Un seuil de nuisibilité des altises adultes moins sévère

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Le 21 novembre 2008
Un seuil de nuisibilité des altises adultes
moins sévère
Actuellement, on constate que les niveaux d'infestations du colza d’hiver par la
grosse altise à la levée sont plus faibles et sans commune mesure avec ceux des
années 70, au moment où le seuil historique d'intervention de 3 pieds sur 10
portant des morsures avait été retenu. En conséquence il convient de revoir ce
seuil à la lumière des risques encourus.
D’une part, les populations d’altises apparaissent globalement plus limitées et moins dommageables
qu'autrefois. D'autre part, il y a beaucoup plus fréquemment décalage entre les levées (semis
globalement plus précoces, de fin août à début septembre) et les vols d'altises (dont le mécanisme de
déclenchement est connu : chute de la température suivie d'une remontée, au delà de la barre des
20°C).
La croissance des couverts à l’automne se fait également plus rapidement pour les variétés hybrides.
On peut donc globalement considérer que la présence d'adultes de l'altise d'hiver est plus tolérable
sous réserve que la dynamique de prélèvement de nourriture (morsures) ne compromette pas la
dynamique de croissance des plantes.
A la lumière de nos observations, on propose d’adopter le seuil de 8 pieds sur 10 portant des
morsures de la levée au stade 3 feuilles, seuil permettant d'intervenir avant que les prélèvements
ne cumulent qu’¼ de la surface végétative (cf schéma ci-dessous).
1/ Attaque sur plantule à la levée
Les prélèvements sur
cotylédons génèrent
des pertes de
rendement au-delà
d’1/4 de la surface
cotylédonaire touchée.
Rendement en % du témoin
¼ de chaque
½ de chaque
cotylédon enlevé cotylédon enlevé
1976
1978
1979
104
104
90
87
93
-
2/ Attaque après le stade 2 feuilles
Les plantes supportent les morsures
nuisibilité réduite
1
On suggère également
d'estimer en parallèle du
nombre de plantes avec
morsures,
la
surface
végétative prélevée. Dans
cette stratégie, le seuil
historique de 3 pieds sur
10 portant des morsures
demeure un seuil minimal,
dit seuil d'alerte, sachant
que plus la stratégie est
sécuritaire vis-à-vis d'un
risque, plus elle risque de
générer des traitements
inutiles, voire néfastes visà-vis des auxiliaires.
A contrario des adultes, ce sont plutôt les larves d’altises qu’il faudra
détruire ...
En entrée d’hiver, si une observation rapide révèle la présence de larves dans les pétioles de colza, il
s’agira de réaliser un comptage, entre fin octobre et la reprise de végétation.
plaques
pigmentées
tête
Une intervention sera justifiée si plus de 70 % de plantes
supportent au moins une galerie au stade rosette. Il y a une
bonne corrélation entre le pourcentage de plantes infestées
et le nombre de larves en moyenne par plante, sachant le
risque de destruction du bourgeon terminal est d'autant plus
important selon que les larves sont nombreuses et que la
culture est moins développée.
3 paires
de pattes
Les efficacités obtenues sur larves d’altises sont tout à fait satisfaisantes, surtout en intervenant par
temps doux (cf graphique ci-dessous).
10
Larves par plante
Témoin
8
Produit A
Produit B
6
4
Produit C
Décis micro
traitement
Karaté Xpress
2
Source Cetiom
0
13 nov.
18 nov.
24 nov.
02 déc.
13 jan.
19 fev.
Stratégie
de
lutte
et
interactions
:
Si
une
intervention
contre
le
charançon
du
bourgeon
terminal a lieu, un effet
suffisamment positif vis-à-vis
des éventuelles infestations
larvaires permet d’éviter une
intervention spécifique.
Il n’y a par contre que peu à
attendre des traitements
contre les pucerons verts à
l'automne car on ne peut pas
conseiller une pyréthrinoïde
seule compte tenu des
phénomènes de résistance
qui rendent le traitement
inefficace.
Dans
cette
logique, il semble par
ailleurs, que l'association
KARATE K (pyréthrinoïde +
pyrimicarbe) n'est plus aussi
performante qu'attendu.
Cordialement,
Jean RAIMBAULT
CETIOM
2
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