Journal Identification = ABC Article Identification = 0625 Date: September 26, 2011 Time: 2:54 pm
Ann Biol Clin, vol. 69, n◦5, septembre-octobre 2011 589
Conservation des urines pour analyse sur UF 1000i
Le regroupement des outils d’analyse en plateaux tech-
niques et le respect des recommandations émises par la
norme NF EN ISO 15189 imposent de maîtriser la gestion
du transport et des conditions de stabilité des échantillons
avant leur analyse. Pour le traitement des échantillons uri-
naires, l’ensemble des référentiels préconise, à défaut d’une
analyse dans les 2 h après le recueil, une méthode évitant
la pullulation bactérienne telle que la conservation à + 4 ◦C
ou le recours à un milieu de transport avec acide borique
(AB) [1, 2]. La conservation des échantillons à 4 ◦C, pro-
cédure efficace dans certaines études [3, 4], n’en demeure
pas moins délicate à mettre en place en pratique courante
du fait des problèmes logistiques. Le recours à un milieu
de transport contenant de l’AB apparaît donc comme la
solution à privilégier. Néanmoins, le manuel utilisateur de
l’UF 1000i précise que « les données d’analyse peuvent
être incorrectes dans les conditions suivantes parmi les-
quelles les échantillons contenant des conservateurs (...)».
De plus, d’après la norme NF EN ISO 15189, des recom-
mandations, basées sur les principes techniques utilisés par
l’automate, doivent être délivrées concernant le recueil,
le transport et les conditions de stockage pour éviter les
interférences [5]. Ce travail a donc évalué la conserva-
tion des échantillons urinaires, en présence ou absence
d’AB, en vue d’une analyse sur l’automate UF 1000i
(bioMérieux©).
Matériels et méthodes
Population
L’ensemble des prélèvements urinaires, d’origine commu-
nautaire, adressé pour examen cytobactériologique, à
l’exception des spécimens présentant un délai d’ache-
minement supérieur à 4 h, de patients âgés de moins de
15 ans ou de femmes enceintes, a été analysé sur l’automate,
dès réception au laboratoire.
À l’issue de la première sélection, les échantillons pré-
sentant une quelconque alarme, une conductivité mesurée
inférieure à 8 mS/cm, une concentration significative de
spermatozoïdes, de levures, de cristaux, de cylindres patho-
logiques, de cellules arrondies de petite taille ou de cellules
épithéliales, ont été exclus de l’étude. Au total, 32 échan-
tillons patients ont été retenus.
Constitution des pools
Trois pools urinaires (A, B et C) ont été constitués, afin
d’obtenir des concentrations en érythrocytes, leucocytes
et bactéries proches des seuils décisionnels pour ces para-
mètres, soit respectivement 104globules rouges (GR)/mL,
104globules blancs (GB)/mL et 103à10
5unités arbitraires
(UA)/mL pour les bactéries.
Les pools (A et B) ont été répartis chacun dans deux réci-
pients stériles, l’un sans conservateur (flacon stérile en
polystyrène 40 mL, Gosselin®) et l’autre contenant de l’AB
(agent de conservation). Le remplissage du flacon a été réa-
lisé suivant les recommandations du fabricant (flacon stérile
en polystyrène avec AB, Gosselin®), avec 40 mL d’urine
pour une concentration finale d’AB de 13 g/L.
Le pool C est réparti dans quatre récipients stériles, le pre-
mier récipient exempt de conservateur et les trois suivants
contenant chacun 520 mg d’AB.
Pour étudier l’influence d’un remplissage insuffisant du fla-
con par le patient, donc d’une concentration plus importante
de conservateur que celle préconisée par le fabricant, le
pool urinaire est réparti de la manière suivante dans les
récipients avec conservateur : le premier selon les recom-
mandations du fabricant (40 mL), le deuxième avec 20 mL
pour une concentration finale en AB à 26 g/L et le dernier
avec 13,3 mL, soit 39 g/L d’AB (remplissage égal au tiers
du volume recommandé par le fabricant).
Analyse sur UF 1000i
Les deux premiers pools ont été analysés six fois aux temps
T+0h,T+2h,T+4h,T+8h,T+24hetT+48henmode
automatique sur l’UF 1000i, à la différence du troisième
pool qui n’est analysé que trois fois aux mêmes temps. Les
pools ont été conservés à température ambiante durant tout
le temps de l’étude.
Résultats
Pour chaque pool d’urines, les valeurs obtenues aux diffé-
rents temps, ainsi que les moyennes (m), écarts-types (s),
coefficients de variation (CV) et intervalles de confiance
(IC) en découlant sont déterminés pour chaque mode de
conservation. Les graphiques, inhérents à ces résultats, per-
mettent de suivre l’évolution des GR, GB et bactéries au
cours du temps, selon le mode de conservation. Le chevau-
chement des intervalles de confiance indique une différence
non significative entre les moyennes.
Érythrocytes
Nous notons l’absence de modification significative de la
concentration en érythrocytes au sein de l’échantillon pen-
dant un délai de 48 h avec ou sans agent de conservation.
Une légère diminution de l’ordre de 20 % est observable
dans les premières heures, mais n’est pas significative. Des
concentrations plus élevées en AB jusqu’à 39 g/L n’ont pas
d’influence sur l’évolution des hématies au cours du temps.
Cela est vérifié pour des valeurs de concentration en éry-
throcytes d’environ 104éléments/mL. Les résultats à T+0h
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