INGÉNIERIE : OFFRE PTI 07 CHU Henri Mondor, Créteil Un Plateau Technique Infectiologie pour une prise en charge globale du patient Depuis deux ans, au CHU Henri Mondor (AP-HP) les unités de bactériologie, d’hygiène, de mycologie-parasitologie, de virologie et d’infectiologie se sont rapprochées. Cette nouvelle organisation permet une approche globale du patient atteint d’un syndrome infectieux et présente de nombreux bénéfices. Explications du Dr Christophe Rodriguez, virologue. Comment l'infectiologie a-t-elle été réorganisée ? Dr Rodriguez : « Le regroupement des trois disciplines principales d’infectiologie sur un même plateau technique a nécessité une réorganisation à plusieurs niveaux. D’abord, nous avons homogénéisé la réception des prélèvements issus des différents services. Ensuite, nous avons élaboré un plan de mutualisation des techniques et des technologies. Un plateau de sérologie est utilisé pour la virologie, la bactériologie, la mycologie et la qualification des organes lors de greffes, un plateau de biologie moléculaire intègre déjà la virologie et la mycologie et bientôt la bactériologie, avec une mise en commun des automates. L’avantage est considérable pour les patients et pour les cliniciens car un seul prélèvement est désormais suffisant pour l’ensemble des analyses, ce qui réduit également les coûts. » Quels sont les avantages pour la gestion du personnel ? « Un des objectifs de cette réorganisation était de réallouer du personnel à d’autres activités. En effet, dans un CHU, pour répondre aux spécificités de certaines pathologies nous devons mettre au point de nouveaux tests en permanence. Il est aussi indispensable de former des biologistes et des techniciens à la gestion de la qualité afin d’obtenir l’accréditation dans les années à venir. Prenons le cas du séquençage à haut débit, que l’on commence à réaliser en routine, car je pense que c’est le type d’organisation vers lequel on va tendre. Cette technologie fait appel à la fois à du personnel technique très qualifié, mais aussi à du personnel en statistique et en informatique, ce qui nécessite de dégager du temps de formation pour faire évoluer nos techniciens vers de nouveaux métiers. » qui lui permet de connaître le pathogène responsable de la maladie et de le traiter immédiatement. La mutualisation des ressources permet de gagner du temps et de cibler plus précisément et plus efficacement les thérapeutiques anti-infectieuses du patient. » Quelles sont les conséquences pour le CHU et pour les cliniciens ? Est-ce un modèle pour tous les CHU ? « Plusieurs activités se côtoient dans le CHU, l’enseignement, la recherche et la clinique. Toutes les trois ont bénéficié de ce rapprochement. La façon d’enseigner, par exemple, s’est modifiée. Plutôt que des cours de systématique virale ou bactériologique, nous organisons maintenant des discussions autour de symptomatologies cliniques avec des intervenants issus de différentes disciplines, un bactériologiste, un mycologue et un virologue. Nos futurs cliniciens plébiscitent vraiment ce type de cours qui leur donne une approche globale de l’infectiologie. Sur le plan médical, le bénéfice est énorme, car le clinicien obtient un compte-rendu commun en infectiologie « Au CHU Henri Mondor, nous avons bénéficié d’une volonté de mutualisation des ressources, mais beaucoup de CHU ont encore des réticences à ce sujet. La médecine est de plus en plus spécialisée et aujourd’hui on revient, en partie grâce à la technologie, à une pratique plus globale avec une prise en charge du patient dans son ensemble. Par ailleurs, la mutualisation des machines permet une réduction des coûts. Je crois beaucoup à la mise en place de ce type d’organisation dans le futur, peut-être pour tous les CHU, si on arrive à dépasser les blocages psychologiques. » • LE MAGAZINE D’INFORMATION BIOMÉDICALE DE ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE