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tressailli ‘d’allégresse’ (v. 44). Ce récit est un exemple magnifique de
l’évangélisation : Marie évangélise Elisabeth et Jean Baptiste, inspirée par Jésus
Christ et elle est admise comme croyante: « Bienheureuse celle qui a cru à la Parole
de Dieu » (v. 45). La seule réponse que Marie donne, est de pousser un cri de joie
(Luc 1,46-55): « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit tressaille de joie en Dieu,
mon Sauveur » (mon Jésus). Dieu fait la proposition de la joie (Jésus), l’accueil en
réalise la joie (ça fait tressaillir l’homme de joie et parler de la puissance du Saint
Esprit), ce qui est à son tour une réponse de rendre grâce à Dieu en toute joie. C’est
pourquoi le Magnificat convient à la prière du soir de l’Eglise…
Je vous annonce une grande joie
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de
David » (Luc 2, 1-20). Il s’agit d’un évangile destiné pour tout le peuple (chaque
homme), c.-à-d. que Dieu est devenu homme et venu au monde comme un enfant.
Tous étaient surpris qu’il se trouvait dans une mangeoire, une crèche. Cela a une
double signification: il devient la nourriture pour l’homme et c’est lui qui sera pendu
à une croix, qui est du même bois qu’une crèche. Et ceci vous servira de signe (v.12):
cet enfant mourra sur une croix et sera enveloppé de langes dans un tombeau. De ce
fait il sauvera. Luc demande au lecteur de bien voir le Sauveur en cette personne. Et
pour lui aider à donner la réponse, Luc présente un peu plus tard Siméon (Luc 2,22-
35), devenu un homme âgé dans l’attente du Messie. Il lui fait dire : « Maintenant,
mon Dieu, mes yeux ont vu ton salut » (v. 30). Ces paroles de louange font de
nouveau entendre comment la joie prend possession de cet homme quand il a vu
Jésus. De nouveau, l’Eglise trouve ces paroles si magnifiques qu’elle fait prier ce
cantique chaque soir aux complies pour que tout le monde ‘verrait et dirait’:
« Aujourd’hui j’ai vu le Seigneur ».
La plus profonde source de la joie
Quand Jésus envoie les 72 disciples et les laisse revenir tout enthousiastes à cause du
succès de la mission et n’en peuvent pas se taire, il leur fait entendre les paroles
suivantes: « Cependant ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous ont soumis;
mais réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux » (Luc10,
20). Quelle est la joie la plus profonde ? C’est que l’homme est connu et aimé par
Dieu ! Voilà, le noyau de la foi. Et c’est à chercher sur la voie de l’amour. L’amour
est pour ainsi dire ne pas faisable: il est un don tout pur ! Un cadeau pur, de Dieu lui-
même. Connu et aimé, jamais effacé ni perdu dans l’histoire. Une petite perle qui fait
comprendre ce que c’est l’évangile.
Dieu à la recherche de l’homme (Luc 15 : la brebis perdue ; la drachme perdue ;
les fils perdus)
Le père des fils perdus montre un visage splendide de Dieu. C’est un Dieu qui fait le
guet et qui aspire à l’homme. Quand quelqu’un se dirige vers lui, il est touché dans
ses intestins (comme disent les gens: « Ses intestins se tournent »), il court vers lui et
l’embrasse tendrement. Il couvre cet homme (ce fils) de cadeaux importants. L’amour
et la joie de Dieu sont éloquents: il est tellement content. Il ne peut autrement qu’agir
ainsi. Parce qu’il est ainsi: « Il faut festoyer et se réjouir… » (v. 32). C’est le devoir
de l’amour : il est ainsi. L’amour veut être présent. Si le plus jeune dit qu’il ne veut