Se dépouiller de la mondanité spirituelle, de l`esprit moderniste et

publicité
peler à évangéliser tous azimuts, de crier l’Évangile par la parole et par l’action. Et voici la
plus fantastique des évangélisations. L’Évangile de la vie, de l’amour, de la famille, et de
leur indicible beauté, clamé à tout vent, répercuté dans les grands médias, posant la question à une multitude... Osons aller à contre-courant. .. Nous le devons aux générations futures».
Pour vous aider dans votre réflexion, voici des extraits de ce que Mgr Dagens disait à
la CEF, le 8 avril dernier à Lourdes. Il a exprimé une crainte, un refus, une conviction. Sa
crainte était «d’ordre politique». Il parlait de «l’illusion politique selon laquelle la seule voie
pour affirmer notre présence serait la voie de l’opposition à l’Etat, au gouvernement».
«Mon refus décidé concerne l’interprétation idéologique que je perçois ici ou là par rapport
aux évolutions de notre société. Il s’agit parfois d’une véritable idéologie catholique, c’està-dire d’un système de pensée qui se réclame de la Tradition catholique mais qui est replié
sur lui-même et que l’on doit accepter en bloc ... » « Ma conviction positive est en même
temps un souhait et un espoir. Il me semble que nous sommes appelés, en tant que catholiques en France, à être plus radicalement chrétiens, disciples du Christ, dans une société qui
n’est plus chrétienne, mais dans laquelle germent beaucoup d’attentes spirituelles. Et ce travail de conversion au Christ passe par la pastorale ordinaire et non pas d’abord par des
manifestations extraordinaires... En tout cas, on ne sert pas la cause du Christ en se servant
des valeurs dites traditionnelles pour s’imposer à la société. Le Christ n’est pas une valeur...» Il est important de ne pas laisser croire que nous voulons nous opposer à l’Etat et au
gouvernement. Nous reconnaissons leur autorité, c’est évident, mais nous nous opposons à
l’idéologie qui se sert des structures de l’Etat pour « imposer » des changements sociétaux
en contradiction avec la Loi naturelle. Dans son avant-dernier livre « Mémoire et identité »,
Jean-Paul II parlait du mysterium iniquitatis, particulièrement à l’œuvre au cours du vingtième siècle. Comment a-t-il été possible que les idéologies nazie et marxiste aient pu se servir des structures de l’Etat pour imposer leurs dictatures qui ont fait tant de mal ? Nous
avons le droit, aujourd’hui, de nous poser la même question face aux «dictatures du relativisme». Dans notre Forum de Sens « A César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »,
nous avons approfondi la question de la légitime objection de conscience et de la résistance
passive face aux lois civiles qui contredisent la Loi naturelle.
Précisons également avec clarté que le fondement de notre action n’est pas une
«idéologie catholique» mais l’évangile. Nous voudrions aussi être, malgré nos défauts et
péchés, «radicalement chrétiens » et continuer notre travail de conversion au Christ en nous
dépouillant de toute mondanité spirituelle. Nous continuons à soutenir les laïcs de la «manif
pour tous» ou de «la marche pour la vie» qui, en tant que citoyens, utilisent leurs droits de
manifester pour dire «non» aux lois civiles, gravement contraires à la Loi naturelle et aux
droits de l’homme. Notre Pape François ne s’oppose pas à leur action. Il a demandé de ne
pas avoir peur d’aller à contre-courant. Nous partageons également la conviction de Mgr Dagens: « le Christ n’est pas une valeur ». Il est, en effet, la Personne divine du Fils de Dieu, le
Verbe, la Vérité en Personne. Être chrétien, disait notre Pape François, c’est vivre avec Jésus. Mais Jésus est Voie, Vérité et Vie. Les «valeurs non négociables» dont nous voulons
témoigner trouvent leur fondement dans l’enseignement de Jésus et sont transmises par la
doctrine sociale de l’Eglise.
Puisse ce temps de vacances nous aider à réfléchir dans le calme et la prière. Nous
vous accueillerons avec joie le dimanche 7 septembre 2014 pour les vœux perpétuels de nos
Sœurs Claude et Ursule. Notez bien dans vos agendas la date de la prochaine Grande Fête de
Notre-Dame des Neiges, le samedi 13 décembre 2014. Je vous assure des prières de Mère
Magdeleine et de toute notre Famille Domini et je vous bénis affectueusement. Père Bernard
Famille Missionnaire de Notre-Dame.
St-Pierre-de-Colombier, 1er août 2014.
Se dépouiller de la mondanité spirituelle, de l’esprit moderniste et
intégriste et des idéologies pour vivre l’évangile dans la joie !
Bien chers amis, bien chers jeunes amis,
Nous devrions être dans une grande joie après ces temps de
grandes grâces qu’ont été la colonie et le pèlerinage enfants, les deux camps d’adolescents et
adolescentes, les deux routes de jeunes, la Session de Sens, la Retraite du Gd Fougeray et les
différentes activités apostoliques de nos Foyers missionnaires de Cannes, Biarritz, Sainte
Maxime et autres Foyers. Mais nous partageons, en même temps, l’angoisse de notre Pape
François devant la haine et la violence qui ne cessent de grandir en diverses parties du
monde. Continuons sans nous lasser à prier et faire prier pour la paix et n’oublions pas nos
frères et sœurs persécutés en Irak et en Syrie et en d’autres pays du monde. Puisse le douloureux anniversaire de la première et effroyable guerre mondiale faire réfléchir tous les
hommes de bonne volonté et aider les dirigeants des Nations à prendre les décisions les
plus justes afin que de telles atrocités ne se reproduisent plus. Les derniers Papes ont souvent
dit et redit : « Plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! » Seront-ils entendus ? L’appel angoissé de notre Pape François, en ce dimanche 27 juillet, sera-t-il entendu ?
Pour ce mois d’août, nous ne vous proposons pas une consigne de cordée mais des
éléments de réflexion sur la crise de notre Eglise et notre action en France et en Europe.
Se dépouiller de toute mondanité spirituelle et de l’esprit du monde.
«La mondanité spirituelle tue l’âme, les personnes et l’Eglise», disait notre St-Père
à Assise le 4 octobre 2013. «Quand François s’est dépouillé : il était jeune, il n’avait pas la
force, c’était la force de Dieu. Jésus nous rappelle pour qu’il nous sauve de l’esprit du
monde. Il faut se dépouiller de cet esprit du monde, l’ennemi de Jésus, un cancer pour
nous. Que Jésus nous donne la grâce de nous dépouiller». Pour notre Pape François, notre
société donnait des signes de fatigue, et si nous voulons la sauver du naufrage, il faut suivre la voie de la pauvreté... Se dépouiller de la mondanité spirituelle, c’est se dépouiller de
cet esprit du monde dont parlait Jésus dans l’évangile. Le Père de Lubac, dans son livre
"Méditation sur l’Église", disait que la mondanité spirituelle est "le plus grand péril, la tentation la plus perfide, celle qui renaît toujours, insidieusement, quand toutes les autres sont
vaincues et que ces victoires même alimentent. Si cette mondanité spirituelle devait envahir
l’Église et travailler à la corrompre en s’attaquant à son principe même, elle serait infiniment plus désastreuse que toute mondanité simplement morale. Pire même que cette lèpre
infâme qui, à certains moments de l'histoire, défigura si cruellement l'Épouse bien-aimée,
l’Église, alors que la Religion semblait installer le scandale dans le sanctuaire même et, représentée par un pape libertin, cachait sous des pierreries, sous des fards et sous des mouches, le visage de Jésus-Christ… Un humanisme subtil, adversaire du Dieu vivant – et, en
secret, non moins ennemi de l'homme – peut s’insinuer en nous par mille détours".
Fidélité et ouverture face au progressisme moderniste et à l’intégrisme.
Notre Fondateur est entré en amitié avec Gérard Soulages, parce qu’ils voyaient, l’un
et l’autre, le danger pour l’Eglise du progressisme moderniste et de l’intégrisme. Le livre
d’Yves Chiron sur Paul VI (Via Romana, 2008) fait découvrir le vrai visage de Paul VI, ce
Pape «martyr», et permet de mieux comprendre la «crise de l’Eglise», qui a suivi Vatican
II et dont nous continuons à souffrir. Le jeune théologien, Joseph Ratzinger, avait mis en
garde, en 1966 : le triomphalisme progressiste engendrera l’intégrisme ! Ce grand théologien voyait juste : le christianisme moderniste, qui a oublié la Croix de Jésus, a été un
christianisme mondain, qui voulait s’adapter au monde. Le modernisme progressiste a
bien engendré l’intégrisme, comme l’annonçait Joseph Ratzinger. Ne nous laissons influencer ni par le modernisme progressiste, ni par l’intégrisme, mais demeurons dans l’interprétation de Vatican II donnée par Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI : l’herméneutique de la continuité dans la fidélité aux Encycliques Humanae Vitae, Evangelium Vitae,
Veritatis Splendor et au Catéchisme de l’Eglise Catholique sans oublier toutes les autres
Encycliques et Exhortations apostoliques des derniers Papes, qui nous gardent dans le véritable esprit du Concile Vatican II, le Concile réel (auquel on a opposé le concile des Médias, comme le disait Benoît XVI dans son dernier entretien avec les prêtres de Rome).
Vous pouvez lire le livre de Monsieur Gérard Soulages «épreuves et espérances»
pour mieux comprendre encore la «crise de l’Eglise» des années 70. J’ai eu la grâce de participer, pendant plus de 20 ans, aux riches journées d’été de « Fidélité et Ouverture ». Elles
m’ont beaucoup apporté. Gérard Soulages était un grand intellectuel, passionné pour la Foi
de l’Eglise et son unité. Il souffrait de la crise de la Foi et de la crise de l’Eglise. Il connaissait le modernisme de l’intérieur, parce qu’il avait été tenté par lui et parce que certains de
ses amis, qui faisaient partie de la Paroisse universitaire, étaient devenus modernistes. Il ne
critiquait jamais le cœur des modernistes et nous invitait toujours à comprendre leurs difficultés et leurs combats. Mais devant «l’abrupt de la Foi», disait-il, l’homme croyant doit se
soumettre à Dieu. Il était convaincu que les modernistes ne voulaient pas détruire l’Eglise
mais la rendre «crédible» aux hommes du monde moderne. Mais ils se trompaient !
Pour Gérard Soulages, les racines du modernisme étaient à rechercher dans le protestantisme libéral allemand du XVIIIe siècle. Ces savants connaissaient bien mieux que
nous les langues anciennes, mais la plupart ne partageaient plus la Foi de l’Eglise et ne
croyaient pas que Jésus était le Fils de Dieu. Ils constataient, cependant, que, dans la Bible,
la Foi était omniprésente. Alors d’où vient cette Foi si présente dans l’Ecriture Sainte ?
Ils ont comparé la Bible avec les récits mythologiques des grandes religions anciennes et
ils ont eu la conviction que cette Foi scripturaire était, de fait pour eux, un mythe. Il fallait
donc «démythologiser» la Bible et les évangiles afin de rendre «crédible» l’Eglise aux
hommes du monde moderne qui s’en étaient éloignés.
Les scientifiques, pensaient-ils, ne pouvaient plus croire aux miracles. Il était donc
important de montrer que, de fait, les miracles n’étaient pas historiques, mais étaient des
mythes. Ce qui devenait important, ce n’était plus le fait miraculeux en tant que tel, mais
ce que l’auteur, à travers ce mythe, voulait signifier. Mais remettre en question les miracles, c’est aussi remettre en question l’historicité des évangiles, remettre en question la
Résurrection de Jésus et Sa Divinité. Si Jésus n’est plus le Fils de Dieu que devient notre
Foi catholique ?
Après Vatican II s’est développée une nouvelle forme de modernisme : le progressisme. Cette tendance, comme l’expliquaient Jean-Paul II et le Cardinal Joseph Ratzinger,
était fascinée par la notion de «progrès», de «nouveau». Il est vrai que, dans le domaine
technologique, le progrès est important. Il est vrai que le monde moderne s’est beaucoup
développé grâce au progrès des sciences. L’Eglise n’est absolument pas contre le progrès.
Mais «le nouveau» n’est pas forcément le critère du vrai. La Tradition se développe, elle
«n’évolue pas». Il y a bien une sorte de «nouveauté» dans ce développement, mais l’arbre
de la Tradition ne peut se développer que dans la fidélité à ses racines.
Benoît XVI, à la suite de Jean-Paul II, a dit que la tendance progressiste ne comprenait pas la «continuité» de la Tradition. Ils ont également souligné que la tendance intégriste ne comprenait pas le mystère de la Tradition vivante, pas figée dans le passé.
La réponse au modernisme progressiste et à l’intégrisme résidait, pour Gérard Soulages, dans la fidélité et l’ouverture. Fidélité à la Foi et à la Tradition et ouverture aux
hommes de notre temps. Gérard Soulages et notre Fondateur insistaient beaucoup sur la fidélité à l’évangile. Si l’on ne croit plus en l’évangile, les fondements de notre Foi sont
ébranlés, disait Gérard Soulages. Avec Vatican II (Dei Verbum), nous devons affirmer avec
conviction l’historicité de nos évangiles, avoir confiance aux témoins oculaires et serviteurs de la Parole. Les miracles et les enseignements rapportés dans nos évangiles sont historiques. Ils ne sont pas des mythes mais des faits historiques réels. Les évangélistes ont
transmis fidèlement tout ce que Jésus a dit, fait et a été. Benoît XVI, par ses trois tomes sur
Jésus, a répondu avec compétence au modernisme progressiste.
Notre engagement aujourd’hui en France et en Europe
Nous vous invitons à lire les articles de Jean-Marie Guénois « Réveil des consciences : nos évêques verront-ils les signes des temps ?» (Le Figaro Magazine édité la semaine
avant Pâques 2014) et l’appel courageux du Père Daniel Ange aux évêques de France
(début juillet). Ces deux articles, nous en sommes convaincus, n’ont pas comme but la critique des évêques de France, mais ils sont des cris du cœur en vue du renouveau de notre
Eglise de France. « Notre Eglise, écrivait Jean-Marie Guénois, traîne une mauvaise conscience. Elle regrette d'avoir «perdu» la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd'hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse ! ... Depuis des mois, des catholiques de base, jeunes ou vieux, essentiellement des familles, se sont mobilisés par centaines de milliers face à des évolutions de société voulues par le pouvoir socialiste. Cependant certains prélats, et non des moindres, font mine de ne pas voir ce mouvement… Seul
problème : en composant avec le politiquement correct, ces évêques perdent leur crédit
chez une partie des catholiques, surtout chez les jeunes ... La discussion franche (entre les
évêques) de Lourdes, le 8 avril, n'a rien changé. Si les évêques partent du même constat la famille classique est battue en brèche par les évolutions de société -, les uns pensent que
c'est une raison de ne pas baisser les bras ; d'autres estiment que l'Eglise ne doit plus privilégier une vision unique de la famille, mais prendre en compte toutes ses formes en les mettant sur même plan... »
L’appel du Père Daniel Ange a fait la «une» de plusieurs réseaux sociaux: « Nous,
pasteurs, prêtres, évêques, petits bergers d’un peuple confié à nos cœurs de pères, seronsnous interpellés par les questions que nous pose paisiblement et non sans humour, cette
nouvelle génération baptismale ? Étrange : Vous ne cessez de pousser vos fidèles à s’engager résolument en politique, à être actifs dans la société, à s’immerger dans les combats du
monde, à s’investir dans la construction d’un monde plus juste et fraternel, à se responsabiliser dans l’actualité. Et voici des jeunes adultes par centaines de mille, prenant à bras le
corps les conséquences d’un projet prométhéen de révolutionner l’humanité, allant jusqu’à
se présenter aux élections secouant le monde politique. Et devant une réponse aussi massive à vos appels, vous n’en exulteriez pas de reconnaissance ? Vous ne cessez de lancer
des appels — parfois désespérés — aux jeunes, à leur créativité, générosité, dévouement. Et
voilà des jeunes par milliers se donnant sans compter, se dévouant jour et nuit, ne calculant ni leur temps, ni leurs forces, ni leurs sous. Et vous feriez la fine bouche ? « Ah ! mais
ce n’est pas à ce genre de jeunes et d’actions que nous pensions. » Vous ne cessez d’ap-
Téléchargement