Les églises dites protestantes

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Quel est le sens de la confession ?
Nous entendons souvent des réflexions comme
celles-ci : “Pourquoi me confesser à un homme pécheur comme moi ? Moi, je me confesse à
Dieu et point final ! J’entre dans ma chambre, je prie sincèrement et Dieu me pardonne. Je ne
vois pas le besoin de rencontrer un prêtre. .. " Je répondrai à ceux qui pensent ainsi que ce
n'est pas si simple. Souvent, nous nous fabriquons une religion à notre mesure, et cela est vrai
de la confession. La confession ne consiste pas seulement à “ reconnaître son péché, prier et
affaire terminée ! Il y a une démarche de réflexion, de conversion, d’humilité, de réconciliation à
faire : dire ses péchés et son désir de conversion à un prêtre, même s'il est un homme pécheur
comme les autres. Et puis, recevoir, par son intermédiaire, une correction fraternelle et le
pardon de la part de Dieu. Ce ne sont pas les prêtres qui ont inventé tout cela. Il y a dans la
Bible des indications claires à propos de la confession devant un ministre de l’Église.
Dans ce chapitre, nous voudrions expliquer d'abord ce que la Bible nous apprend sur le pardon
des péchés et répondre ensuite à certains doutes à propos de la confession des péchés.
Souvent, des chrétiens qui manquent d'une formation religieuse solide se laissent inquiéter.
Sans se rendre compte, ils laissent dans l'oubli les grands trésors que Jésus a confiés à son
Église.
Comme toujours, nous ne cherchons pas de polémique, mais la vérité, parce n'est que la vérité
qui nous rendra libres (Cf. Jn 8, 32).
1. Que nous apprend la Bible sur le pardon des péchés ?
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Jésus a pardonné les péchés
Dans l'Ancien Testament le pardon des péchés était un droit qui n'appartenait qu’à Dieu seul.
Aucun prophète, aucun prêtre de l'Ancien Testament n'a jamais prononcé une absolution des
péchés.
Jésus le Christ proclame, en parlant de soi-même : “ Sachez que sur terre le Fils de l’homme a
autorité pour remettre les péchés” (Mc 2, 10).
Et Jésus exerce effectivement ce pouvoir divin : “ Voyant sa foi, Jésus dit au paralysé : “Mon
fils, tes péchés te sont pardonnés’” (Mc 2. 5).
Face à la femme pécheresse, Jésus dit : “ C'est pourquoi, ses péchés, ses nombreux péchés
lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé ! ” (Lc 7, 47).
Et sur la croix Jésus s'adresse au condamné repenti : “ En vérité, je te le dis, aujourd’hui
même tu seras avec moi dans le Paradis ” (Lc 23, 43).
Jésus a invité ses disciples à pardonner les fautes commises contre eux
Il a voulu que tous ses disciples, aussi bien dans leur prière que dans leur vie et leurs œuvres,
soient signes et instruments du pardon. Il demande à ses disciples de toujours se pardonner les
offenses les uns aux autres (Mt 18, 15-17).
Jésus a communiqué à ses apôtres le pouvoir de pardonner les péchés commis contre
Dieu
Cependant, Jésus conne l'exercice du pouvoir de pardonner les péchés aux seuls apôtres. Il a
voulu que la réconciliation avec Dieu passe par le chemin de la réconciliation avec l'Église.
C'est ce qu'il exprime clairement dans les paroles solennelles adressées à Pierre : “ Je te
donnerai les clés du Royaume des Cieux ; tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans les cieux,
et ce que tu délieras sur terre sera délié dans les cieux " (Mt 16, 19). Cette même autorité de
lier et délier fut ensuite reçue par tous les apôtres (Mt 18, 18). Cela veut dire que, par la volonté
de Jésus, la réconciliation avec Dieu est inséparable de la réconciliation avec l’Église.
Le jour même de sa résurrection, Jésus-Christ apparaît aux Apôtres et leur remet le pouvoir de
pardonner les péchés : “ Recevez l’Esprit saint : ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils
leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus " (Jn 20, 21-23).
Et dans l’Église primitive nous trouvons déjà le ministère de la réconciliation, tel que le dit
l’apôtre Paul : “ Et tout cela, c’est l'œuvre de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ
et qui, à nous-mêmes, nous confie le ministère de la réconciliation " (2 Co 5, 18).
Les apôtres ont communiqué à leurs successeurs le pouvoir divin de pardonner les
péché
Les paroles de Jésus sur le pardon des péchés ne devaient pas disparaître avec la mort des
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apôtres. Elles furent données aux apôtres, mais pour que ceux-ci les transmettent à tous leurs
successeurs. Les apôtres les communiquèrent par l'imposition des mains à leurs successeurs,
les évêques, qui donnent délégation de ce pouvoir aux prêtres, toujours par l’imposition des
mains. Paul écrit à Timothée : “ C’est la raison pour laquelle je veux réveiller et raviver le don
de Dieu que tu as reçu quand je t’ai imposé les mains “ (2 Tm 1, 6).
Les apôtres avaient conscience que Jésus-Christ avait la claire intention de pourvoir à l'avenir
de son Église ; ils étaient convaincus que Jésus voulait une Église qui ne disparaisse pas à la
mort des apôtres. Le maître n'avait-il pas dit : “ Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin
du monde ” (Mt 28, 20) et “ ...sur cette Pierre je bâtirai mon Église et les forces de mort ne
l'emporteront pas sur elle " (Mt 16, 18) ? Ainsi donc, les promesses de Jésus à Pierre et aux
apôtres sont valables non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour leurs successeurs
légitimes.
Pour conclure, nous pouvons dire que le Christ a confié à ses apôtres le ministère de la
réconciliation (Jn 20, 23 ; 2 Co 5, 18). Les évêques, successeurs des apôtres, et les “
presbytres ” (prêtres), collaborateurs des évêques, continuent d'exercer aujourd'hui ce
ministère. C'est évidemment par la puissance divine, manifestée parle don de l'Esprit, qu'ils
accomplissent le ministère de pardonner les péchés, “ au nom du Père et du Fils et du SaintEsprit”. C'est bien Dieu qui pardonne, mais par l’intermédiaire de l’évêque, du prêtre.
2. Questions concernant la confession
Sur quoi nous basons-nous pour affirmer que les prêtres peuvent pardonner les péchés
?
L’Église catholique lit avec attention toute la Bible et, comme nous l’avons déjà expliqué, elle
accepte l'autorité divine que Jésus déposa entre les mains des douze apôtres et leurs légitimes
successeurs. Le pouvoir divin de pardonner les péchés est clairement exprimé par le geste et
les paroles de Jésus face à ses apôtres après sa Résurrection : “ Jésus souffla sur eux et leur
dit : Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous enlevez les péchés, ils leur seront pardonnés ”,
etc. (Jn 20, 23). C'est un texte que nous avons cité plus haut. Les apôtres moururent et,
puisque le Christ voulait que ce don atteigne toutes les personnes de tous les temps, il leur
donna ce pouvoir de façon à ce qu’il soit transmis à leurs successeurs. C'est ainsi que les
successeurs des apôtres, les évêques, donnèrent délégation de ce pouvoir aux presbytres,
c'est-à-dire aux prêtres. Ce sont eux, aujourd'hui, qui détiennent le pouvoir donné par Jésus à
ses apôtres : “ Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ”.
À quoi bon dire les péchés à un prêtre, alors que Jésus les pardonnait simplement ?
Il est vrai que Jésus pardonnait les péchés sans écouter une confession. Mais notre divin
Maître lisait clairement dans les cœurs des personnes qui venaient à Lui, il voyait la disposition
de leur cœur. Jésus n’avait pas besoin de cette confession des péchés. Or, c’est parce que le
péché est une rupture avec Dieu, avec la communauté et avec tout le corps de l'Église, que
Jésus a voulu que le chemin de la réconciliation passe par l'Église, représentée par ses
évêques et ses prêtres. Mais ceux-ci ne peuvent pas lire dans le cœur des pécheurs ; c'est donc
logique que le pénitent manifeste ses péchés et son repentir. Avouer son péché au prêtre,
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c’est l'avouer au Christ et à ses frères. Et c'est à travers le prêtre que nous vient le pardon de
Dieu et celui de la communauté.
D’autre part, l’homme est constitué psychologiquement de telle sorte, qu’il sent le besoin de
libérer sa conscience en disant ses péchés, en confessant ses fautes, même si cela lui coûte
un effort. Cela permet au prêtre de mieux connaître la situation et la disposition du pécheur et
donc de mieux l’aider. Guidé par l’Esprit de Dieu, qui pardonne toujours, le prêtre prononcera
l'absolution des péchés. C'est plus qu’une libération. Aux yeux de Dieu, ces péchés n'existent
plus. Le pécheur est réellement justifié.
Et comme conséquence logique, étant donné la délicatesse et la grandeur de ce ministère du
pardon, le prêtre est obligé de garder le secret absolu des péchés de ses pénitents.
Mais le prêtre est pécheur comme nous, disent certains
Et je réponds : les douze Apôtres aussi étaient des pêcheurs et cependant Jésus leur donna le
pouvoir de pardonner les péchés. Le prêtre est humain et chaque jour il dit : “ Je confesse à
Dieu Tout-Puissant et à vous mes frères que j’ai péché… ” Et l’Écriture dit : “ Si quelqu’un
affirme qu’il n'a pas de péché, c’est un menteur ” (1 Jn 1, 8).
Il n'y a pas d’autre raison que celle-ci : c'est Jésus qui l'a voulu ainsi. Jésus a fondé l’Église
sur Pierre, tout en sachant que Pierre était aussi pécheur. Et Jésus a donné le pouvoir de
pardonner, de consacrer son Corps et d'annoncer sa Parole à des hommes pêcheurs,
justement pour que sa bonté et sa miséricorde à notre égard apparaissent davantage. Les
prêtres doivent aussi se confesser. Ils savent qu'ils portent ce trésor dans des vases d’argile et
sentent le devoir de croître chaque jour en sainteté pour être moins indignes de ce ministère.
Le prêtre n'est pas le maître, mais le serviteur du pardon de Dieu. Il accorde le pardon “ in
persona Christi " (dans la personne du Christ) et lorsqu’il dit : “ Je te pardonne... ”, il ne parle
pas de lui-même, il parle au nom du Christ, qui agit en lui, et à travers lui. Ceux qui se
scandalisent et disent : “ comment un prêtre qui n'est qu'un homme peut-il pardonner à un
autre homme ? ”.
Y a-t-il d’autres différences entre les diverses confessions chrétiennes concernant la
confession ?
En général, le chrétien-protestant qui a sur sa conscience des péchés graves, prie Dieu en lui
demandant pardon, et dit que Dieu lui a pardonné. Mais, comment sait-il effectivement que Dieu
lui a pardonné ? C’est très difficilement qu'il ressent l’assurance d'avoir été pardonné...
Le chrétien-catholique, quant à lui, après une confession bien préparée et bien célébrée,
entend le prêtre lui dire, la main levée sur lui : “ Je te pardonne au nom du Père... " Il ressent
dans son esprit une grande paix intérieure qu'il ne trouve par aucun autre moyen.
Un frère chrétien me disait un jour : “ Je vous envie. Quand j’ai péché, je demande pardon à
Dieu, mais je ne suis pas trop sûr d'avoir été pardonné. Vous, par contre, vous en êtes
tellement sûrs que cette paix intérieure on ne la trouve dans aucune autre religion ” ... Un grand
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psychologue disait : “ Je ne connais pas de méthode meilleure pour retrouver la paix et pour
changer de vie que la confession des catholiques ".
Nous savons qu'il ne s'agit pas simplement de “ pécher, prier et affaire terminée "...
Supposons un cas : un homme chrétien incite sa femme, chrétienne aussi, à commettre un
avortement.
Elle ne peut pas se contenter de prier dans sa chambre et de dire que tout est arrangé, et lui
non plus. Après avoir prié et réfléchi, ils iront rencontrer un prêtre pour confesser leur péché.
Le prêtre leur fera voir la gravité de leur acte et leur proposera une pénitence lourde. Ils vont
peut-être pleurer... Mais ils réfléchiront beaucoup plus face à une nouvelle tentation pareille...
Dans leur confession, ils trouveront quelqu'un qui leur parle au nom de Dieu, qui les aide à
réfléchir et à changer de vie, à se convertir. Puissions-nous redécouvrir le grand trésor du
sacrement de la confession que Jésus a laissé à son Église.
Pour réfléchir
1. Qui, dans l’Ancien Testament, pouvait pardonner les péchés ?
2. Qui peut les pardonner dans le Nouveau Testament ?
3. À qui Jésus a-t-il délégué ce pouvoir ?
4. À qui les apôtres l’ont-ils délégué ?
5. Au nom de qui les prêtres pardonnent-ils ?
6. Que signifie le fait que le prêtre pardonne au nom du Christ ?
7. Un catholique peut-il confesser ses péchés directement à Dieu pour se passer du sacrement
de la réconciliation ?
8. Quand avons-nous l’assurance que nous avons été pardonnés par Dieu ?
9. Pourquoi confessons-nous nos péchés à un prêtre ?
10. En plus du sacrement de la confession, y a-t-il dans l’Église d’autres moyens pour obtenir
le pardon des péchés ?
Père Carlos Orduna Diez
Clerc de Saint Viateur
1999
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