Avis de la CMCD - « Pour une culture partagée dans le Pôle Métropolitain » 5
C’est pourquoi, il a été choisi de travailler à partir d’une acception large de la culture telle qu’elle
est dénie, en quelque sorte de manière anthropologique, par l’UNESCO dans la Déclaration de Mexico
le 6 août 1982.
« Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l’ensemble
des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et aectifs, qui caractérisent une société
ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits
fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ; la
culture donne à l’homme la capacité de réexion sur lui-même. C’est elle qui fait de nous des
êtres spéciquement humains, rationnels, critiques et éthiquement engagés. C’est par elle que
nous discernons des valeurs et eectuons des choix. C’est par elle que l’homme s’exprime,
prend conscience de lui-même, se reconnaît comme un projet inachevé, remet en question ses
propres réalisations, recherche inlassablement de nouvelles signications et crée des œuvres
qui le transcendent. »4.
Il a ainsi semblé souhaitable de lire les quatre axes proposés par la saisine, la culture comme facteur
de développement économique, d’attractivité et de rayonnement, de cohésion territoriale et sociale,
d’identité métropolitaine, au travers d’un ensemble de fonctions et de valeurs qui leur donnent sens et
légitimité :
• enrichissement, épanouissement individuel et plaisir individuel y compris physique (rires,
larmes…), plaisir de partage
• élévation des niveaux de connaissance dans un territoire dont une partie des emplois
ouvriers évolue vers des emplois tertiaires de plus en plus qualiés,
• aptitude à dialoguer avec des cultures diérentes, à créer et gérer des liens sociaux au-
delà de la cellule familiale ou du quartier, à comprendre le monde,
• capacité à souhaiter s’engager dans des actions sociales et citoyennes, à développer un
sentiment d’appartenance à un territoire large, à une identité collective, etc...
Cette dénition élargie de la culture qui a fait consensus au sein du groupe remet donc l’être humain,
son développement personnel et l’apprentissage de valeurs humaines, au centre du débat. La culture
ainsi conçue permet la valorisation et l’attractivité d’un territoire par des pratiques professionnelles et
amateurs proches des citoyens. Elle doit aussi être accessible à tous, favoriser l’expression des dons
de chacun, et permettre aux citoyens d’en être les acteurs.
4 Notons que cette dénition de la culture par l’UNESCO dans sa Déclaration de 1982 dière sensiblement de celle que
cette institution avait adoptée lors de sa Convention de 1972 qui liait essentiellement la culture au fait de jouir des arts. En 2003,
l’UNESCO élargira cette dénition de 1982 en y intégrant notamment comme nécessité la sauvegarde du patrimoine immaté-
riel. En 2007, la Déclaration de Fribourg, élaborée par un groupe d’experts internationaux coordonné par Patrice Meyer-Bisch,
enrichira cette dénition en fondant la culture sur l’accès de tous, individus et groupes, à la dignité humaine et aux droits cultu-
rels. Nous reviendrons ultérieurement sur ces aspects essentiels.