John Florio alias
SHAKESPEARE
LE BORD DE L’EAU
Lamberto Tassinari
“L’identité de Shakespeare
enn révélée”
Préface de Daniel Bougnoux
BDL
éditions
Lamberto Tassinari
John Florio alias SHAKESPEARE
La question de l’identité de William Shakespeare hante le monde littéraire de-
puis bientôt deux cents ans, au cours desquels cette œuvre immense a été at-
tribuée à plus d’une cinquantaine d’Anglais dont Francis Bacon, Edouard de
Vere ou Marlowe… Lui donner, sans autre discussion, la paternité d’un « génie »
petit-bourgeois de province originaire de Stratford-upon-Avon, réfractaire aux
langues étrangères, entrepreneur de spectacles joués à Londres, ne fait donc pas
vraiment l’unanimité…
Par une démonstration-enquête méthodique et érudite, Lamberto Tassinari
dévoile que John Florio était Shakespeare. Fils d’un émigré italien, Michel
Angelo Florio, juif converti, prédicateur franciscain puis calviniste, John Florio
naquit à Londres onze ans avant le Shakespeare ociel… John, lexicographe,
auteur de dictionnaires, polyglotte, traducteur de Montaigne puis de Boccace,
précepteur à la cour de Jacques Ier, employé à l’ambassade de France ne cessa de
jouer les « passeurs » culturels.
Produire l’œuvre de Shakespeare supposait d’immenses ressources matérielles,
telles que la possession d’une riche bibliothèque, circonstance à l’époque rarissime,
mais aussi la connaissance de langues étrangères (au premier rang desquelles
l’italien), des voyages en Europe continentale, la fréquentation de la cour et de la
noblesse. Et que dire de cette intimité passionnée avec la musique, avec l’Écriture
sainte, et de cette connaissance précise des humanistes de la Renaissance conti-
nentale (Dante, l’Arétin, Giordano Bruno pour l’Italie, Montaigne chez nous) ?
La Tempête exprime de façon poignante, quoique cryptée, la plainte de l’exilé, la
perte du premier langage, sa consolation par la fantasmagorie et les méandres
douloureux du rapport générationnel… Les tourments de l’exil hantent les
Sonnets : sont-ils vraiment de la plume d’un homme voyageant pour ses aaires
de Stratford à Londres, et qui ne sortit jamais de son île ?
On a souvent remarqué l’étrangeté de la langue de Shakespeare sans jamais faire
l’hypothèse qu’il pourrait être étranger…
Au l des pages les indices s’accumulent… On découvre « Shakespeare » rendu
à sa richesse et à sa complexité nées du polylinguisme et des sourances de l’exil.
Et s’il était juif et italien… mais, comme le dit de lui-même Florio, toujours
« anglais de cœur » ?
Lamberto Tassinari est un philosophe canadien né en Italie qui a travaillé dans l’édition
et a consacré plusieurs années à étudier méthodiquement l’œuvre de Shakespeare. Il a
fondé et dirigé la revue transculturelle Vice Versa de 1983 à 1996.
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