Un Plateau Technique Infectiologie pour une prise en charge

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CHU Henri Mondor, Créteil
Un Plateau Technique Infectiologie
pour une prise en charge globale
du patient
Depuis deux ans, au CHU Henri Mondor (AP-HP)
les unités de bactériologie, d’hygiène, de mycologie-parasitologie,
de virologie et d’infectiologie se sont rapprochées.
Cette nouvelle organisation permet une approche globale
du patient atteint d’un syndrome infectieux
et présente de nombreux bénéfices.
Explications du Dr Christophe Rodriguez, virologue.
Comment l'infectiologie a-t-elle été réorganisée ?
Dr Rodriguez : « Le regroupement des trois disciplines principales d’infectiologie sur un même plateau technique a
nécessité une réorganisation à plusieurs niveaux. D’abord,
nous avons homogénéisé la réception des prélèvements
issus des différents services. Ensuite, nous avons élaboré
un plan de mutualisation des techniques et des technologies. Un plateau de sérologie est utilisé pour la virologie, la
bactériologie, la mycologie et la qualification des organes
lors de greffes, un plateau de biologie moléculaire intègre
déjà la virologie et la mycologie et bientôt la bactériologie,
avec une mise en commun des automates. L’avantage est
considérable pour les patients et pour les cliniciens car un
seul prélèvement est désormais suffisant pour l’ensemble
des analyses, ce qui réduit également les coûts. »
Quels sont les avantages pour la gestion
du personnel ?
« Un des objectifs de cette réorganisation était de réallouer
du personnel à d’autres activités. En effet, dans un CHU,
pour répondre aux spécificités de certaines pathologies
nous devons mettre au point de nouveaux tests en permanence. Il est aussi indispensable de former des biologistes
et des techniciens à la gestion de la qualité afin d’obtenir
l’accréditation dans les années à venir. Prenons le cas du
séquençage à haut débit, que l’on commence à réaliser en
routine, car je pense que c’est le type d’organisation vers
lequel on va tendre. Cette technologie
fait appel à la fois à du personnel technique très qualifié, mais aussi à du personnel en statistique et en informatique,
ce qui nécessite de dégager du temps de
formation pour faire évoluer nos techniciens vers de nouveaux métiers. »
qui lui permet de connaître le pathogène
responsable de la maladie et de le traiter immédiatement. La mutualisation des
ressources permet de gagner du temps
et de cibler plus précisément et plus efficacement les thérapeutiques anti-infectieuses du patient. »
Quelles sont les conséquences
pour le CHU et pour les cliniciens ?
Est-ce un modèle pour tous les CHU ?
« Plusieurs activités se côtoient dans le
CHU, l’enseignement, la recherche et la
clinique. Toutes les trois ont bénéficié
de ce rapprochement. La façon d’enseigner, par exemple, s’est modifiée. Plutôt
que des cours de systématique virale ou
bactériologique, nous organisons maintenant des discussions autour de symptomatologies cliniques avec des intervenants issus de différentes disciplines,
un bactériologiste, un mycologue et un
virologue. Nos futurs cliniciens plébiscitent vraiment ce type de cours qui leur
donne une approche globale de l’infectiologie. Sur le plan médical, le bénéfice
est énorme, car le clinicien obtient un
compte-rendu commun en infectiologie
« Au CHU Henri Mondor, nous avons
bénéficié d’une volonté de mutualisation
des ressources, mais beaucoup de CHU
ont encore des réticences à ce sujet. La
médecine est de plus en plus spécialisée
et aujourd’hui on revient, en partie grâce
à la technologie, à une pratique plus
globale avec une prise en charge du patient dans son ensemble. Par ailleurs, la
mutualisation des machines permet une
réduction des coûts. Je crois beaucoup
à la mise en place de ce type d’organisation dans le futur, peut-être pour tous les
CHU, si on arrive à dépasser les blocages
psychologiques. »
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LE MAGAZINE D’INFORMATION BIOMÉDICALE DE ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE
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