CHOSES VUES EN JANVIER 1813 A U CONCORDAT DE FONTAINEBLEAU par Jacques de Pange, chambellan de l'empereur Napoléon par M. l'Abbé Antoine SUTTER, membre correspondant Les visiteurs que notre Président reçoit dans son bureau, peuvent y admirer deux tableaux du peintre Cariiez (1) dont l'un, côté fenêtre, représente le marquis Jacques de Pange en costume bleu de pair de France sous la Restauration. Quelques années plus tôt ce Lorrain portait un autre uniforme - rouge celui-là - de chambellan de l'empereur Napoléon 1er. Au hasard de recherches dans les archives de l'actuel marquis de Pange (2), j ' a i trouvé, écrit de la main de son ancêtre, un mémoire concernant le Concordat (3) signé en janvier 1813 par l'Empereur et le Pape Pie VII et que ce dernier, comme l'on sait, rétracta trois mois plus tard. Comme il n'existe pas beaucoup de témoins directs ayant écrit sur cette affaire (4), l'intérêt du texte m ' a semblé évident et je veux vous en faire communication ce soir. I. Qui était Jacques de Pange ? Marie-Jacques Thomas de Pange était né en 1770 comme fils cadet de François T h o m a s , 2e marquis de Pange. En 1789 il était capitaine aux hussards de Berchény, émigra presque aussitôt et ne rentra en France qu'en 1799. Après ces dix années d'absence, il se retrouva seul, ses deux frères aînés Louis et François étant tous deux décédés. Il se fixa d'abord sur une terre maternelle en Champagne puis reprit pied à Pange. Le 9 floréal an XI (29 avril 1803) par la grâce de Colchen, premier préfet de la Moselle (dont un frère était curé de Pange), il est n o m m é conseiller général. En 1809, il devient chambellan de l'empereur Napoléon. En 1810, il est n o m m é comte (1) (2) (3) (4) Cariiez (Eléonore-Auguste), peintre à Paris, né à R o u e n . D é b u t a au Salon de 1868. Sociétaire des Artistes français en 1883. A surtout peint des scènes de guerre, des architectures et des épisodes légendaires. Nous remercions vivement M . le marquis Jean de Pange d'avoir bien voulu nous c o m m u niquer cette pièce. La famille Thomas fut anoblie en 1626 par le duc Charles IV de Lorraine. Elle s'établit à Pange (près de Metz) en 1720. Ses terres furent élevées au rang de marquisat par édit du roi Stanislas en 1766. Le mot «concordat» a le sens générique d ' a c c o r d , de transaction. En droit canonique, il a le sens précis d'entente entre l'autorité ecclésiastique et le pouvoir civil dans le but d ' o r g a niser les rapports entre l'Eglise et l'Etat relativement à certains objets qui les intéressent tous deux. V. Constant, l'Eglise sous le Consulat et l'Empire, p . 320 : « A u c u n témoignage ne subsiste. La légende y a suppléé». de l'Empire. En 1812, il amène l'impératrice Marie-Louise à Pange. En 1813 - au moment des revers, après le Concordat dont nous allons parler - il est colonel du 2e régiment des Gardes d'honneur formé à Metz, se bat à Leipzig et à H a n a u , est enfermé dans Mayence. Pendant les Cent-jours, il ne s'engage pas. Sous la Restauration, il est n o m m é général de brigade, commande successivement les départements de l'Ardèche, de la Lozère, du Gard et de la Meurthe. En 1819, il est n o m m é pair de France, couronnement de sa carrière. Il décède en 1850 et repose au cimetière de Pange. Enfin M. le Président a eu l'obligeance de me signaler qu'il avait été membre titulaire de notre Compagnie en 1837. II. Quelques mots sur le rôle d'un chambellan à la Cour de Napoléon 1er Portant un habit de soie écarlate orné sur le côté droit d'un n œ u d de ruban vert où figure une clef d'or, le chambellan de service - homme des portes, des couloirs et des salons - entre en fonction le matin quelques instants avant neuf heures. Après avoir vérifié si chaque chose est à sa place, si chacun est à son poste, il va gratter à la porte de la chambre à coucher de l'Empereur, entre et remet la liste des personnes qui vont assister au lever. Napoléon sort et le chambellan l'introduit dans son salon où il reçoit d ' a b o r d le service de sa Maison, auquel il distribue ses ordres. Puis ce sont les grandes entrées où paraissent la Famille impériale, les plus hauts dignitaires et fonctionnaires de l'Etat et aussi des personnes ayant manifesté le désir de parler au souverain. Napoléon se retire ensuite pour travailler. Mais, tout au long du j o u r , le chambellan, comme les autres officiers de la Maison, reste au Palais pour servir à toute heure de cortège à l'Empereur s'il désire sortir, introduire les personnalités favorisées d'une audience et recevoir des ordres à tout moment. Le soir, le chambellan assiste au cercle et, vers dix heures, remet à nouveau la liste des personnes que l'Empereur va voir avant de se coucher. Cette fois ce sont d'abord les grandes entrées puis le service de la Maison où Napoléon donne à nouveau ses consignes. Cette fonction de chambellan avait, sous l'Empire, toutes les faveurs chez la noblesse ralliée. On la préférait même à celles de préfet ou de général car on y était en contact permanent avec les souverains et ainsi on pouvait être, au sommet, le témoin de beaucoup de choses. III. Bref rappel des événements qui précédèrent le Concordat Dans l'esprit de Napoléon, le Concordat de Fontainebleau devait mettre un terme à la lutte qui l'opposait depuis des années au Pape Pie VII au sujet des Etats que les pontifes romains possédaient en Italie depuis 754, JACQUES DE PANGE Colonel-major du 2e régiment des Gardes d'honneur en 1813 date à laquelle Pépin-le-Bref établit le pape Etienne III comme «patricius r o m a n u s » , défenseur de Rome contre les L o m b a r d s . Déjà le Directoire en 1797, par la paix de Tolentino, avait amputé ces Etats, de Bologne, de Ferrare et de la Romagne. Mais ensuite les choses en étaient restées là. A l'automne de 1805, Napoléon se trouva engagé contre une coalition qui comprenait l'Autriche, la Russie et l'Angleterre et qui allait se terminer par la victoire d'Austerlitz et la paix de Presbourg. Pendant la campagne, l'existence des Etats pontificaux posa à l'Empereur quelques problèmes. Des navires pouvaient y accoster à tout moment, des espions s'y répandre. Un débarquement anglo-russe ayant été annoncé sur la côte adriatique, il fit occuper le port pontifical d ' A n c ó n e . Le Pape protesta. Napoléon rétorqua : «Les Anglais sont des hérétiques. De plus si Votre Sainteté est souveraine de Rome, j ' e n suis l'Empereur. Tous mes ennemis doivent être les siens !». Le Pape répondit qu'il ne le considérait pas comme l'empereur de Rome. P o u r le Quirinal en effet (le Pape n'habitait pas alors le Vatican), il s'agissait d ' a b o r d d'une question de principe : il fallait défendre son bien comme dans la Bible, au livre des Rois, Naboth avait défendu sa vigne j u s q u ' à la mort contre le roi A c h a b . De plus, Pie VII ne pouvait pas, lui semblait-il, permettre des empiétements sans devenir finalement le vassal de Napoléon et y perdre toute indépendance même spirituelle. Les points de vue étaient évidemment inconciliables. Au cours des années suivantes, ce fut l'escalade et, pour terminer, le 17 mai 1809, l'Empereur réunit par décret les Etats pontificaux à l'Empire français. Pie VII signa alors une bulle d'excommunication «contre les usurpateurs». Dans la nuit du 5 au 6 juillet suivants, il fut enlevé du Quirinal par le général de gendarmerie Radet et emmené en captivité à Savone près de Gênes. Quant aux cardinaux, ils furent transférés à Paris avec les archives pontificales. Entre-temps, le Pape avait commencé à user d'une arme un peu plus redoutable. Il avait refusé d'instituer de nouveaux évêques aux sièges devenus vacants si bien que le fonctionnement de l'Eglise fut bientôt arrêté dans presque un tiers des diocèses. Les catholiques devinrent mécontents et l'Empereur s'en rendit compte. Il mit alors sur pied des comités, envoya des députations d'évêques à Savone pour tenter de raisonner le P a p e . Pie VII resta intransigeant : il ne nommerait pas de nouveaux évêques tant qu'il serait prisonnier. Finalement Napoléon réunit un concile à Paris où il fut décidé que si le Pape n'avait pas donné l'investiture aux évêques nommés par l'Empereur dans les six mois, ce serait le métropolitain (l'archevêque) qui la donnerait. Cependant le Concile subordonna cette décision à l'approbation du Pape. Rien n'était donc arrangé. Nous sommes en 1811. Au moment de quitter la France pour la campagne de Russie en mai 1812, l'Empereur donna l'ordre de transférer Pie VII de Savone à Fontainebleau. Ce fut un voyage cruel et éprouvant pour ce fragile vieillard atteint de strangurie. Il arriva à destination le 6 juin presque mourant. On sait la suite : le désastre de Russie, la conspiration de Malet, la rentrée précipitée de Napoléon à Paris en décembre 1812. C'est le mois suivant, en janvier 1813, qu'il se rendit subitement auprès du Pape. En effet, il était hanté par cette affaire et décidé d'en obtenir la solution : les Mémoires de Caulaincourt en témoignent suffisamment. IV. Circonstances du voyage de l'Empereur à Fontainebleau La visite se fit à la suite d'une chasse à Grosbois, commune de Boissy-Saint-Léger dans le Val-de-Marne. Cette résidence appartenait alors au maréchal Berthier, prince de Neufchâtel, duc de Wagram, militaire n° 1 du régime et grand-veneur impérial qui y possédait la première chasse de l'Empire où, en 1812, on venait d'abattre plus de 10.000 pièces de gibier (5). C'est de Grosbois que l'Empereur et sa suite se rendirent aussitôt par Melun à Fontainebleau. Le palais où le Pape était relégué (aujourd'hui Musée national), paraissait alors aux Italiens assez monstrueux et ridicule (6). Mais, ils admettaient qu'aucun autre au monde n'avait été, pendant des siècles, le séjour de plus de monarques, de grands hommes et le théâtre d'événements plus remarquables. Dans cette cage historique et dorée, Pie VII occupait les anciens appartements des Reines mères (7). V. Personnes présentes à Fontainebleau citées par Jacques de Pange Avant de vous lire le mémoire de Jacques de Pange (qui d'ailleurs est bref), pour sa meilleure compréhension et parce que c'est un de ses côtés intéressants, je vous nommerai les personnes qui y sont citées : 1. D'abord en personnalités laïques accompagnant l'Empereur et l'impératrice Marie-Louise, Jacques de Pange nomme 17 personnes : (5) (6) (7) Grosbois appartient depuis 1962 à la Société d'encouragement du cheval français, p r o priétaire du c h a m p de courses de Vincennes. De fait, le château de Fontainebleau est un immense assemblage de corps de logis d ' é p o ques diverses qui justifie son appellation de «rendez-vous de c h â t e a u x » . Le P a p e occupait personnellement des pièces assez exiguës des «entresols Louis X V » d o n nant sur la cour de la Fontaine. On conserve à Fontainebleau peu de souvenirs : le litbateau où dormait Pie VII, une de ses calottes et aussi une réplique de son portrait peint par David en 1804. A. En hommes : - Hugues Maret, duc de Bassano, ministre des Relations extérieures qui avait succédé à Talleyrand en 1809. Il n'avait pas l'envergure de son prédécesseur, mais c'était un homme courageux et fidèle à Napoléon; - Michel Duroc, duc de Frioul, grand-maréchal de la Cour. Un Lorrain de Pont-à-Mousson, un grand serviteur de l'Empereur qui conduisait sa Maison à la baguette. Il sera tué la même année 1813 à la bataille de Gôrlitz; - les secrétaires. Jacques de Pange ne donne pas leurs noms. Mais il s'agissait certainement du baron Agathon Fain, secrétaire du cabinet de l'Empereur, qui écrit dans son Journal : «On convint de jeter sur le papier les bases du nouveau Concordat. Napoléon fit venir ses secrétaires et les leur dicta. A chaque article le Saint-Père approuvait de la tête. Celui qui écrit ces lignes n'écrit que ce qu'il a vu et entendu car il était là» (8). Le baron Fain avait peut-être avec lui son comparse habituel le garçon de bureau Ribert (9); - ensuite il y avait, outre le comte de Pange, chambellan, - le comte Albert de Brancas, noble provençal, autre chambellan; - le comte Louis de Mesgrigny, noble champenois, écuyer; - le comte Michau de Montaran, noble breton, autre écuyer; - le baron Jean d'Hanneucourt, noble languedocien, capitaine des chasses; - et le baron Louis de Cacqueray, noble normand, lieutenant de vénerie. B. Puis il y avait en femmes : - la duchesse de Montebello, dame d'honneur de l'Impératrice, veuve du maréchal Lannes; - Mme Law de Lauriston, dame du Palais; - Mme de Mortemart, autre dame du Palais; - la princesse de Neufchâtel, épouse de Berthier, née Elisabeth de Wittelsbach-Deux-Ponts, venue là entraînée sans doute dans le mouvement de la Cour par Grosbois; - Enfin les chanteuses italiennes la Grassini, la Comporali et la Crevelli qui animaient, le soir, le cercle par leurs douces mélodies. En effet, l'Empereur, rassasié par ailleurs du bruit des courses et des batailles, n'en souffrait pas chez lui. De même n'admettait-il comme jeu de cartes que le whist (mot anglais qui signifie chut ! silence !) parce qu'il devait se jouer obligatoirement en silence. (8) (9) Fain, Manuscrit de 1813, p . 57 n 1. Masson, Napoléon chez lui, p . 124. Pape et Empereur, d'après J . - P . Laurens. 2. En personnalités religieuses : 8 personnes. Encore faut-il distinguer celles qui étaient certainement du côté de l'Empereur et celles qui n'étaient que censées être du côté du Pape : A. Du côté du Pape : C'étaient d'abord trois «cardinaux rouges». On appelait ainsi ceux qui avaient assisté au remariage de Napoléon et de Marie-Louise par opposition aux «cardinaux noirs» qui avaient refusé d'y assister et avaient été de ce fait privés de leur tenue et exilés par l'Empereur. Quand ce dernier avait envoyé des émissaires à Savone, il avait craint que le Pape refuse de négocier sous prétexte qu'il était privé de ses conseillers naturels. Il lui avait alors choisi et dépêché trois «cardinaux rouges» de ses propres amis et ce sont les mêmes qui sont à Fontainebleau : - d'abord le cardinal Joseph Doria-Pamphili. De Gênes. Il avait été autrefois nonce en France et était bien vu de l'Empereur. Il était petit de taille : on l'appelait «le bref du P a p e » . Il était aussi un peu faible de caractère; - ensuite le cardinal Alphonse Lattier de Bayane. Un Français de Valence. Dès avant la Révolution il était auditeur de Rote pour la France à Rome. Napoléon avait entière confiance en lui; - puis le cardinal Fabrice Ruffo. De Naples. Un condottiere célèbre pour ses palinodies, dit l'Encyclopédie italienne. En effet, quand le général Championnet, sous le Directoire, avait conquis le royaume de Naples, Ruffo avait d ' a b o r d soulevé la Calabre contre la France. Puis, sans crier gare, il avait changé de camp. D'ailleurs, de son propre aveu, il ne comprenait rien ni à la théologie ni au droit canonique. A ceux-là il faut encore ajouter le secrétaire du Pape, Mgr François Bertazzoli, archevêque d'Edesse in partibus. Jacques de Pange l'appelle «le prélat Dessa» et nous avons eu quelque mal à l'identifier. Il était déjà secrétaire de Pie VII quand celui-ci n'était qu'évêque d'Imola puis l'avait suivi à Rome. Napoléon venait de le faire venir d'Italie. Son rôle au Concordat est controversé. Les uns disent qu'il poussa le Pape à signer, d'autres qu'il l'encouragea ensuite à se rétracter. Mais les événements vont si vite en 1813, que les deux thèses sont parfaitement conciliables. B. Maintenant du côté de l'Empereur c'était tout autre chose. Il y avait là : - Louis de Barrai, archevêque de Tours, allié à la famille de Beauharnais. Un courtisan; - Jean-Baptiste Duvoisin, évêque de Nantes. Un champion. La plus forte personnalité de l'épiscopat français qui réunissait au plus haut degré les qualités qui forment un habile négociateur. C'était le théologien de Napoléon qu'il vénérait comme un nouveau Charlemagne; - Jean-Baptiste Bourlier, évêque d'Evreux. Un ancien condisciple de Talleyrand qui l'avait recommandé à Bonaparte. Il avait un grand respect de Pie VII, mais était aussi très gouvernemental; - enfin Charles Mannay, évêque de Trêves, originaire du Puy-de-Dôme. Comme jeune prêtre il avait été précepteur chez les Talleyrand. A Trêves il n'a pas laissé un mauvais souvenir : il y avait rouvert un petit et un grand séminaire, fondé des hôpitaux, était intervenu en faveur de jeunes gens révoltés. Mais, en cette dernière circonstance, l'Empereur lui avait aussi demandé des services. Doux et aimable, Mannay pleurait chaque fois qu'il était convoqué à Paris, mais faisait ensuite tout ce q u ' o n lui demandait. «Ces quatre-là, écrit le cardinal Pacca dans ses Mémoires, étaient des prélats instruits et versés dans les affaires, mais trop esclaves du pouvoir laïque, mal épidémique chez les évêques qui fréquentent trop les palais des princes» (10). A Savone puis à Fontainebleau ils devaient tantôt attendrir le Pape sur le lamentable état des diocèses privés d'évêques, tantôt lui montrer les funestes conséquences d'un refus ou le menacer des décisions d'un nouveau concile alors que lui-même se posait des questions au sujet de (10) Cardinal Pacca, Mémoires, II, p . 47 l'institution des évêques qui avait beaucoup varié dans l'Eglise au cours des siècles. Quand il les voyait venir, Pie VII disait : «Je n'aime pas les tours, je me méfie du voisin et je ne veux pas de trêve !». Mais maintenant c'est l'Empereur lui-même qui entre en scène. Et voici donc VI. Le mémoire de Jacques de Pange (11) Le mardi 19 janvier 1813 «Le mardi 19 janvier 1813 étant de service auprès de l'Impératrice et de l'Empereur devant aller à la chasse du tiré de Gros-Bois, je me suis rendu au château (des Tuileries) comme à l'ordinaire vers neuf heures et demie lorsque le Service de la Maison sortit. Sa Majesté resta seule avec l'évêque de Nantes (Duvoisin) et eut une conférence de plus d'une heure au bout de laquelle on appela les grandes entrées. M. de Narbonne (12) qui arrivait de Berlin s'y trouvait et eut à son tour une conférence avec l'Empereur ce qui fit q u ' o n ne partit à la chasse q u ' à onze heures et demie. Une demi-lieue après Charenton, l'Empereur renvoya M. de Montaran écuyer de service, avec l'ordre de faire partir pour Fontainebleau ses secrétaires (Fain et Ribert ?) avec son courrier et celui de l'Impératrice. En arrivant à Gros-Bois, j ' a p p r i s le projet de Sa Majesté. La chasse dura j u s q u ' à trois heures et demie ou quatre heures moins un quart. On m o n t a en voiture, tous les chevaux qui nous avaient suivis étaient promptement repartis sur la route de Fontainebleau où nous arrivâmes conduits par eux à sept heures et demie. Le Grand-Maréchal (Duroc) nous avait précédés seulement d'une demi-heure. On venait de faire du feu dans les appartements qui étaient d'autant plus froids (on était en janvier} que la fumée avait obligé d'ouvrir la plus grande partie des fenêtres. Peu d'instants après son arrivée. l'Empereur passa chez le Pape. Je ne sais combien de temps il y resta, mais l'Empereur ne se mit à table q u ' à neuf heures et demie et nous restâmes à jeun j u s q u ' à cette heure-là car notre déjeuner du matin avait été bien dérangé par la nécessité d'écrire à Paris pour faire prendre nos affaires. Il se trouvait donc à Fontainebleau en femmes : la duchesse de Montebello, Mme de Lauriston, Mme de Mortemart et en hommes : le Grand-Maréchal (duc de Frioul), MM. de Brancas, de Mesgrigny, de Montarant, de Cacret, d'Hanneucourt et moi. Chacun s'arrangea comme il put et les dames sans leurs femmes de chambre et sans paquets ne furent naturellement pas peu (11) Les mots entre parenthèses sont ajoutés par nous p o u r une meilleure compréhension du texte. Les noms propres sont parfois mal orthographiés par Jacques de P a n g e . (12) Narbonne-Lara, ancien chambellan auquel Napoléon confia plusieurs missions importantes. N ' a rien à voir avec notre sujet. embarrassées. Une heure après notre arrivée, arrivèrent quelques huissiers, le reste arriva le lendemain.» Le mercredi 20 janvier «Le mercredi 20 janvier, l'Empereur eut son lever comme à l'ordinaire à neuf heures, après lequel j'allai de sa part chez le Pape savoir comment il se portait et lui dire que l'Empereur le recevrait à midi. Il me fit dire également que si Sa Sainteté désirait voir l'Impératrice, elle le recevrait quand elle sortirait de chez l'Empereur. Le Pape vint à midi chez l'Empereur, le service allant au-devant de lui comme il est d'usage à l'égard des princes souverains. L'Empereur vint au-devant de lui j u s q u ' à la porte de son appartement. Le Saint-Père rendit ensuite visite à l'Impératrice et tout se passa avec les mêmes formalités. Le même jour vers deux heures l'Impératrice m'envoya demander à Sa Sainteté à quelle heure et sans le déranger elle pourrait le voir. Il dormait. J'y retournai une heure plus tard et sur la réponse que j ' a i reçue, Sa Majesté s'y rendit à quatre heures. Elle resta vingt minutes avec le SaintPère. Le Saint-Père, ce jour-là, se leva vers sept heures, dit sa messe, en redit une autre, dîna vers une heure, fit une sieste d'un quart d'heure, Vers sept heures du soir, il vit les cardinaux. Autrement le prélat Dessa, son secrétaire, est le seul qui le voit.» Les jeudi 21, vendredi 22 et samedi 23 janvier «Les jeudi 2 1 , vendredi 22 et samedi 23 janvier se sont passés en conférences entre l'Empereur et les cardinaux Ruffo et de Bayonne (Bayane), l'archevêque de Tours (de Barrai), l'évêque de Nantes (Duvoisin). Ruffo faisait les fonctions de premier aumônier. Le samedi le Pape resta chez l'Empereur j u s q u ' à neuf heures. On ne se mit à table q u ' à cette heure. L'Empereur avait invité le prélat Dessa et le cardinal Doria. Généralement tous les jours Sa Majesté eut à dîner un ou deux cardinaux. Ils assistaient tous au cercle le soir où tout ce qui était du voyage entrait et on jouait au whist puis la Grassini, la Comporali et la Crevelli faisaient de la musique. Trois cardinaux sont ici : de Bayonne (Bayane), Ruffo qui a commandé une armée à Naples et Doria qui a été nonce à Paris et le prélat Dessa, archevêque in partibus. Quatre évêques ou archevêques : l'archevêque de Tours (de Barrai), l'évêque de Nantes (Duvoisin), aumônier, l'évêque d'Evreux (Bourlier) et l'évêque de Trêves (Mannay). L'Empereur en reconduisant samedi le P a p e , le quitta avec beaucoup d'affabilité quoique le reste de la soirée les propos et sa figure flatteuse de nature, lui laissât supposer du mécontentement.» MANDEMENT DE M O N S E I G N E U R L'ÉVÉQUE N O M M É DE M E T Z , Qui ordonne de chanter un Te Deum en actions de gj^aces du Concordat passé entre Sa Majesté Impériale et Sa Sainteté\ le 25 Janvier dernier^ au Château de Fontainebleau. CLAUDE-IGNACE LAURENT, par la permission Divine nommé à FEvêché de Metz , Administrateur général de ce Diocèse et Baron de l'Empire, 5 Au Clergé et aux Fidelles du Diocèse de Metz, SALUT EN NOTRE SEIGNEUR JESUS-CIIRTST NOS TRÈS-CHERS FRÈRES , BÉNI SOIT Dieu ! i'barmonie de l'Eglise (et de l'Empire ne sera pas troublée : un Concordat nouveau, signé le a5 de ce mois^. Le dimanche 24 janvier «Le dimanche 24, l'Empereur reçut à huit heures le Pape chez lui et au bout de quelque temps convoqua les cardinaux et les évêques qui se trouvent à Fontainebleau. Il paraît que c'est dans cette séance que l'article fut définitivement terminé puisque vers 5 heures l'Impératrice alla chez le Pape où était déjà arrivé l'Empereur et une partie des évêques et des cardinaux et q u ' e n arrivant le Grand-Maréchal (Duroc) me fit part des articles de la convention. Je vis passer un instant le duc de Bassano (Maret, ministre des Relations extérieures) portant un papier qui en était selon toute apparence la rédaction que l'on venait de signer (13). L'Empereur parut le soir satisfait et j ' é p r o u v a i personnellement de la satisfaction car il daigna causer assez longtemps avec moi. Je l'entendais dire à l'évêque de Nantes (Duvoisin) qu'il désirait recevoir la bénédiction du Pape. La princesse de Neufchâtel (la maréchale Berthier) vint le lendemain à sa messe.» Le lundi 25 janvier «Le lundi 25, ces dames ayant désiré être présentées au Pape, se rendirent chez lui à midi. Il venait de se coucher et on lui avait trouvé de la fièvre à 4 heures. L'Empereur après son petit tiré alla le voir. Le banquet qui devait avoir lieu fut décommandé et le reste de la journée se passa comme à l'ordinaire. L'Impératrice alla chez le Pape pour savoir de ses nouvelles. Les cardinaux de Bayane, Doria et Ruffo, l'archevêque de Tours, les évêques d'Evreux, de Trêves et de Nantes reçurent de riches boîtes ornées du portrait de l'Empereur. L'archevêque Dessa, secrétaire de Sa Sainteté, reçut également un cadeau. La figure de ce dernier m ' a très frappé par son expression.» VII. Que pouvons-nous tirer de ce texte ? 1) D ' a b o r d il s'agissait bien là d'une véritable descente de c o m m a n d o à Fontainebleau. Personne n'y était prévenu du voyage et l'on arrivait en force. L'Empereur, écrit Bausset, préfet du Palais qui d'ailleurs n'était pas de la partie, avait tout bien préparé dans le secret. En effet, Napoléon agit vis-à-vis du Pape par surprise. 2) Par le mémoire de Jacques de Pange on connaît sans crainte de se tromper l'identité de tous les acteurs. D'autres mémorialistes qui ne parlent que par ouï-dire se sont parfois trompés. L ' u n d'eux fait même intervenir le petit roi de Rome. 3) Connaissant par ailleurs la personnalité de chacun des acteurs, on peut (13) Voir p a r a g r a p h e VII, 6. mesurer combien le Pape fut seul dans les négociations parmi les 25 personnes hostiles ou peu sûres qui tournoyaient autour de lui. 4) La liste des témoins que donne Jacques de Pange peut être d ' u n grand intérêt pour les historiens. En effet, d'autres que lui ont peut-être laissé des mémoires qu'il serait bon de retrouver. 5) Autour du Concordat est née une légende. Chateaubriand, au lendemain de l'entrée des Alliés à Paris l'a lancée dans son pamphlet «De Buonaparte et des Bourbons» où il affirmait que le Pape avait été maltraité par Napoléon. Artaud, un autre mémorialiste, dira qu'il avait été magnétisé. Plus tard, Alfred de Vigny, laissant libre cours à son imagination dans un récit admirable, présentera l'Empereur se comportant en caporal puis en fauve avec le P a p e , brisant un vase de porcelaine à ses pieds. En 1894 encore, le peintre d'histoire Jean-Paul Laurens (14) fera de ce récit un tableau «Pape et Empereur» où le vase est remplacé par une chaise culbutée. Plus tard, il est vrai, E d m o n d Rostand dans «L'Aiglon» et Paul Claudel dans «L'Otage» évoqueront l'affaire plus justement. Dans son mémoire, Jacques de Pange ne parle ni de cris ni de violences. Tout au plus a-t-il décelé chez l'Empereur «une mine et des propos marquant du mécontentement» et chez Pie VII de l'épuisement et de la fièvre. D'ailleurs la cause est entendue : le 27 septembre 1814, le Pape luimême interrogé, protesta contre cette légende sans cacher que l'Empereur l'avait pris uneYois par un bouton de sa soutane et l'avait secoué en parlant des Etats pontificaux. Inutile donc de chercher ailleurs les raisons de la signature du Concordat par Pie VII que dans l'effet de surprise voulu par l'Empereur, dans le fait que le Pape était complètement isolé du monde extérieur depuis des mois, ce à quoi il faut ajouter la fatigue des lcngues négociations où il se trouvait sans conseillers valables. Notons quand même que s'il n'y eut pas de violences, il n'y eut pas non plus de grandes réjouissances, comme l'a prétendu Bausset : pas de félicitations, de jubilations, de distributions de reliques, comme il dit, accompagnées de toutes les marques de réciproque satisfaction. Non, le Saint-Père épuisé se mit au lit et le repas de gala fut décommandé. 6) Enfin nous voudrions signaler un point obscur. Dans le texte de Jacques de Pange, la date du Concordat fait problème. C o m m e on l'a vu, il a cru, en voyant passer Maret un papier à la main, que la signature avait été effectuée le dimanche 24 janvier. Or le Concordat est bien daté du 25. Que faut- (14) Laurens (Jean-Paul 1838-1921), peintre de l'Ecole française. Succéda à Meissonnier à l'Institut. D'après Thieme-Becker, le tableau « P a p e et E m p e r e u r » se trouvait en 1928 au Musée de Bordeaux. On nous signale qu'il n ' y est plus. il en penser ? Sans doute que notre chroniqueur s'est trompé. Mais si, d'autre part, les accords ont été paraphés le lundi 25, alors c'est en rendant visite au Pape alité et diminué par la fièvre, que l'Empereur, revenant de son petit tiré, lui aurait arraché la signature ! VIII. Conclusion Le Concordat de 1813 qui fut publié aussitôt au Bulletin des Lois (15) comportait 11 articles. Le quatrième article que Pie VII regretta tant d'avoir signé était rédigé comme suit : «Dans les six mois qui suivront la nomination par l'Empereur, le Pape donnera l'institution canonique aux évêques. Les six mois expirés, le métropolitain procédera à l'institution». Sur ce point l'Empereur avait donc gagné. Mais en contrepartie l'article dix permettait aux «cardinaux noirs» exilés de revenir auprès du Pape. Ils arrivèrent rapidement à Fontainebleau avec des nouvelles fraîches sur la désastreuse campagne de Russie et reprochèrent au Saint-Père d'avoir signé (16). Pie VII se rétracta le 24 mars 1813 par une lettre où il déclarait qu'il avait été circonvenu. Napoléon feignit de s'en moquer. Dînant peu après à Mayence avec le maréchal Kellermann : «Croiriez-vous, lui dit-il, que le P a p e , après avoir signé librement le Concordat, m'écrivit que sa conscience lui en faisait reproche et qu'il me priait de le regarder comme non avenu ? Je lui ai répondu qu'étant infaillible il n'avait pas pu se tromper !». Et le vieux maréchal de rire beaucoup (17). Mais on connaît la suite. L'année d'après, le 28 janvier 1814, Pie VII était renvoyé précipitamment à Rome et l'Empereur - qui n'avait pas voulu que le Saint-Père fût délivré par les Alliés - signait, le 6 avril, son abdication au même château de Fontainebleau. Jean Tulard dans son précieux «Napoléon» dit qu'ainsi, à la fin, le Pape fut vainqueur sur toute la ligne (18). Mais à quoi bon triompher ? A la fin subsista quand même le premier concordat, celui de 1801, qui avait rétabli le culte après la Révolution, donné pour un siècle un statut nouveau à l'Eglise de France et qui fonctionne encore de nos jours en Moselle et en Alsace. Bonaparte aurait pu faire, à l'époque, une politique différente. Il choisit de restaurer l'Eglise et, comme le dit Dansette, «il a acquis ainsi des (15) On trouve le texte entier du Concordat au Bulletin des Lois 488 du 13 février 1813, n° 9038 (v. Archives départementales de la Moselle, 3 K 27). Bigot de P r é a m e n e u , ministre des Cultes, d e m a n d a aux évêques de faire chanter un Te Deum en actions de grâces. A Metz, Claude-Ignace Laurent, évêque n o m m é par l ' E m p e r e u r en remplacement de Mgr Jauffret envoyé à Aix-en-Provence, le prescrivit dès le 30 janvier. Au retour de Mgr Jauffret en 1814, ce Laurent réintégra sa cure de Saint-Leu à Paris où il m o u r u t en 1819. (16) Ce furent les cardinaux di Pietro, Consalvi, Pacca et Gabrielli. (17) Bausset, Mémoires, p . 167. (18) Tulard, Napoléon, p . 370. titres éternels à la reconnaissance catholique» (19) et je pense aussi à celle d'autres confessions qui furent favorisées, au même moment, de conventions parallèles (20). Pie VII n'oubliera jamais cela et, malgré le souvenir de Savone et de Fontainebleau, il conservera toujours pour le captif de Sainte-Hélène un sentiment de tendresse, intervenant en sa faveur, malheureusement sans résultat. SOURCE ET BIBLIOGRAPHIE 1. Source manuscrite Jacques de Pange, Le Concordat de Fontainebleau (chez M . le marquis de Pange, à Beauregard par Mareuil (Dordogne). 2. Bibliographie Almanach impérial, Paris-Testu (années 1807-1813) Artaud de Montor (Alexis), Histoire du Pape Pie VII, Paris-Le Clerc 1836 Atalone, André Chénier et les frères de Pange, Metz-Austrasie 1907 Bausset (Louis de), Mémoires, Paris-Levavasseur 1827 Bénézit (E.), Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris-Grund 1976 (19) Dansette, Histoire religieuse de la France c o n t e m p o r a i n e , I, p . 2 3 1 . (20) En ce qui concerne le Protestantisme, notre confrère M. Roger Mazauric nous signale qu'il fut réorganisé par les Articles organiques le 8 avril 1802. Portalis, ministre des Cultes, avait pris langue auparavant avec «les notables protestants de P a r i s » . A Metz, le pasteur de Félice prêta serment le 23 septembre 1803, c o m m e l'avait fait le clergé catholique en mars et en mai de la même année. Les traitements des ministres des deux cultes figurent au J o u r n a l de la Moselle du 9 juin 1804. P o u r les Juifs, l'Empereur rétablit consistoires et synagogues par décret du 17 m a r s 1808. Le 5 mars 1809, eut lieu à Metz une i m p o r t a n t e cérémonie à l'occasion de l'installation du grand Rabbin (v. J o u r n a l de la Moselle du 15 mars suivant). Mais notre confrère Me A r m a n d Kraemer nous indique que les rabbins et ministres du culte n'émargèrent pas aussitôt au budget public. Ce n'est q u ' e n 1844, par une o r d o n n a n c e du roi LouisPhilippe qui réglementait l'organisation consistoriale israélite, qu'ils seront régulièrement rétribués. Nos deux confrères sont moins enthousiastes que nous au sujet de la réorganisation des cultes entreprise par le Premier Consul puis par l ' E m p e r e u r . Me Kraemer regrette n o t a m m e n t qu'il ait mis en vigueur p o u r les Juifs une organisation consistoriale d'essence bourgeoise, la livrant aux mains d ' u n n o m b r e très restreint de notables. M . Mazauric a r g u m e n t e dans le m ê m e sens : tout en reconnaissant la b o n n e volonté du Premier C o n sul, il fait remarquer que le choix obligatoire des membres du Consistoire parmi les plus imposés, soumettait pratiquement le Protestantisme à une ploutocratie. 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