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Office de l’enseignement préscolaire et obligatoire,
du conseil et de l’orientation-section francophone
Direction de l’instruction publique du canton de Berne
Edition 2012
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IntroductIon
Touchant 5 à 10 % de la population scolaire, la dyslexie-dysorthographie est un trouble spécifique
du langage écrit. Cette brochure présente, de manière non exhaustive, quelques remarques et sug-
gestions dont la mise en pratique variera pour chaque enfant, en fonction de sa sensibilité et de ses
difficultés.
défIn I tI on
A. Dyslexie et dysorthographie
La dyslexie est un trouble qui se caractérise
par une altération durable et significative de
l’apprentissage de la lecture. Les enfants qui
en souffrent ont souvent des antécédents de
trouble de la parole et du langage.
La dysorthographie est un trouble de l’appren-
tissage de l’orthographe chez les enfants. Dans
la pratique, on rencontre le plus souvent une
dysorthographie associée à la dyslexie.
La présente brochure parle spécifiquement des
enfants souffrant de dyslexie-dysorthographie
(D-D), enfants normalement intelligents, qui
ne présentent ni troubles sensoriels (surdité,
vue, …), ni troubles majeurs de la personnalité
et ni manques de stimulation socioculturelle.
B. Autres troubles « dys »
La dysphasie est un trouble structurel durable
qui touche spécifiquement l’acquisition du langa-
ge oral, tant sur le plan de la production que de
la compréhension. La dysphasie est à différencier
d’un simple retard d’acquisition.
La dyscalculie est la manifestation d’un dys-
fonctionnement dans les domaines de la logique,
de la construction des nombres, des difficultés
de structuration, du raisonnement et de l’utilisa-
tion des outils logiques et mathématiques. Des
faiblesses ou des retards sont observés dans la
construction des structures de pensée telles les
classifications, les relations ou les conservations.
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D-D
remarques générales
L’enfant D-D peut présenter des difficultés :
> d’ordre phonologique (incapacité à isoler à
l’oral des syllabes ou des sons)
> de perception auditive (confusion de sons tels
que [t]/[d], [s]/[z]…) et/ou visuelle (confusion
de lettres telles que u/n, b/d…)
> d’élaboration ou de compréhension du lan-
gage oral
> d’orientation temporelle et/ou spatiale
> de mémoire auditive et/ou visuelle
> de mémoire de travail, qui intervient dans le
processus de compréhension et d’apprentis-
sage, permettant notamment de se rappeler
des sons et syllabes lors du décodage, et des
mots pour accéder au sens.
De manière générale, l’enfant D-D n’automatise
qu’avec peine ses apprentissages. Ceci le handi-
cape non seulement en français, mais également
dans toutes les branches faisant appel à l’écrit
(mathématiques, autres langues…).
N’ayant pas automatisé les connaissances, l’en-
fant D-D est obligé de réfléchir à tout ce qu’il
écrit, parfois à chaque mot, passant ainsi plus de
temps à travailler et apprendre, ce qui engendre
un surcroît de fatigue et risque de le décourager.
Dans de bonnes conditions de traitement,
d’environnement et de soutien, les trou-
bles s’atténuent et peuvent pratiquement
disparaître s’ils sont d’intensité légère.
Dans les cas sévères, il restera toujours
une faiblesse à l’écrit, mais le rendement
sera considérablement amélioré et moins
handicapant.
La dyslexie-dysorthographie
n’est pas liée à un déficit
d’intelligence.
Il faut, à l’enfant D-D, plus de
temps pour :
> apprendre
> mémoriser
> lire (déchiffrer, comprendre
des consignes et des textes)
> écrire
> se relire et se corriger
Il importe de repérer et
d’offrir du soutien aux
enfants D-D afin qu’ils ne
portent pas une étiquette
négative (bons à rien ou
paresseux), ne souffrent pas
de blocages qui peuvent les
conduire souvent à l’échec
scolaire.
Dyslexie – Dysorthographie
4
aI de à l’apprentIssage
L’enseignant peut, par quelques mesures simples,
apporter à l’enfant D-D une aide efficace qui lui
permettra de mieux apprendre :
> en lui donnant un support d’apprentissage
(texte, vocabulaire, …) écrit de manière claire
et lisible (dactylographié ou corrigé par l’en-
seignant)
> en lui accordant plus de temps pour accomplir
ses travaux, ce qui permettra d’évaluer plus
réellement ses capacités
> en lui lisant les consignes pour qu’il puisse se
concentrer sur la notion testée et ne pas faire
des erreurs dues à une mauvaise lecture
> en diminuant momentanément la quantité de
vocabulaire à apprendre
> en l’aidant à organiser son travail, par exem-
ple, en le fractionnant (liste de mots, histoire,
géographie, …)
> en utilisant en classe, pour comprendre et
mémoriser, les canaux visuels et auditifs
> en utilisant en classe, des moyens auxiliaires
tels que le dictionnaire électronique, les lunet-
tes à prisme, le guide de relecture, etc.
lecture
Toute l’attention de l’enfant D-D étant portée sur
le déchiffrage, il est difficile pour lui d’accéder
au sens, but essentiel de la lecture. L’oralisation,
sans lecture silencieuse préalable, rend la lec-
ture et la compréhension encore plus difficiles.
L’enfant D-D ressent souvent une grande gêne à
lire à haute voix. Il est souhaitable d’en discuter
avec lui et, si tel est son désir, de lui éviter cet
exercice ou de ne lui faire lire que des passages
qu’il aura préparés.
Lors du choix d’un livre, lui conseiller un ouvrage
à sa portée et, pour maintenir son goût pour la
lecture, accepter qu’il soit aidé.
Lors d’un exposé ou d’une présentation de livre,
conseiller à l’enfant de se faire aider dans sa
tâche de lecture (un adulte peut lui lire certaines
pages, certains chapitres). De nombreux livres
enregistrés sur cassettes sont disponibles à la
bibliothèque sonore de Lausanne et accessibles
aux enfants D-D.
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La dyslexie-dysorthographie entraîne souvent
une difficulté à acquérir la terminologie gram-
maticale et sa signification. Ceci est en lien avec
le problème de langage oral auquel l’enfant D-D
est en général confronté ainsi qu’avec ses pro-
blèmes de mémorisation. Il est donc important
de s’assurer que les termes grammaticaux, leur
signification et leur application soient intégrés.
L’automatisation des règles de grammaire ainsi
que la gestion et l’application simultanées de
plusieurs règles peuvent également poser pro-
blème.
grammaIre
L’enfant D-D peut présenter une difficulté par-
ticulière dans la formulation de ses idées. La
concentration simultanée sur le fond, la forme
syntaxique et l’orthographe représente une tâche
parfois insurmontable. Lors de la correction, il
serait bon de privilégier les idées en leur attri-
buant plus de points qu’à la forme.
Il est également possible de faire dicter à l’enfant
son texte à un adulte qui le transcrit, de lui pro-
poser par exemple l’utilisation d’un dictaphone
ou de l’autoriser à recourir à d’autres moyens
auxiliaires reconnus ou utiles.
composItIon, rédactIon
1 / 12 100%

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