glorifierai encore »
Quel fiasco, quelle désillusion pour eux, il ne restait plus qu’aller se cacher dans la
chambre haute.
Car eux, les grecs, les disciples, ne connaissaient pas encore la vraie fin de l’histoire.
Nous, nous la connaissons : après le supplice de la croix, Jésus est descendu aux enfers,
pour libérer l’Humanité qui depuis Noé croupissait dans le Schéol, en attente de sa
délivrance, puis il ressuscitera, et sera glorifié, à la droite du Père, à cause de nous, pour
nous, comme l’annonçait la voix céleste.
Et ces paroles de Jésus : « Si le grain ne meurt il ne peut porter du fruit » prennent pour
nous, tout leur sens :
Les fruits de la mort sacrificielle de Jésus, c’est le salut de l’Humanité. Toute l’Humanité.
Alors Jésus nous pose, à nous, une question un peu différente, non pas « qui dites-vous
que je suis », mais « à qui dites-vous qui je suis » Quand donc pour la dernière fois
avons-nous parlé de Jésus à quelqu’un qui ignorait tout de Lui ?
Reconnaissons que le bilan est un peu maigre.
Alors cette parole de Jésus résonne : Si le grain ne meurt, il ne peut porter du fruit », et
cette recommandation de Paul, Imitez Jésus !
Alors quoi, l’un et l’autre nous demandent-ils d’aller nous immoler place Jean Marcellin
dans l’espoir de remplir de nouveau ce temple ?
L’un et l’autre nous demandent-ils de scruter ligne à ligne dans les Evangiles, les
moindres faits et gestes de Jésus, pour nous épuiser à essayer d’en être le pâle fac-similé,
Jésus devenant ainsi une seconde Loi ?
Non, il ne s’agit pas de cela ! Jésus nous demande d’imiter son itinéraire, et de
comprendre le sens de cet évènement unique dans l’histoire de l’Humanité, son
incarnation, ce mot, dont l’usage au sens propre, lui est réservé, à lui seul.
On associe souvent l’incarnation de Jésus à sa double nature « totalement Dieu,
totalement homme », chacun mettant un peu ce qu’il veut bien comprendre dans cette
expression.
Alors, il ne faut pas se tromper. Parler de la double nature de Christ, ne signifie pas qu’il
est à la fois divin et humain. C’est l’un, puis l’autre. L’un ou l’autre.
- Le fils de Dieu devenu le fils de l’Homme, Jésus s’est vidé de sa nature divine pour
endosser forme et surtout condition humaine, s’abaisser jusqu’au plus bas de cette
condition, pour ensuite, par la volonté de Dieu, être relevé par la résurrection, et
retrouver sa nature divine,
Et si cette trajectoire est devenue une trajectoire salvatrice, c’est que c’est un aller sans
retour, ou plutôt, que le seul retour possible de Jésus vers le père était le passage par la
croix, selon le dessein de Dieu.
Et cet itinéraire est en fait la magnifique histoire de la totale confiance d’un fils dans son
père, jusqu’au bout, jusqu’à l’accomplissement total de ce que le Père avait prévu. A
peine un instant de trouble au verset 27, un bref moment de doute, sur la croix, puis très
vite, « non pas ma volonté, mais la tienne ».