Coûts et bénéfices Protection thermique des bâtiments

Coûts et bénéfices
Protection thermique des bâtiments
Les bâtiments existants offrent un énorme potentiel d‘amélioration de
leur protection thermique.
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Editeur: Office fédéral de l‘énergie (OFEN)
Auteurs: Eberhard Jochem, Martin Jakob, CEPE EPF
Zurich
Rédaction: Thomas Glatthard, Lucerne
Graphiques: Martin Jakob, Christine Sidler
Photos:EMPA, Dép. Physique du bâtiment (thermo-
graphie en page de couverture), Thomas Glatthard,
association MINERGIE, Oerlikon Journalisten AG,
Fischer + Visini, Zurich
Traduction (édition française): Pierre Grandjean;
Sylvain Bauhofer (OFEN)
Rédaction finale et production: René Mosbacher,
Christine Sidler, Oerlikon Journalisten AG
Impression: Office fédéral des constructions et de la
logistique (OFCL)
Soutien financier: Programme de l‘OFEN Fonde-
ments de l‘économie énergétique (EWG), associa-
tion MINERGIE, Flumroc AG
Tirage: 2500 (allemand), 500 (français)
Berne, 2003
Distribution:
• OFCL, Distribution des publications,3003 Berne
http://www.bbl.admin.ch/fr/bundespublikationen
n° 805.330.f
• Secrétariat MINERGIE, Steinerstrasse 37,3000
Berne 16, tél. 031 350 40 60,
Prix: 10 francs
La présente publication repose essentiellement sur
les trois études suivantes réalisées dans le cadre du
programme Fondements de l‘économie énergétique
(EWG) de l'OFEN.
• «Grenzkosten bei forcierten Energieeffizienzmass-
nahmen bei Wohngebäuden» (Coûts marginaux des
mesures d‘efficacité énergétique supplémentaires
aux bâtiments d‘habitation), en allemand avec ré-
sumé en français
CEPE et HBT EPF Zurich, Institut Paul Scherrer PSI: di-
rection du projet: E. Jochem, CEPE, M. Jakob, CEPE;
collaboration: K. Christen (DARCH, EPF Zurich),
H. Huber (HTA Lucerne), A. Müggler (Association
suisse toitures et façades ASTF), Ch. Weder (Asso-
ciation professionnelle suisse pour des façades ven-
tilées APSFV), St. Häberli (Association suisse pour
l‘économie de la construction AEC)
• «Direkte und indirekte Zusatznutzen bei energieef-
fizienten Wohngebäuden»
econcept et CEPE, Zurich. Chef de projet: W. Ott,
econcept, élaboration M. Baur, econcept et
M. Jakob, CEPE
• «Erneuerungsverhalten im Bereich Wohnge-
bäude» M. Jakob, CEPE, EPF Zurich
Groupe d‘accompagnement de la présente publica-
tion: R. Meier (EWG), R. Vogel (SRT Architekten, Zu-
rich), HP. Bürgi (agence MINERGIE du bâtiment / BSR
Architekten, Berne), P. Hofer (Prognos, Bâle),
H. J. Jeker (Jeker Blanckarts architectes, Bâle),
V. Steiner (OFL), R. Humm (Energiefachstelle AG),
A. Nietlisbach (AWEL ZH), F. Jehle (AUE BL), Th. Fisch
(AUE BS), E. Jakob (WEA BE), A. Paoli (Energiefach-
stelle TG)
Possibilités de commande des rapports des études:
voir page 24.
Impressum
2
3Energie et habitation
Le mode de calcul est-il juste? .............................................. 4
Prévoir le futur ..................................................................... 5
Rénovations: un grand potentiel ........................................... 6
La demande de logements future ......................................... 7
Conseils pour les rénovations
Un toit a de multiples fonctions ............................................ 8
Plus-value grâce à la façade ................................................ 10
Remplacement des fenêtres ................................................ 12
Aération pour plus de confort............................................. 14
Systèmes de chauffage plus petits....................................... 15
Conseils pour les bâtiments neufs
De grandes baies captent la chaleur.................................... 16
La maison en tant que tout................................................. 18
Conseils d‘ordre économique
Co-bénéfices – les grands oubliés........................................ 20
Des occasions à saisir!......................................................... 21
Conclusions d‘ordre politique
Stimuler le développement.................................................. 22
Plan d‘action en 12 points................................................... 23
Info+.................................................................................. 24
Table des matières
4 5
Energie et habitation
Le mode de calcul est-il juste?
Construit en 1964, renouvelé en 2001 selon le standard MINERGIE: L‘ensemble résidentiel «Zugermatte» à Baar
En Suisse, le chauffage des bâtiments re-
présente environ un tiers de la demande
d‘énergie utile. Il recèle un grand poten-
tiel d‘amélioration de l‘efficacité énergé-
tique ainsi que de réduction des émis-
sions de CO2 et des coûts de chauffage.
Les besoins en énergie utile des bâti-
ments suisses pourraient diminuer à long
terme de deux tiers grâce à des mesures
techniques adéquates et n‘atteindre plus
que la moitié des normes actuelles des
bâtiments neufs. Au surplus, s‘ils optent
pour des mesures plus strictes, les maîtres
d‘œuvre éclairés bâtiront conformément
aux normes MINERGIE ou MINERGIE P.
Dans ce cas, le rendement des bâtiments
s‘améliore d‘un facteur cinq ou plus.
Souvent, les rénovations de façades se li-
mitent à une réfection des crépis puis à
un rafraîchissement de leur peinture. Et
quand on construit un bâtiment, on in-
vestit dans son isolation juste ce qu‘il faut
pour répondre aux prescriptions cantona-
les. Mais cette attitude restera-t-elle en-
core défendable, compte tenu des longs
cycles de renouvellement des façades (40
à 60 ans) et des fenêtres (20 à 30 ans)?
Protection thermique sous-évaluée?
Le manque de rentabilité est souvent le
principal argument invoqué contre les in-
vestissements dans l‘isolation thermique
des bâtiments. Mais ne fait-on pas sou-
vent le calcul en considérant les coûts de
construction d‘hier (au lieu d‘aujourd‘hui)
et les prix de l‘énergie d‘aujourd‘hui (au
lieu de demain)? Et l'évaluation des in-
vestissements ne devrait-elle pas aller
plus loin que les seuls bénéfices énergéti-
ques? Tient-on compte des précieux co-
bénéfices que sont, p. ex., l‘amélioration
du confort, la meilleure protection contre
le bruit et la plus grande facilité de loca-
tion? Le plus souvent, ces co-bénéfices
ne sont ni chiffrés, ni même évoqués, et
leur valeur pécuniaire est le plus souvent
inconnue. Pourtant, c‘est précisément ici
que se situent, tant pour l‘économie du
logement que pour les locataires et les
maîtres d‘œuvre, les aspects centraux
d‘une évaluation économique correcte et
globale de tels investissements. Mais si les
calculs de rentabilité présentent ces lacu-
nes, ne s‘ensuit-il pas que s‘agissant de
l‘isolation thermiquel‘on risque de sous-
investir, voire de mal investir? La présente
publication s‘attaque à ces questions et
livre de précieuses informations aux maî-
tres d‘œuvre, architectes, entreprises de
la construction de logements, mais aussi
à l‘économie du logement et aux sphères
politiques. Elle se fonde sur les résultats de
trois études récentes (voir l‘impressum).
4 5
Prévoir le futur
Toute une série de changements annon-
cés à moyen terme parlent en faveur d‘in-
vestissements dans la protection thermi-
que. Par exemple le prix des carburants.
En effet, certaines tendances et certains
faits montrent que dans le futur, on con-
sidérera les prix actuels des combustibles
comme très bas. La hausse découlera par
exemple de la loi sur le CO2, qui demande
une réduction de 10 % des émissions de
CO2 en Suisse entre 1990 et 2010. Vu les
résultats insuffisants des douze dernières
années, le prélèvement d‘une taxe sur le
CO2 sur les carburants et les combustibles
à partir de 2006 s‘impose pour atteindre
cet objectif.
Une taxe de l‘ordre de 50 fr./t CO2 ren-
chérirait le gaz naturel d‘un peu plus de
1 ct./kWh (+20 %) et l‘huile de chauffage
d‘un peu moins de 15 ct./l (+30 %). En
outre, les prix des combustibles fossiles
risquent de subir une longue hausse d‘ici
quelques décennies. La production mon-
diale de pétrole devrait culminer entre
2020 et 2030. A partir de là, il faudrait
s‘attendre à ce que le prix du pétrole
augmente, et par conséquent aussi celui
d‘autres combustibles fossiles. Ajoutons
que les conflits secouant les régions pé-
trolifères du Proche-Orient feront parfois
s‘envoler les prix (voir aussi page 21). Le
cadre du financement changera lui aussi.
L‘Accord de Bâle II oblige les banques à
procéder dès 2006 à une évaluation de
la solvabilité de leurs clients. Un client
dont les logements resteraient partielle-
ment vides faute de travaux de rénova-
tion obtiendrait de sa banque des condi-
tions d‘intérêt moins favorables. De plus,
la proportion de personnes âgées va aug-
menter dans la population et, avec elle,
les besoins en appartements confortables
(voir aussi page 7).
Co-bénéfices
Comme le montrent les études précitées,
les mesures d‘isolation thermique mises
en œuvre dans des bâtiments existants
sont rentables ou très proches du seuil de
rentabilité économique dans la plupart
des cas. Cela d‘autant plus si l‘on prend
en compte les risques de hausse de prix
de l‘énergie au cours de la durée d‘utilisa-
tion des investissements et les co-bénéfi-
ces de la protection thermique.
Aujourd‘hui, ces deux aspects sont rare-
ment pris en compte dans les considéra-
tions de rentabilité. Les co-bénéfices évo-
qués sont, par exemple, le meilleur con-
fort d‘habitation, l‘isolation phonique,
les maladies évitées, le plus faible risque
de voir un logement rester vide et l‘aug-
mentation de la valeur du bâtiment; pour
l‘investisseur, ces bénéfices peuvent avoir
une valeur économique aussi élevée que
ceux réalisés sur le plan énergétique.
Sous l‘angle de l‘économie en général et
de l‘économie énergétique en particulier,
les mesures d‘isolation thermique supplé-
mentaires des bâtiments rejaillissent po-
sitivement sur les coûts. En effet, outre
les co-bénéfices, on prend en compte les
coûts externes évités (émissions polluan-
tes, rejets de gaz à effet de serre).
Les coûts de réduction des émissions
de CO2 sont relativement faibles dans
la construction et la rénovation énergé-
tique comparativement à de nombreux
autres domaines. A cela s‘ajoutent des
retombées complémentaires sur l‘emploi,
localement et régionalement bien répar-
ties. Elles découlent essentiellement du
remplacement des importations d‘agents
énergétiques fossiles par des prestations
indigènes à différents stades: conception,
construction et maintenance, ou encore
fabrication des produits d‘isolation ther-
mique.
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Seule une approche
globale montrera les
coûts et les bénéfi-
ces réels d‘investisse-
ments énergétiques
supplémentaires
1 / 24 100%

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