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polarisée linéairement peut être considérée comme superposition de
deux ondes polarisées circulairement et tournant en sens inverse.
Polarisation par double réfraction
Dans un milieu isotrope, c’est-à-dire dont les propriétés sont les
mêmes dans toutes les directions autour d’un point, tel le verre
et les liquides, la propagation lumineuse est un phénomène simple
et identique dans toutes les directions.
La vitesse de propagation v est donnée par v = c/n, l’indice de
réfraction n ayant en chaque point une seule valeur bien détermi-
née (si le milieu est homogène, n est le même en tous points), c =
vitesse de la lumière dans le vide. Dans la plupart des  solides
qui sont des milieux cristallins, par conséquent anisotropes (à
l’exclusion du système cubique), les circonstances sont plus com-
plexes. Supposons qu’une onde plane, [C’est-à-dire dont les  sur-
faces d’onde (lieu géométrique des  points de  même  vecteur lumi-
neux) sont des plans parallèles], se  propage dans une  direction
donnée par la normale aux surfaces d’ondes. Cette direction est la
direction de propagation et  définit la  direction du  faisceau de
rayons parallèles correspondant à l’onde plane dans le vide. Pour
cette direction, on aura en  général deux  ondes possibles diffé-
rentes qui se distingueront par leur vitesse de propagation défi-
nie par les deux indices de réfraction n1 et  n2.  Ces  deux  ondes
sont de plus polarisées linéairement suivant des directions per-
pendiculaires l’une à l’autre. L’énergie portée par ces ondes ne
se propage pas suivant la normale aux surfaces d’onde commune aux
deux ondes mais dans deux directions S1 et S2 obliques (fig. 3).
Fig.3 Fig.4
Si on limite l’étendue des  surfaces  d’ondes,  on  obtiendra deux
faisceaux; ceux-ci auront donc des rayons de direction différente
S1 et S2 (fig. 4).
Pour tout  cristal, il  existe  une  direction telle  que  les  deux
faisceaux coïncident et que la polarisation disparaît. Cette di-
rection pour laquelle la propagation est la même que pour un mi-
lieu isotrope, s’appelle axe optique (expression malheureuse pour
indiquer une direction !).  On  distingue deux  types de  cristaux,
les cristaux à un axe (spath d’Islande CaC03, quartz Si02, etc.)
appartenant aux systèmes de plus  grande symétrie (rhomboédrique,
hexagonal) et les cristaux à  deux  axes  (mica,  feldspath, sili-
cates,  turquoise,  etc.)  appartenant  aux  systèmes  de  symétrie
moindre  (quadratique,  orthorhombique,  monoclinique  et  tricli-
nique). Pour les cristaux uniaxes, un des rayons S1 est ordinaire,
c’est-à-dire qu’il obéit aux lois ordinaires de la réfraction.
L’autre rayon, ou rayon extraordinaire, ne suit pas ces lois; en
particulier, le rayon réfracté n’est plus nécessairement dans  le
plan d’incidence et l’indice de réfraction n2 varie avec  l’angle