Deux  points  importants  à  noter  avant  l'étude  des  emplois  généraux  du  subjonctif.  Tout 
d'abord,  la  1pl.  du  subjonctif  sert  à  rendre  la  première  personne  du  pluriel  de  l'impératif 
français : 
ingia : entre !; ingieni : entrez !; tuingie : entrons ! 
 
N.B. avec le verbe -enda "aller", il est important de distinguer : 
tuende : allons-y (toi et moi)  tuendeni : allons-y (tous) 
mais cette  opposition  ne  se  retrouve  pas  souvent  avec d'autres verbes.  Par exemple,  à  la 
messe  catholique,  le  prêtre  s'adresse  à  l'ensemble  des  fidèles  en  disant  :  (na)  tuombe 
"prions!" et non pas  *  tuombeni  !  [le  na facultatif préposé à  l'impératif  1pl.  est une forme 
archaïque d'emphase] 
 
Ensuite,  le  subjonctif  négatif sert aussi comme  impératif  négatif,  qui  n'exsite pas en tant 
que forme indépendante en swahili standard : 
fanya kazi : travaille !  usifanye kazi : ne travaille pas ! 
fanyeni kazi : travaillez !  msifanye kazi : ne travaillez pas ! 
tufanye kazi : travaillons !  tusifanye kazi : ne travaillons pas ! 
 
tusile nyama, tule samaki : ne mangeons pas de viande, mangeons du poisson ! 
msiende sokoni leo : n'allez pas au marché aujourd'hui ! 
 
Le  subjonctif  s'emploie seul,  le  plus  souvent en interrogation,  là  où le français utiliserait 
plutôt le présent de l'indicatif : 
niingie ? : j'entre ?, je peux / dois entrer ? 
watoto waondoke ? : les enfants doivent partir ? il faut que les enfants partent ? 
tusimalize kazi kwanza? : on ne finit pas le travail d'abord ? on ne doit pas finir le travail  
d'abord? ce ne serait pas mieux qu'on finisse le travail d'abord ? 
nile nyama au samaki ? : je mange la viande ou le poisson ? je dois manger la viande ou 
le poisson ? 
 
Mais la plupart du temps, le subjonctif dépend d'un autre élément de la phrase; ce peut-être 
un mot  invariable  (équivalent à une conjonction du  français) qui sert à préciser le sens. On 
peut utiliser par exemple : 
lazima : il faut que  sharti : idem 
afadhali : il vaut mieux, il est préférable de  bora : idem 
(ne pas confondre afadhali avec tafadhali "s'il vous plaît") 
 
lazima tumalize kazi : il faut que nous terminions le travail 
sharti ufuate sheria : il faut que tu suives (= que tu obéisses à) la loi 
afadhali nisiingie : il vaut mieux que je n'entre pas  
bora watoto waondoke : il est préférable que les enfants s'en aillent 
 
Dans  d'autres  cas,  le  subjonctif  est  précédé  d'un  autre  verbe  dont  il  dépend  (comme  en 
français) 
mwambie apike nyama : dis-lui de cuire (de) la viande [noter qu'en français on emploie 
l'infinitif dans ce cas-là, encore que le subjonctif soit possible mais pas très naturel : "dis-lui 
qu'il cuise la viande"; par contre, en swahili, l'infinitif est absolument imposible dans ce type 
de phrase; on doit employer le subjonctif] 
mwambie asipike nyama : dis-lui de ne pas cuire (de) la viande 
waambieni waje kesho : dites-leur de venir demain