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AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»
énergique est devenue la seule option sur le front de l'Est. L'enjeu stratégique est maintenant
focalisé sur la défense de la rive droite du Dniepr, car ce fleuve parfois large de plusieurs kms,
est un obstacle naturel considérable. Les ponts détruits, un courant assez fort, des collines
escarpées et prédominantes sur la rive droite, la stratégie de la terre brûlée par les Allemands
sur les deux rives, une aviation allemande omniprésente, sont les atouts stratégiques. Les
Allemands savaient qu'une fois le Dniepr traversé, il n'y aurait plus d'obstacle de la sorte
jusqu'en Allemagne excepté les Carpates. Donc, le 11.08.1943 l'ordre est donné de bâtir un
réseau de fortifications sur la rive droite du Dniepr, la future ligne «Panther-Wotan»3, et il est
demandé au Groupe d'Armées «Sud» de tenir coûte que coûte ces positions. Du côté
soviétique, Staline est déterminé à poursuivre la libération des régions occupées par les
allemands entamée depuis le début de l'année. La région industrielle de l'Ukraine et ses
ressources minières, dont le charbon du bassin de Donbass, est un objectif de choix.
L'offensive soviétique doit donc avoir lieu au sud.
La bataille du Dniepr est une combinaison de plusieurs opérations au sein de l'avance
de l'armée soviétique sur l’Ostfront. Au début de la bataille du Dniepr dans le secteur
stratégique du Sud-Ouest, les troupes soviétiques s'opposent à une force ennemie puissante
comprenant la 2e Armée du Groupe d’Armées «Centre», la 4e Armée Panzer, la 8e, la 1ère
Armée Panzer et la 6e Armée du Groupe d'Armées «Sud» (sous le commandement du
maréchal de champ Erich von Manstein)4, totalisant environ 1.250.000 hommes, 12.600
canons et mortiers, 2.100 chars et canons d'assaut et jusqu'à 2.000 avions.
3 La ligne «Panther-Wotan», aussi appelée «mur de l'est» (Ostwall), était une ligne défensive allemande,
construite sur le front de l'Est, fin 1943, à la suite de la bataille de Koursk où la progression allemande vers l’est
fut stoppée. Inspirée par la «ligne Hindenburg» de la Première Guerre mondiale, Hitler ordonna sa construction
le 11 août 1943 sur les 1.400 km de la rive occidentale du Dniepr. La ligne comprenait 180 km de barbelés,
6.000 fortifications de campagne, dont 800 bunkers bétonnés et 30 km de fossés antichars dans la zone du
Groupe d'Armées «Nord». Plus de 50.000 travailleurs forcés ont été réquisitionnés pour sa construction. Début
septembre 1943, lorsque le groupe d'Armées «Sud» a commencé son repli derrière cette ligne, celle-ci n'est pas
encore achevée. Les efforts se concentrent donc sur les lieux où le franchissement par l'Armée rouge était le plus
vraisemblable, c'est-à-dire Krementchoug, Zaporojie et Nikopol, les autres passages étant plus légèrement
fortifiés. Le 7 septembre, pour tenter de gagner du temps, les unités de la Wehrmacht et de la Waffen-SS
reçoivent l'ordre de se livrer systématiquement au pillage et au déplacement des civils. On espère ainsi, par une
politique de terre brûlée, provoquer des problèmes logistiques pour l'Armée rouge. Fin septembre 1943, alors
que l'armée allemande n'avait pas encore complètement repassé le fleuve, les avant-gardes soviétiques avaient
déjà enfoncé la ligne en une vingtaine d'endroits (voir infra). Au début de 1944, la seule partie de la ligne qui
restait à la Wehrmacht était la portion tout au nord, entre le lac Peïpous et la mer Baltique. Elle fut à son tour
enfoncée lors de la bataille de Narva. Les dernières sections de la ligne «Panther–Wotan» furent prises par les
forces soviétiques au début de 1945.
4 Fritz Erich Georg Eduard von Lewinski - sans doute d’origine en partie slave, sinon juive… - connu sous
son nom d'adoption d'Erich von Manstein - est né le 24 novembre 1887 à Berlin, et mort le 9 juin 1973 à
Irschenhausen en Bavière. Il est considéré comme l'un des plus brillants généraux et stratèges allemands de la
Seconde Guerre mondiale. En raison de ses origines familiales aristocratiques prussiennes aux très lointaines
traditions militaires, Manstein est voué dès l’enfance au métier des armes comme son oncle Paul von
Hindenburg, feld-maréchal et commandant en chef de l’armée impériale de 1916 à 1918. L’idée du «coup de
faucille» est la première et sans doute la plus célèbre des intuitions remarquables de von Manstein. Ses
campagnes militaires montrent à l’œuvre un génie opérationnel hors du commun qui est toujours prêt à innover,
que ce soit lors des préparatifs de la campagne de France en 1939-1940, en Crimée en 1941-1942 (là où il
méritera son bâton de Generalfeldmarschall), lors de la bataille de Stalingrad (où il dirige l'Opération
«Wintergewitter» visant à rompre l'encerclement de la 6e armée allemande), lors de la grande contre-attaque
dans la région de Kharkov à l’hiver 1943, ou lors de l’opération «Zitadelle» visant à réduire le saillant de Koursk
à l’été 1943. Le 29 octobre 1942, Gero, son fils aîné, leutnant au Grenadier-Régiment (mot.) 51, est tué lors d’un
bombardement aérien près du lac Ilmen. Von Manstein s'est souvent opposé à Hitler, notamment lors de la