cas-image Virologie 2005, 9 : 326-7 Fusion et hémifusion induites par les protéines d’enveloppe sauvages (WT) et mutantes (W596M) du VIH Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. S. Bär M. Alizon Département de biologie cellulaire, Institut Cochin, Inserm U567, CNRS UMR8104, 75014 Paris <[email protected]> Les glycoprotéines d’enveloppe gp120 et gp41 du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) permettent l’entrée du virus dans la cellule cible par fusion de l’enveloppe virale et de la membrane cible. Des mutations dans la gp41 peuvent entraîner une perte de fonctionnalité à différents niveaux de cette chaîne d’événements, permettant la pénétration de la capside virale dans la cellule. En effet, celle-ci comprend une étape de mise en continuité des bicouches lipidiques virale et cellulaire (hémifusion) puis des étapes d’ouverture et de dilatation du pore de fusion qui, toutes, sont susceptibles d’être affectées [1]. Afin de mettre en évidence l’étape touchée, l’on peut suivre la migration de marqueurs fluorescents lors de la fusion de cellules effectrices exprimant les protéines d’enveloppe virales et de cellules cibles. On considère que cette fusion cellule-cellule mime correctement la fusion virus-cellule. Sur la figure 1, des cellules effectrices marquées avec un analogue de lipides émettant de la fluorescence dans le vert (DiO, Molecular Probes) sont mises au contact de cellules cibles marquées avec un analogue de lipides émettant de la fluorescence dans le rouge (DiI, Molecular Probes). Ces composés vont d’abord marquer la membrane plasmique des cellules, puis, au cours du temps, le recyclage membranaire va entraîner un marquage des vésicules cytoplasmiques. Ces vésicules émettant de la fluorescence peuvent alors servir de marquage cytoplasmique. À l’issue de la coculture, les cellules sont fixées et observées au microscope confocal. La capacité de telles mutations à permettre la mise en place de l’hémifusion tout en bloquant la suite du processus de 326 fusion amène à penser que la gp41 est directement impliquée dans les étapes de formation et de dilatation du pore de fusion [3]. Remerciements. Ce travail a été financé par une bourse de l’Agence nationale de recherches sur le sida. Références 1. Blumenthal R, Clague MJ, Durell SR, Epand RM. Membrane fusion. Chem Rev 2003 ; 103 : 53-69. 2. Cao J, Bergeron L, Helseth E, Thali M, Repke H, Sodroski J. Effects of amino acid changes in the extracellular domain of the human immunodeficiency virus type 1 gp41 envelope glycoprotein. J Virol 1993 ; 67 : 2747-55. 3. Bar S, Alizon M. Role of the ectodomain of the gp41 transmembrane envelope protein of human immunodeficiency virus type 1 in late steps of the membrane fusion process. J Virol 2004 ; 78 : 811-20. Virologie, Vol. 9, n° 4, juillet-août 2005 cas-image Neg A WT B W596M C 10µm Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. 10µm 10µm WT 10µm Figure 1. A) Témoin négatif (Neg) : les cellules effectrices n’expriment pas de protéines d’enveloppe. Les marqueurs ne migrent pas. B) WT : les cellules effectrices expriment les protéines d’enveloppe sauvages. La fusion a lieu et suite à la mise en continuité des bicouches lipidiques et à la formation puis à la dilatation du pore de fusion, lipides membranaires et vésicules cytoplasmiques peuvent diffuser. C) W596M : les cellules effectrices expriment des protéines d’enveloppe mutées dans la gp41 en position 596 [2]. Seuls les marqueurs membranaires peuvent diffuser. On atteint le stade d’hémifusion consistant en une diffusion de lipides membranaires. L’absence de passage des vésicules cytoplasmiques marquées indique que le pore de fusion, s’il est formé, n’atteint pas une taille suffisante au mélange des contenus cytoplasmiques. Virologie, Vol. 9, n° 4, juillet-août 2005 327