Surface approx. (cm²) : 1088
est irréaliste, elles mettront un bémol
à l'essor de leur réseau commercial et
réduiront fortement les lignes de crédits
de leurs filiales « Cela risque d'entraî-
ner une accélération de la redistribution
des liens des banques africaines vers les
banques du Moyen-Orient ou d'Asie
Elles peuvent apporter des sources de
substitution aux fonds qui, auparavant,
venaient d'Europe. Elles sont intéressées
et font déjà des offres depuis plusieurs
annees », remarque Paul Derreumaux
C'est aussi l'opportunité pour les ban-
ques africaines d'occuper le terrain
laissé libre et pousser à l'afncanisation
du système bancaire
LE ROBINET DU CRÉDIT
SE FERMERA-T-IL?
Sans y échapper totalement, les banques
africaines seront relativement épar-
gnées par la crise des liquidités « II y a
très peu de prêts ou d'opérations inter-
bancaires entre les systèmes africains et
européens Le risque d'une contagion de
la crise du crédit est donc limité il est
faible pour les banques marocaines ou
tunisiennes, extrêmement faible pour
celles d'Afrique subsaharienne, notam-
ment de la zone franc », insiste Éric
Paget-Blanc, directeur senior et spécia-
liste de l'Afrique chez Fitch Ratings Les
établissements d'Afrique subsaharienne,
qui sont surtout des banques de dépôts,
sont principalement tournés vers leur
marché domestique En revanche, les
banques marocaines et tunisiennes, plus
internationalisées, éprouveront davan
tage de difficultés à trouver des finan-
cements a court terme sur le marché
interbancaire. Le ralentissement écono-
mique afncain pourrait aussi avoir des
conséquences directes sur les banques
africaines • « Depuis deux à trois ans,
elles se développent tres rapidement sur
leurs marchés domestiques [crédit à la
consommation, banques de détail ] »,
relève Stewart Culverhouse Maîs diffi-
cile d'imaginer le bon scénario. Le crédit
pourrait être plus cher de I % à 2 %
LES BOURSES
VONT-ELLES RÉSISTER?
Maroc, Côte d'Ivoire, Nigeria, Kenya. .
Portées par des croissances explosives
de 200 % entre 2005 et 2007, les pla
L'IMMOBILIER MAROCAIN
EN QUESTION
L'ESPAGNOL FADESA EST A L'ORIGINE du premier couac du programme
marocain Azur, qui doit doter le pays de six stations balnéaires vers 2010
L'une d'elle, l'espace Mediterrania-Saidia, qui comprend, sur 700 hectares,
3 golfs, 8 hôtels, une marina et des milliers d'appartements et de villas,
devait être livrée à l'été 2008 Un marché de 4 milliards d'euros décroché
par Fadesa. Maîs, en juillet 2008, l'espagnol jetait l'éponge. Rattrapé par
la crise immobilière espagnole, il s'est retrouvé en cessation de paiement
à la suite d'un refus bancaire de 150 millions d'euros Le groupe marocain
Addoha a pris le relais d'un chantier qui sera livré en 2009. Premier signe
d'éclatement d'une bulle spéculative au Maroc? Le 17 septembre, à la
Bourse de Casa, les titres des sociétés immobilières ont dévissé de 6 %
Les analystes considèrent que le marché de l'immobilier est surévalue
et mériterait d'être assaini. « Si l'économie marocaine se comporte bien,
il ne devrait pas y avoir de grande crise dans ce secteur », explique Inge
Lambrechts, de la société d'assurance-crédit Ducroire. • i MM
ces boursières du continent piquent
du nez depuis deux mois Le 16 sep-
tembre, la Bourse de Casa a même
connu une journée noire, avec la chute
de 3,49 % de l'indice Masi « On ne
s'attendait pas à une telle violence.
L'ampleur de la correction n'était
pas justifiée Elle a coïncidé avec la
crise internationale. On a assisté à
une contamination psychologique.
Les investisseurs marocains ont pris
peur », explique Youssef Benkirane, le
président de BMCE Bourse et de l'As-
sociation professionnelle des sociétés
de Bourse (APSB).
Si les Bourses africaines ont flanché,
elles ne se sont pas effondrées. « Tout
dépend de leur degré de dépendance
au marché international. Les titres
des grands groupes et de leurs filiales
africaines ainsi que toutes les entre-
prises liées au négoce international
des matières premières sont les plus
exposés », explique Abdoulaye Bio
Tchané Les places anglophones (Afri-
que du Sud, Nigeria et Kenya) sont les
plus menacées Leur repli s'explique
par le reflux de capitaux américains
qui ont liquidé des positions pour se
renflouer. « Cela aura un effet bénéfi-
que celui de remettre les pendules a
l'heure sur certaines valeurs, notam-
ment au Nigeria, dont la capitalisation
était largement surévaluée », se réjouit
un banquier d'Afrique de l'Ouest Maîs
là non plus, pas de krach en vue « Les
valorisations restent attractives Seule-
ment, la demande émanant des inves-
tisseurs étrangers sera plus faible.
Déjà, cette année, on voit beaucoup
moins d'investissements, notamment
financiers », relève Neil Harvey, CEO
Afrique de Renaissance Capital.
VERS UNE BAISSE DU PRIX
DES MATIÈRES PREMIÈRES?
C'est avec le pétrole, le gaz et les matiè-
res premières, qu'elles exportent ou
importent, que les economies africai-
nes sont le plus vulnérables. « Jusqu'en
2009, les prix des matières premieres
connaîtront des baisses modérées
puis se stabiliseront à un niveau assez
haut », anticipe Inge Lambrechts Après
des sommets à plus de 140 dollars, le
baril de pétrole devrait ainsi se stabili-
ser entre 80 et IOU dollars Si la baisse
du billet vert, annoncée par la plupart
des experts, se confirme dans les mois
à venir et s'ajoute à une baisse de la
demande en Europe et en Asie, les très