Étude sur l`attachement et les troubles du comportement à l

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Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
93–101
Article
original
Étude
sur
l’attachement
et
les
troubles
du
comportement
à
l’adolescence
chez
des
jeunes
placés
en
institution
Study
on
the
attachment
and
the
behavior
disorders
at
adolescence
in
young
people
placed
in
institution
H.
Lemoust
de
Lafossea,,
R.
Blanca,,b
aLaboratoire
de
psychopathologie
et
processus
de
santé,
université
R.-Descartes,
institut
de
psychologie,
92100
Boulogne-Billancourt
cedex,
France
bInserm
930,
centre
universitaire
de
pédopsychiatrie,
37000
Tours,
France
Résumé
But
de
l’étude.
Cette
étude
cherche
à
montrer
l’existence
d’un
lien
entre
les
troubles
du
comportement
et
les
compétences
sociales
chez
les
adolescents
placés
dans
une
Maison
d’enfants
à
caractère
social
avec
une
défaillance
au
niveau
de
l’attachement
avec
leurs
figures
d’attachement.
Nos
hypothèses
sont
que
l’attachement
de
ces
jeunes
va
être
en
majorité
de
type
insécure,
qu’ils
ont
des
troubles
du
comportement
et
une
mauvaise
adaptation
sociale
et
que
cet
attachement
insécure
est
corrélé
aux
troubles
du
comportement
et
à
la
mauvaise
adaptation
sociale.
Patients
et
méthode.
Pour
étudier
l’attachement,
nous
avons
utilisé
l’Inventaire
de
l’attachement
aux
parents
et
aux
pairs
que
nous
avons
fait
passer
à
26
adolescents
de
12
à
15
ans
issus
d’une
Maison
d’enfants
à
caractère
social.
Pour
étudier
les
comportements
et
l’adaptation
sociale,
nous
avons
utilisé
la
liste
des
comportements
pour
enfants
que
nous
avons
fait
passer
aux
éducateurs
des
jeunes
interrogés.
Résultats.
Les
résultats
de
cette
recherche
montrent
que
ces
jeunes
ont
une
représentation
de
leur
attachement
envers
leurs
parents
plutôt
de
type
sécure,
qu’ils
ont
des
troubles
du
comportement,
autant
externalisés
qu’internalisés,
et
qu’ils
ont
une
mauvaise
adaptation
sociale,
avec
plus
particulièrement
des
difficultés
scolaires.
De
plus,
nous
avons
pu
mettre
en
évidence
un
lien
entre
l’attachement
à
la
mère
et
les
troubles
des
conduites.
Conclusion.
Cette
étude
va
permettre
d’avoir
un
éclairage
sur
la
compréhension
des
comportements
qu’ont
ces
adolescents
placés
afin
d’ajuster
au
mieux
leur
prise
en
charge.
©
2016
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Mots
clés
:
Théorie
de
l’attachement
;
Troubles
du
comportement
;
Troubles
externalisés
et
internalisés
;
Adaptation
sociale
;
Adolescence
;
Placement
Abstract
Objective.
Drawing
on
attachment
theory
this
study
seeks
to
show
the
existence
of
a
link
between
behavioral
and
social
skills
among
teenagers
placed
in
care
with
a
failure
in
their
social
attachments.
Our
hypothesis
is
that
the
attachment
of
these
young
people
will
be
significantly
influenced
by
insecurity,
they
will
have
behavioral
and
poor
social
adaptation
problems
and
that
these
insecure
attachments
will
correlate
with
behavioral
disorder
and
poor
social
adaptation.
Methods.
The
study
involved
26
teenagers
ranging
from
12
to
15
years.
They
completed
the
Inventory
of
Attachment
to
Parents
and
Peers
(IPPA
Armsden
and
Greenberg,
1987)
and
to
study
behavior
and
social
adaptation,
we
used
the
LCE,
the
French
validated
version
of
the
Achenbach
Child
Behavior
Checklist
(CBCL).
Results.
The
results
of
the
research
showed
that
these
young
people’s
representation
of
their
parental
attachment
tended
towards
the
secure,
that
they
had
both
externalized
and
internalized
behavioral
issues,
poor
social
adaptation,
and
in
particular
experienced
issues
at
school.
Furthermore
we
were
able
to
establish
a
link
between
maternal
attachment
and
antisocial
personality
disorders.
Auteurs
correspondants.
Adresses
e-mail
:
(H.
Lemoust
de
Lafosse),
(R.
Blanc).
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2015.12.001
0222-9617/©
2016
Elsevier
Masson
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Tous
droits
réservés.
94
H.
Lemoust
de
Lafosse,
R.
Blanc
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
93–101
Conclusion.
This
study
will
enable
insight
into
the
understanding
of
behaviors
of
institutionalized
teenagers
in
order
to
inform
and
adjust
therapies.
©
2016
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Keywords:
Attachment
theory;
Behavior
disorders;
Externalized
and
internalized
disorders;
Social
adaptation;
Adolescence;
Placement
1.
Introduction
Chaque
personne
construit
son
identité
à
l’aide
du
lien
précoce
avec
ses
figures
parentales.
Cependant,
pour
certains
individus,
durant
leur
enfance,
il
y
a
une,
voire
plusieurs,
rup-
tures
avec
celles-ci.
C’est
le
cas
pour
ces
jeunes
enfants
qui
se
retrouvent
placés
dans
une
institution
suite
à
des
difficultés
parentales,
qui
génèrent
parfois
chez
ces
jeunes
des
troubles
du
comportement.
Pour
mieux
comprendre
cette
situation,
il
nous
semble
nécessaire
de
faire
un
point
sur
la
théorie
de
l’attachement
et
d’étudier
le
comportement
à
l’adolescence.
1.1.
La
théorie
de
l’attachement
L’intérêt
pour
le
lien
mère–enfant,
les
conséquences
des
séparations
précoces
et
les
effets
de
l’institutionnalisation
ont
beaucoup
été
étudiés,
notamment
avec
Spitz
qui
a
décrit
la
notion
d’«
hospitalisme
»
ou
de
«
dépression
anaclitique
»
[1].
Puis,
Bowlby
crée
la
théorie
de
l’attachement
en
1969.
Ainsi,
pour
lui
l’enfant
naît
«
social
»,
c’est-à-dire
qu’il
est
en
capacité,
dès
sa
naissance,
d’entrer
en
relation.
Il
décrit
l’attachement
comme
étant
un
ensemble
de
comportements
de
l’enfant
ayant
pour
but
la
recherche
et
le
maintien
de
la
proximité
d’une
figure
spécifique
lorsqu’il
va
se
sentir
en
danger
ou
menacé
[2].
Cette
figure
spécifique
est
la
figure
d’attachement
ou
le
«
caregiver
».
La
notion
de
caregiving
est
l’organisation
des
soins
parentaux
en
réponse
aux
besoins
d’attachement
de
l’enfant
[3].
De
plus,
un
concept
important
de
la
théorie
de
l’attachement
est
le
modèle
interne
opérant
qui
correspond
aux
représentations
mentales
que
l’enfant
construit
à
partir
de
ses
interactions
et
ses
expériences
vécues.
Une
fois
mis
en
place,
le
MIO
permettra
à
l’individu
de
percevoir
les
événements
à
travers
le
filtre
de
ce
qu’il
a
connu.
Dans
les
années
1960,
Ainsworth
crée
une
expérimen-
tation
sur
le
concept
théorique
d’attachement
à
travers
la
«
situation
étrange
».
Cette
méthode
permet,
en
1978,
de
classer
les
patterns
d’attachement
des
enfants
en
trois
caté-
gories
:
l’attachement
sécure,
l’attachement
insécure
évitant
ou
anxieux-évitant
et
l’attachement
insécure
ambivalent-
résistant
ou
anxieux-résistant
[4].
À
ces
trois
premiers
styles
d’attachement,
Main
et
Solomon
ajoutent
une
quatrième
catégo-
rie
qui
est
l’attachement
insécure
désorganisé-désorienté
[5].
Par
ailleurs,
Guedeney
et
Dubucq-Green
ont
distingué
trois
types
de
troubles
de
l’attachement.
Le
premier
est
le
trouble
de
l’absence
d’attachement,
le
deuxième
est
le
trouble
de
la
base
de
sécurité
qui
peut
être
de
quatre
types
:
trouble
de
l’attachement
avec
mise
en
danger,
avec
accrochage
et
exploration
inhibée,
avec
vigi-
lance
et
compliance
excessive
et
avec
renversement
de
rôles
et
le
troisième
est
le
trouble
lié
à
la
rupture
du
lien
d’attachement
[6].
1.2.
Le
comportement
à
l’adolescence
L’adolescence
est
une
période
développementale
qui
inscrit
le
passage
entre
l’état
d’enfant
et
d’adulte.
Elle
débute
générale-
ment
vers
11–12
ans
au
moment
du
démarrage
de
la
maturation
pubertaire
et
se
termine
vers
18
ans.
L’adolescent
vit
au
cours
de
cette
période
différents
changements
comme
la
puberté
qui
va
modifier
le
corps
de
l’enfant
ainsi
qu’une
transformation
de
son
mode
de
pensée.
Il
va
également
sortir
progressivement
de
son
état
de
dépendance
à
l’égard
de
ses
parents
et
va
acquérir
une
certaine
autonomie
affective
et
sociale.
Enfin,
l’adolescence
est
une
période
de
remaniement
de
l’identité.
Tous
ces
changements
vont
entraîner
une
situation
de
déséquilibre
qui
se
manifeste
à
travers
plusieurs
symptômes
que
certains
auteurs
nomment
«
crise
de
l’adolescence
».
En
effet,
l’adolescence
se
caractérise
comme
une
rupture,
un
changement
brutal
et
des
modifications
qui
entraînent
des
perturbations
sans
que,
pour
autant,
on
parle
de
pathologie.
On
pourrait
se
demander
à
partir
de
quand
on
peut
parler
de
trouble
du
comportement.
Le
DSM-IV-TR
décrit
le
«
trouble
des
conduites
»
comme
«
l’ensemble
des
conduites,
répétitives
et
persistantes,
dans
lequel
sont
bafoués
les
droits
fondamentaux
d’autrui
ou
les
normes
et
règles
sociales
corres-
pondant
à
l’âge
du
sujet
»
avec
présence
de
plusieurs
critères
correspondant
à
une
agression
envers
des
personnes
ou
des
ani-
maux,
une
destruction
de
biens
matériels,
une
fraude
ou
un
vol
ou
encore
une
violation
grave
d’une
règle
établie
[7].
La
CFTMEA
R-2012
inclut
plusieurs
troubles
dans
la
catégorie
«
troubles
des
conduites
et
du
comportement
»
tels
que
les
troubles
hyperkiné-
tiques,
les
troubles
des
conduites
alimentaires,
les
troubles
liés
à
l’usage
de
drogue
ou
d’alcool,
les
troubles
de
l’angoisse
de
sépa-
ration,
les
troubles
de
l’identité
et
des
conduites
sexuelles,
les
phobies
scolaires
et
d’autres
troubles
caractérisés
des
conduites
[8].
Le
trouble
du
comportement
présente
plusieurs
traits
psy-
chologiques.
Chabrol
en
relève
deux
principaux
qui
sont
l’impulsivité
et
l’irritabilité
[9].
Pour
Canat,
la
problématique
principale
de
ces
jeunes
est
de
«
trouver
la
limite
»,
c’est-à-dire
une
difficulté
à
contenir
leurs
affects
et
leurs
pensées,
à
limiter
l’impact
de
la
demande
et
de
la
présence
de
l’autre,
de
se
contenir
dans
l’espace
et
dans
un
cadre
donné
[10].
Loisy
pense
que
ces
jeunes
ont
un
défaut
de
symbolisation
c’est-à-dire
qu’ils
se
mani-
festent
par
leur
comportement
car
ils
ne
peuvent
ou
ne
savent
pas
verbaliser
leurs
émotions
ou
leur
mal-être
[11].
Les
causes
des
troubles
du
comportement
semblent
multifactorielles.
Ils
peuvent
être
liés
à
des
facteurs
biologiques,
génétiques,
sociaux,
culturels,
familiaux
et
personnels
[9].
Nous
aimerions
savoir
si
ces
troubles
ont
un
lien
avec
une
faille
au
niveau
de
l’attachement
précoce.
H.
Lemoust
de
Lafosse,
R.
Blanc
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
93–101
95
1.3.
Lien
entre
attachement
et
trouble
du
comportement
?
Plusieurs
recherches
ont
mis
en
évidence
un
lien
entre
l’insécurité
de
l’attachement
et
l’apparition
de
troubles
du
comportement.
Certaines
études
indiquent
que
l’insécurité
de
l’attachement,
associée
à
l’adversité
familiale,
peut
contribuer
fortement
à
l’apparition
ultérieure
de
troubles
de
comportement
[12,13].
Greenberg
et
al.
ont
étudié
la
qualité
d’attachement
chez
des
enfants
présentant
un
trouble
de
type
oppositionnel
et
défiant.
Ils
ont
trouvé
que
la
plupart
avait
un
attachement
insé-
cure
[14].
Si
l’on
s’intéresse
aux
différents
styles
d’attachement,
Josse
dit
que
les
enfants
ayant
noué
un
type
d’attachement
anxieux
risqueront
davantage
d’avoir
des
troubles
anxieux,
des
plaintes
somatiques,
des
comportements
oppositionnels
et
agres-
sifs
et
un
repli
sur
soi
[15].
Mais
Gloger
Tippel
et
al.
ayant
fait
une
étude
auprès
d’enfants
de
six
ans,
ont
remarqué,
qu’en
termes
de
trouble
du
comportement,
les
différences
les
plus
importantes
concernant
les
catégories
d’attachement
sont
entre
les
types
d’attachement
désorganisé
et
sécurisé
[16].
De
plus,
plusieurs
études
permettent
de
réfléchir
sur
l’évolution
des
enfants
ayant
vécu
une
séparation
avec
leurs
parents,
comme
la
recherche
de
Leslie
et
al.
qui
montre
que
les
enfants
séparés
de
leurs
parents
présentent
souvent
des
troubles
du
comportement
[17].
Cepen-
dant,
la
plupart
de
ces
études
portent
sur
les
enfants
adoptés
ou
en
famille
d’accueil.
Notre
étude
va
s’intéresser
à
l’attachement
des
enfants
placés
dans
des
«
Maisons
d’enfants
à
caractère
social
».
Ces
derniers
ont
souvent
une
histoire
traumatique
de
l’attachement
et
plus
l’enfant
est
âgé,
plus
grand
est
le
risque
de
troubles
graves
et
durables
dans
la
relation
parents–enfants
[3].
Nous
nous
intéressons
plus
particulièrement
aux
adolescents
car
la
sécurité
de
l’attachement
joue
un
rôle
pour
affronter
cette
période
d’insécurité.
Selon
Dozier
et
al.,
une
grande
majorité
des
enfants
placés
présentent
un
attachement
insécure
[18],
ce
que
nous
allons
étudier
dans
cette
étude.
Nous
allons
également
nous
intéresser
à
leurs
comportements
et
leurs
compétences
sociales,
mais
contrairement
aux
autres
études
nous
allons
prendre
en
compte
les
problèmes
externalisés
mais
également
internalisés.
Ainsi,
l’American
Academy
of
Child
and
Adolescent
Psychiatry
(2002)
affirme
que
50
%
à
80
%
des
enfants
placés
rencontrent
des
troubles
significatifs
sur
les
plans
affectif,
comportemental
et
relationnel
[19],
ce
que
nous
allons
tenter
de
confirmer
avec
cette
recherche.
Par
ailleurs,
les
recherches
présentées
étudient
le
lien
entre
attachement
et
comportement
mais
donnent
encore
des
résultats
moindres
bien
que
significatifs
car
l’attachement
est
souvent
combiné
à
d’autres
facteurs
de
risques.
Ainsi,
notre
étude
va
étudier
le
lien
entre
les
comportements
d’adolescents
placés
dans
une
institution
de
la
protection
de
l’enfance
et
leur
relation
d’attachement.
2.
Hypothèse
générale
En
nous
appuyant
sur
la
théorie
de
l’attachement
et
sur
la
clinique
de
l’adolescent,
il
existerait
un
lien
entre
les
troubles
du
comportement
et
les
compétences
sociales
chez
les
adolescents
placés,
d’une
part,
et
leur
attachement
envers
leurs
parents
et
leurs
pairs.
Hypothèses
opérationnelles
:
concernant
la
qualité
d’attachement
des
adolescents,
nous
nous
attendons
à
ce
que
ces
jeunes
vivant
en
institution
aient
en
majorité
un
attachement
de
type
insécure
;
concernant
les
comportements
et
les
compétences
sociales
des
adolescents,
nous
nous
attendons
à
ce
que
ces
jeunes
vivants
en
institution
aient
en
majorité
des
troubles
du
comportement
et
une
mauvaise
adaptation
sociale
;
en
mettant
en
lien
l’attachement
et
le
comportement,
nous
nous
attendons
à
repérer
qu’un
attachement
plutôt
insécure
soit
corrélé
avec
des
troubles
du
comportement
;
en
mettant
en
lien
l’attachement
et
les
compétences
sociales,
nous
nous
attendons
à
repérer
qu’un
attachement
plutôt
insé-
cure
soit
corrélé
avec
une
mauvaise
adaptation
sociale.
3.
Patients
et
méthodes
3.1.
Participants
Les
participants
de
cette
étude
sont,
d’une
part,
des
ado-
lescents
placés
dans
une
Maison
d’enfants
à
caractère
social
(MECS)
suite
à
des
difficultés
parentales
et,
d’autre
part,
leurs
éducateurs
référents.
Les
26
jeunes
sont
22
garc¸ons
et
4
filles.
Initialement,
ils
devaient
être
au
nombre
de
31
mais
4
ne
sont
pas
venus
et
une
jeune
fille
n’a
pas
réussi
à
remplir
la
totalité
du
questionnaire.
Conformément
à
l’étendue
d’âge
de
la
période
adolescente,
ils
ont
tous
entre
12
et
15
ans
(la
moyenne
d’âge
étant
de
13
ans
7
mois).
Les
éducateurs,
au
nombre
de
16,
sont
des
adultes
qui
ont
l’occasion
d’observer
le
comportement
de
ces
jeunes
au
quotidien.
3.2.
Matériel
Pour
cette
recherche,
nous
avons
utilisé
deux
questionnaires.
Le
premier
est
l’Inventaire
de
l’attachement
aux
parents
et
aux
pairs
(IPPA)
d’Armsden
et
Greenberg
créé
en
1987.
Cet
outil
permet
d’évaluer
la
perception
de
la
qualité
d’attachement
des
adolescents
par
rapport
à
leurs
parents
et
leurs
pairs.
Il
est
composé
de
trois
parties
:
une
partie
«
mère
»
(25
items),
une
par-
tie
«
père
»
(25
items)
et
une
partie
«
amis
proches
»
(25
items).
Nous
avons
utilisé
la
version
franc¸aise
révisée
[20].
Pour
chaque
partie,
trois
dimensions
sont
calculées
:
le
degré
de
confiance
mutuelle
et
respect
de
l’autre,
la
qualité
de
la
communica-
tion
et
le
sentiment
de
colère
et
d’abandon.
Plus
l’individu
a
des
scores
élevés
aux
deux
premières
dimensions
et
un
score
faible
à
la
troisième,
plus
il
a
un
attachement
sécure
et
inverse-
ment.
Le
deuxième
outil
est
La
liste
des
comportements
pour
enfants
(LCE),
traduction
franc¸aise
de
«
Child
Behavior
Che-
cklist
»
d’Achenbach
[20].
Cet
outil
permet
de
dépister
les
enfants
de
6
à
18
ans
susceptibles
de
présenter
des
troubles
émotionnels
et
comportementaux.
Ce
questionnaire
comprend
deux
parties
:
«
l’échelle
de
compétence
sociale
»
qui
évalue
les
compétences
de
l’enfant
dans
les
activités
de
la
vie
quoti-
dienne,
les
relations
sociales
et
les
performances
scolaires
et
«
l’échelle
des
problèmes
de
comportement
»
qui
évalue
les
symptômes
comportementaux
et
émotionnels
rapportés
par
le
96
H.
Lemoust
de
Lafosse,
R.
Blanc
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
93–101
parent
ou
le
substitut
parental.
Pour
la
première
partie,
une
valeur
élevée
est
synonyme
d’une
bonne
adaptation
et,
pour
la
deuxième
partie,
plus
le
score
total
est
élevé,
plus
la
probabi-
lité
d’un
trouble
psychiatrique
est
élevée.
Une
étude
a
établi
un
score
moyen
de
58,4
pour
un
échantillon
clinique
et
un
score
de
24,9
pour
un
échantillon
contrôle
d’enfants
de
12
à
16
ans
[21].
Le
score
total
peut
se
subdiviser
en
un
regroupe-
ment
d’items
proches
des
critères
diagnostiques
du
DSM-IV
comportant
:
anxiété,
trouble
obsessionnel
compulsif,
difficul-
tés
attentionnelles
et
hyperactivité,
problèmes
des
conduites,
dépression,
trouble
oppositionnel/provocateur,
symptômes
psy-
chotiques,
problèmes
sociaux
et
immaturité,
problèmes
sexuels
et
somatisation
[22].
3.3.
Procédure
L’IPPA
est
administré
en
individuel
dans
un
bureau
qui
est
un
lieu
contenant.
Beaucoup
de
ces
adolescents
n’ont
plus
leurs
deux
parents.
Ainsi,
pour
ce
questionnaire,
10
jeunes
n’ont
pas
rempli
la
partie
«
père
»,
14
jeunes
ont
répondu
à
l’ensemble
du
questionnaire
puis,
2
enfants
n’ont
rempli
que
la
partie
«
mère
».
Pour
ce
qui
est
de
la
LCE,
les
éducateurs
remplissent
le
question-
naire
concernant
les
enfants
pour
lesquels
ils
sont
les
référents,
soit
les
31
jeunes
prévus
au
départ.
Dans
un
troisième
temps,
nous
établissons
le
recueil
des
données
et
réalisons
les
tests
statistiques
à
l’aide
de
l’outil
«
Statistica
».
4.
Résultats
4.1.
Statistiques
descriptives
Dans
un
premier
temps,
nous
allons
présenter
les
statistiques
descriptives
de
chaque
échelle,
c’est-à-dire
les
moyennes
et
écarts-types
des
scores
de
l’IPPA
et
de
la
LCE.
Ceci
nous
per-
mettra
d’étudier
l’attachement,
le
comportement
et
l’adaptation
sociale
des
jeunes
interrogés.
4.1.1.
Statistiques
descriptives
concernant
l’attachement
L’attachement
total
est
de
267,93
en
moyenne
(avec
un
écart-
type
de
33,09)
sur
une
étendue
de
75
à
375
pour
les
jeunes
ayant
leurs
deux
parents
et
de
190,1
(ET
=
18,29)
sur
une
étendue
de
50
à
250
pour
les
adolescents
n’ayant
que
leur
mère.
Plus
pré-
cisément,
si
l’on
s’intéresse
aux
moyennes
indiquées
dans
le
Tableau
1,
le
degré
moyen
de
confiance
mutuelle
et
de
respect
de
l’autre
chez
ces
jeunes
est
plutôt
élevé
envers
leur
mère
et
leurs
Tableau
1
Moyennes
et
écarts-types
concernant
l’attachement
aux
parents
et
aux
pairs
(selon
les
sous-échelles
de
l’échelle
IPPA).
MèreaPèrebAmis
prochesc
Confiance
38,54
(7,61)
35,43
(11,67)
41,33
(7,27)
Communication
30,62
(7,60)
26,43
(10,54)
28,13
(6,73)
Abandon
11,85
(5,04)
16,14
(6,42)
16,13
(4,29)
Confiance
:
les
moyennes
sont
comprises
entre
10
et
50
;
communication
:
les
moyennes
sont
comprises
entre
9
et
45
en
ce
qui
concerne
le
père
et
la
mère
et
entre
8
et
40
concernant
les
amis
;
abandon
:
les
moyennes
sont
comprises
entre
6
et
30
en
ce
qui
concerne
le
père
et
la
mère
et
entre
7
et
35
concernant
les
amis.
an
=
26
(26
jeunes
ont
répondu
à
la
partie
concernant
leur
mère
lors
de
la
passation
de
l’IPPA).
bn
=
14
(14
jeunes
ont
répondu
à
la
partie
concernant
leur
père
lors
de
la
passation
de
l’IPPA).
cn
=
24
(24
jeunes
ont
répondu
à
la
partie
concernant
leurs
amis
lors
de
la
passation
de
l’IPPA).
amis
proches
et
moyen
envers
leur
père.
La
qualité
de
la
commu-
nication
obtient
un
score
moyen
concernant
leur
mère,
leur
père
et
leurs
amis
proches.
Le
sentiment
de
colère
et
d’abandon
est
plutôt
faible
envers
leur
mère
et
leurs
amis
proches
et
moyen
envers
leur
père.
4.1.2.
Statistiques
descriptives
pour
le
comportement
et
l’adaptation
sociale
Le
total
moyen
des
problèmes
de
comportement
est
de
41,48
pour
les
31
jeunes,
ce
score
est
situé
entre
l’échantillon
clinique
(58,4)
et
l’échantillon
contrôle
(24,9)
(Tableaux
2
et
3).
Plus
précisément,
pour
ce
qui
est
des
troubles
externalisés,
le
score
moyen,
en
fonction
du
nombre
d’items,
est
assez
élevé
en
ce
qui
concerne
le
trouble
oppositionnel/provocateur
et
les
difficultés
attentionnelles
et
hyperactivité.
Pour
les
troubles
internalisés,
les
scores
moyens
les
plus
élevés
sont
celui
de
l’anxiété,
de
la
dépression,
du
trouble
obsessionnel
compul-
sif
et
des
problèmes
sociaux
avec
immaturité.
Concernant
l’adaptation
sociale,
son
score
moyen
(11,8)
est
assez
faible.
Plus
précisément,
la
scolarité
a
un
score
plus
faible
que
les
activités
et
les
relations
sociales.
4.2.
Exemples
de
deux
jeunes
issus
de
la
population
Pour
illustrer
les
scores
moyens
de
l’ensemble
des
partici-
pants,
nous
présentons
deux
profils
de
jeunes
issus
de
notre
échantillon
qui
diffèrent
concernant
les
modalités
que
nous
recherchons
:
l’attachement,
le
comportement
et
l’adaptation
sociale.
Tableau
2
Moyennes
et
écarts-types
concernant
et
les
comportements
des
jeunes
interrogés
(selon
les
sous-échelles
de
la
LCE).
Problème
de
comportement
Anxiété
TOC
TDAH
Trouble
des
conduites
Dépression
TOP
Symptômes
psychotiques
Problème
social
Problème
sexuel
Somatisation
Total
2,68
(2,04)
1,65
(1,47)
1,8
(1,58)
3,97
(3,74)
3,39
(2,79)
2,71
(1,72)
0,45
(1,03)
4
(3,48)
0,84
(1,59)
0,77
(1,09)
41,48
(18,88)
Le
score
total
des
problèmes
de
comportement
est
compris
entre
0
et
118.
Cependant,
les
différents
problèmes
de
comportement
n’ont
pas
le
même
nombre
d’items
:
l’anxiété
comprend
7
items,
le
TOC
(trouble
obsessionnel
compulsif)
5
items,
le
TDAH
(difficultés
attentionnelles
et
hyperactivité)
3
items,
le
trouble
des
conduites
17
items,
la
dépression
12
items,
le
TOP
(trouble
oppositionnel
avec
provocation)
4
items,
les
symptômes
psychotiques
4
items,
le
problème
social
8
items,
le
problème
sexuel
4
items
et
les
problèmes
de
somatisation
comprend
6
items.
H.
Lemoust
de
Lafosse,
R.
Blanc
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
93–101
97
Tableau
3
Moyennes
et
écarts-types
concernant
l’adaptation
sociale
des
jeunes
interrogés
(selon
les
sous-échelles
de
la
LCE).
Adaptation
sociale
Activités Sociale
Scolaire
Total
4,31
(1,8)
5,87
(1,79)
1,56
(1,3)
11,8
(3,13)
Activités
et
sociale
:
les
moyennes
sont
comprises
entre
0
et
12
;
scolaire
:
la
moyenne
est
comprise
entre
0
et
6
;
le
score
total
de
l’adaptation
sociale
est
compris
entre
0
et
30.
4.2.1.
Premier
profil
Il
s’agit
d’un
garc¸on
de
14
ans.
Il
est
placé
depuis
7
ans.
Il
est
le
seul
enfant
de
ses
parents
qui
se
sont
séparés
lorsqu’il
avait
18
mois.
Suite
à
la
séparation,
la
maman
quitte
le
domicile
sans
donner
de
nouvelles.
Les
relations
avec
son
père
sont
difficiles.
Une
reprise
de
contact
a
été
établie
il
y
a
6
ans
avec
sa
mère.
Concernant
l’échelle
de
l’IPPA,
il
a
un
score
de
226
à
l’attachement
(sur
une
étendue
de
75
à
375).
Il
semble
avoir
un
attachement
de
type
insécure
envers
sa
mère
qui
peut
être
expliqué
par
un
vécu
abandonnique.
Ainsi,
nous
pouvons
obser-
ver
qu’il
a
un
score
moyen
concernant
le
sentiment
de
colère
et
d’abandon
(21)
et
un
score
faible
concernant
le
degré
de
confiance
mutuelle
et
de
respect
de
l’autre
(22)
ainsi
que
concer-
nant
la
qualité
de
communication
(16).
L’attachement
semble
plus
sécure
envers
son
père
car
les
liens
sont
plus
fiables
mais
les
relations
restent
peu
sécurisantes.
Ainsi,
il
a
des
scores
moyens
pour
le
degré
de
confiance
mutuelle
envers
son
père
(35)
et
la
qualité
de
la
communication
(26)
et
un
score
faible
pour
son
sentiment
d’abandon
(14).
Pour
l’échelle
LCE,
il
a
un
score
total
de
problème
de
comportement
de
70,
ce
qui
est
très
élevé.
En
effet,
c’est
un
jeune
insécurisé
par
des
traumatismes
tels
que
la
maltraitance.
Il
va
avoir
recours
à
l’agir
pour
décharger
sa
détresse.
Il
a
des
scores
élevés
en
troubles
externalisés
c’est-à-dire
concernant
des
problèmes
de
conduites
et
un
trouble
oppositionnel
avec
pro-
vocation.
Il
a
également
un
score
élevé
concernant
un
trouble
obsessionnel
compulsif,
une
difficulté
attentionnelle
avec
hyper-
activité
et
une
problématique
sexuelle.
Concernant
l’échelle
des
compétences
sociales,
il
a
obtenu
un
score
faible.
Il
semble
avoir
des
difficultés
au
niveau
des
relations
sociales
et
de
ses
appren-
tissages
scolaires.
En
effet,
les
relations
aux
autres
semblent
compliquées
car
il
présente
des
relations
interpersonnelles
dys-
fonctionnelles.
Malgré
une
efficience
intellectuelle
normale,
il
a
des
difficultés
à
investir
les
apprentissages
en
raison
de
ses
troubles
du
comportement,
son
vécu
traumatique
et
une
faille
narcissique
importante.
4.2.2.
Deuxième
profil
Il
s’agit
d’un
garc¸on
de
11
ans
placé
depuis
1
an.
Il
est
le
der-
nier
d’une
fratrie
de
trois
enfants.
Son
père
est
décédé
lorsqu’il
avait
2
ans.
À
la
suite
de
cet
évènement,
sa
mère
a
eu
une
période
dépressive
et
a
fait
une
tentative
de
suicide.
Les
rela-
tions
mère–fils
sont
compliquées,
la
mère
étant
très
angoissée
et
ne
pouvant
pas
poser
de
limites
à
ses
enfants.
Pour
l’échelle
de
l’IPPA,
il
a
un
score
de
217
à
l’attachement
(sur
une
étendue
de
50
à
250).
Il
semble
donc
avoir
un
attachement
de
type
sécure.
En
effet,
il
a
obtenu
le
score
le
plus
élevé
concernant
le
degré
de
confiance
mutuelle
et
de
res-
pect
de
l’autre
(50)
envers
sa
mère
et
ses
amis,
un
score
moyen
concernant
la
qualité
de
communication
(30)
et
un
score
faible
concernant
son
sentiment
de
colère
et
d’abandon
envers
sa
mère
(8)
et
ses
amis
(13).
Ceci
peut
être
expliqué
par
une
angoisse
d’abandon
lié
à
la
tentative
de
suicide
de
sa
mère
et
au
décès
de
son
père.
Concernant
l’échelle
LCE,
il
a
rec¸u
un
score
total
de
problème
de
comportement
de
19,
ce
qui
est
très
faible
pour
les
enfants
de
son
âge.
Il
ne
semble
donc
pas
avoir
de
trouble
du
compor-
tement.
Le
placement
l’a
peut-être
apaisé
et
son
comportement
était
sûrement
en
réaction
aux
relations
conflictuelles
mère–fils.
Par
ailleurs,
il
semble
avoir
une
forte
anxiété
qui
peut
expliquer
qu’il
intériorise
toutes
ses
émotions
et
ne
s’autorise
plus
à
agir.
De
plus,
il
semble
avoir
des
difficultés
concernant
l’adaptation
sociale
car
il
a
obtenu
un
score
de
8,5.
Il
semble
avoir
de
réelles
difficultés
dans
ses
apprentissages
scolaires.
Ceci
peut
être
expli-
qué
par
une
anxiété
de
performance
et
son
insécurité
psychique
qui
l’empêcheraient
d’investir
le
cognitif
et
d’avoir
confiance
en
ses
capacités.
4.2.3.
Conclusion
Ces
vignettes
cliniques
nous
permettent
d’observer
les
résul-
tats
de
deux
jeunes
en
les
mettant
en
lien
avec
leur
histoire
et
leur
vécu
traumatique.
Ils
ont
deux
profils
très
différents
concernant
leur
attachement
et
leur
comportement.
Le
premier
a
un
atta-
chement
plutôt
insécure
envers
sa
mère
et
son
père
et
de
forts
troubles
du
comportement
et
le
deuxième
a
un
attachement
plu-
tôt
sécure
envers
sa
mère
et
peu
de
troubles
du
comportement.
Ainsi,
ces
exemples
nous
montrent
que
le
vécu
de
ces
jeunes
peut
être
différent.
Concernant
notre
hypothèse
de
départ,
nous
pou-
vons
observer
avec
ces
deux
profils
un
lien
entre
un
attachement
insécure
et
des
troubles
du
comportement,
ou
inversement.
4.3.
Analyses
statistiques
:
corrélation
linéaire
Nous
avons
réalisé
une
corrélation
linéaire
afin
de
déterminer
s’il
y
a
un
lien
entre
les
scores
des
deux
échelles,
c’est-à-dire
s’il
existe
un
lien
entre
l’attachement
des
jeunes
envers
leurs
parents
et
leurs
pairs
avec
leur
comportement
et
leur
adapta-
tion
sociale
(Tableau
4).
Concernant
l’attachement
envers
la
mère,
nous
pouvons
observer
une
corrélation
négative
entre
le
degré
de
confiance
mutuelle
et
un
trouble
obsessionnel
compul-
sif
(r
=
0,47
;
p
=
0,02),
ainsi
qu’avec
un
trouble
des
conduites
(r
=
0,45
;
p
=
0,03)
et
une
corrélation
positive
entre
le
senti-
ment
de
colère
et
d’abandon
et
une
difficulté
attentionnelle
avec
hyperactivité
(r
=
0,50,
p
=
0,01),
ainsi
qu’avec
un
trouble
des
conduites
(r
=
0,50
;
p
=
0,05).
Concernant
l’attachement
envers
le
père,
nous
pouvons
observer
une
corrélation
négative
entre
le
degré
de
confiance
mutuelle
et
un
trouble
obsessionnel
compul-
sif
(r
=
0,67
;
p
=
0,01)
et
entre
la
qualité
de
la
communication
et
un
trouble
obsessionnel
compulsif
(r
=
0,54
;
p
=
0,04).
Enfin,
en
ce
qui
concerne
l’attachement
aux
pairs,
nous
pouvons
observer
des
corrélations
négatives
entre
le
sentiment
de
colère
et
d’abandon
et
un
problème
au
niveau
social
(r
=
0,43
;
p
=
0,03)
et
entre
la
qualité
de
communication
et
les
activités
(r
=
0,56
;
1 / 9 100%

Étude sur l`attachement et les troubles du comportement à l

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