
Coup d’œil sur
l’actualité du CHU
Plan cancer
Les cinq projets de recherche
translationnelle présentés par le
CHU de Liège dans le cadre du
Plan national cancer ont été rete-
nus par le jury d’experts réuni par
la ministre fédérale de la santé
publique, Laurette Onkelinx.
Au total, 29 projets (sur les 61 pré-
sentés) vont bénéficier conjoin-
tement d’un financement de 22
millions d’euros sur deux ans.
Destinés à faire bénéficier, le plus
rapidement possible, les patients
cancéreux des dernières décou-
vertes scientifiques, ces 29 projets
sont répartis entre trois grands
thèmes : la biologie moléculaire,
la pharmacogénomique et l’ima-
gerie fonctionnelle.
Les chercheurs liégeois s’intéres-
seront plus particulièrement aux
thèmes suivants :
n la mise au point d’un traitement
ciblé et individualisé d’une
forme de cancer du cerveau, le
glioblastome (V. Bours, P. Robe),
n le développement d’une appro-
che thérapeutique individuali-
sée du cancer du col de l’utérus,
basée sur une meilleure évalua-
tion pronostique (F. Kridelka,
J.-M. Foidart),
n l’évaluation de l’angiogenèse
tumorale par imagerie fonc-
tionnelle PET-CT (R. Hustinx),
n la caractérisation de biomar-
queurs moléculaires pertinents
pour le diagnostic et le pro-
nostic des lymphomes à cellu-
les T périphériques (L. de Leval,
G. Fillet),
n l’utilisation de cellules souches
mésenchymateuses pour préve-
nir et traiter les complications
des greffes allogéniques de cel-
lules souches hématopoïétiques
(Y. Beguin).
EN BREF
Dépistage du cancer colorectal
Comme nous vous l’annoncions
dans notre numéro précédent, un
programme de dépistage de mas-
se du cancer colorectal vient de
débuter à l’initiative de la Com-
munauté française. Il s’adresse à
près d’un million de personnes
de 50 à 74 ans. Le Pr. Christian
Montrieux, du département de
médecine générale de l’ULg, et le
Dr Marc Polus, gastroentérologue
au CHU de Liège, figurent parmi
les coordinateurs de cet ambitieux
projet visant à diminuer la morta-
lité spécifique du cancer colorectal grâce à un diagnostic des lésions à un
stade précoce : « Avec une incidence de plus de 7 500 nouveaux cas par
an et un taux de mortalité élevé (40 à 50 % des patients décèdent dans
les cinq ans), le cancer colorectal représente un véritable problème de
santé publique. Son dépistage généralisé est une nécessité car 77 % des
cancers du colon sont observés dans la population à risque moyen, c’est-
à-dire des hommes et des femmes asymptomatiques et sans antécédents
personnels ni familiaux. » Le dépistage (recherche de sang occulte dans
les selles et coloscopie en cas de positivité, voire coloscopie d’emblée chez
les patients à haut risque ou symptomatiques) s’appuie très largement sur
l’adhésion des médecins généralistes. Il sera répété tous les deux ans.
www.cancerintestin.be
Répartition des cancers colorectaux
en fonction du niveau de risque
Mélanomes : miser sur l’auto-dépistage
Le lundi 11 mai, les dermatologues du CHU de Liège participeront dans la
verrière du Sart Tilman à une action de sensibilisation à l’importance de
l’auto-examen pour le dépistage précoce du mélanome et des autres cancers
de la peau. Comme chaque année au moment de la campagne européenne
d’EuroMelanoma, ils proposeront gratuitement des examens cutanés (sur
rendez-vous), mais en insistant plus particulièrement sur les dangers présen-
tés par les mélanomes à croissance rapide, à risque métastatique élevé et
peu accessibles aux campagnes de dépistage. Deux formes majeures de mé-
lanomes sont actuellement distinguées (cf. CHUchotis n° 26, p. 16) :
n Les deux tiers des mélanomes sont caractérisés par une croissance lente.
Ils sont identifiables à l’aide des traditionnels critères ABCDE (asymétrie,
bords irréguliers, couleur hétérogène, diamètre ≥ 6 mm, évolution de la
lésion dans le temps).
n Les mélanomes à croissance rapide, dont l’épaisseur augmente de 0,5 mm
par mois, échappent aux critères ABCDE et sont donc moins facilement
dépistés. Il est indispensable d’insister sur l’apprentissage de l’auto-exa-
men régulier pour détecter à temps toute modification rapide des lésions
pigmentaires, nécessitant un rendez-vous rapide chez un dermatologue.
L’objectif est d’identifier le mélanome lorsqu’il a la taille d’un grain de
tapioca, avant qu’il évolue en nodule épais au pronostic sombre.