O. Guilbaud
et ol. I Annales
Médico Psychologiques I 6 | (2003) 63H39
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D'autres formes de compulsions alimentaires
ont été
définies
telles
que le binge eoûng disorder
caractérisé par des
crises
de boulimie
sans méthode de contrôle du poids.
Le
croving est caractérisé
par une
voracité
à l'égard
d'un
aliment
(le plus
souvent le chocolat)
survenant de manière cornpul-
sive. fl a été décrit I'existence des carbohydrate
croyers chez
les
obèses avec un goût préférentiel
pour la-prise
de colla-
tion sucrée. En ce qui
concerne Ia
boulimie,
le DSM-IV
exige
la
présence de cinq
critères diagnostique
(cf.
Tableau
5) pour
porter le diagnostic.
On distingue la boulimie
dite purgative
(avec
manæuvre de purge) et la
boulimie
non purgative
sans
méthode
de contrôle du poids.
L'accès
boulimique
se déroule souvent
suivant un scéna-
rio assez stéréotypé (cf.
Tâbleau 6). Elle correspond
à une
consommation exagérée
dlaliments ingérés
de façon
com-
pulsive et irrésistible avec un sentiment de perte de
contrôle.
Tableau 6
Comme dans I'anorexie
mentale,
I'image
du corps fait
I'objet de préoccupations
exagérées,
souvent obsédantes,
mais
sans distorsion
massive de la
perception
de la réalité
du
corps.
Quant à la
fréquence des
accès,
elle
est
très variable,
d'un
à deux par
semaine
à plus
de dix par
jour au
cours
de
véritables
<< états de mal boulimiques
>>.
ll est à noter que
la
recrudescence
des crises survient souvent
dans
des situa-
tions de vie stressanres.(deuil,
séparation,
reprise du tra-
vail...).
3. ÉvoLUTIoN ET PRoNosTIc
ll s'agit
d'affections potentiellement
graves
engageant
le
pronostic
vital, notamment pour l'anorexie.
3. I . Évolution, de t'anorexie
Dans 70 à g0 % des cas, on observe une rémission
clinique (reprise
du poids,
réalimentation
normale,
retour
des cycles
menstruels). Mais 50 7o gardent
des diffcultés
psychologiques
à long rerme : tendances
dépressives
mar-
quées,
restriction des champs d'intérêts et des contacts,
évof ution
vers la
boulimie. Enfin 7
à l0% des patientes (dans
les
séries hospitalières
avec suivi sur plusieurs
années)
vien-
nent à décéder
soit du fait de la cachexie
ou des
complica-
tions somatiques
associées
au trouble, soit par suicide
sur-
tout lors du passage
de I'anorexie
à la boulimie.
On doit
noter que les rechutes
sont fréquentes
(environ
50 % des
cas) et gue la
chronicisarion (durée
supérieure
à quatre
ans)
expose
à des
complications
sgmatiques
(cf.
Tableau
7).
3.2. Évolution dans la boulimie
La chronicisation
est fréquente,
il s'agit
d'une
conduite
de
dépendance
qui
évolue sur plusieurs
années.
Les
tentatives
de
suicides
et les troubles dépressifs
sont
plus
fréquents
que
dans I'anorexie.
La comorbidité avec d'autres conduites
d'addictions
esr fréquemment retrouvée (alcool, médica-
Critères diagnostiques
du DSMJV pour la boulimie