UNIVERSITE DE BOURGOGNE
U.F.R. DE SCIENCES ECONOMIQUES
Année 2005
THÈSE
pour obtenir le grade de
Docteur en Sciences Economiques
Présentée et soutenue publiquement
par
Jean-Marc CALLOIS
Le 15 novembre 2005
Titre
APPROCHES MICROÉCONOMIQUES DU DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE LOCAL : PRISE EN COMPTE DE LA NOTION DE
CAPITAL SOCIAL DANS L’ANALYSE DES ESPACES PÉRIPHÉRIQUES
Directeur de thèse : M. Bertrand SCHMITT
JURY
Marius BRÜLHART, Professeur à HEC Lausanne
Philippe DULBECCO (rapporteur), Professeur à l’Université d’Auvergne
Marc GUERIN, Chef du département « Gestion des territoires », Cemagref
Jean-Marie HURIOT, Professeur à l’Université de Bourgogne
Bertrand SCHMITT (directeur de thèse), Directeur de recherche à l’INRA, Dijon
Antoine SOUBEYRAN (rapporteur), Professeur à l’Université de la Méditerranée
« Mes frères, restez fidèles à la terre, avec toute la
puissance de votre vertu ! Que votre amour qui donne
et votre connaissance servent le sens de la terre ! Je vous
en prie et vous en conjure.
Ne laissez pas votre vertu s'envoler des choses terrestres
et battre des ailes contre des murs éternels! Hélas ! Il y
eut toujours tant de vertu égarée !
Ramenez, comme moi, la vertu égarée sur la terre - oui,
ramenez-la vers le corps et vers la vie, afin qu'elle donne
un sens à la terre, un sens humain ! »
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra
(De la vertu qui donne)
Avant-propos et remerciements
Cette thèse est l’aboutissement d’un long cheminement débuté lors de ma première expérience
professionnelle au Secrétariat Général pour les Affaires Régionales de Champagne Ardenne.
Jeune ingénieur au service de l’Etat, responsable des politiques européennes de développement
régional, je m’étais pris de passion pour la correction des inégalités entre territoires et le
développement des zones rurales. Grâce à ma mutation au Cemagref en mars 2001, j’ai pu
réaliser mon projet d’approfondir mes connaissances sur les facteurs du développement des
zones périphériques.
Lorsque j’ai débuté ce travail de thèse, j’étais encore tout imprégné de discours emphatiques sur
le développement « par le bas », glorifiant la structuration durable des territoires, les
dynamiques partenariales locales ou encore les réseaux intégrés d’acteurs… Mais l’approche
microéconomique, avec sa rigueur et l’élégance logique de ses raisonnements, a fini par me
convaincre, par sa capacité à proposer une interprétation cohérente d’une part aussi importante
des phénomènes économiques.
J’admets avoir été un temps séduit par les approches holistes, illusionné par la perspective de
travailler à quelque chose de semblable à la thermodynamique classique en économie. Mais
j’éprouve désormais une certaine méfiance à l’égard des théories qui prétendent décrire le
comportement d’entités collectives sans chercher à expliciter comment ce comportement découle
des actions des individus qui les composent. Non que je sois totalement convaincu que cette
démarche soit vouée à l’échec, encore que je subodore qu’elle le soit. Mais surtout, en suivant
Karl Popper, il me semble que l’épanouissement de certaines de ces théories peut tendre à faire
oublier l’individu derrière le groupe, que cela prenne la forme de la dictature du prolétariat, de
la promotion du communautarisme comme remède à l’insuffisance de l’Etat, ou de la
folklorisation des campagnes. Qu’il s’agisse de classes sociales, de territoires, ou de groupes
ethniques ou religieux, réifier une entité collective et lui attribuer des propriétés idéales
irréductibles aux individus qui la composent peut aboutir à vouloir défendre la préservation
desdites propriétés, au détriment de l’épanouissement d’êtres humains de chair et de sang.
Aussi, je souhaite que ce travail contribue à promouvoir l’intérêt pour la prise en compte du
social dans les raisonnements économiques, mais également à prendre en compte les dérives
possibles des pensées à tendance communautariste, qui peuvent in fine non seulement causer des
inefficacités économiques, mais surtout être des facteurs de discrimination et d’exclusion.
Mes remerciements vont tout d’abord à Bertrand Schmitt, qui a accepté de diriger ma thèse,
travail dont il s’est toujours acquitté avec application et efficacité, malgré ses nombreuses
responsabilités. Il a tout particulièrement contribué à l’étude économétrique. Je le remercie en
particulier d’avoir su me faire comprendre l’intérêt des démarches ancrées dans l’économie de
marché, et surtout d’avoir veillé à canaliser ma tendance à vouloir trop embrasser et mal
étreindre dans mes spéculations intellectuelles… Comme le lecteur le découvrira bien vite, il n’y
est pas totalement parvenu, et la faute m’en incombe entièrement.
Je remercie également la « garde rapprochée » qui m’a suivi avec patience pendant ces trois
années de thèse, et en particulier Francis Aubert et Carl Gaigné. J’ai également néficié des
conseils avisés de Jean-Louis Combes, Philippe Dulbecco, Eric Giraud-Héraud, Antoine
Soubeyran et Jacques-François Thisse.
Je remercie en outre tous mes collègues du Cemagref et de l’UMR Cesaer, qui m’ont encouragé
et conseillé pendant les périodes d’hésitation et de doutes, et tout particulièrement Olivier Aznar,
Christophe Déprés, Gilles Grolleau, Serge Herviou, Philippe Jeanneaux, Etienne Josien,
Catherine Macombe, Naoufel Mzoughi, Virginie Piguet, Stéphanie Truchet, et Dominique Vollet,
ainsi que Karine Cellard, Claire Guilbert, Sandrine Lagoutte, Cécile Millien et Cécile Moreau
pour leur aide technique et administrative. Enfin, cette thèse n’aurait pu se réaliser aussi
rapidement sans le travail de qualité effect par les stagiaires qui ont enquêté sur les six
terrains d’étude, Estelle Gallot, Sylvie Lavigne, et Marjolaine Mondon.
Je voudrais également remercier les collègues avec qui j’ai travaillé en Champagne-Ardenne,
ainsi que les représentants des « territoires » ruraux dont j’ai eu à suivre les projets. Mes
pensées vont tout particulièrement aux regrettés José Rey, qui m’a accueilli dans la DRAF
Champagne-Ardenne qu’il dirigeait alors, et Eric Degrémont, préfet de région. Tous deux m’ont
donné le goût du service public et ont achevé de faire de moi un républicain convaincu.
Je suis également grandement redevable à mes supérieurs à Châlons-en-Champagne, qui m’ont
fait bénéficier de leur expérience, notamment Gérard Farcy, Marc Michel et Michel Thénault.
Les travaux empiriques de cette thèse ont été en partie financés par le Ministère de l’Ecologie et
du Développement Durable, ainsi que par l’UMR CESAER (INRA-ENESAD). Une partie des
données utilisées dans l’étude empirique a été fournie à titre gracieux par le Centre Quételet
(LASMAS). Les autres soutiens financiers et matériels ont été apportés par le Cemagref.
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