20 mai 2016 / Nr. 8 – FR
responsabilité civile ou l’assurance maladie, est naïf et extrêmement méprisant
à l’égard des patients. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les organisations de
patients ont posé des questions : Que se passe-t-il pour un patient qui a acquis
des droits mais a été traité par un médecin ou un dentiste ayant séjourné 90
jours dans la commune sans avoir d’assurance responsabilité civile, et qui n’est
de toute manière plus localisable ? Qui supportera en n de compte les frais de
procédure judiciaire, d’assurance responsabilité civile et d’assurance maladie ?
Qui soure de l’incertitude et de tous les désagréments ? Et, question centrale,
qui d’autre, sinon le patient, supportera les nouvelles douleurs en cas de réopé-
ration ou les éventuelles séquelles ?
On en arrive nécessairement à la conclusion que la valeur intrinsèque est liée
à la prestation, et non au praticien. Le reproche lié aux « réexions monétaires
de la qualité » repose sur cette mauvaise interprétation selon laquelle la valeur
intrinsèque dépendrait du praticien. Conférer la valeur intrinsèque ad personam
au praticien, indépendamment du tarif, en d’autres termes sur la base de son ex-
périence professionnelle, serait au mieux conforme à la Loi sur le contrat d’assu-
rance (LCA). Un patient LCA peut le souhaiter dans le cadre de son libre choix du
médecin. Du point de vue de la LAMal, cela va toutefois totalement à l’encontre
des critères EAE (ecacité, adéquation, économicité) et ne plaît pas non plus, à
juste titre, aux assureurs. Il n’existe dans la LAMal aucun droit à bonication du
fait d’une expérience professionnelle bien supérieure à la valeur intrinsèque de
la prestation.
L’expérience professionnelle intervient au niveau de l’ecacité. Il est par consé-
quent admis par tous les chirurgiens que les interventions chirurgicales ne peu-
vent être tarifées qu’en tant que prestations à l’acte. Dans le cas contraire, l’in-
expérience serait récompensée, et l’expérience, elle, sanctionnée. L’assurance de
qualité par le biais des prestations à l’acte garantit également au médecin de
premier recours la revalorisation qui lui a été promise. Avec les prestations à
l’acte, le salarié qui dépend des prestations au temps redevient un entrepreneur
rémunéré pour le travail de ses employés. Une amélioration durable qui ne soit
pas automatiquement sacriée au nom de la neutralité des coûts ne peut passer
que par des prestations à l’acte. Ou bien, en complément, par l’introduction de
la LCA dans le secteur ambulatoire.
L’assurance qualité au travers des prestations à l’acte a pour eet supplémentaire
de mettre durablement un terme aux plaintes liées à la rentabilité. Les trustcen-