampires de Polanski pour le film d’horreur.
D’autres films présentent un détournement d’un genre et des codes volontiers parodiques : les films des Monthy Python, par exemple (en particulier Monthy Python Sacré
Graal ).
4. La peinture
De nombreux peintres ont pastiché des œuvres connues.
On pourra demander aux élèves de rechercher des pastiches iconographiques et
d’analyser le travail effectué par le pasticheur.
On peut aussi proposer l’étude d’une œuvre et de son modèle.
45
E X P LO I TAT I O N
DU
GROUPEMENT
DE TEXTES
Quelques suggestions : Van Gogh et Millet, Manet et Picasso, Manet et Giorgione,
Marcel Duchamp et Léonard de Vinci, Bacon et Velazquez, Botero et Van Eyck.
5. La publicité
On peut demander aux élèves d’analyser les références à des genres particuliers et leur
pastiche dans la publicité. Exemple : la science-fiction ou le film à suspense.
Certaines publicités font aussi allusion à des films ou à des personnages connus et les
pastichent. Un travail de recherche peut être effectué sur ce sujet.
◆ E XERCICES D ’ EXPRESSION
ÉCRITE
1. Rédigez un pastiche de Conan Doyle en respectant les procédés utilisés par
l’auteur victorien : Watson narrateur, les fameuses « déductions » de Sherlock Holmes.
2. Rédigez un pastiche moqueur où vous changerez le nom de Sherlock Holmes et
utiliserez les procédés repérés dans l’analyse de la parodie.
3. Choisissez un des extraits du groupement de textes et proposez-en une suite cohérente et complète qui respectera les données du texte et son style.
4. Choisissez un personnage de la littérature que vous connaissez et proposez un
texte-pastiche où vous utiliserez les procédés de la caricature.
5. Réécrivez un des extraits du groupement de textes en changeant le point de vue
adopté. Vous veillerez à ne pas recopier le texte initial mais à proposer une version
nouvelle et originale.
6. Ajoutez un paragraphe descriptif dans un des extraits proposés. Vous veillerez à
ménager une transition entre le texte initial et votre proposition.
7. « À la manière de Cami » : rédigez une scène théâtrale où Loufock Holmès fera
preuve de ses talents dans une histoire loufoque.
8. Imaginez un dialogue entre Conan Doyle et Maurice Leblanc. Ce dernier souhaite
utiliser un Sherlock Holmes quelque peu ridicule alors que Conan Doyle défend son
détective.
9. Après avoir lu une aventure d’Arsène Lupin, proposez une histoire où le personnage du « gentleman-cambrioleur » sera pastiché.
46
BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE
◆ O UVRAGES
EN FRANÇAIS
– Baring-Gould (William), Moi, Sherlock Holmes, Éditions Encrage, 1992.
– Baudou (Jacques) et Gayot (Paul), Le Musée de l’Holmes, Néo, 1987.
– Baudou (Jacques) et Gayot (Paul), Le Nouveau Musée de l’Holmes, Néo, 1987.
– Carr (John Dickson), La Vie de Sir Arthur Conan Doyle, Laffont, 1958.
– Doyle (Arthur Conan), Ma Vie aventureuse, Albin Michel, 1932.
– Doyle (Arthur Conan), Souvenirs et Aventures, Encre, 1986.
– Divers, Sherlock Holmes et la France, Bibliothèque des Littératures Policières, 1996.
– Divers, Le Dossier Sherlock Holmes, n°241 du Magazine Littéraire, avril 1987.
– Locard (Edmond), Policiers de roman et Policiers de laboratoire, Payot, 1924.
– Nordon (Pierre), Sir Arthur Conan Doyle : L’Homme et l’Œuvre, Didier, 1964.
– Nordon (Pierre),Tout ce que vous avez voulu savoir sur Sherlock Holmes sans l’avoir jamais
rencontré, Le Livre de Poche, 1994.
– Oudin (Bernard), Enquête sur Sherlock Holmes, Découvertes Gallimard, 1997.
– Ravenel (Loïc), Les Aventures géographiques de Sherlock Holmes, Larousse, 1994.
– Saint-Joanis, Barquin et Bannier, Sherlock Holmes, D.L.M Éditions, 1997.
– Thomson (June), Watson et Holmes, Éditions du Masque, Hachette Livre, 1996.
– Vilar (Jean-François) et Louis (Christian), Sherlock Holmes et les Ombres, Éditions du
Collectionneur, 1992.
◆ O UVRAGES
SUR LE ROMAN POLICIER
– Bourdier (Jean), Histoire du roman policier, Éditions de Fallois, 1997.
– Giddey (Ernest), Crime et Détection, Essai sur les structures du roman policier de langue
anglaise, Peter Lang, 1990.
– Leroy Lad Panek, Histoire du roman policier classique anglais, Éditions Encrage, 1990.
– Reuter (Yves), Le Roman policier, Éditions Nathan, 1997.
– Collectif, Philosophies du roman policier, Feuillets de l’ENS de Fontenay – SaintCloud, Ophrys, 1995.
47
BIBLIOGRAPHIE
◆ O UVRAGES
COMPLÉMENTAIRE
EN ANGLAIS
– Eyles (Allen), Sherlock Holmes, « A Centenary Celebration », Justin Knowles Publishing
Group, 1986.
– Fido (Martin), The World of Sherlock Holmes, Carlton Books Limited, 1998.
– Hardwick (Michaël), The Complete Guide to Sherlock Holmes, Weidenfeld and
Nicholson, 1986.
– Pointer (Michaël), The Pictorial History of Sherlock Holmes, The Mallard Press, 1991.
– Tracy (Jack), The Encyclopaedia Sherlokiana, New English Library, 1977.
– Weller (Philip), Alphabetically, my Dear Watson, Sherlock Publications, 1994.
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