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INTRODUCTION en 5 POINTS
L’Introduction a uniquement une valeur rhétorique : elle introduit le lecteur dans la problématique soulevée par la consigne,
pour le lancer à la Recherche d’une Réponse en le persuadant que nous serons un digne guide/compagnon de voyage. Le
« problème » est donc « me» à travers une accélération initiale en trois temps (thèse/antithèse/synthèse) butant sur la
« reformulation » (la synthèse) de la consigne. Dans un quatrième moment (l’« enjeu ») qui boucle ce premier mouvement de
démarrage, la problématique qui vient d’être soulevée est située dans un contexte qui l’englobe de tous les côtés (provenance
historique, intérêt pour l’âge présent, substance éternelle). Une fois atteint ce premier « camp base », nous pouvons enfin jouir
(5ème moment) de la vision panoramique du « plan ».
(1) Premier temps : la « majeure ». Une évidence claire et partagée, qui trace l’horizon du thème : de quoi parlons-nous,
sans pour autant rien décider sur ce qu’on pourra distinctement en dire. Cette évidence pourra être d’ordre historique,
étymologique, purement conceptuelle, ou relevant de notre érudition (une citation) ou du sens commun.
THESE - « Il existe une science de l’être en tant qu’être » nous dit Aristote dans le livre IV de la Métaphysique. La
philosophie se prétend donc depuis toujours bien une science, par là même douée de sa propre forme d’ “exactitude”...
(2) La mise-en-mouvement de cette clarté apparemment inerte, grâce à la position soudaine d’une antithèse, expressivement
introduite avec un « pourtant », « anmoins », « toutefois », « mais »
ANTITHESE - ... Et pourtant il faut bien reconnaitre que l’exactitude du maître Aristote n’est certes pas celle de
son élève Euclide, telle qu’apparaît dans ses Eléments, une vraie cathédrale de l’akribeïa scientifique qui a représenté le
modèle de référence pour toute les « sciences exactes » des époques à venir. ...
(3) La reformulation de la consigne sous forme d’un micro-texte problématisant. Le double-pas thèse/antithèse qui précède
nous met en effet en conditions de retomber sur la consigne (ça boucle !) en en donnant une [re]formulation ouverte à la fois au
OUI et au NON :
REFORMULATION ... La question se pose donc de savoir quel rapport, au juste, lie la sagesse philosophique
en sa prétention de scientifici, et par la même d’ « exactitude », aux sciences « exactes » proprement dites... etc.
(4) La situation (= acte de situer) ou « enjeu ». Nous renouons maintenant au thème d’ouverture, en situant le probme ainsi
soulevé dans l’univers de sa provenance, pour en montrer en même l’actualité et l’importance pour l’âge présent, et en dévoiler
finalement la sonnance éternelle : n’oublions jamais qu’un problème philosophique est toujours d’« actualité » car il est eternel.
SITUATION/ENJEU - La question ainsi soulevée n’est pas des moindres, dans un monde, le nôtre, qui non
seulement enfonce ses racines bien vivantes, comme nous venons de le voir, dans une Science, celle de l’élève Euclide,
qui a été directement enfantée par la Philosophie de son maître Aristote, mais qui a manifestement besoin que... etc.etc.
etc.
(5) PLAN. Le plan doit annoncer, évidemment, la suite entière de paragraphes qui vont suivre, sans pour autant ôter toute
possible surprise au lecteur, qui au contraire doit avoir envie d’arriver à la fin de la lecture, pour voir qu’est ce qu’il va se passer...
Passons maintenant au Mouvement suivant.
LE DEVELOPPEMENT : le Paragraphe en 5 points
Il s’agit d’une suite d’au moins deux paragraphes dont chacun est intérieurement organisé lui aussi en 5 points qui réalisent,
« bouclent » selon une dynamique thèse/antithèse/transition-à-la-thèse-suivante. Pour comprendre cette structure, concentrons-
nous sur ce qui fait l’essence même d’une « problématisation ».
La consigne est donnée, et elle se présente d’abord comme plate et inerte. Nous savons toutefois pertinemment qu’il est
possible mettre en mouvement le propos dont elle se constitue, selon une opposition de base OUI/NON, qui nest toutefois pas
platement contradictoire. Or le fameux « dun côOUI ... d’un autre NON » ne signifie pas une contradiction si et seulement si
nous entendons « dans UN SENS oui, dans UN AUTRE SENS non ». Il est donc question de mettre en mouvement notre capacité
d’INTERPRETATION des mots de la consigne ; et pour chaque interprétation choisie, une THESE à argumenter se
présentera à notre attention.
Par exemple, je choisis l’interprétation factuelle et historique des mots « philosophie » et « sciences exactes ». C'est-à-dire : je
considère la philosophie et les sciences exactes telles qu’elles se présentent sur l’immédiate surface historique des choses. Cette
interprétation engendre de toute évidence une réponse banalement négative : non, si par « sciences exactes » nous entendons les
sciences que historiquement et à l’âge actuel sont dénommées de la sorte... et bien la philosophie, telle qu’elle est de fait, n’en fait
banalement pas partie.
Cette première interprétation des mots de la consigne moffre donc une réponse possible, qui constituera la THESE à
argumenter. Nous (1) énoncerons cette permre thèse« non, la philo n’est pas une science exacte » en tête de son
paragraphe, préalablement numéroté, pour tout de suite (2) donner la définition des termes de la consigne qui nous conduit à
cette me affirmation, et passer ainsi à (3) abc l’argumentation/illustration/contextualisation qui nous permetteront de la soutenir
(abc, ou bca etc. dans l’ordre que nous voudrons choisir : il s’agit d’un seul alia).
C’est après avoir soutenu la thèse en nous appuyant donc sur ses points de force, que nous dégageons le même élan
antithétique qui nous a permis, au point 2 de lintro, de tomber sur la « reformulation ». Ici nous appelons ce passage le (4)
« virage antithétique » qui, grâce à nos « et pourtant », « néanmoins... » etc. nous permet de nous ouvrir à une autre
INTERPRETATION des mots de la consigne, pout chuter cette fois-ci non pas sur une reformulation mais sur (5) la transition à
la thèse suivante. Nous concluons là notre paragraphe. Nous sumons brièvement l'essentiel de ce qui a édit, et nous posons le
problème auquel répondra le « titre » du paragraphe qui suit. Cette conclusion assure donc la transition entre les deux paragraphes
et elle exprime un lien logique et rhétorique/narratif de continuité entre les deux paragraphes.
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EXEMPLE
(1) Enonciation de la thèseTout d'abord il faut bien reconnaître que, dans un sens très clair et accessible, la philosophie
n'est pas une science exacte.
(2) Définitions des termesDénommons en effet « philosophie » cette activité de la pensée humaine qui depuis 2500 ans (à
partir de sa première explicite apparition avec Socrate) est ainsi appelée dans notre civilisation. D' autre part, restreignons
l'appellation de « sciences exactes » aux disciplines à présent le plus hautement formalisées – les mathématiques, la logique, la
physique – auxquelles la philosophie s'est néanmoins depuis toujours vivement intéressée.
(3) abc Illustration, Argumentation, Contextualisation Nous pouvons par là même déjà en conclure que la philo n'est
justement pas ce même objet dont elle si vivement s'intéresse ! Rappelons-nous en effet de ce qui était écrit sur la porte d'entrée de
l'Académie de Platon... : « il faut préalablement connaitre la géométrie, si l’on veut atteindre les hauteurs la philosophie »... qui
n’est donc pas la géométrie même. Ou encore de l'indéniable évidence que le Thalès qui nous dit que « Tout est eau, » n’est pas la
même Thalès qui, en mathématicien, nous démontre que... etc. etc. etc.
4) Virage antithétique Et néanmoins, nous ne saurons être satisfaits de cette conclusion, si évidente soit-elle. Surtout si
nous voulons en déduire par là que donc la philosophie est donc une « science inexacte », ou qu'elle n’arrive même pas à être un
savoir effectivement fondé et légitime. Il est bien vrai que la Métaphysique a toujours eu du mal à se faire « science », et a
fortiori science exacte. Mais... a-t-elle une telle ambition ? cette circonstance la rend-t-elle “inexacte” ou tout de même moins
qu’exacte ? etc. etc.
5) Transition Nous venons donc de voir donc qui si d'un coté... de l'autre... Il est donc légitime d'explorer l'hypothèse
suivante : que dans un autre sens la philosophie etc. etc.
Après la transition nous passons évidemment à la thèse suivante, qui vient d’être annoncée et même énoncée au point 5 de la
transition. Nous recommençons donc « en boucle » le même parcours, jusqu’à arriver, mettons au 3ème paragraphe, et donc à
l’issue d’une progression constante du moins soutenable au plus soutenable, à la thèse qui est bien la tre. Ceci est le scma dit
« progressif » où nous voyons bien, tout de même, que le moteur de toute progression philosophique est bien celui de la
Dialectique : cet toujours et encore le souffle thèse/antithèse/synthèse qui nous fait avancer d’une partie à l’autre de notre parcours
ascendant. Vous pouvez toutefois aussi choisir le schéma simplement dialectique avec un semple OUI/NON et une conclusion
synthétique qui montre que les deux possibilités contraire en réalité se complètent etc.
LA CONCLUSION en TROIS TEMPS
3 temps : 1) De quoi on a parlé = survol très rapide du devoir. 2) La réponse que l'on choisit, son intérêt. 3) Les limites de
cette réponse. Notre « syllogisme » est bien dialectique : montrez en quoi elle n'est pas absolue. N'oubliez pas que l'un des aspects
de la sagesse consiste à être conscient des limites de son savoir, c'est-à-dire de tout ce que l'on ne sait pas !
Dans un quatrième temps, vous pouvez renvoyer le lecteur à des très intéressantes perspectives ouvertes par cette si
passionnante probmatique...
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