Journal Identification = MET Article Identification = 0447 Date: June 25, 2014 Time: 9:0 am
ou 70 mg/jour (n= 22) retrouve des résultats similaires en
termes de survie sans progression, de diminution des mar-
queurs osseux et de tolérance [10].
La molécule est par ailleurs également en cours
d’évaluation dans d’autres contextes, sans être spécifique-
ment ciblé sur la problématique de la progression osseuse
(cancer colorectal, cancers gynécologiques, mélanome)
avec des résultats préliminaires montrant une activité
modeste en monothérapie [11-14].
Le bosutinib est un inhibiteur sélectif de Src et de Abl
administrable par voie orale en cours de développement
[15]. Dans les études précliniques, une inhibition des voies
de signalisation impliquées dans la prolifération cellulaire,
l’angiogenèse, la mobilité et l’invasion a été montrée sur
les cellules de cancers du sein. Une étude de phase II
récemment réalisée a évalué l’intérêt du bosutinib chez
des patients avec un cancer du sein localement avancé
ou métastatique déjà traité. Soixante treize patientes ont
été inclues [16]. Le taux de survie sans progression à
16 semaines était de 39,6 %. De fac¸on intéressante, toutes
les patientes répondeuses (n= 4) avaient des récepteurs
hormonaux positifs. La survie globale à deux ans était de
26,4 %. Les principaux effets secondaires retrouvés ont été
les diarrhées, les nausées et les vomissements. Aux vues
des résultats de cette étude, une autre étude de phase II
randomisée s’est intéressée à l’association du bosutinib au
létrozole versus létrozole seul chez des patientes méno-
pausées en première ou deuxième ligne de traitement
ayant un cancer du sein localement avancé ou métasta-
tique RH+. La première partie de l’étude était une étude de
tolérance avant de réaliser la partie deux pour l’évaluation
de l’efficacité. Seize patientes ont été inclues dans la
partie 1 en utilisant bosutinib à 400 mg/jour et létrozole
à 2,5 mg/jour. Les principaux effets indésirables de tout
grade ont été la diarrhée, les vomissements, les nausées,
les rashs, l’asthénie et la dyspnée. Les effets indésirables
de grade 3-4 incluaient des augmentations des enzymes
hépatiques à type de cytolyse et concernaient plus de 15 %
des patientes. Ces patientes ont dû interrompre le traite-
ment et l’étude a été arrêtée devant un ratio défavorable
de la balance bénéfice-risque. Aucune étude d’efficacité
n’a donc pu être réalisée [17].
Une étude de phase II randomisée a évalué la survie
sans progression de 42 patientes ménopausées avec un
cancer du sein RH+ et HER2- traitées soit par du bosu-
tinib et de l’exémestane soit par de l’exémestane seule
en seconde ligne après un premier échec de traitement
par anti-aromatase. La médiane de survie sans progres-
sion était de 12,3 semaines et le taux de réponse global
de 3,6 %, avec une tolérance jugée acceptable dans cette
étude [18].
Enfin, le saracatinib, un autre inhibiteur de non sélectif
de Src et de Abl [19], a montré dans les études pré-
cliniques une action inhibitrice de la résorption osseuse
par les ostéoclastes. Le saracatinib préviendrait en outre
l’apparition de résistance aux hormonothérapies in vitro et
a montré un effet anti-tumoral in vivo. Une étude de phase
II réalisée sur neuf patientes atteintes d’un cancer du sein
métastatique RH- a été réalisée [20]. Aucune patiente n’a
eu de réponse complète, partielle ou de stabilisation de la
maladie pendant plus de six mois. Le temps de traitement
médian avant la rechute était de 82 jours (12-109 jours).
Les effets indésirables les plus fréquents ont été l’asthénie,
une perturbation du bilan hépatique, des nausées, une dys-
pnée et une insuffisance surrénalienne. À noter qu’une
patiente a dû être sortie de l’étude du fait d’une pneumo-
pathie interstitielle hypoxémiante potentiellement liée au
traitement.
Une autre étude de phase II visant à comparer les effets
du saracatinib et de l’acide zolédronique chez des patients
atteints de cancers du sein ou de la prostate métastatique
osseuse est en cours.
Inhibiteurs de la cathepsine K
La cathepsine K est une protéase à cystéine lysoso-
male principalement produite par les ostéoclastes. Les
ostéoclastes participent à la formation d’un microenvi-
ronnement acide à la surface des os optimal pour la
dégradation du collagène de type I par la cathepsine K.
Le rôle de la cathepsine K dans la résorption osseuse
est démontré par les études précliniques. Les souris défi-
cientes en cathepsine K développent de l’ostéopétrose (ou
maladie des os de marbre) et la fonction de dégradation
de la matrice osseuse par leurs ostéoclastes est altérée.
Dans une étude préclinique utilisant des modèles murins
de cancers du sein métastatiques osseux, il a été montré
que la cathepsine K n’était pas seulement exprimée par
les ostéoclastes mais aussi par les cellules cancéreuses
métastatiques aux os. L’utilisation d’un inhibiteur de la
cathepsine K réduit alors de fac¸on significative (p= 0,016)
l’ostéolyse induite par la tumeur et la masse tumorale
osseuse (p= 0,007). Cette altération (blocage ou diminu-
tion d’activité) de la fonction des ostéoclastes a conduit à
une diminution de la production de facteurs de croissance
tumoraux impliqués dans le cercle vicieux du microenvi-
ronnement osseux [21].
Le développement d’un inhibiteur de la cathepsine K
a ainsi permis une nouvelle approche dans le traitement
de l’ostéoporose. Deux médicaments sont actuellement
en cours d’essais cliniques pour cette indication : le bali-
catib et l’odanacatib. Une étude de phase II utilisant le
balicatib réalisée chez des femmes ménopausées atteintes
d’ostéoporose a montré une réduction dose-dépendante
des taux des marqueurs de résorption osseuse et une aug-
mentation de la densité osseuse [22]. Le balicatinib a
une action lysosomotrope et peut s’accumuler dans les
lysosomes avec une concentration suffisante pour causer
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