2
L’île est d’accès difficile du fait du peu de sentiers aménagés. Les reconnaissances diurnes ainsi que des
marches d’approches souvent éprouvantes (Morne Trois Pitons) furent parfois obligatoires. Nos
recherches, exclusivement nocturnes, furent donc rendues difficiles de ce fait et de par le très fort relief
volcanique. La couverture forestière est dense et étagées. On distingue les forêt de crêtes, brumeuse et
« rabougries » (forêt des Elfes), les forêts abritées de fortes pentes, la forêt primaire pluvieuse , souvent
remaniées en forêt secondaire, les forêts sèches côtières. S’y intercalent des zones (rares) de savanes et
des zones buissonnantes sèches près des côtes.
Le travail quotidien, quelque soit le milieu prospecté fut répétitif :
- sur les lieux de prospection : marche lente le long des espaces ouverts accessibles (sentes, chablis,
forêts primaires) et exploration à la lampe frontale des strates herbacées, arbustives et des
frondaisons basses des arbres. Les phasmes sont repérés à la vue puis collectés à la main, aidé d’un
filet de chasse. Les adultes sont bagués puis conservés vivants dans des cages ou manchons de
chasses. Les données sont consignées au fur et à mesure à l’aide d’un dictaphone. Lorsque nous
observions la consommation de plantes celles-ci sont récupérées et baguées pour une identification
ultérieure.
- au gîte : de retour de prospection, les phasmes sont placés dans des manchons d’élevage avec leur
plantes hôtes. Chaque jour les manchons sont examinés et le plantes changées. Les œufs pondus
sont récoltés, les phasmes morts sont immédiatement vidés, préparés, mis en couches, puis séchés
pour une bonne conservation en vue de leur mise en collection ultérieure. Le données de
prospections (nombre de phasmes observés, heure, humidité, température, plantes hôtes,...) sont
reprises sur des fiches de données en vue d’une analyse ultérieure. Parallèlement, un herbier est
préparé avec les plantes réellement consommés par les différentes espèces de phasmes. Des prises
de vue photographies des animaux vivants et des plantes sont effectuées.
Dés le retour en France, les tâches furent réparties en :
- incubation des œufs récoltés et élevage des jeunes,
- préparation des collections d’insectes et de plantes,
- détermination des espèces ramenées,
- détermination des plantes hôtes,
- dessins des phasmes et des plantes,
- rédaction du rapport en Anglais.
In fine, nous avons décrit :
- 11 espèces de phasmes pour l’île de la Dominique. Seules 6 étaient connues avant cette étude,
- 5 sont nouvelles pour l’île et il est vraisemblable que parmi elles 3 soient nouvelles pour la
science.
Soit au total : Lamponius dominicae, Lamponius lethargicus, Paraclonistria sp., Bacteria keratosqueleton ,
Diapherodes gigantea dominicae, Clonistria sp. 1, Clonistria sp. 2, Pseudobacteria antillarum,
Pterinoxylus crassus, Melophasma antillarum, Diapheromera (?) saussurei.
Parmi les espèces décrites citons tout particulièrement :
- Lamponius dominicae, par la très grande variabilité morphologique (des formes lisses et
épineuses) semble être la même espèce que Lamponius guerini, primitivement décrit comme
endémique de la Guadeloupe. Cette éventuelle synonymie sera examinée dans une publication
ultérieure. Cette espèces ubiquitaire être trouvées dans de nombreux biotopes.