Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Première

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Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Première Guerre
mondiale à nos jours
Première partie : Les chemins de la puissance
I- Les Etats-Unis et le monde depuis les « 14 points » du président Wilson (1918)
*Dossier p.186/187 : Le XXème siècle, siècle américain
Les composantes de la puissance à travers sa chronologie…
*cf. cours « Des cartes pour comprendre le monde »
Les critères et les raisons de la puissance : dimensions spatiale (maîtrise de l’espace et
exploitation de ses ressources), démographique (population dynamique et formée),
économique (engagée/ prospère / réactive), militaire (capacités de projection),
institutionnelle/idéologique (Etat de Droit, valeurs communément partagées), culturelle
(culture dominante/style de vie). Toutes ses composantes sont indissociables pour
appréhender la constitution d’une puissance qui perdure en dépit d’oppositions et de revers
notables.
*Dossier Civilisation américaine.
1- Les Etats-Unis entre isolationnisme et interventionnisme (1918-1941)
a)Les fondements idéologiques des Etats-Unis (cours Etats-Unis)
*La plus vieille constitution écrite des Etats-Unis
*La croyance en la Destinée Manifeste
*Extrait du discours d’investiture de John Fitzgerald Kennedy à la présidence des Etats-Unis, le
20 janvier 1961 (p.186)
b)La Première Guerre Mondiale et ses conséquences
*Un isolationnisme (définition p.188) officialisé par le président Monroe au XIXème siècle qu’il
convient de fortement nuancer (intervention au Japon ouvrant l’ère Meiji, aux Philippines, à
Cuba, à Porto Rico (guerre hispano-américaine), annexion des iles Hawaï, achat de l’Alaska…).
Les Etats-Unis interviennent en réalité très vite dans ce qu’ils considèrent comme leur zone
d’influence exclusive - l’Amérique latine et les Caraïbes - là où précisément sont en jeu leurs
intérêts économiques immédiats (contrôle du canal de Panama).
Un premier impérialisme se déploie ainsi, militairement et régionalement. Un second se met
en place, plus diffus, celui du dollar, en particulier avec les premiers investissements en
Europe
La composition très majoritairement européenne de l’émigration aux Etats-Unis explique en
revanche les réticences de l’opinion publique américaine à toute participation à la guerre qui
ravage l’Europe à partir de 1914.
1
*Pourquoi l’entrée en guerre des Etats-Unis le 2 avril 1917 aux côtés des forces de l’Entente ?
-Deux explications avancées p.188…
En réalité, les Etats-Unis veulent être présents en Europe lors des négociations de paix et ne
souhaitent en aucun cas l’hégémonie d’une puissance en Europe. A l’instar du Royaume-Uni,
l’ancienne puissance coloniale dont ils sont idéologiquement très proches, ils militent pour un
équilibre des puissances européennes, équilibre que viendrait briser inévitablement une
victoire allemande.
*Les 14 Points du président Wilson (Dossier p.190/191) : quels en sont les principes ?
-Principe des peuples à disposer d’eux-mêmes (autodétermination et indépendance)
-Sécurité collective (Société des Nations)
*Pourquoi le refus de la Société des Nations ? (Doc1/189)
*Les Etats-Unis : première puissance économique mondiale.
La Première Guerre Mondiale marque la fin de l’hégémonie européenne au profit des EtatsUnis, désormais première puissance économique vers qui se tournent tous les regards
novateurs du capitalisme du Vieux Continent (Citroën…)
c)La crise de 1929 emporte tout (cf. cours « La croissance économique »)
Roosevelt sauve le capitalisme américain avec le New Deal et l’intervention massive de l’Etat
dans l’économie. Les intérêts américains se replient sur leur territoire et leurs zones
d’influence traditionnelles.
Les Etats-Unis, s’ils accueillent nombre d’intellectuels (Thomas Mann, Fritz Lang etc.) et de
juifs persécutés, réagissent peu face au nazisme considéré comme une affaire intérieure à
l’Allemagne et à l’Europe (Traité de Versailles) d’autant plus que la SDN, tant vitupérée outreAtlantique, se montre incapable de prendre la moindre sanction crédible à l’encontre des
dictatures (invasion de l’Ethiopie par l’Italie).
En revanche, ils se heurtent dès le début des années 30 à un impérialisme japonais de plus en
plus agressif qui ne cache plus ses ambitions (invasion de la Mandchourie en 1931). La zone
d’influence américaine dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est est dès lors directement
affectée et contestée.
d)L’écrasement de la France dès juin 1940 et l’occupation de la quasi totalité de l’Europe par
l’Allemagne, qui a signé avec le Japon le Pacte Anti-Komintern, amènent les Etats-Unis à
apporter une aide substantielle aux Britanniques qui résistent seuls à l’Allemagne en Europe
et dont les colonies tombent les unes après les autres aux mains des Japonais en Asie (de
même que l’Indochine française). La loi du prêt-bail de mars 41 est suivi par la Charte de
l’Atlantique (à la très forte résonnance wilsonienne des 14 Points) du 14 août 1941, scellant de
fait l’alliance entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni .
*Doc 3/189 : La Charte de l’Atlantique (14 août 1941)
2
L’attaque japonaise de la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbor le 7 décembre 1941
précipite l’entrée en guerre des Etats-Unis.
2- La Seconde Guerre mondiale et l’affirmation de la puissance américaine
a)La supériorité militaire américaine
La guerre entraîne un renversement objectif d’alliances : les Etats-Unis et l’URSS forment
désormais une Grande Alliance face à l’Axe. La machine industrielle américaine se met très
vite au service de l’effort de guerre procurant aux Etats-Unis à la fin 1942 une écrasante
supériorité militaire. Dès janvier 1942, Roosevelt a lancé le Victory Program et plus de quinze
millions d’Américains sont engagé sur tous les fronts (Pacifique, nord-africain et européen).
*Rappel cours et chronologie Première.
*Carte 1/193
Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule sans condition. Les bombes atomiques sur Hiroshima (6
août) et Nagasaki (9 août) contraignent les Japonais à la capitulation le 2 septembre 1945.
b)En 1945, les Etats-Unis sont la première puissance mondiale (économique, militaire) et
incarnent un modèle résolument libéral et démocratique face à l’URSS.
Cf. cours « Les modèles idéologiques / les Etats-Unis »
*Synthèse p.192
*Schéma explicatif : Les accords de Bretton Woods
*Texte de Simone de Beauvoir : Le rayonnement international des Etats-Unis (Belin, p.90) +
Texte 3/199 : Simone de Beauvoir et le modèle américain
c) La doctrine Truman et le plan Marshall
*Télégramme de Churchill au Président Truman (août 1945) + Discours de Fulton (5 mars
1946).
*Doc 3/193 : La doctrine Truman (1947) + questionnaire
*Affiche en faveur du plan Marshall (Belin, 2/143)
d)Le « bouclier américain » du « monde libre » s’incarne dans des alliances militaires telles
que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
*Carte 2/199
Les européens sont désormais sous le « parapluie » américain, les Etats-Unis militant par
ailleurs pour une reconstruction politique de l’Europe.
*Dossier p. 196/197 + cours « La construction de l’Europe ».
e)Une politique d’endiguement confrontée aux positions traditionnellement anticoloniales des
Etats-Unis.
*Dossier p. 202/203
3
3- Les Etats-Unis dans la Guerre froide (1947-1991)
*Synthèse p.198 + rappel cours Première et cours « La croissance économique »
*Doc 4/199 : Le système militaro-industriel américain face au complexe militaro-industriel
soviétique…
*L’implosion soviétique met fin à la guerre froide (cours Première)
-Discours de Mikhaïl Gorbatchev, le 25 décembre 1991(Belin, p.174)
*Une des clés de la puissance américaine : la conquête d’une hégémonie scientifique et ses
implications économiques (brevets, « brain drain »…) face à une Union Soviétique qu’épuise la
course aux armements et qui rate le tournant de la révolution technico - scientifique des
années 80.
-Dossier p.200/2001
Conclusion : En 1991, « Les rênes du leadership mondial » (cf. citation de William Clayton
p.192) sont désormais totalement entre les mains américaines.
Avec « la fin de l’histoire » (Francis Fukuyama) commence le temps des malentendus ou
quand une superpuissance se meut en hyperpuissance (Hubert Védrine).
4- Depuis 1991, quelle hyperpuissance ?
*Définition d’hyperpuissance (p. 208 + cours Etats-Unis)
a) Que faire après la disparition de l’URSS et la fin de la Guerre froide ?
*Cf. cours Première
-L’instauration d’un nouvel ordre mondial prôné par le président républicain George Bush :
fondé sur l’ONU dont la Guerre froide avait neutralisé l’action (Conseil de Sécurité inopérant
dans la majeure partie des cas), le respect des traités internationaux (droit international) et la
promotion des droits de l’homme. Les Etats-Unis se voient en régulateurs des relations
internationales avant d’être bientôt désignés comme les « gendarmes du monde »…
*La guerre du Golfe (1991) est alors présentée à l’opinion publique comme l’illustration
emblématique de cette nouvelle politique internationale.
*Cf. cours « Un nouvel ordre mondial »
-L’ « enlargement » (définition p.204) sous l’impulsion du président démocrate Bill
Clinton s’inscrit dans la droite ligne de cette politique.
* Synthèse p.204.
*Doc 2/205 : Les accords de Dayton. Les Etats-Unis, devant l’impuissance européenne à régler
la crise yougoslave, sont de nouveau incontournables.
*Doc 1/268 : Les accords d’Oslo (1993) apparaissent alors sous l’égide des Etats-Unis comme
la première étape d’un « règlement de paix juste, durable et global »…
b) Les attentats du 11 Septembre bouleversent la donne géopolitique.
4
-Cf. cours « Les attentats du 11 septembre »
-L’unilatéralisme (définition p.204)du président George W. Bush conduit les Etats-Unis à
s’affranchir de l’aval des Nations-Unies pour intervenir en Irak désigné comme l’un des Etats
de « l’axe du mal » en 2003, alors que l’intervention en Afghanistan en 2001 s’était réalisée
dans le plus large des consensus (ISAF).
*Dossier p.270/271
*Discours de Jacques Chirac devant l’ONU, le 23 septembre 2003 (Belin, p.187)
-Par ailleurs le Congrès refuse de ratifier trois traités majeurs : le Traité d’Interdiction des
Essais Nucléaires, celui portant sur les statuts de la Cour Pénale Internationale et enfin le
protocole de Kyoto péniblement négocié pour réguler les émissions de dioxyde de carbone…
c) L’antiaméricanisme qui s’était très nettement atténué en Occident depuis les grandes
manifestations contre la guerre du Viet Nam des années 60 et 70 reprend en densité, stimulé
tout à la fois par la posture unilatéraliste américaine de « gendarme du monde » et
l’accusation d’être les fourriers d’une mondialisation libérale impitoyable aux faibles et aux
pauvres. Le fameux « american way of life » présenté hier comme un modèle envié de
consommation et de confort est de plus en plus contesté pour ses conséquences
environnementales désastreuses en termes de prédation, de gaspillage et de santé publique.
*Dossier : Les Etats-Unis sont-ils les gendarmes du monde ?
*Cf. Conclusion cours « Des cartes pour comprendre le monde » et « La mondialisation en
fonctionnement ».
C’est également l’époque où l’idéologie du « choc des civilisations » théorisée par Samuel
Huntington alimente à point les incompréhensions et ravive les ressentiments d’un monde
arabe et plus largement musulman vis-à-vis des Etats-Unis. Enlisés rapidement en Irak qu’ils
administrent de fait jusqu’en 2006, ces derniers sont accusés de n’avoir eu aucune vision
politique claire pour l’après Saddam… en ayant oublier simplement que « les peuples n’aiment
pas les missionnaires bottés » (Robespierre).
*Doc 1/206 : Le choc des civilisations
Le reproche d’ « un poids, deux mesures » alimente également l’humiliation de la « rue
arabe », prompte à adopter toute théorie du complot, dans le pourrissement de la situation
israélo-palestinienne (poursuite par Israël de la colonisation larvée en Cisjordanie,
intervention israélienne à Gaza en 2009…).
*Dossier p.206/207 : Les Etats-Unis et le monde musulman depuis 1991.
*Les fractures du monde arabe (Belin, p.184)
*L’antiaméricanisme, une attitude commode de dédouanement ?
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Conclusion : Une situation contrastée.
a) La crise économique qui s’accentue depuis 2007 avec les conséquences conjuguées de la
révolution technico-scientifique et de l’emprise du capitalisme financier met en évidence les
fragilités de la société américaine (très fortes inégalités sociales, précarisation etc.) et
contribue à la remise en cause du modèle américain.
*Cf. cours « la puissance américaine »
b)La nouvelle donne géoéconomique avec l’émergence du Brésil, de l’Inde et surtout de la
Chine qui finance le déficit abyssal des Etats-Unis (cf. la nouvelle Grande Alliance) conduit à
une très perceptible modification du centre de gravité de la puissance vers l’Asie du Sud-Est,
mouvement initialement opéré par le Japon à partir du début des années 80.
c)Les résonnances en géopolitique sont manifestes depuis l’arrivée au pouvoir du président
démocrate Barack Obama en 2008 qui a très clairement infléchi la politique étrangère
américaine dans la lignée d’un Bill Clinton(multilatéralisme affiché du G20, reprise du dialogue
avec les alliés de l’OTAN, retrait du bourbier irakien, retrait programmé d’Afghanistan,
poursuite du redéploiement des troupes vers l’Asie…).
De même en économie les Etats-Unis ont-ils renoué avec une politique très keynésienne de
relance, revêtant à l’occasion une dimension sociale nouvelle (système d’assurances sociales
dit « Obama care » qui vise pour la première fois à répondre à l’une des fragilités majeures de
la société américaine).
d) La figure même du président Obama, premier afro-américain à être élu à cette fonction,
cinquante ans après les premières marches pour les droits civiques, est emblématique du
potentiel américain, en termes de pragmatisme et de réactivité politique, de capacité
d’intégration et d’adaptation. Il ne doit en rien dissimuler les contradictions d’un modèle
américain fondé tout à la fois sur une économie de prédation et de gaspillage des ressources
naturelles (exploitation du gaz de schiste), sur un investissement considérable dans
l’innovation (capital risque, maîtrise des brevets…) au détriment parfois (souvent ?) du
principe de précaution le plus élémentaire (OGM de Monsanto) et sur une redistribution très
inégalitaires des richesses produites. Il est clair que le style de vie américain, consumériste et
individualiste, se doit d’être reconsidéré au regard de la déstabilisation climatique et des
menaces qui pèsent de plus en plus clairement sur la biosphère ainsi que sur les déséquilibres
sociaux qui à termes pourraient entamer le consensus américain.
Bac : -Composition : Les Etats-Unis et la promotion de la démocratie dans le monde de 1918 à
nos jours (p.211) ; Les Etats-Unis et le monde de 1941 à 1991 (p.211) ;
6
-Etude critique d’un document : Discours de George Marshall sur la reconstruction de
l’Europe (5 juin 1947), p.212 ; Kennedy et le rôle des Etats-Unis dans le monde (20 janvier
1961), p.213 ;
-Etude critique de deux documents : Deux réactions aux attentats du 11 septembre
2001 ( p.214).
II- La Chine et le monde depuis le « mouvement du 4 mai 1919 »
« Quand la Chine s’éveillera… » (Alain Peyrefitte en 1973, sur une citation attribuée à
Napoléon Bonaparte, p.218)
Signe des temps : la Chine, pour la première fois en tant qu’entité pleine et entière, est
inscrite au programme d’Histoire. Elle l’est également à celui de géographie en parité/rivalité
avec le Japon. Le changement statutaire est notable et spectaculaire.
On remarquera que l’Inde n’a pas droit à de telles fastes académiques : la reconnaissance de
son statut de puissance émergente passe par une étude de cas très spécifique (Mumbai :
modernité, inégalités) et une problématique démographique des plus classiques touchant
l’Asie du Sud et de l’Est, liée à celle des « défis de la croissance »… alors que le Brésil s’inscrit
nettement dans le champ d’une géopolitique qui compte, avec un intitulé programmatique
sans ambiguïté « Etats-Unis-Brésil : rôle mondial, dynamiques territoriales ».
Comme si le choix de la montée en puissance de Pékin dans le monde - et d’abord bien
entendu en Asie - s’imposait naturellement, à l’instar du manuel qui d’entrée de jeu proclame
que « le XXIème siècle semble être promis à la Chine » (p.216).
Le XXIème siècle sera-t-il donc chinois ?
L’invite est claire : il s’agit de comprendre l’irruption de la Chine sur la scène mondiale , d’en
évaluer les possibilités de renouvellement et, pour ce faire, d’interroger son histoire culturelle
et politique au cours du siècle précédent. On verra cependant qu’il n’est pas dépourvu
d’intérêt de se pencher parfois sur celle - millénaire ! – de l’Empire du Milieu…
*Cf. l’ouvrage récent de Michel Aglietta et Guo Bai, « La voie chinoise » (Odile Jacob)
*Chronologie p.216 + cartes p.220/221
*Chronologie synthèse p. 238
A- La Chine, du mouvement du 4 mai 1919 à la victoire de Mao (1er octobre 1949)
*Synthèse p.222
1- Une République fragile
a)La République de Chine est proclamée en 1912 par Sun Yat-Sen, fondateur en 1905 du
Guomindang (« parti nationaliste »), après le renversement de l’empereur Pu Yi en 1911.
*Biographie de Sun Yat-Sen + lexique p.222
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Il s’agit d’une réaction nationaliste face au pillage de la Chine par les puissances coloniales
européennes qui depuis les Traités inégaux de 1844 imposent leur volonté à un Empire en
décomposition avancée, notamment en s’accaparant une partie du littoral par le biais de
concessions dans les villes portuaires stratégiques comme Shanghai. Le Japon, l’Empire du
Soleil levant rival de toujours de l’Empire du Milieu, participe à ce dépeçage à partir de l’ère
Meiji et surtout de sa victoire dans la guerre russo-japonaise de 1905. Il exaspère ainsi le
sentiment d’humiliation des élites chinoises.
*Carte 1/220
b)C’est d’ailleurs à la faveur de la décision de transférer au Japon les droits de l’Allemagne
vaincue sur la province de Shandong qu’éclate la révolte étudiante du 4 mai 1919, que
soutient rapidement tout à la fois la bourgeoisie lettrée, issue du mandarinat impérial, et la
bourgeoisie commerçante chinoise, sévèrement affectée dans ses intérêts par les privilèges
accordés aux négociants étrangers.
c)La conférence de Washington de 1922 qui rejette les prétentions japonaises sur les
anciennes concessions allemandes, ne règle que partiellement la question. Les concessions
demeurent et les « seigneurs de la guerre », encouragés en sous-main par les Occidentaux,
dominent une grande partie de la Chine du Nord.
*Pourquoi un tel refus essuyé par le Japon ? Le Japon est désormais perçu par les puissances
coloniales régionales, la France et l’Angleterre, ainsi que par les Etats-Unis, puissance
dominante du Pacifique, comme une puissance aux visées impérialistes, concurrente et
conquérante (émergente…), menaçant clairement le statu quo des zones d’influence.
d)C’est dans ce contexte qu’est fondé en 1921 le Parti Communiste Chinois, dirigé par Wang
Ming et Mao Zedong, dans le sillage de la Révolution bolchevique et de la Troisième
Internationale. Sun Yat-Sen, chef du gouvernement de Canton, s’allie au PCC afin de
reconquérir les territoires du Nord et de bénéficier de l’aide soviétique. Le général Tchang KaïChek s’impose alors comme l’homme fort du Guomindang alors que Mao Zedong s’affirme à la
tête du Parti Communiste.
2- Guerre civile et guerre extérieure (1927-1949)
a) Les alliances de circonstances entre nationalistes et communistes volent en éclats à
l’occasion des grèves insurrectionnelles organisées par le PCC à Shanghai en avril 1927,qui
menacent les concessions étrangères que veut ménager le Guomindang. La répression y est
féroce.
*André Malraux, «La condition humaine »
De même à Canton, où la « Commune », à l’image de celle de Paris de 1871, est écrasée par
les troupes du Guomindang. Tchang Kaï-Chek, devenu chef de l’Etat, installe le gouvernement
nationaliste à Nankin alors que Mao organise dans le Jiangxi une République soviétique
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originale, fondée sur le prolétariat rural, ce qui sera toujours l’une des spécificités
idéologiques et sociologiques du mouvement communiste maoïste.
b)En 1931, le Japon envahit la Chine : la guerre civile entre les troupes nationalistes et les
foyers d’insurrection communiste se double d’une guerre particulièrement atroce avec le
Japon qui conduit en Chine une politique raciste d’expansion coloniale et de conquête d’un
« espace vital » riche de matières premières agricoles et énergétiques (occupation de la
Mandchourie dès 1932).
*Dossier p. 224/225 + Questionnaire p.225.
c) « La Longue Marche » vers une Chine communiste
*Cf. la mythique « Longue Marche » des forces communistes d’octobre 1934 à novembre
1935 vers le Shaanxi qui participe à la mystique révolutionnaire maoïste (carte 2/220)
*Synthèse p.222 + Biographie de Mao p.229
*Carte + texte : « La longue marche de Mao Zedong vers le pouvoir » - L’Atlas Histoire du
Monde Diplomatique.
Quelles sont les trois grandes étapes de la conquête du pouvoir par le Parti Communiste
Chinois ?
*En 1949, les dirigeants du Guomindang et les débris de l’armée nationalistes se réfugient sur
l’île de Taï-Wan où Tchang Kaï-Chek installe le gouvernement de la Chine dite nationaliste qui
occupera seule le siège réservé à la Chine au Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’en 1971. Ce
n’est en effet qu’en octobre 1971 que la République Populaire de Chine qu’a proclamé Mao le
1er octobre 1949 à Pékin, est reconnue par l’ONU en tant qu’unique Etat légitime de Chine,
récupérant ainsi le siège permanent chinois au Conseil de sécurité.
Aujourd’hui encore la Chine ne reconnaît Taï-Wan que comme une province chinoise. Toute
proclamation officielle de l’indépendance de Taï-Wan serait considérée comme un casus belli
par les autorités de Pékin…
*Carte 3/221
B- La voie communiste chinoise (1949-1976)
*Chronologies conjuguées p.226/228 + lexique p.226
*Synthèse p.226
1- L’alliance avec l’Union Soviétique (1949-1960)
a) Signature avec l’URSS d’un traité « d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle » en 1950.
Cette alliance naturelle avec la «première patrie du socialisme » confirme en Asie la fulgurante
expansion du modèle soviétique après la constitution des démocraties populaires en Europe à
partir de 1945. La guerre de Corée (juin 1950/juillet 1953) conforte la politique d’alignement
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chinoise qui apporte son aide massive à la Corée du Nord par l’envoi de près de 600000
« volontaires », ménageant ainsi la fiction d’une non-intervention directe…
b)Cependant la Chine maoïste, soucieuse d’échapper à une tutelle idéologique encombrante,
souhaite très vite jouer une partition plus autonome. Elle se démarque progressivement de la
bipolarisation qui s’institutionnalise en zones d’influence reconnues et légitimées par les deux
Grands sous la forme de la coexistence pacifique, depuis la mort de Staline (1953) et de la
déstalinisation khrouchtchévienne qui s’ensuit (XXème congrès du PCUS de 1956).
Sous la conduite notamment de Zhou En-Lai (biographie p.226), la Chine entend ainsi occuper
une place éminente dans le Tiers-Monde à travers le Mouvement des non alignés issu de la
conférence de Bandung (1955). Elle entend également incarner la fidélité aux idéaux
marxistes-léninistes que braderait une Union Soviétique « embourgeoisée » dont elle conteste
de plus en plus ouvertement le rôle dirigeant.
*Cf. références à la pensée maoïste comme fondement de la ligne du PCC (« La longue marche
de Mao Zedong vers le pouvoir » - L’Atlas Histoire du Monde Diplomatique)
En 1960, l’URSS qui ne saurait accepter les critiques et les prétentions chinoises à prendre la
tête du mouvement communiste international suspend son aide à Pékin et rapatrie ses
experts du jour au lendemain… Cette rupture qui marque l’émancipation définitive de la Chine
vis-à-vis de l’URSS précipite du même coup l’échec du « Grand Bond en avant ».
2- Les spécificités maoïstes de la « voie chinoise »
a)Sur le plan économique : le Grand Bond en avant, initié en 1958, doit conduire à marche
forcée la Chine à s’industrialiser afin de rattraper son immense retard. Les paysans sont alors
mobilisés dans les « communes populaires », lieux tout à la fois d’exploitation agricole et de
production industrielle. C’est l’époque où quasiment chaque village chinois se doit d’ériger un
« haut fourneau » pour produire l’acier dont il a besoin… Cette économie autarcique et
bureaucratique, ne tenant le plus souvent aucun compte des réalités économiques
provinciales en termes de potentiel de production, d’infrastructures de transports ou de
formation des « masses rurales », conduit au désastre. Le bilan de la seule famine qui en
découle varie de 15 à 20 millions de morts… (Cf. estimation globale du nombre de victimes,
Doc 6/229)
b) Sur le plan politique : la « Révolution culturelle », qui se déploie de 1966 jusqu’au début des
années 70, doit permettre de régénérer la Chine en la purgeant de ses valeurs traditionnelles,
articulées notamment autour du bouddhisme [neutralisation du désir, intimement lié à la
douleur et donc à l’existence même], du taoïsme [« la Voie », principe primordial de l’Univers,
axée sur la méditation] ou du confucianisme [bonté, esprit rituel, sauvegarde de l’ordre dans
l’Etat], et en éliminant ses élites rétrogrades. Il s’agit en réalité pour Mao de reprendre la main
sur l’appareil du PCC et de briser toute opposition susceptible de remettre en cause son
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pouvoir. Cette offensive idéologique s’appuie sur un condensé de la pensée maoïste, « Le Petit
Livre Rouge », qui inonde toute la Chine (mais également l’Occident universitaire) et que l’on
se doit d’étudier comme un bréviaire religieux… Les Gardes rouges sont chargés de sa mise en
œuvre et d’une répression qui fera aux environs de 4 millions de morts.
*Dazibao
*Doc 4/227 : Un intellectuel critique la propagande de la Révolution culturelle chinoise.
*Doc 6/229 : Un historien dresse le bilan du Grand Bond en avant et de la Révolution
culturelle.
c) Sur le plan internationale : La politique étrangère de la Chine qui propose une troisième
voie d’émancipation aux populations du Tiers-Monde afin d’échapper à la logique bipolaire de
la Guerre froide tourne très vite court devant les contradictions internes des non alignés.
L’annexion définitive du Tibet par la Chine en 1959 provoque un conflit armé avec l’Inde de
Nehru alors que le maoïsme dénonce le révisionnisme yougoslave du Maréchal Tito, deux
fondateurs du Mouvement des non alignés…
Cependant la Chine, devenue puissance nucléaire en 1964 et forte de sa « menace
démographique », parvient à obtenir une certaine bienveillance du bloc occidental, qui ne
peut que se satisfaire de la division du camp soviétique à l’heure où les Américains s’enlisent
au Viet-Nam (offensive viêt-cong du Têt en 1968).
d)Le réalisme géopolitique s’impose cependant progressivement devant les impasses
économiques et les errements de la Révolution culturelle. Face à un Mao Zedong très affaibli,
Zhou En-Lai, et dans son sillage Deng Xiaoping, sont les artisans d’une première ouverture qui
se concrétise par l’entrée de la Chine à l’ONU en 1971 et la visite du président Nixon à Pékin
en 1972.
C’est également à cette époque que la Chine adopte la politique autoritaire de l’enfant
unique, un malthusianisme bien accueilli par l’opinion publique occidentale et salué par
nombre de démographes en dépit de son caractère coercitif, tant est grande à l’époque la
peur de « l’explosion démographique »…
A la mort de Mao et de Zhou En-Lai en 1976, la Chine réoriente l’ensemble de sa politique
économique afin d’attirer les investissements étrangers sous la conduite de Deng Xiaoping qui
prend définitivement les rênes du pouvoir en 1977, après avoir éliminé « la Bande des
Quatre » dont la veuve de Mao.
C- Quelle voie chinoise depuis 1978 ?
*Synthèse p.230
*Cf. cours Géographie « L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance / Japon-Chine :
concurrences régionales, ambitions mondiales »
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1- Les « Quatre Modernisations » et « l’économie socialiste de marché »
*Le revirement est saisissant, dépassant par son ampleur et ses objectifs la NEP mis en place
en 1921 par Lénine à laquelle la nouvelle orientation chinoise avait pu être comparée à
l’époque.
En 1979, Deng Xiaoping déclare que l’objectif des réformes économiques est d’atteindre une
société de « xiaokang », de relatif bien-être et d’épanouissement personnel. Les moyens pour
y parvenir sont rapidement mis en œuvre :
a) Décollectivisation des terres et privatisation des industries sous le contrôle de l’Etat.
b) Création des Zones Economiques Spéciales (ZES)
*Doc 2/231 : Deng Xiaoping et les ZES
Un mot d’ordre : « Enrichissez-vous par le travail et l’épargne » - Guizot (1831)
La Chine devient un véritable pays-atelier qui devient l’atelier du monde à partir des années
90. La restauration du capitalisme devient une réalité spectaculaire, tellement saisissante
qu’elle s’effectue sous les auspices d’une exploitation économique sauvage d’un prolétariat,
issu massivement des campagnes, souvent comparée aux plus farouches heures de la
Révolution industrielle du XIXème siècle, et d’un Parti Communiste qui ne lâche rien de la
rhétorique maoïste et de sa dictature...
*Doc 1/231 : Répression de la place Tien an-men en 1989. La Chine ne suivra pas la politique
de Gorbatchev en URSS qui tente de concilier glasnost et perestroïka. Nulle glasnost en
Chine…
2- Une influence économique majeure
a)La Chine devient en l’espace de 25 ans la deuxième puissance économique mondiale. En
2011, elle est le premier exportateur mondial et le deuxième importateur. Ses réserves de
change sont telles qu’elle devient le créancier du monde, finançant en particulier l’abyssal
déficit budgétaire américain dans le cadre d’une nouvelle « grande alliance »…
b)Elle concurrence désormais les Etats-Unis et l’Europe au sein même de leurs zones
d’influence traditionnelles, en Amérique latine et davantage encore en Afrique où elle
accapare terres et matières premières en prévision d’une pénurie… Les Instituts culturels
Confucius deviennent également des relais non négligeables de l’influence chinoise
(apprentissage de la langue et des usages…).
*Dossier p.232/233 : La diaspora, fondement de la puissance chinoise
*Dossier p.234/235 : L’influence chinoise dans les pays du Sud
3- Les limites du « modèle chinois »
*Cf. cours « Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales »
*Synthèse p.230 : « Les limites de l’ouverture chinoise au monde »
*Dossier p.236/237 : Etats-Unis contre Chine, le basculement des puissances ?
12
Un pays non plus émergeant mais « émergé » ; un pays qui n’est plus simplement l’atelier du
monde mais qui produit pour lui-même, pour son marché intérieur ; un pays qui, devant
l’augmentation du coût de sa propre main-d’œuvre (de 15% par an) délocalise dans les pays
du sud-est asiatique les plus pauvres (Viet Nam, Laos) ou dans la corne de l’Afrique (Ethiopie,
Tanzanie) ; une puissance qui devra urbaniser les 300 millions de Chinois qui quitteront les
campagnes dans les vingt ans qui viennent…
Quelles sont les faiblesses du modèle chinois et les menaces qu’il engendre ?
Quelles solutions ? Quelles perspectives ?
*Textes : -«La Chine est prise au piège d’une croissance qui génère plus d’inégalités » - Mark
Leonard (« Le Monde », 16 août 2012) : richesse privée, misère publique ?
-« La Chine, puissance aux pieds d’argile » - Bernard Guetta (« Libération », 7
novembre 2012) : continuer à concilier dictature du parti unique, capitalisme sauvage et
partage (très inégal)du gâteau ?
Conclusion : Un avenir des plus incertains…
Texte : « Avenirs de la Chine » - Martine Bulard (« Le Monde Diplomatique », décembre
2012) . Une grande finesse d’analyse et de rigueur.
*Quelles sont les étapes du développement économique et leurs caractéristiques depuis les
années 50 selon les auteurs ?
Quelles seraient les possibles « avenirs de la Chine », économique et politique ?
Bac : -Composition : Place et rôle de la Chine dans le monde depuis 1919 (p.239) ; La Chine
depuis 1978, une superpuissance ? (p.239) ;
-Etude critique d’un document : Les trois mondes selon Deng Xiaoping (1974), p.240 ; La
rivalité sino-japonaise, p.241 ;
-Etude critique de deux documents : Droits de l’homme et droits politiques en Chine
(p.242/2
Deuxième partie : Un foyer de conflits
Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la
Première Guerre mondiale
*Pourquoi / Dans quelles conditions un espace devient-il zone de conflictualités ? Comment
s’appréhende-t-il comme foyer de conflits ?
*Eléments de réponses attendus au regard des cartes p. 248/249 en s’appuyant sur des
exemples chronologiquement datés:
-Des espaces fondamentalement enjeux d’affrontements pour leur appropriation territoriale:
quelles populations, quels Etats sont concernés ?
*Aujourd’hui que recouvrent le Proche et Moyen-Orient ?
13
Définition préambule p.244 + cartes p. 248/249.
Quels Etats conviendrait-il cependant d’englober géopolitiquement ? Egypte et Chypre (Grecs
et Turcs…zone de conflictualité au sein même d’un pays membre de l’Union Européenne).
*Jusqu’en 1918, quel est l’Etat dominant ? L’Empire ottoman, « l’homme malade de
l’Europe », entré en lent déclin à la fin du XVIIIème siècle (cf. cours Première)
-espaces géostratégiques et géopolitiques par leur situation de carrefour ou /et de
convergences (détroits, isthmes), permettant des échanges commerciaux aisés d’où la
nécessité d’une sécurisation militaire et d’une maîtrise douanière du territoire (plus-value
financière pour les Etats) ;
-espaces géoéconomiques majeurs quant au potentiel agricole (Croissant fertile, grenier à blé
de Rome), aux ressources minières et énergétiques (hydrocarbures à partir des années 30) ;
- Des lieux prééminents sur les plans économique et politique mais également
religieux/culturels dès lors que s’y greffent les rivalités pour l’hégémonie idéologique, entre
polythéisme et monothéisme d’abord (Rome confrontée au Judaïsme puis au Christianisme
qui s’impose finalement comme religion d’Etat de l’Empire) puis entre les trois religions
monothéistes. C’est la conquête d’une même terre, celle que l’on nomme précisément la
« Terre Sainte », qui devient l’enjeu essentiel des Croisades (cf. cours Seconde).
Toutes ces dimensions géopolitiques sont présentes sous ces latitudes orientales depuis
l’Antiquité: des permanences lourdes et vivaces des Hittites à nos jours, un terreau toujours
aussi favorable aux affrontements.
*Affrontements qu’il convient d’ailleurs de relativiser. En premier lieu parce qu’il ne s’agit pas
de conflits permanents : l’espace proche-oriental est avant tout un espace d’imbrications et
d’échanges économiques, démographiques et culturels sans lesquels il ne pourrait se
développer. Et au regard des multiples autres zones de conflits passés et présents…
*Exemples d’autres zones de conflictualités passées, parfois très proches ? En Europe (France,
Allemagne, Autriche, Angleterre, Russie, Pologne jusqu’en 1945… ; Guerre froide jusqu’en
1991 ; Balkans au milieu des années 90) ; en Amérique du Sud (Paraguay, Argentine, Uruguay,
Brésil, Bolivie) et Amérique centrale minées également par des guerres civiles - qui perdurent
encore parfois comme en Colombie ;
*Zones de conflictualités actuelles ? En Afrique (multiplicité des foyers de crise et de
déstabilisations avec des Etats qui se délitent et des frontières qui n’ont plus guère de réalité :
région des Grands Lacs, Sahel, delta du Niger…) ; en Asie (Inde/Pakistan/Cachemire ;
Chine/Tibet) ; à la charnière entre l’Europe et l’Asie, le Haut-Karabakh que se disputent
l’Arménie et l’Azerbaïdjan…
14
*Si le Proche et le Moyen-Orient suscitent l’attention occidentale, c’est qu’ils mobilisent tous
les affects idéologiques et renvoient à nos constructions culturelles identitaires faites
d’histoire partagés et de patrimonial commun.
Cf. Cours La Vieille - Ville de Jérusalem
*Dossier p.274/275 : Comment écrire l’histoire du Proche-Orient ?
-« Une histoire passionnelle » - Henry Laurens (p.275)
*Chronologie synthèse p.276
I- Proche et Moyen-Orient entre 1918 et 1947
*Rappel chronologie Empire Ottoman + chronologies p. 244 et 250.
*Rappel Génocide arménien
*Synthèse p. 250
1- Le démantèlement de l’empire ottoman
*Dossier p. 252/253
a) Un véritable dépeçage… Pourquoi ?
*Traité de Sèvres (192O)
b) Dépeçage tellement brutal qu’il suscite une réaction nationaliste (Jeunes Turcs)
*Mustafa Kemal et le Kémalisme (définition p.250)
*Traité de Lausanne (1923)
*Doc 6/253 : Mustafa Kemal justifie la naissance de la Turquie
c) Les protectorats britannique et français
*Doc 4/253
d) L’indépendance de l’Arabie Saoudite (1932)
2- Les hydrocarbures confèrent une dimension géostratégique à la sous-région
*Synthèse p. 250
*Dossier p.272/273
3- L’émergence d’un nationalisme arabe
Sous deux formes initiales :
a) Un nationalisme qui à l’instar du kémalisme turc se tourne désormais vers la modernité des
Lumières européennes et développe une idéologie anti-coloniale parfois socialisante
(panarabisme de Nasser, partis Baas syrien ou irakien) ;
*Doc 3/251
*Doc 3/253
b) Un islamisme qu’incarne la confrérie des Frères musulmans à partir de 1928 qui prône la
constitution d’un Etat arabe sous la forme du califat originel et un retour à la stricte tradition
coranique primitive (application de la charia).
15
*Doc 1/251
4- La Palestine sous mandat britannique
*Synthèse p. 250
*Doc 2/251 : Le foyer national juif selon l’Organisation sioniste
*Doc 1/254 : La Déclaration Balfour (2 novembre 1917)
*Doc 3/254 : Les principales vagues d’immigration juive
* « Le retour à Jérusalem » - Pierre Bonardi (1927)
a) De la déclaration Balfour à la constitution de l’Etat d’Israël
*Dossier p. 254/255 : Du foyer national juif à l’Etat d’Israël (1917-1948)
*Pourquoi un Etat spécifique juif ?
- Le sionisme s’affirme sur le plan doctrinal avec Theodor Herzl et son livre « L’Etat juif »
(1896) dans un contexte d’antisémitisme (Affaire Dreyfus en France, pogroms en Russie) et
prend une forme plus institutionnelle lors du congrès de Bâle de 1897 et la création du Fonds
national juif en 1901 pour le rachat de terres en Palestine, avec également une dimension
socialiste - le kibboutz - aujourd’hui très marginal sous sa forme initialement communiste,
mais qui fut l’une des forces de conviction du Travaillisme israélien.
*Un mouvement divisé dès l’origine (Doc 4/254)
-La Shoah : le génocide nazi, conjugué à la déliquescence du protectorat britannique en
Palestine, rend incontournable la transformation du Foyer Juif en un Etat, sous les auspices
des deux Grands.
*Doc 7/255 : La proclamation de l’Etat d’Israël (14 mai 1948)
*Résolution de l’ONU du 29 novembre 1947 (53 Etats membres)
Création de deux Etats en Palestine : Israël et un Etat arabe indépendant
*Cartes 6/255 : Le plan de partage de l’ONU de 1947
*Résolution de l’ONU du 29 novembre 2012 (193 Etats membres)
Reconnaissance d’un Etat de Palestine comme observateur non membre.
*Cartes « Atlas Histoire du Monde Diplomatique »
b) La première guerre israélo-arabe (15 mai 1948 - avril 1949)
*Carte 6/255
*Pourquoi le refus des Etats arabes d’accepter le plan de partage onusien de 1947 ?
-La tentative d’hégémonie de l’Egypte qui vise l’annexion de l’ensemble de la Palestine et
refuse la création d’un Etat arabe spécifique en Palestine
*Constat carte 6/255: en 1949, Gaza est sous souveraineté égyptienne et le restera jusqu’à la
Guerre des Six Jours de 1967 (carte p.258)…
-Le tronçonnement de l’Etat arabe palestinien (ce qui est davantage le cas aujourd’hui…Carte
2/268)
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-Jérusalem sous contrôle international
c) La « Naqba » et les premières annexions israéliennes
*Cartes 6/255 et 1/258
II- Proche et Moyen-Orient de 1948 à 1991
*Texte et cartes: « De la centralité du conflit proche-oriental » (L’Atlas Histoire du Monde
Diplomatique)
*Chronologie p.256
1- Le contexte de la Guerre froide
a)Le Moyen-Orient, un enjeu de la Guerre froide
*Bipolarisation du monde (Cf. cours Première)
b)Des postures idéologiques qui peuvent perdurer mais des positionnements et des
revirements politiques, fonction des intérêts géopolitiques des différents Etats et de leur
évolution. Quelques exemples :
-1953 : le Premier ministre iranien Mossadegh est renversé par la CIA pour avoir nationalisé
les compagnies pétrolières. L’Iran du Shah redevient un allié indéfectible des Etats-Unis
jusqu’à la révolution islamiste de Khomeiny de 1979.
-1956 : crise de Suez. La France, le Royaume-Uni et Israël sans concertation avec les Etats-Unis
interviennent militairement pour contrer la nationalisation du canal de Suez par Nasser. Les
Etats-Unis et l’URSS redistribuent alors clairement les cartes, rappelant dans le contexte
bipolaire qui est autorisé à jouer dans la cour des Grands et à qui incombe réellement le
pouvoir d’intervention: la nationalisation est entérinée et l’Egypte conserve la gestion du
canal ;
-Si certains régimes nationalistes arabes se rapprochent de l’Union Soviétique comme la Syrie,
l’Irak ,le Yémen ou l’Egypte qui accueillera Khrouchtchev en 1964 ( Doc1/257 ; Doc 3/260 :
construction du barrage d’Assouan), d’autres se tournent résolument vers les Etats-Unis
comme l’Arabie Saoudite (dès 1945) ou les monarchies du Golfe qui accèdent à
l’indépendance dans les années 60 ainsi que la Jordanie du roi Hussein, se situant ainsi
objectivement du même côté qu’Israël qui peut compter sur un soutien sans faille du
protecteur américain… En 1978, après les accords de Camp-David avec Israël, Anouar elSadate renverse ses alliances et tourne définitivement le dos à l’URSS (et pour un temps à la
Ligue arabe). Il fait alors de l’Egypte l’une des principales bénéficiaires de l’aide américaine
dans la région (et cela jusqu’à aujourd’hui… les Etats-Unis, outre le maintien de leur assistance
civile et militaire, viennent de garantir le prêt de 4,5 milliards de dollars consenti par le FMI à
l’Egypte de Mohamed Morsi) ;
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-Le panarabisme, qu’incarne la figure de Nasser (Dossier p.260/261), dans le sillage du
Mouvement des non alignés ne pourra guère résister aux contradictions et aux rivalités qui
traversent le monde arabe : la logique bipolaire des Blocs s’imposera très vite et la guerre du
Golfe de 1991 emportera les dernières illusions. La Ligue arabe, fondée en 1945, ne se survit
que par une rhétorique minimale sur la solidarité de la nation arabe. Mais s’y impose
constamment la logique des Etats et de leurs intérêts propres, lui interdisant quasiment toute
intervention unitaire efficace ;
-Ainsi de la guerre Iran-Irak (1980 / 1988) qui ne mobilisera nullement la « nation arabe » en
dépit des efforts de Saddam Hussein dénonçant le « racisme et la haine millénaire des
Persans à l’égard des Arabes » (Doc 4/257 : Discours de Saddam Hussein devant l’Assemblée
nationale irakienne, le 17 septembre 1980). Cette guerre au demeurant échappe en partie à la
bipolarisation de la Guerre froide dans la mesure même où le discours islamiste de la
révolution iranienne ne s’insère guère dans la grille de lecture des deux Grands
protagonistes…
*Cf. Cours Première et Discours de l’ayatollah Khomeiny.
*Dossier p. 262/263 : La révolution iranienne et l’islamisme politique
*Texte : « La guerre du Golfe tourne la page du panarabisme » (L’Atlas Histoire du Monde
Diplomatique).
*Texte : « La dernière mort du baasisme » - Gilles Paris (« Le Monde », 21 décembre 2012)
2- De la centralité du conflit proche-oriental
*Synthèse p.256 : « L’affirmation du problème palestinien »
*Création de l’Organisation de Libération de la Palestine en 1964, par Yasser Arafat, unifiant
des organisations très disparates, plutôt socialisantes et tiers-mondistes comme le Front
Populaire de Libération de la Palestine de Georges Habache, mais toutes
multiconfessionnelles et sans obédience religieuse affirmée. L’OLP est reconnue par l’ONU
comme la représentante institutionnelle des Palestiniens en 1974, ce qui lui permet
d’entretenir des « Délégations » officielles dans différents pays.
*Doc 3/259 : La Charte nationale palestinienne (1968)
*Texte : « De la centralité du conflit proche-oriental » (L’Atlas Histoire du Monde
Diplomatique) : Le conflit israélo-palestinien, instrumentalisé à souhait, métastase dans toute
la sous-région. Ainsi du Liban communautarisé et éclaté, toujours enjeu géopolitique et
idéologique majeur :
*Dossier p.264/265 : Le Liban, un pays sous tensions depuis les années 1970
III- « Vers l’Orient compliqué… » (de Gaulle)
*Cours Première + synthèse p.266
1- Des accords de Taëf (1989) [Doc 4/265] aux accords d’Oslo (1993) [Doc 1/268]
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Des espoirs de paix vite démentis :
a) L’enlisement du processus de paix après 1993 entre Israël et l’Autorité palestinienne
(Dossier p.268/269)
*Doc1/268 : Les accords d’Oslo (13 septembre 1993)
*Carte 2/268 : une « peau de léopard »
b) L’entrée en scène du Hamas, proche des Frères musulmans, dont l’émergence, à partir du
milieu des années 70, a été soutenue par Israël pour contrer l’OLP (organisation non
confessionnelle) de Yasser Arafat, puis du Djihad islamique accentue la division politique des
Palestiniens, qui s’incarne de fait aujourd’hui dans la partition territoriale entre Gaza,
administré par le Hamas, et une Cisjordanie, fragmentée à l’infini…
*Il est clair que la lutte politique et militaire pour la conquête du territoire acquiert au fur et à
mesure, pour une partie de plus en plus large de l’opinion palestinienne, une dimension
religieuse qui n’existait quasiment pas au départ. Ce retour du fait religieux dans la
géopolitique régionale peut être daté de la Guerre des Six-Jours (5-10 juin 1967) avec la prise
de la Vieille Ville de Jérusalem par les troupes israéliennes qui exacerbe le sentiment
d’humiliation envers un Etat d’Israël qui quadruple alors son territoire en contrôlant le Sinaï, la
bande de Gaza, le plateau du Golan, la Cisjordanie et ainsi les lieux saints de l’Islam…
*Texte : La Charte du mouvement islamiste Hamas (août 1988), p. 279.
Une telle discontinuité géographique rend l’ensemble clairement ingouvernable. La
reconnaissance d’un Etat de Palestine non membre de l’ONU, aussi importante sur le plan
symbolique qu’elle soit, laisse béante la question de la consistance politique et économique
d’un tel Etat…
c) Le Liban qui a recouvré un semblant de souveraineté et surtout la paix civile depuis les
accords de Taëf de 1989, affirme davantage son indépendance depuis le retrait des troupes
israéliennes de 2000 et syriennes de 2006 (suite à l’assassinat du Premier ministre Rafiq
Hariri). Il n’en demeure pas moins profondément divisé et sous la menace constante d’une
déstabilisation communautariste (Hezbollah chiite pro-iranien au Sud; alaouites pro-syriens au
Nord…).
2- Des conflits d’après-guerre froide qui redistribuent les cartes de l’influence géopolitique
a) La Guerre du Golfe de 1990 et les espoirs d’un nouvel ordre international fondé sur le
multilatéralisme
*Cf. Cours Première
b) L’invasion américaine de l’Irak en 2003 s’effectue sans l’aval de l’ONU et sonne le glas de
l’Irak comme puissance régionale.
*Dossier p.270/271 : L’Irak sous Saddam Hussein, de 1979 à 2003.
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c) Après l’ébranlement de l’Egypte en 2011 suite au « printemps arabe » et la guerre civile qui
ravage la Syrie, ne demeurent en lice comme puissances régionales majeures que la Turquie,
l’Iran (affaiblie cependant par des sanctions économiques de plus en plus lourdes suite à sa
volonté de poursuivre son programme nucléaire) et Israël.
*Texte : « Après des décennies d’autoritarisme, le temps long du printemps arabe » Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou (« Libération », 30 août 2013)
3- Des Etats contraints de s’entendre ?
*Synthèse p.266
Trois enjeux majeurs :
a)Le pétrole
*Dossier p.272/273 : Le pétrole au Moyen-Orient depuis 1918
*Doc 1/266 : Le pétrole au Moyen-Orient en 2002
b)Le nucléaire
Un « grand jeu » qui met aux prises les trois puissances régionales :
Israël possède, sans l’avouer, l’arme nucléaire.
L’Iran est sans doute en passe de maîtriser sa technologie.
Si l’Iran disposait de l’arme nucléaire, la Turquie (membre de l’OTAN et sous protection du
« parapluie américain ») n’a jamais dissimulé qu’elle s’en munirait aussitôt...
c)L’eau, l’enjeu majeur
*Cf. Cours Seconde + Textes « Des guerres de l’eau »
*La Turquie construit des barrages en amont du Tigre et de l’Euphrate, asséchant une partie
de l’Irak et de la Syrie.
*Les rivalités dans la gestion du Nil mettent aux prises l’Egypte, le Soudan, le Soudan du Sud,
l’Ethiopie et les Etats des Grands Lacs.
*Doc 3/267 : Le contrôle de l’eau, un enjeu entre Israël et les territoires palestiniens
Conclusion : « Tout est simple à Gaza… » : texte éminemment polémique de Serge Halimi
(« Le Monde Diplomatique », décembre 2012)
*Problématique similaire à celles abordées au cours de l’étude du patrimoine
(La Vieille - Ville de Jérusalem) et des mémoires de la Seconde Guerre mondiale.
*Rappel texte : « A la recherche de la race perdue » - David Fontaine (« Le Canard Enchaîné »,
26 décembre 2012)
*Ainsi exemple moins frayé médiatiquement que Jérusalem : Gaza, une cité palimpseste
depuis l’Antiquité, véritable plaque tournante commerciale et verrou stratégique, occupée
successivement par les Phéniciens, les Egyptiens, les Perses, les Grecs, les Hébreux, les
Romains, les Byzantins… La sauvegarde des différentes strates de patrimoine que les fouilles
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mettent à jour un peu au hasard en fonction des (re)constructions n’est pas un simple enjeu
académique pour les Palestiniens qui se veulent leurs descendants. Elle permet de légitimer
aux yeux de l’Autorité palestinienne le « droit à la terre du peuple palestinien» mais entre en
contradiction avec l’idéologie islamiste du Hamas qui entend faire table rase de ce passé-là (cf.
notamment les articles 11et 14 de la Charte du Hamas, p.279). Où l’Histoire et l’Archéologie
deviennent de nouveau des « sciences combattantes », aisément instrumentalisables…
…Comment écrire l’histoire du Proche-Orient ? (p.274/275)
Ou comment neutraliser la force du ressentiment et des affects ?
Bac : -Composition : Le conflit israélo-arabe depuis 1948 (p.277) ; Le Moyen - Orient, une
région au cœur d’enjeux stratégiques depuis 1918 (p.277) ;
- Etude critique d’un document : Le président G.W.Bush juge les
conséquences de l’intervention américaine en Irak (2003), p.278 ; La charte du mouvement
islamiste Hamas (août 1988), p.279 ;
-Etude critique de deux documents : Un chef d’Etat arabe tend la main vers Israël,
Anouar el-Sadate (p280/281).
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