QU’EST-CE QUE LE DIABÈTE?
Chez la personne diabétique, le corps est incapable de
bien utiliser le sucre contenu dans les aliments consom-
més. Ce sucre, qu’on appelle glucose, est essentiel au
bon fonctionnement de l’organisme car il est la princi-
pale source d’énergie. L’insuline, une hormone produite
par le pancréas, a le rôle de permettre au glucose de passer du sang aux
cellules du corps et ainsi lui fournir l’énergie nécessaire.
Lorsque le taux de sucre dans le sang reste élevé, le diabète est présent.
Cette anomalie est due à un dérèglement dans la production de l’insuline
par le pancréas ou dans l’utilisation de cette hormone.
Le diabète Numéro 17 2002
Sophie Doucet
est graduée de l’Université
de Montréal elle obtient
un Baccalauréat en
nutrition-diététique. Depuis
l’an 2000, elle intervient
dans les établissements
de Vigi Santé, dont le
CHSLD Mont-Royal et
le CHSLD Vigi Yves-Blais.
Sa philosophie d’interven-
tion vise l’amélioration
de la qualité de vie
des résidents.
Martine Bernard
est diplômée de l’Université
McGill au titre de
diététiste-nutritionniste.
Son expérience auprès de
la clientèle en CHSLD est
acquise tant au niveau
d’établissements situés
aux États-Unis qu’au
Québec. En 2002, elle joint
l’équipe de Vigi Santé,
notamment au CHSLD
Vigi Reine-Élizabeth.
À propos
des auteures...
moins présente chez les aînés, et
l’inactivité physique sont des fac-
teurs de risque bien établis du dia-
bète de type 2.
STATISTIQUES
La prévalence du diabète aug-
mente avec l’âge : cette maladie a
été diagnostiquée chez 10 % des
personnes de plus de 65 ans et, à
80 ans, 20 à 40% des personnes en
sont atteintes. Les sources de don-
nées actuelles indiquent que 1,2 à
1,4 million de Canadiens souffrent
probablement de diabète, mais
seulement quelques 80 000 ont
fait l’objet d’un diagnostic. On
prévoit que le nombre de cas dia-
gnostiqués aura doublé d’ici 2010,
faisant du diabète une maladie
importante du 21esiècle.
Il existe deux types de diabète :
LE TYPE 1 est caractérisé par
l’absence complète de production
d’insuline. Ce type s’observe sur-
tout chez les jeunes et la cause
principale est une prédisposition
génétique.
LE TYPE 2 débute pour la majo-
rité des gens après 40 ans. Le pan-
créas produit de l’insuline, mais il
n’en libère pas assez ou le corps ne
peut l’utiliser de la bonne fon.
Selon Santé Canada, le diabète de
type 2 représente entre 90 % et 95 %
de tous les cas diagnostiqués de
diabète et il est le type de diate le
plus fréquent chez les aînés. Les
mécanismes qui conduisent au dia-
bète de type 2 sont nombreux et ils
incluent aussi une prédisposition
génétique. Lobésité, quoique
LE DIABÈTE
TRAITEMENT DU DIABÈTE
CHEZ LES AÎNÉS :
Le but du traitement du diabète est de
ramener et maintenir le taux de sucre dans
le sang (appelé la glycémie) le plus près
possible de la normale. Une glycémie est
considérée optimale lorsqu’elle se situe
entre 4-7 mmol/l avant les repas et entre
5-11 mmol/l une à deux heures après les
repas. Pour les aînés, une glycémie un peu
plus élevée pourra être acceptable si on veut
prévenir l’hypoglycémie (glycémie trop
basse). Un bon contrôle permet à la per-
sonne diabétique de se sentir plus en forme
et d’éviter à moyen et à long terme les com-
plications liées au diabète. Une alimentation
équilibrée et la médication sont les princi-
paux moyens d’interventions auprès des
personnes diabétiques vivant en CHSLD.
Alimentation
Dans l’alimentation, ce sont surtout les glu-
cides (sucres) qui ont une influence sur
l’augmentation de la glycémie. Les ali-
ments qui contiennent des glucides incluent
les produits céréaliers, les fruits, les pro-
duits laitiers, quelques légumes (comme les
pommes de terre), ainsi que les sucreries
et les friandises. Traditionnellement, on
croyait que seules les sucreries devaient
être évitées. Aujourd’hui, on sait qu’on doit
plutôt considérer la quantité totale de glu-
cides consommés plutôt que leur prove-
nance et, penser à les répartir tout au long
de la journée. Cela évitera une hausse ou
une baisse exagérée de la glycémie et
permettra une meilleure utilisation des
médicaments anti-diabétiques. Ainsi, les
recherches montrent clairement que
les aliments sucrés sont acceptables pour
les personnes diabétiques dans la
mesure l’apport total en glu-
cides est bien réparti et n’est
pas excessif. Par exemple, un
petit contenant (100 ml) de
crème glacée au chocolat ou deux
biscuits aux brisures de chocolat
2
LE DIABÈTE
ne fera pas plus augmenter la glycémie
qu’une pomme, car ils contiennent la même
quantité de glucides.
Dans tous les établissements de Vigi Santé,
le type d’alimentation offert à la personne
diabétique est appelé un régime contrôlé en
glucides et énergie. Le régime est élaboré
en collaboration avec le résident et/ou ses
proches en individualisant le menu selon
les préférences et les habitudes alimentaires
du résident. Les personnes diabétiques peu-
vent donc jouir d’une alimentation diversi-
fiée qui correspond à leurs goûts.
Le contrôle du poids par l’alimentation est
également un moyen d’améliorer la gly-
cémie. Cependant, chez les aînés en général,
la malnutrition est malheureusement plus
probable que la suralimentation. Seulement
le tiers des aînés diabétiques sont obèses
contrairement à la moitié chez les plus
jeunes. On recommande donc d’éviter les
gimes restrictifs qui limitent la saveur et
l’attrait des repas si on ne veut pas entraîner
davantage de problèmes de malnutrition. De
plus, il ne faut pas oublier que les sens du
goût et de l’odorat diminuent avec l’âge.
En somme, un menu équilibré, non excessif
et varié, pris selon un horaire régulier est la
meilleure façon de favoriser un contrôle
satisfaisant de la glycémie.
Médication
Les agents antidiabétiques oraux :
Un médicament antidiatique oral
(ou hypoglycémiant oral) est un
médicament qui est pris par la bouche
et qui fait baisser la glycémie. Il existe
plusieurs catégories de ces médicaments,
mais les principaux utilisés en CHSLD sont :
Les Sulfonylurées (comme le DiabetaMD),
qui stimulent le pancréas à produire plus
d’insuline.
Les Biguanides (comme le GlucophageMD),
qui réduisent principalement la production
de glucose par le foie.
parce que la quantité d’insuline dans le sang
est insuffisante par rapport à la quantité de
sucre (glucose) qui arrive dans le sang.
Plusieurs études ont démontré que chez les
aînés, l’hyperglycémie est associée avec une
térioration des fonctions cognitives
(mémoire, orientation,…). La normalisation
du taux de sucre chez ces gens peut permet-
tre d’améliorer leur état de santé. L’hyper-
glycémie peut ne pas présenter de symp-
tômes apparents, mais se manifeste parfois
par :
• une augmentation du volume et de la
fréquence des urines
une soif intense
une faim exagérée
Une consommation excessive de
glucides (sucres), une infection,
le stress ou une diminution signi-
ficative de l’activité physique peut causer
l’hyperglycémie. En présence d’hypergly-
cémie, l’équipe médicale doit trouver la ou
les causes de l’hyperglycémie et la ou les
corriger si possible. On encourage aussi le
résident hyperglycémique à boire beaucoup
d’eau afin d’ éviter la déshydratation.
Hypoglycémie
L’hypoglycémie survient lorsque le taux de
sucre dans le sang s’abaisse en dessous de la
normale. L’hypoglycémie doit être traitée
dès qu’elle est reconnue car elle peut causer
des symptômes désagréables et, dans de
rares cas, entraîner des complications
comme des convulsions, le coma ou même
la mort. De plus, le risque de faire de l’hy-
poglycémie augmente grandement avec
l’âge. Les signes et symptômes associés à
l’hypoglycémie sont :
faiblesse
tremblements, palpitations
pâleur, transpiration
Pour traiter l’hypoglycémie, il suffit que la
personne atteinte consomme un aliment
contenant des glucides qui s’absorbent rapi-
dement, tel un jus de fruit ou du miel. On
3
L’insuline :
Chez les personnes atteintes du dia-
bète de type 2, l’injection d’insuline
peut être requise lorsque l’alimen-
tation équilibrée et les hypogly-
cémiants oraux ne suffisent pas à contrôler
la glycémie. Des injections d’insuline sont
nécessaires chez environ 40 % des person-
nes atteintes du diabète de type 2
CONTRÔLE DU DIABÈTE :
Court terme
La seule façon de savoir si l’alimentation
équilibrée et la prise de médicaments réus-
sissent à bien contrôler les glycémies est de
les mesurer. Les glycémies capillaires per-
mettent à partir d’une goutte de sang de
déterminer le taux de sucre dans le sang. Le
suivi des glycémies capillaires est décidé
par le médecin en fonction de la stabilides
glycémies, des médicaments prescrits et de
leur fréquence d’administration. La gly-
cémie capillaire est également mesurée par
les soins infirmiers chaque fois que survient
un malaise pouvant laisser soupçonner une
hypoglycémie (taux de sucre trop bas) ou
une hyperglycémie (taux de sucre trop
élevé). En cas de maladie ou d’infection, on
doit aussi la mesurer plus souvent.
Long terme
L’hémoglobine glycolysée est une autre
méthode de mesurer le contrôle de la gly-
cémie. La mesure de l’hémoglobine gly-
colysée reflète le contrôle général de la gly-
cémie depuis les 6 à 8 dernières semaines.
Le médecin peut vouloir la vérifier pour un
résident afin d’avoir un aperçu général du
contrôle du taux de sucre sanguin.
DÉBALANCEMENT DE LA GLYCÉMIE
(taux de sucre dans le sang):
Hyperglycémie
L’hyperglycémie survient lorsque la gly-
cémie s’élève au-dessus de la normale,
LE DIABÈTE
La série des fascicules «Entre Vous & Moi» est réalisée par un groupe de comités de résidents (comité des usagers au sens
de la Loi) de centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Vigi Santé.
Information : Marc Turgeon, conseiller en milieu de vie
Vigi Santé Ltée
197, Thornhill, Dollard-des-Ormeaux (Québec) H9B 3H8
téléphone : (514) 684-0930 télécopieur : (514) 684-0179 courriel : [email protected]
Ce fascicule est publié par le comité des résidents du CHSLD VIGI YVES-BLAIS
(établissement privé conventionné, une division de Vigi Santé).
Une traduction anglaise est également disponible.
© Tous droits réservés
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2002
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 2002
ISSN 1481-2924
4
recommande également de prendre une col-
lation substantielle s’il n’y a pas de repas
prévu sous peu. Ce type de collation est
aussi conseillé de façon préventive le soir si
la glycémie a tendance à être basse le
matin. D’autres interventions peuvent être
envisagées par l’équipe médicale dans les
cas plus vères.
COMPLICATIONS À LONG TERME
Un diabète mal contrôlé entraîne à long
terme (avant 10 ans selon des études) des
complications néfastes pour la santé qui
sont souvent irréversibles. Une hypergly-
cémie prolongée endommage les petits et
les gros vaisseaux du corps ainsi que les
nerfs en général.
Conséquences de la lésion des petits vais-
seaux :
problèmes de vision, perte de la vue
problèmes rénaux
Conséquences de la lésion des gros vais-
seaux :
• augmentation du risque de maladies
cardiovasculaires et d’accidents
vasculaires cérébraux (AVC)
• atteinte des membres inférieurs
(jambes, pieds, orteils)
Chez les aînés, l’atteinte des membres
inférieurs est très inquiétante. Notons que
les 2/3des amputations se font chez des
gens diabétiques et les 2/3sont des aînés.
Le générique masculin est utilisé dans ce fascicule sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.
Conséquences des dommages aux nerfs:
crampes, engourdissements
faiblesse musculaire
Cette complication du diabète est la plus
précoce et la plus fréquente. Une gère
diminution de la sensibilité des pieds et une
sécheresse de la peau à cet endroit exigent
des gens diabétiques une attention parti-
culière pour les soins de leurs pieds. Une
petite plaie sans importance qu’on ne
soigne pas, peut rapidement dégénérer en
une infection très dangereuse. La bonne
santé des pieds est des plus importantes si la
personne est encore capable de marcher.
CONCLUSION
En somme, il faut retenir que le diate
demeure encore une maladie incurable,
mais il est possible de bien vivre avec
le diabète, si celui-ci est adéquatement
contrôlé.
Pour plus d’informations, vous pouvez
consulter la diététiste clinicienne de
votre établissement ou communiquer
avec une des deux ressources suivantes:
Association Diabète Québec
(514) 259-3422 ou 1-800-361-3504
www.diabete.qc.ca
Association canadienne du diabète
(416) 363-3373
www.diabetes.ca
LE DIABÈTE
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