Mots-clés : Atticus, amicitia = amitié, sociabilité, sapientia = sagesse, otium = loisir,
prudentia = prudence, épicurisme, sage, financier de l’aristocratie, prêt d’argent, consilium =
conseil, bienfaiteur, politique amicale, politique.
Discipline : Doctorat en Histoire ancienne.
Intitulé et adresse de l’unité où la thèse a été préparée :
École Doctorale 58 « Langues, Littératures, Culture, Civilisations ».
Résumé de la thèse :
Titus Pomponius Atticus fut l’un des personnages les plus controversés du dernier
siècle de la République romaine. Son nom s’inscrivit dans la postérité grâce à la relation
d’amicitia qu’il partagea toute sa vie avec le grand orateur Cicéron. Ami des plus hauts
dignitaires de son temps, quelles que soient leurs tendances politiques, il se constitua un
réseau de relations amicales, qui lui permit de préserver « sa tranquillité » dans un monde
marqué par le sceau de guerres civiles impitoyables. Pratiquant un épicurisme modéré, ce
romain s’adonna aux plaisirs de l’otium, et tenta d’opérer une symbiose entre les impératifs de
sa « condition » et les « exigences » de sa morale. En tant que financier de l’aristocratie,
informateur, conseiller politique et libraire-éditeur, cet homme, tel un caméléon, possédait de
nombreux talents, qui lui attirèrent la faveur et l’estime de « tous » ses contemporains. Dans
un contexte politique aussi troublé et dangereux que celui du premier siècle de la République,
menacé à plusieurs reprises, il est ressorti grandi durant chacune de ces guerres qui auraient
dû le perdre. En effet, pendant que ses proches étaient précipités dans le malheur, chaque
changement de régime consolidait sa position et sa fortune. Véritable exemple de sociabilité,
il a joui d’un indéniable pouvoir d’action politique par le biais de ses amitiés. Là où certains
se sont obstinés à vouloir changer seulement le présent, il fit preuve d’une habileté et d’une
ingéniosité hors du commun. Tel un visionnaire en avance sur son temps, il se contenta
d’observer, d’analyser, d’entrevoir l’avenir et de mener, à l’abri des regards indiscrets, une
« politique d’action » capable de faire face à la Révolution qui donnerait naissance à l’empire
romain. Bien qu’acteur et témoin privilégiés de la destinée de Rome, il afficha une farouche
volonté de se maintenir dans l’ombre du pouvoir. Conscient des réalités de son temps et
désireux de « rester libre », il était déterminé à « vivre » et à « survivre » selon ses aspirations,
à une époque où cela semblait impossible. Cet « homme de l’ombre », même s’il protège
encore aujourd’hui le mystère autour de sa personne, se présente comme l’archétype du
romain, ayant réussi le parfait syncrétisme entre le « politique » et le « sage », en devenant un
des exemples les plus significatifs de la réussite romaine.