Histoires de Sciences et éléments d`Epistémologie

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Sciences Humaines et Sociales
Histoires de Sciences
et éléments d’Epistémologie
Partie 2
Professeur Pierre BACONNIER
P1 Médecine Multimédia - Année 2006/2007
Faculté de Médecine de Grenoble - Tous droits réservés.
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Les mathématiques
mathématiques: n. f. pl. (Déf. du Robert) ensemble des sciences qui ont pour objet
la quantité et l'ordre (algèbre, analyse, arithmétique, calcul, géométrie,
mécanique, …)
Premiers nombres (entiers, fractions) et règles de la géométrie
découverts à partir d'observations d'événements ponctuels.
Les Babyloniens et les Egyptiens s'étaient intéressés à l'astronomie et
aux mathématiques.
Les Grecs sont, semble-t-il, les premiers à utiliser la logique pour
démontrer des théorèmes à partir d'hypothèses.
Présentation séparée de
- Géométrie,
- Arithmétique et
- Algèbre,
Les termes « géométrie analytique », « analyse numérique », … montrent bien les
liens actuels entre ces anciennes disciplines).
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Géométrie
Géométrie: n. f.(Déf. du Robert) a d'abord désigné l'arpentage - science de l'espace
Thales et Pythagore, VIe siècle av J.C., développent la géométrie (mais échouent
lamentablement sur le concept de nombre irrationnel pourtant issu du théorème
de Pythagore! ).
Au IIIe siècle av J.C., Euclide donne à la géométrie la forme d'une théorie déductive
fondée sur des principes premiers explicitement formulés : définitions, "notions
communes" ou axiomes, postulats ou "demandes" (indémontrables) . Ces
postulats sont au nombre de 5 :
en fait 10 au départ mais 5 ont été rejetés car inutiles
- existence de la droite finie (segment),
- existence de la droite infinie,
- existence du cercle,
- tous les angles droits sont égaux entre eux,
- par un point donné on ne peut mener qu'une seule parallèle à une droite donnée.
Euclide essaie, sur leur base, de démontrer ou de réfuter les énoncés connus de
géométrie. Il a par exemple démontré ainsi le théorème de Pythagore (qui n'est
vrai qu'en géométrie euclidienne).
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Géométrie
- Les géométries non-euclidiennes
4 premiers postulats = existence,
le cinquième fait discussion, parce qu'il semble démontrable
les essais de démonstration par l'absurde = échecs
… conduisent à géométries nouvelles (non-euclidiennes).
Géométries au départ repoussées par leurs auteurs eux-mêmes (Girolamo
Saccheri, 1667-1733, Carl Friedrich Gauss, 1777-1855 se refusent à publier
leurs résultats et le font savoir).
Ensuite, Nikolaï Lobatchevski (1793-1856) et Janos Bolyai (1802-1860) brisent le
tabou, suivis par Bernhard Riemann (1826-1866) et présentent officiellement
les premières géométries non-euclidiennes.
On reproche à ces géométries de ne pas correspondre à notre perception de la
réalité. Du point de vue mathématique, ce reproche est sans valeur. De plus, la
relativité générale peut s'interpréter beaucoup plus aisément à partir d'une
géométrie non euclidienne que d'une géométrie euclidienne.
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Arithmétique
Arithmétique: n. f. (du grec arithmos nombre) (Déf. du Robert) partie des mathématiques qui a
pour objet la science des nombres
- nombres entiers connus (pas tous) depuis qu'il existe du troc
(civilisations les plus antiques).
- nombres rationnels,
connus des Egyptiens (sous forme de somme de fractions ayant 1 pour
numérateur! par exemple 5/8 =1/2+1/8),
définis ensuite au IVe siècle en Chine.
- nombres négatifs inventés au VIe siècle en Orient
Il s’agit là d’un concept très nouveau : le problème de la soustraction de nombre
négatifs n'est pas simple à illustrer par des exemples tirés du réel (l'abstention
d'électeurs hostile est un exemple, les soldes un autre).
- nombres irrationnels :
les pythagoriciens démontrèrent que la longueur de la
diagonale d'un carré n'est pas représentée par un nombre!
ils décidèrent de garder cette démonstration (une des première de l'histoire des
mathématique) secrète.!
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Arithmétique
- Les indiens avaient calculé π avec une précision qui ne fut pas
dépassée pendant 1000 ans : 62 832 / 20 000 (3,1416)
- étonnant : nous manquons d’une étude précise sur la façon dont
les nombre étaient traités au Moyen Age : l’arithmétique moderne
n’est pas l’arithmétique médiévale. Nous utilisons les chiffres
arabes, ils utilisaient principalement les chiffres romains
Remarque:
I II III IIII IIIII IIIIII
I II III IIII IIII IIII I
I II III IIII V V I
L'arithmétique servait principalement au dénombrement.
V
V
V
La facilité avec laquelle nous multiplions et divisons leur était inconnue : la plupart de ces
calculs étaient faits par itération.
Les nombre avaient une signification, étaient porteurs d’un sens au même titre qu’ils
représentaient des quantités. L’arithmétique servait surtout aux calculs des
calendriers.
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Algèbre
Algèbre: n. f. (de l'arabe al-djebr réduction) (Déf. du Robert) science qui a pour but de simplifier
les problèmes et de généraliser les résultats acquis en arithmétique par l'emploi de lettres
qui représentent les grandeurs et conduisent à des formules
- Diophante d’Alexandrie (200-284) "Les Arithmétiques": résolutions
d’équation numériques sans démonstration géométrique.
- chinois IVe siècle : résolution de systèmes d'équations linéaires
avec représentation des nombres par des bâtonnets.
- indiens : solution des équations indéterminées linaires
à l’aide d’une
méthode inspirée des éléments d’Euclide (Aryabhata, 476-550).
-
- VIe au IXe siècle, les arabes résument la connaissance
mathématique dans des ouvrages de référence et créent l'algèbre
en réalisant que les problèmes géométriques admettent une formulation
algébrique, et que les procédures algébriques peuvent s’affranchir de leurs
origines géométriques. L’un des personnages les plus importants dans ce
domaine est Abu Jafar Muhammad Ibn Musa al-Kwarizmi (780-850) dont le
nom est à l’origine du mot algorithme.
I - Histoire des sciences
1 - Les sciences exactes ou pures, Logique et Mathématiques
Algèbre
- XIIIe siècle Roger Bacon (1214-1292), élève de Robert Grosseteste (1168-1253)
initiateur de l’université d’Oxford :
"le fondement des sciences est la mathématique" (cf Pythagore).
Malgré l'emploi sporadique de lettres (symboles) par Aristote, on ne distingue pas la
formation de la valeur (opération) de la valeur elle-même (résultat). Jusqu'au XVIe ,
l'algèbre, au lieu de formules, propose des règles et des exemples, comme en
grammaire.
- XVIe siècle : le concept d'inconnue émerge grâce à Viete (1540-1603) et
Descartes.
- XVIIe Isaac Newton (1687) définit, comme Leibnitz de son côté, les
éléments du calcul infinitésimal (dérivée, intégrale, convergence).
Il décrit la mécanique qui est une vaste explication quantitative de la nature et qui
fonctionne de façon strictement causale et sans hypothèses inutiles
- depuis le XVIe siècle les mathématiciens s'efforcent de trouver de
nouvelles théories englobant les précédentes (probabilités, statistiques,
théorie des ensembles, des groupes, …). La topologie illustre cet effort de
généralisation.
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
On verra que ces sciences (physique, chimie, astronomie,…) ont souvent été
appliquées à la technique, mais aussi qu’elles en ont bénéficié pour progresser.
3 étapes dans l’évolution de la conception du monde.
A - Les Grecs placent l'homme en "observateur".
Héraclite (-550,-480) énonce la base de l'animisme : "le principe de
monde est mouvement (on pense à Thalès et son "arché"), non
matière originelle",
Anaxagore (-500,-425) sépare les "sciences naturelles" de la
philosophie, pensée humaine et nature sont donc d'ordres différents
selon lui (à la différence du boudhisme).
Démocrite (-460,-370) disciple de Leucipe (Ve siècel av JC) professe
l'atomisme : tout est constitué de "morceaux" élémentaires qu'on
ne peut couper (éternels et immuables).
Dès le Ve siècle avant J.C., le monde qui nous entoure = objet à
analyser et ce monde obéit à des "principes généraux"
Objet: est pris ici dans le sens de "ce qui est donné par l'expérience et existe
indépendamment de l'esprit (par opposition au sujet, qui pense)"
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
A - les Grecs (suite)
Cette démarche très originale
-
donne à l'homme un rôle particulier dans le monde (sujet pensant)
rompt avec la démarche "traditionnelle", (l'homme fait partie d'un tout
cohérent dont les mécanismes dépassent son entendement)
Remarque : il existe actuellement des sociétés humaines (et des systèmes de
pensée) pour lesquelles tout est matérialisation d'influences surnaturelles.
Les Grecs brillent plus comme philosophes que comme ingénieurs, et peuvent
être considérés comme les précurseurs de la pensée spéculative
occidentale.
Il est cependant avéré qu’ils ont creusé sous une montagne un tunnel de 900 m de
longueur en partant des deux bouts et que les 2 équipes se sont rencontrées avec un
écart latéral de moins de 1 m!
La précision dans l'horizontale est facilement explicable mais on peut se demander
comment ils s'éclairaient ?
Spéculation: n. f. (Déf. du Robert) - étude, recherche abstraite; considération théorique opération financière ou commerciale
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
B - Au XIVe apparaît la "méthode" : l'homme se regarde agir.
Guillaume d'Ockham (1280-1348) propose un principe d'économie, (le
"Rasoir" d'Ockham) :
"tous les principes qui ne sont pas nécessaires à l'explication
d'une chose sont superflus et doivent donc être rejetés »
Au XVIIe deux approches sont proposées par les penseurs et les
savants:
le rationalisme (primauté des idées sur l'expérience, …
Descartes … Physiologie de la Circulation) et
l'empirisme (primauté de l'expérience sur les idées):
le fondement de la connaissance se trouve dans la
connaissance sensible.
David Hume (1711-1776) porte un regard critique sur sa pratique, déjà
une démarche épistémologique :
« Tous les raisonnements sur les faits paraissent se fonder sur la
relation de la cause à l'effet »
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
C - Au XIXe apparaît la notion de "complexité"
d’abord
⌫ niveau d’organisation élevé
et, de fait, à comportement difficilement explicable
puis
⌫ système adaptatif complexe
c-à-d ensemble d’éléments actifs (ou agents) capables d’agir de façon pas
forcément prévisible et qui interagissent entre eux, chacun modifiant le
contexte d’autres agents.
Ces « systèmes complexes » sont actuellement utilisés pour expliquer les
« comportements » émergents, ceux que la connaissance de chaque
agent ne peut expliquer
ruche = plus que la somme des abeilles,
expérience des robots balayeurs
La société humaine, l’individu, l’organisme vivant sont des "systèmes
complexes".
Edgar Morin (sociologue)est un des pères de cette approche qui fait l’objet d’un
regain d’intérêt de la part des scientifiques et des philosophes (Michel Serres,
l’Hominescent, 2001, puis l’Incandescent, 2003) mais aussi des politiques.
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
Astronomie probablement la science la plus étudiée en histoire des sciences
Astronomie: n. f. (Déf. du Robert) science des astres, des corps célestes et de la
structure de l'Univers
- Grecs considérés comme les premiers astronomes
- mayas, avaient, dès le IVe siècle av JC des outils de calcul
numérique liés à la connaissance des rythmes saisonniers
- égyptiens, (-2100, -1800) avaient aussi connaissance du ciel
assez développée
- Babyloniens disposaient, dès le VIIIe s av JC, de tables d’éclipses
- IIe siècle avant J.C., les astronomes grecs et romains prédisent les
éclipses, savent que la Terre est une sphère (l'ombre projetée de la
Terre sur la Lune est circulaire quelle que soit l'heure de la nuit)
"évidence" longtemps ignorée: les premiers navigateurs étaient promis à la chute
dans le vide dès qu’ils s’éloignaient trop de la terre!
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Eratosthène (-275,-195), bibliothèque d’Alexandrie, estime le diamètre
terrestre d'après la variation de la hauteur du soleil dans le ciel
d'un point à un autre de la Terre (autre argument en faveur de la sphéricité
de la Terre).
Pôle Nord
7°12'
Alexandrie
R
7°12'
Assouan
7°12'
Alexandrie
Calcul du rayon de la Terre
calcul :
quand le soleil est au zénith à Assouan, il fait un angle de 7°12' avec le zénith à
Alexandrie ; la distance entre les deux villes est donc l'arc d'un cercle, centré au centre de la
Terre, intercepté par un angle de 7°12'.
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2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Aristarque de Samos (grec,-310,-230) propose un système
héliocentrique cohérent (les planètes tournent autour du soleil et la
Terre tourne sur elle même).
système non acceptable à l'époque en raison de la conception du
mouvement selon Aristote, "tout ce qui bouge doit être mû. »
sur Terre, frottements => force pour maintenir vitesse (anges du Moyen-Age,
chargés, par leur souffle, de faire voler les flèches des archers)
Si on suppose, que la Terre tourne autour du soleil et sur elle même,
comment expliquer que les nuages, les hommes suivent le même
mouvement?
les nuages, les hommes conservent la vitesse acquise en vertu du principe
d'inertie, inconnu avant Descartes et Newton.
- La représentation dominante du monde est géocentrique : les
astres sont portés par des "sphères transparentes solides", la plus proche
étant celle de la lune, la plus lointaine, celle des étoiles fixes. Au delà de la
sphère lunaire, le monde est immuable.
Mais qui fait tourner les sphères?
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2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Au IIe siècle (après J.C.), Claude Ptolémée (grec d'Alexandrie,
90-168) : description mathématique du ciel qui domine
l'astronomie jusqu'à Galilée (XVIIe)! Cette description permet
de prévoir les mouvements rétrogrades des planètes mieux
qu'avec l'hypothèse des sphères transparentes.
- les planètes, contrairement à la Lune et au Soleil, ne décrivent pas
dans le ciel des mouvements circulaires. A l'échelle des mois, par
rapport aux étoiles, elles évoluent dans une certaine direction puis
ralentissent et repartent dans la direction opposée
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Ptolémée montre que ces mouvements rétrogrades peuvent
s'expliquer si l'on suppose que les planètes ne sont pas sur une
grande sphère mais sur une petite dont le centre est sur une
grande.
Ce qui explique la longévité de ce "système", c'est qu'il suffit de
rajouter une sphère plus petite pour expliquer une déviation non
prévue du mouvement d'une planète. Le "système" sera donc
simplement retouché par la suite (toujours en ajoutant des
sphères!) pour "sauver les phénomènes" découverts par de
nouvelles mesures.
Les courbes ainsi décrites sont des cycloïdes. La « longévité» du système de
Ptolémée tient aussi au fait qu’on n’a aucune idée de la distance entre la Terre
est les astres.
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2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- XVIe siècle, Nicolas Copernic (médecin, homme d'église, fils de
marchand, 1473-1543) publie théorie des "révolutions des corps
célestes" : trajectoires circulaires, Terre n'est plus centre du
monde. explication simple du mouvement rétrograde des planètes
(elle permet de se le représenter).
5
5
Soleil
4
4
3
3
Terre
2
1
2
1
Mars
Il faut ajouter l'hypothèse que la Terre tourne sur elle-même pour expliquer
l’alternance jour-nuit.
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2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Tycho Brahé (1546-1601) "seigneur danois riche et tyrannique".
20 ans : appareils de mesure (des angles) dans une construction
ad hoc, observation (chaque nuit sans nuage) à l'œil nu en notant
résultats
(la première quantification).
- Conclusions:
sphères transparentes solides ne peuvent exister (une comète les
traverse)
monde supra lunaire pas immuable (explosion d'un étoile géante).
donc, la Terre reste fixe, le soleil tourne autour de la Terre et les
planètes autour du soleil, ( une évolution / Ptolémée)
- Pour déterminer les orbites à partir de ses mesures (et ainsi mieux
prévoir l’orientation de ses appareils de mesure d’une nuit à
l’autre), Tycho Brahé, piètre mathématicien fait appel à Johannes
Kepler (1571-1630) astronome et mathématicien de grand renom.
8/7/2006
Histoires de Sciences et éléments d'Epistémologie
20
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- A la mort de Tycho Brahé, Kepler range toutes les données
de Brahé dans un système cohérent.
Il abandonne les orbites circulaires, pourtant considérées comme
signes de la perfection divine et donne trois lois:
les planètes décrivent des ellipses dont le soleil occupe l'un des
"foyers" (mot porteur de sens)
elles balaient des aires égales en des temps égaux
le carré de leur période de révolution est proportionnel au cube
du grand axe de l'ellipse.
C'est la première mise en équation du monde. Là où Kepler ne rencontrera aucun
problème parce qu'il ne propose qu'une description, Galilée engagera un
combat perdu d'avance parce qu'il voudra imposer une explication.
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2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Galileo Galilei (1564-1642), ignorant des travaux de Kepler (1571-1630) prend
fait et cause pour la théorie de Copernic contre une Église catholique
secouée par la Réforme et qui n'a donc que faire de remettre en cause l'Écriture
Sainte.
perfectionne la longue-vue des Hollandais,
se passionne pour l’observation du ciel,
entrevoit le principe de l'inertie explication de l’immobilité des nuages
aperçoit des satellites de Jupiter qui ne tournent pas autour de la Terre
ne peut expliquer l'absence de variation dans l'éclat de Vénus (due à la
diffusion de la lumière dans l'atmosphère terrestre, inconnue à l’époque) contradictoire avec
l'éloignement relatif variable entre Vénus et la Terre.
1616 interdiction, du livre de Copernic publié 70 ans plus tôt
1633 condamnation au silence de Galilée
Galilée défend Copernic qui est dépassé (Kepler), or les deux propositions
(géo- et hélio-centriques) dépendent du référentiel
Galilée pêche aussi par orgueil face à ses amis jésuites
Galilée n'a été réhabilité par l'église catholique romaine qu'en ... 1992! Giordano Bruno, qui alla beaucoup plus
loin dans la remise en cause des conceptions admises de notre univers, il fut brulé en 1600 et n’est
toujours pas réhabilité…
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- XVIIe siècle, Isaac Newton (1642-1727) :
théorie de la gravitation universelle qui explique ces mouvements
ainsi que la mécanique terrestre (les lois de Kepler et de Galilée à
la fois !)
- XXe siècle théorie remise en cause par Albert Einstein (18791955) avec la relativité restreinte puis généralisée.
Depuis Newton on pourrait dire que l'astronomie s'est rapprochée de la physique, d'ailleurs on
parle de plus en plus d'astrophysique (cf. H Reeves).
- Les théories actuelles de l'Univers :
Henriette Lewitt : pulsation des Céphéïdes (étoiles du "nuage de Magellan")
hypothèse sur lien entre luminosité absolue et période,
Hubble décrit le décalage du spectre vers le rouge.
Ils montrent l’existence de galaxies
Selon l'astronomie contemporaine, notre univers est en expansion.
affirmation basée sur l'observation que tous les corps célestes s'éloignent de nous
(effet Doppler sur la lumière).
Le "bruit fossile" permet même d'estimer la "date de naissance de
l'univers". ("Big Bang")
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
- Notre problème actuel est la suite du "Big Bang", deux hypothèses
:
l'expansion actuelle de l'univers consécutive à cette "explosion initiale"
est irréversible ? ou bien
notre univers s'arrêtera de se dilater pour se contracter avant
d'exploser à nouveau ?
La réponse se trouvait dans l'estimation de la densité de l'Univers. Ce
problème de mesure se heurte à plusieurs énigmes dont la plus
redoutable:
quelle est la proportion entre la matière visible et la matière invisible?
Quelle est la part des particules et celle des atomes et molécules ?
(d’autres hypothèses apparaissent)
- Un autre problème se situe à l'autre extrémité de l'échelle des
temps, à la naissance de l'Univers:
qu'y avait-il avant le "big bang" (Stephen Hawkins « La flèche du temps »).
Et quid des théories concurrentes mais mal connues, par exemple que l’univers est
en perpétuelle naissance?
I - Histoire des sciences
2 - Sciences de la matière "inerte" et de l'univers
Astronomie
En fait, il existe un autre problème: l'expansion s'accélère (1998)! Mais
l'histoire n'est pas finie:
Article publié le 25 Novembre 2005 par Jérôme Fenoglio dans LE MONDE Une
"erreur" d'Albert Einstein résout peut-être le mystère de
l'expansion de l'Univers
Extrait : ... Einstein avait peut-être raison, même quand il
pensait se tromper [en introduisant une "constante
cosmologique" force répulsive qui contrebalançait l'attraction
gravitationnelle]. De nouvelles observations cosmiques, menées
par une équipe internationale, viennent conforter une de ses
intuitions les plus audacieuses. Si perturbante même que le
physicien avait fini par la renier comme la "plus grande erreur"
de sa vie.
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