PROPRIETE INTELLECTUELLE DU TRIUMVIRAT DU MERLE
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Références athéniennes.
Les citoyens athéniens vécurent libres d’avoir soumis leurs esclaves, leurs femmes et leurs
alliés.
En tant que maîtres, ils bénéficiaient gratuitement du travail de leurs esclaves ; en tant que
mâles, ils disposaient seuls de la vie politique ; en tant que leaders impérialistes, ils jouissaient
du paiement régulier d’un tribut. Par conséquent, leurs obligations professionnelles remplies,
ils pouvaient occuper leur temps libre à la politique et, pour les plus pauvres d’entre eux, en
tirer un complément de revenu. La démocratie athénienne n’a été viable que par trois formes
d’oppression : l’esclavage, la mise à l’écart des femmes et la mise sous tutelle des cités alliées
d’Athènes au sein de la ligue de Délos.
Personne ne peut nier ces faits. Ils sont incontestables. Les preuves abondent en ce sens. Mais
Athènes a doté l’humanité d’un modèle.
Celui d’une société des savetiers, des boulangers, des pêcheurs, des paysans, des artisans
de toute sorte, voire des miséreux, débattaient des enjeux politiques à égalité de rang avec des
aristocrates. Quand l’État athénien écoutait les experts d’un projet quelconque, que ce soit des
architectes pour un édifice public ou des armateurs pour une nouvelle génération de trières,
quand il recevait des ambassadeurs à l’assemblée ; pas un seul citoyen n’était tenu à l’écart. Si
les plus pauvres ne pouvaient accéder aux plus hautes charges (stratèges, aréopagites ou
épistates), ils étaient assurés de participer au moins une fois dans leur vie à l’élaboration de la
loi et à son application en rendant eux-mêmes la justice.
Même si Athènes ne fut pas toujours à la hauteur de son génie (elle commit des fautes et des
exactions qui contribuèrent à la détruire), du moins inventa-t-elle les principes qui permettent
à une société de prospérer en amenant des êtres humains de condition sociale très différente à
décider, à égalité, de l’avenir de la communauté qu’ils constituent.
Par tirage au sort, les citoyens pouvaient être : bouleutes, prytanes, héliastes ou nomothètes.
Les bouleutes étaient tirés au sort à raison de 50 par tribu parmi les citoyens de plus de 30
ans. Ils assuraient pendant un an le gouvernement de la cité. Ils instruisaient les dossiers et
préparaient les décrets qui étaient soumis en tant que tel au vote de tous les citoyens quelle
que soit leur classe censitaire. Ils préparaient aussi les projets de loi qui étaient soumis, dans
un premier temps, au vote de tous les citoyens réunis en Ecclésia puis, dans un second temps,
au vote des nomothètes pour validation ou invalidation définitive. Les bouleutes formaient le
conseil (Boulée) de l’assemblée des citoyens (Ecclésia).
Il y avait 10 tribus et 500 bouleutes. On ne pouvait être bouleute que deux fois et jamais
consécutivement. Tout citoyen était assuré ainsi d’être bouleute au moins une fois dans sa vie,
s’il le souhaitait.
Les prytanes sont les bouleutes qui siègent en permanence au conseil pendant la présidence
de leur tribu. La prytanie s’exerce à tour de rôle pendant un mois. Mais à tout moment, les
bouleutes en exercice pouvaient être convoqués en séance. Ainsi, si la charge de bouleute était
particulièrement lourde pour le citoyen dont la tribu était « prytanisée », les autres bouleutes
ne pouvaient s’éloigner d’Athènes et devaient résider non loin de la cité pendant un an.
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Les héliastes ne forment qu’une partie de l’appareil judiciaire athénien, mais leur exemple est
éloquent.
De même que les citoyens gouvernent ensemble au sein du conseil (Boulée) et de l’assemblée
(Ecclésia), de même ils jugent directement et collectivement au sein de l’Héliée. L’Héliée est
composée de 6000 jurés potentiels tirés au sort chaque année à raison de 600 par tribu. Elle
est constituée en dix cours distinctes mais la division décimale n’implique pas nécessairement
une répartition des jurés égale entre les différentes juridictions. Le nombre des héliastes varie
de 200 à 1500 selon la cour à laquelle ils sont affectés et le nombre d’affaire à traiter. Les dix
tribus doivent être représentées à part égale dans chaque tribunal.
Les présidents dex tribunaux sont des citoyens en charge d’une magistrature. Tirés au sort eux
aussi, ils veillent au roulement du procès dans le respect des règles en vigueur, notamment,
celles afférentes à la régularité du vote. Les citoyens (l’accusateur et l’accusé) se défendent
personnellement, seuls face aux héliastes ; sans avocat
1
et sans confrontation avec le ministère
public. L’initiative individuelle est la règle, qu’il s’agisse d’une affaire publique ou privée.
Il n’y pas de spécialistes du droit à Athènes. La justice populaire y est le ciment de la cité.
Les nomothètes sont apparus en 411 quand le peuple athénien se décida à mettre un terme au
très bref intermède oligarchique de cette même année. A l’instant de leur apparition, Athènes
est au plus mal. Après la déroute de Sicile les partisans de l’oligarchie ont réclamé et pris le
pouvoir, mais la défaite d’Erétrie prouve leur impuissance. Par conséquent, un mouvement
apparaît dans l’adversité qui amorce un retour vers la démocratie : les Cinq Mille remplacent
les Quatre Cents. Et, nous dit Thucydide
2
: « On vota la création des « Nomothètes »
3
.
Par la suite, quand, après l’épisode sanglant des Trente, les Cinq Mille évoluèrent vers plus de
démocratie, Athènes conserva les nomothètes.
Les nomothètes sont tirés au sort à raison de 500, 1000 ou 1500 parmi les héliastes qui sont
eux-mêmes tirés au sort chaque année pour rendre la justice à raison de 6000 parmi les 30 000
citoyens composant le corps civique athénien. Les nomothètes ne délibèrent pas. Ils jugent. Ils
approuvent ou désapprouvent les intentions législatives qu’on leur présente. L’Ecclésia décide
des modalités de leur cession et de leur rémunération en fonction du nombre de lois qui sont
proposées soit pour promulgation, soit pour abrogation. Les nomothètes ne sont réunis qu’une
journée. A la fin du jour, ils se dispersent.
Le libre accès des citoyens au gouvernement, à la législature et aux tribunaux créa une
émulation favorable au progrès. Les citoyens les plus entreprenants purent faire valoir des
idées originales et bénéfiques. L’histoire d’Athènes en donne des exemples à foison.
Le Merle entend réhabiliter au profit de chacun l’esprit des institutions athéniennes.
S’il y parvient, les citoyens athéniens n’auront pas été cruels pour rien.
1
Ils peuvent être aidés par un « synégore » qui parle avec eux lors du procès ou par un « logographe » qui a écrit
leur défense avant le procès. Il n’y a jamais de recours obligatoire à un avocat.
2
Cf. La guerre du Péloponnèse livre VIII (8) paragraphes LXXXVI (86) à XCVII (97).
3
Etymologiquement, « Nomothètes » signifie « Faiseurs de loi »
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