Connus de la plus haute antiquité, les Aloès, dont il existe plus de 150 espèces,
sont originaires d’Afrique. Ce sont les espagnols qui auraient apporté les premiers
plants en Amérique, d’abord aux Antilles, puis sur les côtes du Venezuela.
Actuellement, le genre Aloe est répandu sur tous les continents de la planète.
L’origine du mot est certainement orientale et reste incertaine. Elle peut provenir du
grec Alos (mer) pour indiquer que la plante pousse près de la mer ou encore de
l’arabe « alua » (amère), allusion à la saveur du suc.
L’Aloès est connu en tant que plante médicinale depuis des millénaires. Tous les écrits
traitant de l’art de soigner — de l’antique Mésopotamie (1750 avant notre ère) à la
Grèce des débuts de l’ère chrétienne, en passant par l’Égypte des pharaons — mentionnent
l’utilisation du gel d’Aloès pour traiter les infections de la peau, et celle du suc pour
ses propriétés laxatives.
Dans l’Évangile selon St Jean, il est relaté qu’une pâte de feuilles écrasées d’Aloès
aurait été étendue sur les blessures du corps du Christ tout de suite après la déposition
de la Croix pour favoriser la cicatrisation.
Dioscoride décrit la plante dans son célèbre traité sur les plantes médicinales
« De Materia Medica ». De même, on relate que les blessures des soldats d’Alexandre
le Grand étaient soignées avec du suc d’Aloès.
La médecine du Moyen Âge, celle de la Renaissance et jusqu’au début du 20esiècle
n’a retenu que l’usage laxatif des Aloe. Aussi, en 1935, lorsqu’un groupe de méde-
cins préconise le gel d’Aloès pour traiter des brûlures causées par les rayons X, on
assiste à un regain d’intérêt pour l’emploi par voie topique de cette plante. Dès lors,
l’utilisation dans les domaines pharmaceutique et cosmétique de l’Aloès n’a cessé de
croître.
Aloe indica fut décrit, en tant que nouvelle espèce, par J.-F. Royle en 1840, dans
« Illustrations of the botany and other branches of the natural history of the Himalayan
mountains and of the flora of Cashmere ».
- L’ALOÈS -
Aloe indica Royle (Liliaceae)