Les douleurs périnéo-scrotales après soutènement

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Progrès en urologie (2008) 18, 456—461
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
ARTICLE ORIGINAL
Les douleurs périnéo-scrotales après soutènement
urétral prothétique type InVance® :
étude anatomique sur cadavres夽
Perineoscrotal pain after InVance® suburethral sling: Cadavre anatomical study
C. Sénéchal ∗, K. Limani, C. Djeffal,
A. Paul, F. Saint, J. Petit
Service d’urologie et transplantation rénale, CHU-hôpital Sud,
avenue René Laënnec-Salouël, 80054 Amiens, France
Reçu le 3 août 2007 ; accepté le 7 mars 2008
Disponible sur Internet le 23 mai 2008
MOTS CLÉS
InVance® ;
Anatomie ;
Nerf périnéal ;
Douleurs ;
Dysesthésies
夽
∗
Résumé
Objectif. — Nous avons recherché l’origine anatomique aux douleurs périnéo-scrotales prolongées après soutènement urétral prothétique à fixation trans-osseuse type InVance® pour
incontinence urinaire après chirurgie prostatique afin de proposer des conseils techniques pour
en réduire la fréquence.
Matériel et méthode. — Nous avons disséqué trois cadavres formolés masculins et analysé la
littérature relative à l’anatomie périnéale et aux complications de la technique chirurgicale.
Résultats. — Les dissections sur cadavres ont permis de mettre en évidence l’origine, le trajet
et la terminaison du nerf périnéal, branche du nerf pudendal issu des racines sacrées S2-S3-S4.
Sa branche superficielle, accompagnée de sa vascularisation, est responsable de l’innervation
sensitive de la partie antérieure du périnée et de la face postérieure du scrotum. Ce trajet se
situe dans la zone de dissection latérale vers les branches ischiopubiennes. Les lésions potentielles de ce nerf peuvent relever de la coagulation du pédicule vasculaire, de l’étirement
pendant la dissection latérale vers les branches ischiopubiennes, ou de la lésion de ses anastomoses avec le rameau scrotal du nerf cutané latéral de la cuisse lors de l’exposition des sites
d’implantation des vis ischiopubiennes.
Niveau de preuve : 5.
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (C. Sénéchal).
1166-7087/$ — see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.purol.2008.03.013
Les douleurs périnéo-scrotales après soutènement urétral prothétique
457
Conclusion. — Le traumatisme du nerf périnéal superficiel est vraisemblablement responsable
des algies périnéo-scrotales après chirurgie périnéale type InVance® . Il est donc important de
réduire ce traumatisme opératoire en prenant contact avec le muscle bulbo-urétral avant de
disséquer latéralement et en limitant la coagulation.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDS
®
InVance ;
Anatomy;
Perineal nerve;
Pain;
Dysaesthesia
Summary
Objective. — The authors investigated the anatomical basis for prolonged perineoscrotal pain
after InVance® bone-anchored male sling for the treatment of urinary incontinence after prostatic surgery in order to propose technical advice to reduce the frequency of this complication.
Material and method. — The authors dissected three formalin-preserved male cadavres and
reviewed the literature on perineal anatomy and complications of the surgical technique.
Results. — Cadavre dissections demonstrated the origin, course and termination of the perineal
nerve, a branch of the pudendal nerve derived from the S2-S3-S4 sacral nerve roots. Its superficial branch, accompanied by its blood supply, ensures sensory innervation of the anterior part
of the perineum and posterior surface of the scrotum. This branch is situated in the zone of
lateral dissection towards ischiopubic rami. Potential lesions of this nerve could be due to coagulation of the vascular pedicle, stretching during lateral dissection towards ischiopubic rami,
or damage to its anastomoses with the scrotal branch of the lateral cutaneous nerve of the
thigh during exposure of the sites of implantation of ischiopubic screws.
Conclusion. — Trauma to the superficial perineal nerve is probably responsible for perineoscrotal pain after InVance® perineal surgery. This operative trauma must therefore be reduced
by identifying the bulbourethral muscle before dissecting laterally and by limiting the use of
coagulation.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Introduction
La chirurgie prostatique reste grevée d’un risque
d’incontinence urinaire [1] qui a justifié un grand nombre
de propositions techniques thérapeutiques.
Depuis Berry dans les années 1960, de nombreuses
équipes [2—4] ont proposé un soutènement urétral pour
les patients atteints d’une incontinence urinaire iatrogène
modérée ne relevant pas du sphincter urinaire artificiel.
L’usage d’une bandelette à fixation trans-osseuse type
InVance® (American Medical System, Minetonka, États-Unis)
a permis d’obtenir des résultats satisfaisants [5—7]. Ses
complications sont rares, essentiellement représentées par
des douleurs et des dysesthésies périnéo-scrotales (10 % des
patients). Nous avons donc essayé de comprendre l’origine
anatomique de ces douleurs, pour en réduire la fréquence.
Matériel et méthode
Par l’outil de recherche « Pubmed », nous avons exploité la
base de données de la National Library of Medicine (NLM,
Bethesda, États-Unis), en croisant le terme perineal nerve
avec les termes anatomy et bone anchoraged male sling. Les
articles les plus pertinents ont été sélectionnés et analysés.
Ces résultats ont été complétés par la dissection de trois
cadavres formolés, de sexe masculin, décédés entre 66 et
78 ans. Le premier cadavre a été disséqué en décubitus
dorsal après avoir sectionné les membres inférieurs à la
racine des cuisses. Un billot a été placé sous le bassin pour
mieux exposer le périnée. Les organes génitaux externes ont
été fixés vers le haut par un fil serti. Des autres cadavres,
nous n’avons utilisé que le bassin, après section du tronc
en regard de L4 et des deux membres inférieurs, afin d’en
faciliter la mobilisation.
La peau a été incisée à la partie moyenne du scrotum,
puis de part et d’autre en suivant le relief des muscles
adducteurs. L’incision a ensuite été poursuivie verticalement en passant à l’extérieur du relief de la tubérosité
ischiatique et terminée de chaque côté au niveau du relief
de la pointe du coccyx. La peau a ensuite été réclinée en
conservant en place le tissu cellulo-graisseux sous-cutané.
La résection du muscle grand fessier puis du ligament
sacro-tubéral a permis d’exposer le pédicule neurovasculaire pudendal. La dissection antégrade du nerf pudendal
a été étendue depuis son émergence, derrière la tubérosité ischiatique, jusqu’à la terminaison de ses branches
de division rectales inférieures et périnéales. Nous n’avons
pas poursuivi la dissection du nerf dorsal de la verge qui
correspond à la troisième branche de terminaison du nerf
pudendal.
Les résultats de cette étude anatomique ont été confrontés à la technique de l’implantation de la prothèse de
soutènement périnéal (InVance® ) à fixation trans-osseuse.
Résultats
Étude anatomique
Origine
Le nerf pudendal (issu des racines sacrées S2-S3-S4) est le
nerf principal du périnée et des organes génitaux externes
[8—10]. Il est pair et symétrique (ainsi que ses branches
de division). Il apparaît à la face interne de la tubérosité
ischiatique après avoir terminé son trajet glutéal. Il donne
458
C. Sénéchal et al.
Terminaison
Le NPS donne de nombreuses branches sensitives pour
la peau du périnée antérieur (en avant de la ligne biischiatique) et pour la peau de la face postérieure du
scrotum. Le NPP donne un premier contingent de terminaisons motrices horizontales vers la ligne médiane, à
l’attention du sphincter strié de l’anus et du muscle transverse superficiel du périnée. Il donne ensuite un second
contingent de fibres motrices qui vont se diriger vers l’avant,
passer entre les deux faisceaux du muscle transverse du périnée (non vus sur nos dissections), cheminer contre la lame
profonde du fascia périnéal superficiel (Gallaudet) [8—11]
pour aller innerver les muscles ischiocaverneux et bulbourétraux, le corps spongieux et l’urètre.
Le soutènement sous-urétral type InVance®
Technique
Figure 1.
Origine du nerf périnéal.
ensuite trois branches : le nerf rectal inférieur, le nerf périnéal (NP) et le nerf dorsal de la verge (Fig. 1). Le NP naît du
nerf pudendal dans la fosse ischiorectale, avant ou après son
entrée dans le canal pudendal (d’Alcock) qui est un dédoublement de l’aponévrose recouvrant le muscle obturateur
interne (Fig. 1).
Trajet
Le NP se dirige vers le bas, l’avant et légèrement vers la
ligne médiane. Il se divise en deux branches : superficielle
(NPS) et profonde (NPP), après un tronc commun réduit
(Fig. 1). Le NPS est considéré comme purement sensitif.
Il chemine dans le tissu cellulo-graisseux de l’espace périnéal superficiel (en continuité avec le tissu cellulo-graisseux
péno-scrotal), le long de l’artère périnéale superficielle. Il
contourne le muscle transverse superficiel du périnée en
passant à sa face inférieure. Ce muscle a été très difficile à
individualiser sur l’étude des trois cadavres. Il acquiert son
caractère superficiel très tôt dans son trajet. Il a d’abord un
trajet presque vertical vers le bas pour se placer juste sous
l’aponévrose périnéale superficielle (Coles) [8—11] dès qu’il
franchit la ligne bi-ischiatique. Il oblique ensuite vers l’avant
à l’aplomb du muscle bulbo-urétral, latéralisé de quelques
millimètres par rapport à la ligne médiane. Le NPP, encore
appelé nerf bulbo-urétral, est considéré comme purement
moteur. Il suit un trajet plus profond et plus latéral que le
NPS, mais dans le même espace périnéal superficiel. Il donne
deux groupes de terminaisons dont l’axe diffère.
Sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie, le patient est
en décubitus dorsal, en position de la taille. Après mise
en place d’une sonde vésicale, l’incision périnéale superficielle est verticale, de 3 à 5 cm de long, centrée sur
le raphé médian. L’incision du fascia périnéal superficiel
de Colles permet l’exposition du muscle bulbo-urétral sur
la ligne médiane. Les faces médiales de chaque branche
ischiopubienne sont exposées en prenant soin d’être au
contact direct de l’os, ce qui sous entend une incision du
périoste.
Trois vis en titane prémontées sur un fil de polypropylène 1-0 sont fixées à 15 mm l’une de l’autre dans chaque
branche ischiopubienne (face antéromédiale) disséquée à
minima. La première vis est placée à la jonction entre le
pubis et la branche ischiopubienne. La seconde est placée
au niveau de la projection du bulbe urétral sur la branche
ischiopubienne. La dernière vis est placée au milieu des deux
premières. La bandelette est constituée de polyester tressé
enduit de silicone. Elle mesure 4 × 7 cm. Elle est fixée par
les fils prémontés sur les vis.
La tension à appliquer sur la prothèse est à évaluer soit
de façon arbitraire, soit en faisant une profilométrie peropératoire de manière à obtenir un seuil de pression de fuite
(RLPP) égal à 60 cm H2 O soit en faisant un test à la toux.
Complications
Les complications sont rares. Nous avons analysé les résultats de notre série de 33 patients, comparés aux séries les
plus récentes utilisant le même procédé (Tableau 1).
Même si elles ne sont pas toujours chiffrées par les
auteurs, les douleurs périnéo-scrotales postopératoires sont
très fréquentes dans les suites opératoires précoces (16
à 39 %) mais disparaissent le plus souvent dans les trois
premiers mois. Elles restent cependant les complications
tardives (supérieures ou égales à trois mois) les plus
fréquentes (4—12 %), nécessitant parfois un traitement
antalgique au long cours [5,6].
Discussion
L’originalité de la technique repose sur la dissection miniinvasive et la fixation trans-osseuse de la bandelette
26
4,3
—
Données non encore publiées ; données indisponibles.
2,2
0
a
2,1
0
0
3,3
4
0
2
Petit (2007)a
Fassi-Fehri et al.
(2007) [6]
Comiter (2006)
[5]
Rajpurkar et al.
(2005) [7]
0
Hématome Infection
(%)
(%)
Complication
3,3
12
459
0
15
—
16
0
3,3
10,4
9
12
39
—
3,3
0
Douleurs
périnéo-scrotales
(%)
Douleurs
périnéo-scrotales (%)
< 3 mois
Rétention aiguë d’urine
postopératoire (%)
Figure 2.
Délai
Tableau 1
Complications du soutènement urétral type InVance® .
≥ 3 mois
Résidu postmictionnel
> 100 ml (%)
Échec du
traitement (%)
Les douleurs périnéo-scrotales après soutènement urétral prothétique
Terminaisons du nerf périnéal.
par des vis en titane. Les bons résultats fonctionnels
s’accompagnent de 4 à 12 % de patients confrontés à des
douleurs et des dysesthésies périnéo-scrotales prolongées
(Fig. 2).
Les dissections réalisées sur cadavre nous ont permis de
préciser le trajet du NP, nerf sensitif principal du périnée
antérieur et de la face postérieure du scrotum. L’innervation
sensitive est due à un rameau superficiel dont le trajet est
parallèle à la ligne médiane dans le tissu cellulo-graisseux
périnéal superficiel. Il est situé sous le fascia périnéal superficiel de colles latéralisé de part et d’autre du raphé médian.
Selon les auteurs le NPS peut se situer très médian [11,12]
(à l’aplomb du muscle bulbo-urétral) ou plus latéral [8,9]
(à l’aplomb du muscle ischiocaverneux) (Fig. 3). On peut
donc le rencontrer n’importe où entre ces deux extrêmes.
Il est toutefois important de noter que les dissections cadavériques ont été réalisées sur des sujets en décubitus dorsal
(avant section des membres inférieurs). On peut éventuellement concevoir que la position opératoire des patients
(cuisses fléchies) modifie légèrement la disposition anatomique.
460
C. Sénéchal et al.
Figure 4.
Figure 3.
Coupe frontale du périnée passant par le bulbe urétral.
La première hypothèse
La première hypothèse pour expliquer ces douleurs est la
lésion directe du nerf.
En effet, l’exposition des branches ischiopubiennes
nécessite la dissection de l’espace graisseux périnéal superficiel. Le NPS est à ce moment exposé à trois types de
lésions :
• la coagulation après atteinte du pédicule artérioveineux
qui l’accompagne ;
• la compression ou l’étirement par les écarteurs nécessaires au moment du dépériostage des branches ischiopubiennes ;
• la section accidentelle pure et simple pendant la dissection.
Ce nerf est habituellement accompagné d’une vascularisation périnéale superficielle fragile et facilement
hémorragique (Fig. 4). Il est donc aisé de le sectionner et/ou
de le coaguler en réalisant l’hémostase de ces vaisseaux
périnéaux superficiels.
Le NPP, purement moteur, plus profond, dans l’angle
situé entre le muscle bulbo-urétral et le muscle ischioca-
Vascularisation accompagnant les nerfs.
verneux, n’est pas impliqué dans le processus douloureux
post-opératoire.
Pour limiter toutes ces lésions potentielles il nous
parait important d’insister sur quelques points techniques
de l’intervention. La dissection médiane doit se faire
au bistouri froid puis aux ciseaux froids jusqu’au muscle
bulbo-urétral. Il semble important de limiter l’utilisation
de l’électrocoagulation et longer ensuite le muscle au
ras en direction des branches ischiopubiennes. Il apparaît
également logique d’utiliser un système d’écarteurs (autostatiques ou manuels) et d’exposition le moins traumatique
possible. La dissection latérale par digitoclasie jusqu’aux
branches ischiopubiennes semble beaucoup plus atraumatique pour le NPS et les vaisseaux périnéaux.
La seconde hypothèse
La seconde hypothèse repose sur la tension plus ou
moins élevée appliquée à la prothèse selon le degré
d’incontinence. Il est possible qu’un ou plusieurs rameaux
sensitifs du NPS soient interposés entre la prothèse et les
structures à soutenir. Dans notre série, le réglage de la tension a été empirique. Il peut être aidé par un test à la toux
quand le patient bénéficie d’une anesthésie locorégionale
[6,7]. Cette technique pourrait être source de surcompression des tissus impliqués, suffisante pour comprimer un nerf
fragile et provoquer une neurapraxie (contusion simple) ou
une neurotmésis (contusion grave avec signes de dénervation électromyographique) [10]. Pour l’éviter, d’autres
Les douleurs périnéo-scrotales après soutènement urétral prothétique
Tableau 2
Degré d’incontinence et douleurs (série personnelle)a .
Degré d’incontinence
Douleurs périnéo-scrotales
a
461
< 3mois (n = 13)
≥ 3mois (n = 3)
1
2
3
76 % (n = 10)
66 % (n = 2)
16 % (n = 2)
34 % (n = 1)
8 % (n = 1)
0
Données non encore publiées.
équipes utilisent une profilométrie urétrale peropératoire
avec pour objectif un RLPP à 60 cm H2 0. Plus reproductible
et plus précise, elle permet de d’éviter les surcompressions potentielles avant la fixation définitive, au prix d’une
moindre efficacité.
Les autres équipes ne rapportent pas systématiquement
les données relatives à cette complication. Dans notre série,
la majorité des patients douloureux (quelle que soit la durée
des symptômes) présentaient une incontinence modérée
(Tableau 2). Il ne semble donc pas y avoir de lien entre
l’importance de la symptomatologie douloureuse et le degré
d’incontinence (et donc la tension supposée appliquée à la
bandelette).
Une troisième hypothèse
Une troisième hypothèse expliquerait les douleurs persistantes par des douleurs osseuses dues à la manipulation
des branches ischiopubiennes (dissection, dépériostage, vis
trans-osseuses). Tout au long de son trajet dans le périnée
superficiel, le NPS échange des rameaux sensitifs avec un
autre nerf sensitif du scrotum : le rameau périnéal du nerf
cutané latéral de cuisse (S1-S2-S3) qui chemine le long du
bord externe des branches ischiopubiennes [9,11,12].
Ces faisceaux nerveux anastomotiques passent à la face
inférieure des branches ischiopubiennes sur toute leur hauteur. Même si nous n’avons pas pu objectiver ces rameaux
pendant notre dissection, on comprend qu’ils puissent être
atteints au moment de la mise à nu de l’os avant le positionnement des vis et ainsi participer aux dysesthésies.
Sur le plan technique, le dépériostage des branches
ischiopubiennes doit se faire sélectivement sur les branches
ischiopubiennes et si possible sans électrocoagulation.
Conclusion
Sur le plan anatomique, la cause la plus vraisemblable de
ces douleurs périnéo-scrotales persistantes est une lésion
peropératoire d’une ou plusieurs branches du nerf périnéal,
principalement sa branche superficielle, purement sensitive, destinée à la face postérieure du scrotum et au périnée
antérieur. Pour limiter ces complications, nous rappelons
l’intérêt d’aller chercher le contact du muscle bulbo-urétral
avant de disséquer latéralement, de longer la lame profonde
du fascia périnéal superficiel en réclinant le tissu périnéal
superficiel, de disséquer à minima ce tissu périnéal superficiel en limitant l’usage de la coagulation et en privilégiant la
digitoclasie, pour dépérioster les branches ischiopubiennes
sur une surface limitée. Ces principes de dissection présentent l’avantage d’épargner plus facilement les éléments
nerveux.
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