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Phasmatodea
de Dominique
Résumé des résultats de la prospection 2000
Les résultats de la présente mission, sont le fruit de deux ans de travail dont 15 jours passés sur le terrain,
sur l’île de la Dominique, à prospecter. Ils ne furent obtenus que grâce à la conjonction de trois facteurs
indissociables : une équipe d’entomologistes amateurs confirmés réunis au sein de l’association ASPER,
le soutien indéfectible d’un sponsor la Direction Environnement de ELF-Aquitaine et la bourse Germaine
Cousin de la Société Entomologique de France.
Les résultats sont présentés sous forme d’un rapport exhaustif du travail accompli depuis deux ans.
ASPER (Association pour la systématique des phasmes et l’étude de leur répartition), forte de cinq
membres actifs et d’un membre assistant, s’intéresse à la répartition des phasmes, à leur description et
leur systématique en vue de différencier les espèces et établir des clefs d’identification.
Les phasmes sont des insectes dont la particularités est leur faculté à se camoufler dans leur milieu naturel
ce qui les rend particulièrement difficiles à observer. Ils sont exclusivement phytophages (ils mangent des
feuilles), inoffensifs et parfois de grande taille pour des insectes.
Leur étude est à la portée d’une équipe telle que la notre en tant qu’amateurs confirmés dans la recherche
scientifique et du fait qu’il n’existe aucun professionnel dans ce domaine. De plus, les données
scientifiques existantes n’ont pas été mises à jour depuis le début du siècle dernier (l’ouvrage de référence
sur les phasmes date de 1906 et est écrit en latin !).
Pour entrer dans le vif du sujet, La Dominique est une république insulaire indépendante et anglophone
des Caraïbes. Elle fut choisie par notre équipe comme destination pour les raisons suivantes :
- Elle appartient aux petite Antilles, objet de notre projet d’inventaire et de cartographie des
phasmes.
- Elle n’a pas été prospectée, comme beaucoup d’autres îles, depuis le début du siècle dernier.
- Elle se trouve au carrefour de zones de peuplement différentes : nord avec la Guadeloupe que nous
avions prospecté en 1995 et 1996, sud avec la Martinique que nous avions prospecté en 1998.
- Elle conserve une faune et une flore encore largement préservée des pressions anthropiques.
A la suite d’un travail préparatoire qui consistait en un recueil exhaustif de données bibliographiques, une
étude approfondies des collections disponibles notamment celle du Muséum National d’Histoire naturelle,
une préparation minutieuse du matériel et l’obtention des autorisations nécessaires, quatre d’entre nous
ont effectué une prospection de 15 jours du 23 octobre au 3 novembre 2000 dans les différents biotopes
de l’île estimés propices à la présence des phasmes sur la base d’une étude cartographique préalable.
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L’île est d’accès difficile du fait du peu de sentiers aménagés. Les reconnaissances diurnes ainsi que des
marches d’approches souvent éprouvantes (Morne Trois Pitons) furent parfois obligatoires. Nos
recherches, exclusivement nocturnes, furent donc rendues difficiles de ce fait et de par le très fort relief
volcanique. La couverture forestière est dense et étagées. On distingue les forêt de crêtes, brumeuse et
« rabougries » (forêt des Elfes), les forêts abritées de fortes pentes, la forêt primaire pluvieuse , souvent
remaniées en forêt secondaire, les forêts sèches côtières. S’y intercalent des zones (rares) de savanes et
des zones buissonnantes sèches près des côtes.
Le travail quotidien, quelque soit le milieu prospecté fut répétitif :
- sur les lieux de prospection : marche lente le long des espaces ouverts accessibles (sentes, chablis,
forêts primaires) et exploration à la lampe frontale des strates herbacées, arbustives et des
frondaisons basses des arbres. Les phasmes sont repérés à la vue puis collectés à la main, aidé d’un
filet de chasse. Les adultes sont bagués puis conservés vivants dans des cages ou manchons de
chasses. Les données sont consignées au fur et à mesure à l’aide d’un dictaphone. Lorsque nous
observions la consommation de plantes celles-ci sont récupérées et baguées pour une identification
ultérieure.
- au gîte : de retour de prospection, les phasmes sont placés dans des manchons d’élevage avec leur
plantes hôtes. Chaque jour les manchons sont examinés et le plantes changées. Les œufs pondus
sont récoltés, les phasmes morts sont immédiatement vidés, préparés, mis en couches, puis séchés
pour une bonne conservation en vue de leur mise en collection ultérieure. Le données de
prospections (nombre de phasmes observés, heure, humidité, température, plantes hôtes,...) sont
reprises sur des fiches de données en vue d’une analyse ultérieure. Parallèlement, un herbier est
préparé avec les plantes réellement consommés par les différentes espèces de phasmes. Des prises
de vue photographies des animaux vivants et des plantes sont effectuées.
Dés le retour en France, les tâches furent réparties en :
- incubation des œufs récoltés et élevage des jeunes,
- préparation des collections d’insectes et de plantes,
- détermination des espèces ramenées,
- détermination des plantes hôtes,
- dessins des phasmes et des plantes,
- rédaction du rapport en Anglais.
In fine, nous avons décrit :
- 11 espèces de phasmes pour l’île de la Dominique. Seules 6 étaient connues avant cette étude,
- 5 sont nouvelles pour l’île et il est vraisemblable que parmi elles 3 soient nouvelles pour la
science.
Soit au total : Lamponius dominicae, Lamponius lethargicus, Paraclonistria sp., Bacteria keratosqueleton ,
Diapherodes gigantea dominicae, Clonistria sp. 1, Clonistria sp. 2, Pseudobacteria antillarum,
Pterinoxylus crassus, Melophasma antillarum, Diapheromera (?) saussurei.
Parmi les espèces décrites citons tout particulièrement :
- Lamponius dominicae, par la très grande variabilité morphologique (des formes lisses et
épineuses) semble être la même espèce que Lamponius guerini, primitivement décrit comme
endémique de la Guadeloupe. Cette éventuelle synonymie sera examinée dans une publication
ultérieure. Cette espèces ubiquitaire être trouvées dans de nombreux biotopes.
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- Lamponius lethargicus, connue et décrite pour la première fois par notre équipe en Guadeloupe et
donc nouvelle espèce pour l’île. Localisée dans les forêts humides d’altitude et inféodée au
Philodendron.
- Paraclonistria sp., espèce rare et confinée dans les forêts très humides d’altitude. Aux mœurs
encore inconnues. Il s’agit selon toute probabilité et selon les premières analyses, d’une nouvelle
espèce pour la faune mondiale.
- Bacteria keratosqueleton, nouvelle espèce pour la Dominique.
- Diapherodes gigantea dominicae, cette très belle espèce dont les caractéristiques morphologique
montrent de fortes variations morphologiques vis à vis de Diapherodes gigas de Guadeloupe.
Nous modifierons très certainement le statut taxomonique de cette espèce dans une publication
ultérieure.
- Deux espèces de Clonistria, en cours de détermination, une de milieu xéro-mésophile (Clonistria
sp.1) et l’autre de milieu hygrophile (Clonistria sp.2). Ces deux espèces étant différentes de celles
retrouvées dans les autres îles voisines, elles pourraient être nouvelles pour la faune mondiale.
- Pseudobacteria antillarum qui compte parmi les plus grands insectes des Caraïbes.
- Pterinoxylus crassus et Melophasma antillarum non retrouvés lors de nos prospections mais très
certainement présentes sur l’île.
- Enfin, Diapheromera (?) saussurei est une espèce remarquable, endémique de l’île de la
Dominique, donc unique localisation de cette espèce pour la faune mondiale. A la suite de notre
étude, nous réétudierons très certainement sa position taxonomique dans une future publication
afin de remplacer son nom de genre.
Diapheromera (?) saussurei Kirby, 1889 femelle adulte
ASPER
(Association pour la Systématique des Phasmes et l'Etude de leur Répartition)
Le Ferradou n° 3, 31570 SAINTE FOY D'AIGREFEUILLE, FRANCE
(Association Loi de 1901, fondée le 6 juin 1997)
http://perso.wanadoo.fr/philippe.lelong/accueil.html, http://perso.wanadoo.fr/philippe.lelong/france.html
http://services.worldnet.fr/asper-fl/HomePage.htm, e-mail : asper@wanadoo.fr
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