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Histoire de la Chine et ses incidences linguistiques
La Chine fut vraisemblablement peuplée il y a plus d'un million d'années par l'Homo erectus. Puis les hommes modernes
atteignirent la région il y a environ 75 000 ans pour développer, vers 7500 avant notre ère, une économie agricole basée
sur le millet, le riz, le porc, le chien et le poulet. L'agriculture a commencé à cette époque en Chine, soit peu après son
apparition au Proche-Orient (région du Croissant fertile) en raison des changements climatiques. Cette nouvelle activité
humaine a eu pour effet de faire augmenter la population et de favoriser la création d'artisans et d'administrateurs. C’est
par étapes que les peuples de langue et de culture chinoises se fixèrent sur le territoire de l’actuelle Chine. Au néolithique,
la riziculture et la domestication du buffle semblaient acquises. Au nord, dans l’actuelle province du Henan, des
communautés agraires existaient entre 6500 et 5000 avant notre ère. Quelque cinq siècles plus tard, de nouvelles sociétés
agricoles se développèrent dans le bassin du fleuve Jaune au nord de la Chine, alors que les premiers villages apparurent.
1 La Chine ancienne
Les historiographes chinois ont traditionnellement commencé leurs récits de l'histoire chinoise avec la fondation de la
dynastie Xia (environ 2100-1600 avant notre ère), suivie de la dynastie des Shang environ 500 ans plus tard. La Chine des
Shang possédait une culture avancée, quelque peu différente de la civilisation chinoise postérieure, avec une écriture, le
travail du bronze et des chars, ce dernier suggérant l'influence possible des immigrants occidentaux apparentés aux Hittites
et Indo-aryen contemporains. À cette époque, l’écriture, élaborée par les religieux, se composait alors de quelque 3000
signes idéographiques.
Au IIe millénaire, une seconde culture commença à apparaître dans la vallée du fleuve Jaune (Huang he), envahissant les
Shang. L'existence de la dynastie des Zhou, fondée au XIe siècle, fut la première pour laquelle il existe une tradition
historique fiable. La dynastie Zhou semble avoir commencé à gouverner par un système de bureaucratie centralisée. Le
pouvoir se fragmenta au cours du règne des Zhou, époque que les annales nomment «période des Printemps et des
Automnes». Les conflits militaires firent naître de grands États qui absorbaient les plus petits. L'éclosion de la philosophie
et de la culture chinoise, avec le confucianisme, le taoïsme, le légisme et le mohisme (ou motisme), donna une importance
toute particulière à cette période.
La Chine entra ensuite dans l’âge du fer (en 513). La charrue de fer tirée par un bœuf ainsi que l’amélioration des
techniques d’irrigation permirent de meilleurs rendements agricoles et, par voie de conséquence, un accroissement de la
population. La croissance démographique s’accompagna d’une production accrue de richesses et donna naissance à une
nouvelle classe de négociants et de commerçants. Les découvertes scientifiques se multiplièrent, telles que les tables de
multiplication, l'astronomie, etc. Les premiers tronçons de la Grande Muraille furent construits sous l'ordre des souverains
du Chunqiu-Zhanguo (800-400 avant notre ère). Cette fortification leur permit de se protéger des peuples du Nord, en
particulier des Xiongnu, tribu apparentée aux Huns.
2 L'Empire du Milieu
Vers 220 avant notre ère, le prince Zheng (plus tard l'empereur Shi Huangdi) parvint à conquérir les autres États et se
proclama lui-même premier empereur — sous le titre de «premier auguste souverain» — de la dynastie Qin (221-206),
l'une des plus brèves mais néanmoins l'une des plus importantes dynasties chinoises. Son règne correspond en effet à la
mise en place de l'ordre impérial et ouvrit la voie à la puissante dynastie des Han. C'est aussi la dynastie Qin qui va donner
son nom à la Chine: le nom de Qin, déformé, arrivera en Occident sous la forme de Sin(o)-, Chine ou Shina pour désigner
«l'Empire du Milieu». La majeure partie de la Grande Muraille fut érigée sous le règne de Shi Huangdi (221-210) qui
redoutait les expéditions menées par les peuples nomades des steppes du Nord. C'est sous son règne que l’écriture
chinoise fut normalisée et son usage rendu obligatoire dans tout le pays. Bien que son règne n'ait duré que onze ans, il
réussit à soumettre de grandes régions de ce qui constitue le territoire actuel des Han et à l'unifier sous un gouvernement
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étroitement centralisé. Cependant, ses successeurs ne réussirent pas aussi bien; peu après, la dynastie des Qin s'éteignit
et la dynastie des Han lui succéda.
Les souverains de la dynastie des Han favorisèrent la renaissance du taoïsme et adoptèrent le confucianisme en tant
qu’idéologie officielle. Néanmoins, désireux de le rendre universel, les Han y incorporèrent des idées empruntées à
d’autres écoles de pensée, afin de compléter l’enseignement laissé par Confucius et ses disciples. Ils choisirent les
fonctionnaires sur la base du mérite plutôt que sur la naissance, selon un principe bien confucéen. La sélection et la
qualification des candidats reposèrent sur des examens écrits en chinois mandarin. À la fin du IIe siècle, une université
impériale fut créée pour enseigner aux futurs fonctionnaires les cinq classiques de l’école confucéenne. Le grand penseur
confucéen Xunzi (env. 300 - env. 237) compila dans un ouvrage intitulé Erya («Approche du sens correct») la terminologie
de différentes branches du savoir. On y trouve quelque 1400 entrées dont beaucoup offrent une définition. Il s'agit en
quelque sorte d'une sorte de dictionnaire terminologique chinois de l'époque ancienne.
La dynastie des Han connut son apogée sous le règne de Wudi (140-87). La quasi-totalité de ce qu'est la Chine actuelle
fut soumise à l’ordre impérial, même si de nombreuses régions, notamment au sud du Yang-tseu-kiang, ne furent pas
encore complètement soumises. L’autorité chinoise s'étendit du sud de la Mandchourie jusqu'au nord de la Corée;
complètement au sud, les Han conquirent l’île de Hainan. Mais l'expansionnisme territorial, ayant épuisé les ressources
financières, entraîna des hausses d'impôt, tandis que les révoltes paysannes se multipliaient et le banditisme se
développait. Au Ier siècle de notre ère, la Chine poursuivit son expansion vers l’ouest. Les Chinois, qui contrôlaient la route
de la Soie développèrent un commerce actif avec les peuples «barbares» d’Occident.
Par la suite, une période d'instabilité s'installa au cours de laquelle trois États tentèrent de prendre le pouvoir pendant la
période dite des «Trois Royaumes». Bien que ces royaumes aient été réunis temporairement en 280 par l'empereur Wu Di
de la dynastie Jin, les barbares Wu Hu ravagèrent le pays, provoquant un vaste exode des Chinois au sud du Yangtze.
Avec les immigrants et les habitants du Sud, l'empereur Yuandi de la dynastie Jin mit en place la première des cinq
«dynasties du Sud» qui résidèrent à Jiangkang (près de l'actuelle Nanjing). Les barbares du Nord furent unis en 376 une
fois par Fu Jian de l'ancien empire Qin, puis en 439 par Tai Wu Di, troisième empereur de la dynastie Wei du Nord. La
Chine fut dirigée par deux dynasties indépendantes, l'une au nord et l'autre au sud. La courte dynastie Sui réussit à réunir
le pays en 589 après presque 300 ans de séparation. C'est à cette époque qu'une grande partie du vocabulaire
scientifique et technique chinois fut créé grâce à des ouvrages marquants.
En 618, la dynastie Tang prit le pouvoir et une nouvelle ère de prospérité commença. Le bouddhisme, qui s'était lentement
introduit en Chine au premier siècle, devint la religion dominante et fut largement adoptée par la famille impériale. Mais les
Tang finirent aussi par régresser et une autre période de chaos politique suivit: la période des Cinq Dynasties et celle des
Dix Royaumes. La traduction de soutras bouddhiques entraîna l'emprunt d'un grand nombre de mots sanskrits. Un moine
bouddhiste de l'époque Tang établit des standards de traduction selon le principe des «cinq intraduisibles»: le mystère, la
polysémie, l'incomparable, l'antique et le vénérable pour lesquels, lors d'une traduction du sanskrit en chinois, il prônait le
choix pour la simple transcription phonétique.
En 960, la dynastie Song prit le pouvoir sur une grande partie de la Chine et établit sa capitale à Kaifeng, alors que la
dynastie Liao gouvernait la Mandchourie actuelle et une partie de la Mongolie. En 1115, la dynastie Jin prit le dessus sur la
dynastie Liao, tandis que la dynastie Song déclinait. Dans les années qui suivirent, la Chine fut divisée entre la dynastie
Song, la dynastie Jin et le Xia occidental, gouverné par les Tanguts. Cette période permit de grandes avancées
technologiques en Chine du Sud, en partie à cause de la pression militaire du Nord. Le Mengxi bitan («Essais au fil du
pinceau composés au Torrent des rêves») de Shen Gua (1031-1095) établit de nombreux termes spécialisés en
mathématiques, physique et géosciences.
3 Les Mongols et la dynastie Ming chinoise
La dynastie des Song ne finit par tomber que sous les assauts répétés d’une armée mongole nettement supérieure en
nombre et après des années de combats. En 1206, une assemblée de toutes les tribus mongoles se réunit à Karakorom,
en Mongolie, pour confirmer la création de l’unité mongole sous l’autorité de Gengis Khan, l’«empereur suprême». Les
Mongols entamèrent rapidement une série de conquêtes qui aboutirent à la formation du plus grand empire du monde de
l’époque.
En Chine, Gengis Khan s’empara d’abord de Pékin, la capitale des Jin, en 1215, avant de se rendre maître de tout le nord
de la Chine après la reddition de Kaifeng (1233). Le 18 août 1227, l’empire mongol (avec Karakoroum comme capitale), qui
s'étendait de Pékin jusqu'à Moscou en passant par la mer Caspienne, fut divisé entre ses quatre fils.
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En 1279, Kūbilaï Khān, petit-fils de Gengis Khān, acheva la conquête de la Chine. Au lieu de chercher à agrandir
davantage le royaume, il s'efforça de l'unifier. Ce fut la pax mongolica, l'âge d'or de l'Empire mongol, l'un des plus vastes de
tous les temps. À la mort de Kūbilaï Khān en 1294, des factions rivales se formèrent, tandis que les Chinois commencèrent
à s'opposer aux Mongols. Ceux-ci furent chassés de Pékin en 1368 par le premier empereur de la dynastie Ming
(1368-1644). Il s'ensuivit une longue période de déclin et de lutte entre les Mongols orientaux (héritiers de Gengis Khān) et
les Mongols occidentaux (soumis aux Ming), qui dura près de trois siècles.
Le règne de Kubilaï Khan constitue l’apogée du pouvoir mongol. Les communications furent considérablement améliorées
et les routes commerciales de l’Asie centrale, entièrement sous contrôle mongol, devinrent plus sûres que jamais. Pour
cette raison, les échanges entre l’Est et l’Ouest s’intensifièrent, notamment avec les missionnaires (franciscains) et les
commerçants étrangers (Florence, Gênes, Venise), dans le domaine tant intellectuel et culturel que technique et
scientifique. Le plus connu des voyageurs européens demeure sans doute le négociant vénitien Marco Polo qui séjourna à
Cambaluc (Pékin) et à la cour de Kubilaï Khan de 1275 à 1292. C'est dans le Livre des merveilles du monde (écrit en
français) qu'il décrivit les splendeurs de l’Empire mongol.
Pendant ce temps, le mécontentement grandit dans le pays: les Chinois soumis étaient brimés par le pouvoir en place. La
classe des mandarins lettrés s’irrita de l’interdiction faite aux Chinois de détenir des postes importants. Le ressentiment de
la population se traduisit finalement par une révolte qui marqua le début de la dynastie Ming en 1368. Sous les Mongols, la
population avait baissé de 40 %, pour atteindre environ 60 millions d'habitants.
Avec la dynastie Ming (1368-1644), débuta une période de renaissance culturelle et économique. Sous l’empereur Yongle
(1403-1424), la Grande Muraille fut consolidée et agrandie. Les tribus de Mongolie ayant été définitivement vaincues, la
capitale de l’Empire fut transférée en 1421 à Pékin, où commença la construction de la Cité interdite. L'armée régulière
comptait alors un million d'hommes. Plusieurs expéditions navales, conduites par l’amiral Zheng He, révèlent le pouvoir des
Ming dans toute l’Asie du Sud-Est, dans les États indiens et jusqu’à Madagascar. Grâce au développement de l’irrigation,
la famine diminua, l’agriculture prospéra et la population augmenta. Vers 1600, la Chine comptait près de 150 millions
d’habitants. De nombreux livres furent imprimés grâce à l'apparition des caractères mobiles. Le Nongzheng Quanshu
(«Traité complet d'agronomie») de Xu Guangqi (1562-1633) fixa une terminologie dans le domaine de l'agriculture et des
travaux hydrauliques et agraires. Le Tiangong Kaiwu («Exploitation des oeuvres de la nature») de Song Yingxing
(1587-1662) est considéré par les spécialistes occidentaux comme une véritable encyclopédie chinoise des sciences et
des techniques. À la fin de la dynastie des Ming, les entreprises de traduction devinrent très florissantes. Des érudits
unirent leurs efforts pour traduire et rédiger de nombreux ouvrages en astronomie, en mathématique, en physique, en
métallurgie, en biologie, en cartographie et en chimie. On pouvait affirmer que la Chine était alors le pays le plus en avance
sur la planète. D'ailleurs, l'Europe doit largement à la science chinoise. L'imprimerie, la poudre à canon, la boussole et le
papier, que les Chinois appellent «les Quatre Inventions», ont réellement modifié la face du monde, comme le notait déjà
Francis Bacon il y a quatre siècles.
À partir du milieu du XVe siècle, le pouvoir des Ming déclina. Les nomades des steppes s’attaquèrent aux provinces du
Nord, alors que la compétence des dirigeants se dégradait. Néanmoins, des relations maritimes et commerciales
s’établirent avec le monde occidental. Arrivés les premiers en 1514, les Portugais installèrent un comptoir commercial à
Macao en 1557. Après 1570, le commerce se développa entre la Chine et les colonies espagnoles des Philippines. En
1619, les Hollandais s’installèrent à Taiwan et prirent possession des îles Pescadores (Penghu). Des missionnaires
jésuites arrivés d’Europe dans la seconde moitié du XVIe siècle, répandirent les connaissances occidentales et le
christianisme.
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La chute des Ming fut provoquée par une rébellion née dans la province du Shaanxi, confrontée à la famine et au
chômage. Une armée de 300 000 hommes parvint à prendre Pékin en 1644. Le chef des armées Ming, le général Wu
Sangui, fit alors appel aux nomades mandchous pour l’aider à chasser les rebelles de la capitale. Une fois leur mission
achevée, les Mandchous refusèrent de quitter Pékin et fondèrent une nouvelle dynastie, la dynastie des Qing.
4 La dynastie mandchoue des Qing (1644-1912)
C’est sous la dynastie mandchoue que le pouvoir de l’Empire chinois connut l’apogée de ses deux mille ans d’histoire,
jusqu’à son effondrement, au début du XXe siècle, imputable à la fois à une décadence intérieure et aux pressions
extérieures exercées par l’Occident. Devenus maîtres de la Chine, les Mandchous cherchèrent malgré tout à se siniser,
tout en brimant les Chinois, contraints, par exemple, à porter la natte comme signe de leur soumission. L’organisation
politique des Mandchous fut largement fondée sur celle des Ming, mais elle demeura plus centralisée. L’administration
centrale dépendit d’un nouvel organe gouvernemental, le Grand Conseil, qui traitait les affaires militaires et politiques de
l’État, sous les ordres directs de l’empereur. À Pékin, un Chinois et un Mandchou gérèrent chacune des directions
administratives. La bureaucratie traditionnelle et le système des examens impériaux en chinois mandarin, reposant en
grande partie sur la connaissance des classiques confucéens, furent maintenus.
4.1 L'expansion territoriale
Au cours du demi-siècle suivant, les Manchous étendirent leur pouvoir à des régions auparavant sous contrôle Ming, telles
que le Yunnan et Taiwan et au-delà en s'emparant du Xinjiang, du Tibet et de la Mongolie. Le Népal subit à son tour
le joug chinois; la Birmanie dut payer un tribut, tout comme les îles Ryukyu; la Corée et le nord du Vietnam reconnurent la
suzeraineté de la Chine, tandis que Taiwan fut incorporée à l’Empire. La population connut une forte croissance
démographique (313 millions d’habitants en 1794), que ne parvint pas à suivre la production.
Les premiers Qing durent ces succès à la combinaison des performances militaires des Mandchous et de l'efficacité de
l'administration chinoise. L'empereur Kangxi (1662-1722) fit rédiger le plus complet des dictionnaires de caractères chinois
jamais réalisé et, sous l'empereur Qianlong (1736-1796), les érudits compilèrent le catalogue de toutes les œuvres
importante de la culture chinoise. La période Qing vit aussi se continuer le développement de la littérature populaire. La
population chinoise passer au cours du XVIIIe siècle à 400 millions d'habitants. Au cours du XIXe siècle, le pouvoir des
Qing s'affaiblit et la prospérité diminua.
4.2 Les pressions occidentales
La Chine subit une forte agitation sociale, une stagnation économique, une croissance démographique explosive, et des
ingérences de plus en plus marquées des puissances occidentales. La volonté britannique d'ouvrir le commerce et
notamment de poursuivre ses exportations d'opium, que des édits impériaux rendaient illégale, aboutit à la première guerre
de l'opium, en 1840, et à la défaite chinoise. La Grande-Bretagne obtint la cession de Hong-Kong lors du traité de Nankin
en 1842, ainsi que l'ouverture d'autres ports au commerce européen. Par la suite, la Grande-Bretagne et d'autres
puissances occidentales, y compris les États-Unis et le Japon, obtinrent des «concessions», autrement dit des petits
territoires côtiers sous leur contrôle ainsi que des privilèges commerciaux. Mais les puissances occidentales en trouvèrent
rapidement les clauses insuffisantes. La Grande-Bretagne, alliée à la France, ne tarda pas à trouver l’occasion de
reprendre les hostilités entamée en 1939 lors de la première guerre de l'Opium. Puis, lors de la décennie de 1850, eut lieu
la révolte de Taiping (1851-1864), qui ne fut vaincue qu'avec l'appui des Occidentaux. Suivirent les rébellions des Nian, du
Xinjiang et de la Mongolie, qui affaiblirent la Chine. Au cours de la seconde guerre de l’Opium (1856-1860), leurs armées
occidentales menacèrent le nord de la Chine. En 1858, de nouveaux traités accrurent les avantages commerciaux
consentis aux Occidentaux.
À partir des années 1860, les Qing, ayant réprimé les rébellions avec des milices organisées par l'aristocratie, entama un
processus de modernisation militaire. Cependant, les nouvelles armées furent défaites par la France (guerre francochinoise de 1883-1885, pour l'Indochine), puis par le Japon (première guerre sino-japonaise de 1894-1895, pour la Corée).
La guerre, qui opposait la France à la Chine en 1884 et 1885, fit entrer le Vietnam dans l’Empire colonial français; l’année
suivante, la Grande-Bretagne annexait la Birmanie. En 1860, la Russie obtint les provinces du nord de la Mandchourie. En
1894, les tentatives japonaises pour soustraire la Corée à la suzeraineté chinoise aboutirent à la guerre sino-japonaise.
Par le traité de Shimonoseki (1895), la Chine dut reconnaître l’indépendance de la Corée, désormais sous influence
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japonaise, et céda au Japon l’île de Taiwan et la péninsule du Liaodong, au sud de la Mandchourie. Finalement, la Chine
se retrouva morcelée en zones d’influence étrangère.
En matière de langue, un mouvement de réforme de l'écriture chinoise dans le but de la rendre phonétique débuta vers
1892. À ce moment, un dénommé Lu Ganzhang mi au point le Jiexinzi, un nouvel alphabet phonétique calqué sur l'alphabet
latin. En 1900, Wang Zhao élabora le Guanhuahesheng, un alphabet destiné au mandarin chinois.
4.3 La fin de l'Empire
La mort de l’impératrice Cixi en 1908 accéléra la chute de la dynastie Qing. Dans la première décennie du XXe siècle, les
révolutionnaires formèrent une vaste coalition réunissant les étudiants et les commerçants d’outre-mer, ainsi que les
Chinois de l’intérieur mécontents du régime. Au milieu de l’année 1911, des soulèvements se produisirent, tandis que le
général des armées mandchoues (Yuan Shikai) avec les rebelles le poste de président du nouveau gouvernement
républicain.
Le 14 février 1912, une assemblée révolutionnaire réunie à Nankin élit Yuan Shikai premier président de la république de
Chine. La même année, Puyi, dernier empereur de Chine, abdiquait à l’âge de six ans.
5 La république de Chine (1912-1949)
Une constitution fut adoptée et un parlement convoqué en 1912. Mais Yuan Shikai ne laissa pas ces institutions entraver
sa mainmise sur le pouvoir et établit une dictature (1912-1916). Lorsque le Guomindang, un parti nationaliste fondé en
1911 par Sun Yat-sen, tenta de limiter ses pouvoirs, d’abord par des tactiques parlementaires, puis par la révolution
manquée de 1913, Yuan réagit. Il imposa la dissolution du Parlement, interdit le Guomindang et utilisa son influence
personnelle auprès des chefs militaires provinciaux pour gouverner. L’opposition populaire contraint néanmoins Yuan
Shikai à abandonner ses ambitions de restaurer l’Empire et de devenir empereur. À sa mort en 1916, plusieurs
gouverneurs proclamèrent l’indépendance de leur province. Pendant plus de dix ans, le pouvoir politique passa aux mains
de seigneurs de la guerre (dujun), qui régnèrent localement. Le gouvernement central conserva une existence précaire et
parfois fictive jusqu’en 1927.
Au plan de la langue, la Chine termina en 1915 le travail de rédaction du dictionnaire étymologique en quatre tomes, le
Ciyuan («Source des mots»). En 1913, un comité pour la standardisation de la prononciation du chinois fut élaboré par le
ministère de l'Éducation; ce comité proposa un ensemble de 39 symboles phonétiques (le Zhuyin Zimu) afin de pouvoir
déterminer la prononciation; mais le Zhuyin Zimu ne fut promulgué en tant qu'alphabet phonétique national qu'en 1918.
Cette année-là, la Société des sciences de Chine rédigea un projet pour la vérification des termes scientifiques. L'année
suivante, elle fonda le Comité de vérification et d'approbation de la terminologie scientifique. En 1931, elle avait examiné et
approuvé les projets de terminologie pour 14 disciplines. En 1932, la Maison nationale d'édition et de traduction eut pour
mission de coordonner l'examen et l'approbation de la terminologie scientifique et technique à l'échelle du pays.
Parallèlement, le ministère de l'Éducation avait rendu public (1928) un plan de romanisation de la langue nationale qui, très
rapidement, céda sa place à un second système, appelé le bopomofo.
Pendant ce temps, de nombreux Chinois étaient convaincus qu'il fallait à la fois débarrasser la Chine de l’impérialisme
occidental et rétablir l’unité nationale. Ils se tournèrent de plus en plus vers l’Union soviétique et le marxisme-léninisme. Le
Parti communiste chinois fut créé à Shanghai en 1921. Parmi ses fondateurs figure Mao Tsé-toung. En 1925, Tchang Kaï
Chek prit le contrôle de son parti, le Guomindang et réussit à contrôler l'essentiel de la Chine du Sud et du Centre. Ayant
vaincu les seigneurs de la guerre du Sud et du Centre, il obtint l'allégeance formelle de ceux du Nord. A partir de 1927, il se
retourna contre les communistes, s'attaquant à leurs chefs comme à leur troupes dans leurs bases du Sud et de l'Est. En
1934, défaits et chassés de leur bases dans les montagnes, les communistes entreprirent la Longue Marche à travers les
régions les plus désolées du pays, vers le nord ouest. Ils établirent leur nouvelle base de guérilla à Yanan, dans la
province du Shaanxi.
La lutte entre les communistes et nationalistes chinois se poursuivit durant de longues années. En 1949, les communistes
occupaient l'essentiel du pays. C'est alors que Tchang Kaï Chek se réfugia dans l'île de Taiwan avec les restes du
gouvernement et des forces armées du Guomindang, et proclama Taipeï capitale provisoire, déclarant vouloir reconquérir
le continent.
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6 La République populaire de Chine
Avec la proclamation de la République Populaire de Chine à Pékin, le 1er octobre 1949, la Chine se retrouva avec deux
gouvernements, la république populaire de Chine sur le continent et la république de Chine à Taiwan, chacun se
considérant comme le gouvernement chinois légitime. Le nouveau régime communiste adopta le modèle de développement
soviétique.
6.1 Le socialisme maoïste
Afin d’étendre la révolution et de généraliser son pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC) entreprit, entre 1949 et 1952,
plusieurs grandes campagnes de réformes et de propagande: réforme agraire en 1950, épurations politiques, plans
quinquennaux en matière économique, alliance avec l'URSS, luttes anticoloniales et politique de non-alignement. Le
socialisme maoïste toucha tous le domaines de la vie de centaines de millions de Chinois. En même temps, la Chine, qui
entendait récupérer ce qu’elle considérait être historiquement son territoire, développa son projet de «Grande Chine».
Ce fut d'abord l'occupation du Tibet en 1950 par les troupes chinoises, ce qui ne suscita que des protestations formelles de
la part de la communauté internationale. En août 1954, Zhou Enlai déclara officiellement que la libération de Taiwan était
l’un de ses principaux objectifs pendant que Tchang Kaï Chek, de son côté, réaffirmait régulièrement son intention de
reconquérir le continent. Les combats entre nationalistes et communistes reprirent sur l’île de Quemoy (Jinmen), puis au
large de la côte chinoise. Mais, à partir de 1958, le cessez-le-feu fut généralement observé de chaque côté du détroit.
Après le soulèvement du Tibet en 1959, la Chine institua une dictature militaire chinoise à la région afin d'imposer le
«modèle chinois de socialisme» et diluer la société tibétaine traditionnelle, notamment le clergé et la noblesse, en
confisquant toute propriété privée et en détruisant les monastères. Les Chinois procédèrent à des castrations et à des
stérilisations massives sur des paysans et des nomades afin de «régénérer la race tibétaine». Des milliers d'enfants furent
arrachés à leur famille pour recevoir en Chine une éducation marxiste-léniniste. On construisit des routes nationales afin de
pouvoir éventuellement acheminer, dans cette région éloignée, des «secours» militaires en cas d'urgence.
- La politique linguistique nationalitaire
Dès l'arrivée des communistes au pouvoir en 1949, le gouvernement prôna le réaménagement des caractères chinois,
diffusa le putonghua (la «langue commune» comme langue officielle et établit le Système d'alphabet phonétique chinois
appelé pynyin. Ces trois grandes réalisations visaient à jeter les bases de modernisation de la langue et de l'écriture afin
de les diffuser dans la population. Cette intervention dans la langue chinoise correspondait à l'idéologie des dirigeants qui
voulaient répandre la langue auprès du peuple. La simplification des caractères paraissait nécessaire, car elle visait à
mettre fin à l'analphabétisme chronique des Chinois. Étant donné que l'apprentissage des milliers de caractères de base
nécessitait de nombreuses années, la simplification de ces derniers ne pouvait que favoriser l'acquisition de la lecture et de
l'écriture. Rappelons que, déjà en 1940, Mao Tsé-toung avait publié un essai intitulé De la démocratie nouvelle, dans
lequel il lançait un appel pour que la langue écrite chinoise soit réformée et simplifiée. Pour le président Mao, la
simplification des caractères ne devait être que provisoire, l'alphabet pinyin devant remplacer progressivement les
caractères en tant que forme d'écriture du chinois.
Dès le début des années cinquante, le putonghua devint obligatoire dans les classes de langue chinoise des écoles
primaires et secondaires à travers toute la Chine. Il ne faut pas oublier qu'une bonne partie de la population ignorait la
langue officielle, les langues et les dialectes foisonnant à profusion. Pendant ce temps, le Comité pour l'unification du
vocabulaire scientifique fut créé le 6 avril 1950. Mais en 1956, le travail d'uniformisation de la terminologie scientifique
repassa sous la responsabilité de l'Académie des sciences de Chine. Le nombre des caractères chinois passa de plus de
6000 à 2238 caractères simplifiés. Dès 1951, Mao avait fixé son choix sur l'alphabétisation phonétique du chinois: «Notre
langue écrite doit être réformée; la direction à prendre est celle de la phonétisation, ce qui est commun à toutes les langues
du monde.» Évidemment, ce n'est pas tout à fait juste, mais il n'était pas loin de la vérité. Dans les écoles primaires, les
enfants devaient apprendre le pinyin pour commencer et poursuivre avec l'apprentissage des caractères. Ils devaient aussi
apprendre pour chacun des caractères l'équivalent en pinyin.
La mainmise des communistes allait aussi marquer le début d'une nouvelle ère dans la vie des minorités nationales. Afin de
consolider son pouvoir et réaliser l'unité territoriale (nationale), le nouveau régime préconisa des politiques destinées à
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intégrer les minorités nationales à l'intérieur de la société han. De 1949 à 1955, la politique linguistique fut caractérisée par
une attitude de tolérance à l'endroit des langues propres aux minorités nationales. Ainsi, l'article 71 de la première
Constitution chinoise stipulait que toutes les régions autonomes avaient la possibilité d'utiliser les langues orales et écrites
propres à cette région dans les documents publics, la presse et le système scolaire.
Au tout début des années cinquante, la politique chinoise en matière de construction et d'organisation des infrastructures
éducatives à l'intention des minorités nationales fut appliquée de façon déterminée mais prudente. Entre 1952 et 1955,
plusieurs réalisations, telles que la publication d'un nombre significatif d'ouvrages dans les langues mongole, tibétaine et
ouïgour, ainsi que la mise sur pied d'une maison d'édition à l'intention des minorités nationales en 1953, démontrent que
des étapes importantes ont été franchies dans le domaine culturel. Le gouvernement chinois dota de plusieurs langues
minoritaires d'un alphabet (dérivé du latin), d'écoles où l'on enseignait la langue locale et de cadres formés pour administrer
les régions autonomes. C'était l'époque bénie des politiques nationalitaires axées sur la tolérance et le développement des
langues minoritaires.
- Le «Grand Bond en avant» (1958-1962) et les minorités
Les bons résultats du premier plan quinquennal encouragèrent Mao Tsé-toung, en 1958, à développer un nouveau
programme économique, social et politique, connu sous le nom de «Grand Bond en avant». Préconisant un développement
de la collectivisation dans tous les domaines de la vie quotidienne, des contrôles plus rigides furent imposés pour accroître
la production agricole, réduire la consommation et accélérer l’industrialisation. La situation se détériora en 1960 lorsque
l’URSS mit brutalement fin à son aide économique et à son assistance technique.
Le bilan catastrophique du Grand Bond en avant affaiblit Mao Tsé-toung, critiqué par de nombreux dirigeants, et mit en
avant Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, qui s’attachèrent à redresser le pays.
De 1962 à 1965, une lutte sourde oppose, au sein du régime, les modérés aux extrémistes. Afin de renverser ces
tendances pour le moins néfastes, les autorités chinoises décidèrent de réajuster leurs politiques dans divers domaines.
Les politiques nationalitaires allaient figurer au nombre des domaines visés par les autorités communistes.
Mao transforma les jeunes Chinois en terribles machines de guerre lancées contre ses contemporains et tous ceux qui,
d'une manière ou d'une autre, détenaient une parcelle de pouvoir. La politique du «Grand Bond en avant» fut étendue aux
minorités nationales. Ce fut la période de «l'unité par l'uniformisation en marche» où toute revendication à la différence
impliquait nécessairement «un frein à la collectivisation». Toutes les politiques linguistiques précédentes à l'égard des
minorités furent non seulement critiquées mais totalement remises en question. On assista à un revirement complet de la
politique gouvernementale par la suppression des coutumes locales, des religions et des langues minoritaires au nom de
l'unité nationale qui devait passer par l'uniformisation.
C'est pourquoi l'apprentissage de la langue han, le putonghua, fut rendu obligatoire, tandis que les langues minoritaires,
furent «standardisées» en fonction de l'alphabet pinyin, lui-même développé sur la base du parler chinois de Pékin
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(Beijing). Évidemment, le travail d'enquête linguistique effectué auprès des minorités nationales fut considérablement
réduit, puis carrément interrompu. On publia, le 6 février 1956, des Directives du Conseil d'État concernant la promotion de
la langue commune. Dès la rentrée scolaire de 1956, l'enseignement du putonghua devait être étendu partout. Pour
soutenir cette politique, un centre de formation des maîtres fut ouvert à Pékin, tandis que la presse et la radio diffusaient
des informations sur la langue afin d'aider le corps enseignant à se perfectionner. Les minorités n'ont pas perçu à ce
moment-là que la programme du putonghua devait entraîner la disparition de leurs langues locales. En 1964, le Conseil
d'État publiait les Règles générales de normalisation pour la simplification des caractères chinois, lesquelles sont entrées
en vigueur à l'échelle nationale, ce qui entraîna la réglementation graduelle du chinois écrit et l'implication de l'État dans la
langue.
À cette époque, les déclarations du gouvernement chinois portaient constamment sur la «supériorité des Han», la «mission
civilisatrice des Han», le «devoir moral» pour les non-Han d'accéder au niveau des Han. Pour le gouvernement, les Han,
perçus comme «plus avancés», constituaient «le guide des peuples». La tâche du Parti communiste et du gouvernement
était donc d'«aider les peuples minoritaires à rattraper le peuple han dans la grande marche vers le socialisme». Pour leur
part, les Han considéraient les groupes minoritaires comme des arriérés ou des barbares, voire des chiens, des requins ou
des bons à rien qu'il faut tirer de leur infériorité. En revanche, les minorités percevaient les Han comme «de la racaille qui
vole les autochtones», sinon des «bandits». En définitive, ce qui comptait, c'était de démontrer ou de faire croire que les
Han étaient supérieurs et que les minorités avaient tout intérêt à s'assimiler à leur «culture supérieure».
Puis le gouvernement chinois s'est mis à pratiquer une politique favorisant l'immigration massive des Han dans les régions
minoritaires. Cette politique entraîna progressivement la minorisation des non-Han sur leur propre territoire. Ainsi, dans la
région autonome du Xinjiang (Ouïgour), les Han, qui constituaient 5,5 % de la population en 1949, atteignaient 50 % en
1980. En Mongolie intérieure, les Han devinrent majoritaires. Dans la Région autonome zhuang du Guangxi, les Zhuang ne
comptèrent que pour 36,9 % de la population malgré leur nombre élevé à l'époque (13 millions); les Tibétains furent soumis
au même traitement, mais les Hans retournèrent à Pékin, car ils n'appréciaient guère vivre à quelque 4000 mètres
d'altitude. L'objectif du gouvernement chinois était d'envoyer au moins 10 millions de Han au Tibet.
Enfin, une autre forme de la politique d'immigration consistait à déporter de jeunes enfants issus des minorités nationales
vers la région de Pékin en vue de les initier à la culture han. Cette dernière mesure fut inégalement appliquée parce qu'elle
provoquait la révolte chez les minoritaires, notamment les Tibétains, qui ne semblaient pas comprendre les «bienfaits» de
l'éducation han.
Comme si ce n'était pas suffisant, le Parti s'organisa pour fragmenter à outrance les régions autonomes en plusieurs
territoires administratifs dans le but de mieux les contrôler. Ainsi, la région autonome du Tibet fut divisée en cinq districts
contrôlés par du personnel han. Dans toutes les provinces et dans toutes les régions autonomes, la plupart des postes
officiels furent comblés par des Han sous prétexte que les minorités manquaient de cadres et ne connaissaient pas
suffisamment le putonghua pour communiquer avec le gouvernement central. En fait, une grande partie du personnel
administratif et gouvernemental dans les régions autonomes utilisait exclusivement le chinois.
Ces mesures anti-minoritaires déclenchèrent une profonde hostilité chez toutes les minorités nationales. Elles entraînèrent
également une déstabilisation complète de l'économie chinoise, de telle sorte que des mesures d'urgence furent prises.
Les fameuses «communes populaires» furent dissoutes et ce fut le retour des cadres locaux.
- La Révolution culturelle (1966-1969)
Mao et ses partisans organisèrent la grande Révolution culturelle, destinée à raviver l’esprit révolutionnaire, afin de
récupérer le pouvoir qui leur échappait. Le président Mao voulait l'édification d'une Chine révolutionnaire dans laquelle la
lutte des classes devait se poursuivre. Cette révolution commença d'abord à l’automne 1965 par une critique des milieux
intellectuels et universitaires dans les organes de presse. Les premières organisations de Gardes rouges rassemblant de
jeunes Chinois âgés de quinze à vingt ans qui, à l’appel de Mao, surnommé «le Grand Timonier», se livrèrent à des
manifestations de masse. Le mouvement fut ensuite savamment entretenu par Mao, dont les pensées furent résumées
dans le célèbre Petit Livre rouge, publié en octobre 1966. La Révolution culturelle attaqua les intellectuels, les artistes, les
universitaires, les cadres du Parti et les anciens bourgeois, avant de s’étendre au monde du travail. De nombreux
dirigeants furent destitués et exclus du Parti.
Le combat se poursuivit sur le terrain de l'enseignement. Des étudiants déclarèrent que l'enseignement, tel qu'il était
pratiqué jusqu'alors, était coupé de la réalité, que les étudiants étaient sans contact avec la pratique politique et
scientifique, que le système encourageait une émulation de type individualiste et une sélection de type bourgeois. Les
établissements d'enseignement formèrent les avant-postes de la Révolution culturelle, du moins à ses débuts. C'est en
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effet parmi la jeunesse estudiantine que se fit d'abord la prise de conscience, ainsi que dans divers milieux intellectuels. La
Révolution culturelle mit en cause le rôle et la fonction des «sommités académiques» et des «experts» éloignés du peuple,
bref tous les intellectuels considérés désormais comme nécessairement «loin du peuple». Les écoles furent fermées et
l’économie complètement désorganisée. Entre 1967 et 1968, des combats sanglants opposèrent maoïstes et anti-maoïstes,
ainsi que les diverses factions des Gardes rouges chinois. Plusieurs milliers de Chinois périrent au cours de ces
affrontements. Dans le domaine linguistique, tout le travail d'élaboration des terminologies spécialisés fut totalement
interrompu.
Bien que la Révolution culturelle eût un effet négatif sur les relations étrangères, le président Mao sortit victorieux de cette
révolution. L'autorité absolue du président Mao Tsé-toung se transforma en une autorité morale. Mais cette révolution finit
par susciter un vif ressentiment dans une partie de la jeunesse et dans de nombreuses couches de la population. La lutte
pour le pouvoir provoqua en 1971 la disparition du successeur officiel de Mao, Lin Biao, de la scène politique, ce dernier,
accusé de complot contre Mao, fut déclaré «mort dans un accident d’avion». L’engagement de Mao en faveur de la
mobilisation des masses et sa profonde méfiance à l’égard de la bureaucratie et des intellectuels resurgirent en 1973 et en
1974 dans une nouvelle réforme visant le confucianisme. Au cours de cette période, les relations avec l’étranger
s’améliorèrent brusquement. En 1971, la Chine fut admise aux Nations unies.
Avec l'avènement de la Révolution culturelle, la politique anti-nationalitaire se poursuivit. Parce que le gouvernement ne
faisait pas confiance aux minorités, il dépêcha l'armée pour calmer les agitations aux frontières nationales communes avec
l'URSS, la Mongolie, la Corée, le Vietnam, le Laos et l'Inde. C'est pourquoi la totalité des officiers et des soldats de l'armée
furent des Han. La milice chinoise se comportait en véritable armée d'occupation dans les régions autonomes, ce qui fit
augmenter la méfiance des minorités à l'égard des Han, qui durent contrôler les frontières, tant vers l'intérieur que vers
l'extérieur.
Le périodique Minzu Yanjiu publia quelques articles qui insistaient sur le fait que l'influence de la langue chinoise sur celles
des minorités nationales devait être sérieusement considérée. Selon Zhou Enlai, une autre fonction fut dévolue au pinyin :
celle de «servir de base commune aux minorités nationales qui veulent créer ou réformer leurs langues écrites». Dès le
début de 1967, la publication des éditions des périodiques en langue zhuang, mongole, tibétaine, ouïgoure, etc., fut
suspendue. Par sa suite, les émissions diffusées dans les langues minoritaires furent «momentanément interrompues».
Beaucoup de dirigeants appartenant à des minorités furent destitués, arrêtés et emprisonnés. À cette époque, tout ce qui
pouvait faire référence aux minorités était assimilé à des pratiques bourgeoises contraires à l'unité du parti communiste.
La politique d'assimilation ou de sinisation de la République populaire de Chine a fini par rendre les minorités nationales
perméables à l'influence étrangère dite «impérialiste», notamment celle de l'Inde, du Vietnam, voire des Britanniques et des
Américains, au risque de susciter des problèmes avec les anciennes républiques soviétiques (notamment le Kirghizistan),
la Mongolie, la Corée du Nord, l'Inde et le Vietnam. Non seulement la Chine a éveillé le mécontentement de quelque 80
millions de personnes près des frontières nationales, mais elle remet ainsi en question le socialisme chinois, avec cette
politique qui nie l'égalitarisme socialiste.
Dans les dernières années de la Révolution culturelle, on assista en 1971 à un certain assouplissement, surtout à la faveur
de la chute de Lin Biao. Les médias chinois témoignèrent d'une certaine ouverture en diffusant des émissions, par
exemple, en ouïgour et en kazakh. En 1975, la question linguistique refit surface lors de l'adoption d'une nouvelle politique
relative aux minorités nationale. Dans la Constitution de 1975, des dispositions relativement restrictives autorisèrent la
liberté d'expression linguistique accordée aux minorités nationales. Par la suite, la programmation radiophonique dans les
langues minoritaires s'améliora de façon significative. Beaucoup de dirigeants appartenant à des minorités, qui avaient été
destitués lors de l'avènement de la Révolution culturelle, furent libérés. Certains entreprirent de pratiquer chez eux une
politique de développement national. Plus tard, en 1980, le 5e plenum du XIe Congrès du Parti communiste reconnaîtra les
erreurs commises vis-à-vis des minorités pendant la Révolution culturelle et décidera de prendre des mesures
compensatoires.
6.2 Les successeurs de Mao
Le premier ministre Zhou Enlai et le président Mao Tsé-toung décèdent tous les deux en 1976. La mort de Zhou Enlai
précipita la lutte entre les modérés et les extrémistes et précipita la chute de la bande des Quatre. Les dirigeants qui se
succédèrent au cours de 1976 manifestèrent leur intention de poursuivre le processus de simplification des caractères
chinois, mais ils insistèrent très peu sur la latinisation et l'alphabet pinyin. L'avènement de Hua Guofeng et Deng Xiaoping
(«le Petit Timonier»), des dirigeants plus pragmatiques, allait permettre pour le pays l'espoir d'un mieux-être matériel et une
reprise de la recherche sur les minorités nationales en même temps .
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Pendant les années quatre-vingt et le début des années quatre-vingt-dix, la politique chinoise fut dominée par Deng
Xiaoping qui abandonna progressivement toutes ses fonctions officielles, tout en continuant à régner dans l’ombre.
Désireux de développer le commerce et l’industrie en attirant les investissements étrangers, Deng Xiaoping et ses alliés
optèrent pour une politique pragmatique de réformes économiques tout en maintenant la dictature politique. La Chine mena
au Tibet une politique de colonisation et d'immigration systématique, dont le but semblait être de rendre les Chinois
majoritaires dans la région. La politique de répression aurait fait, jusque dans les années 1990, plus d'un million de morts
parmi les Tibétains.
- La nouvelle politique de tolérance
La nouvelle Constitution adoptée en 1982 semble avoir fait évoluer le système vers un élargissement des droits
linguistiques à l'égard des groupes minoritaires. Ainsi, l'article 4 de la Constitution stipule que «toutes les nationalités de la
République populaire de Chine sont égales» et que «l'État protège les droits et les intérêts des nationalités minoritaires».
Qui plus est, dans le même article, la Constitution reconnaît le droit aux minorités de conserver et d'enrichir leur langue:
«Les personnes de toutes les nationalités sont libres d'utiliser et de développer leur propre langue parlée et écrite ainsi que
de préserver ou réformer leurs propres us et coutumes.» Plus tard, l'Assemblée populaire nationale adopta, le 31 mai 1984,
une loi très importante à l'intention des nationalités: la Loi sur l'autonomie des régions ethniques dont l'entrée en vigueur
était prévue pour le 1er octobre de la même année. Elle est divisée en sept chapitres et compte 67 articles. La politique
linguistique prévoit que la langue d'enseignement est celle de la minorité nationale. Cependant, le chinois officiel est
obligatoire à partir de la quatrième année (second cycle) ainsi que durant le secondaire.
Pendant ce temps, soit au cours des années quatre-vingt, la Chine s'est remise dans la création de banques de données
terminologiques. Une banque de données en chinois et en anglais a ainsi pu être créée en 1985: la Commission technique
nationale de normalisation terminologique. Puis des sous-comités techniques furent progressivement formés pour assurer
la réalisation des travaux de lexicographie. En 1993, le Réseau chinois sur le travail terminologique fut créé pour
promouvoir l'uniformisation et la diffusion de la terminologie spécialisée et renforcer les échanges et la coopération
nationale et internationale. La Chine s'est également lancée dans la création et la mise sur pied de banques de données
terminologiques. C'est la première fois qu'une banque du genre utilisait les caractère chinois. Les résultats de ces
recherches ont été utilisés par la Communauté européenne.
- Vers l'économie de marché
En janvier 1987, Zhao Ziyang fut nommé secrétaire général du Parti. En avril 1989, une vague de protestation s'étendit à
travers le pays, demandant plus de démocratie. Ce mouvement atteint son paroxysme en mai, pendant la visite à Pékin du
chef d’État soviétique Mikhaïl Gorbatchev, destinée à mettre fin à trente ans de tensions entre les deux pays. Les
manifestants occupèrent la place Tian'anmen à Pékin, jusqu’à ce que des troupes blindées pénètrent dans la ville et tirent
sur la foule, tuant entre 3000 et 5000 civils.
En 1992, la Chine se lança officiellement dans l’économie de marché. En mars 1993, la VIIIe Assemblée nationale
populaire élit Jiang Zemin président de la République. Lors du XIVe Congrès du Parti communiste chinois, en septembre
1995, l’accent fut mis sur un retour à l’idéologie politique, sans porter préjudice à l’économie. En effet, les instances du
Parti, craignant d’être débordées par l’apparition d’une bourgeoisie issue des affaires et par une contestation
parlementaire, renforcèrent leur autorité sur les députés de l’Assemblée nationale populaire (mars 1996) et accentuèrent le
contrôle sur la presse, la répression contre les opposants et les religions non orthodoxes. Deng Xiaoping, dont la dernière
apparition publique datait de février 1994, décéda en février 1997.
Depuis le XVe Congrès du Parti communiste, en septembre 1997, une nouvelle ère semblait s’ouvrir. Le président Jiang
Zemin annonça la privatisation des entreprises d’État et la relance des réformes économiques destinées à faire face à la
concurrence internationale. Le gouvernement entreprit une réforme globale de l’administration chinoise: le nombre de
postes et de ministères a été réduit, la moyenne d’âge des dirigeants est tombée à moins de soixante ans.
Au cours de la même année, la colonie britannique de Hong-Kong fut rétrocédé par le Royaume-Uni à la Chine. La crise de
confiance due à l’approche du transfert de souveraineté à la Chine en 1997 avait provoqué le départ de nombreux
habitants de Hong-Kong (43 000 pour la seule année de 1995). Le 1er juillet 1997, la Chine rétablit sa souveraineté sur le
territoire de Hong- Kong, après un siècle et demi de domination britannique. La petite garnison britannique fut remplacée
par un contingent de 15 000 soldats de l’Armée populaire de libération chinoise. Tout en y exerçant le contrôle politique, la
Chine laissait une certaine latitude au particularisme local, à l'exception des Affaires étrangères et de la Défense.
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6.3 Le renouveau politique et économique
Arrivé en mars 1998, le nouveau premier ministre, Zhu Rongji, qui succédait à Li Peng, dont il était le vice-premier ministre,
était un technocrate considéré comme un réformateur. À l’origine des réformes économiques entreprises depuis 1992, il
lança le pays sur une nouvelle voie, ce qui provoqua l’inquiétude des conservateurs. Les principales réformes annoncées
furent la privatisation des entreprises d’État, le renforcement du rôle de la Banque centrale, la réduction de la dette
publique, le développement des travaux publics, du logement, des industries de pointe et l’amélioration du système
éducatif.
- L'intégration de Hong-Kong
À Hong-Kong, le gouvernement chinois, tout en prenant le contrôle politique, laissa au particularisme local une marge pour
s’exprimer: aux élections de mai 1998, les partis démocrates recueillirent 60 % des voix et obtinrent quatorze sièges.
Cependant, l’économie de l’ex-territoire britannique fut touchée par la crise monétaire et financière asiatique : baisse de la
bourse, faillites, récession, chômage et menace sur la monnaie et sur sa parité avec le dollar. Les langues officielles sont
maintenant l'anglais et le chinois; la troisième langue est le cantonnais, mais c'est la langue d'usage de presque tous les
Hongkongais.
L'anglais est la langue officielle dont on faisait traditionnellement usage dans les domaine politique et commercial, tandis
que dans l'industrie et le commerce intérieur recouraient davantage au chinois. La rétrocession de Hong-Kong à la Chine
est en train de modifier ces habitudes. Pékin s'est vu forcé d'adopter le cantonais dans ses relations avec les élites et le
gouvernement local. Bref, le chinois pourrait bien remplacer graduellement l'anglais dans les domaines politique et
judiciaire et prendre la place qu'occupait auparavant l'anglais. Autrement dit, Hong-Kong est en train de passer du
bilinguisme anglais-cantonais au bilinguisme chinois-cantonais.
- La politique linguistique
Au cours de l'année 1997, un projet de loi sur la langue et l'écriture communes (putonghua) nationales avait été élaboré
après sollicitation d'avis de diverses parties et après plusieurs ébauches. Le 31 octobre 2000, la 18e session de la IXe
Assemblée populaire adoptait la Loi sur la langue et l'écriture communes nationales de la République populaire de Chine.
Cette loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2001. On peut affirmer que c'est la première loi linguistique de l'histoire de la
Chine. Sa promulgation témoigne que la Chine a emprunté, elle aussi, la voie de la législation en matière de langue.
L'un des objectifs visés lors de l'élaboration de cette loi était de «promouvoir la normalisation de la langue et de l’écriture
communes et à leur assurer un développement sain afin de permettre un accroissement de leur utilisation dans la sphère
sociale». La loi, qui compte 28 articles, établit une réglementation pour l'utilisation de la langue et de l'écriture communes
dans l'Administration publique, les écoles, la presse, l'édition, la radio, la télévision, la publicité, les technologies de
l'information, l'affichage, les raisons sociales, etc.
- Relations internationales et droits de l'homme
L’inflexion de la politique chinoise favorise un dégel des relations sino-américaines : la visite officielle de Jiang Zemin aux
États-Unis, en novembre 1997 — première visite d’un dirigeant chinois depuis dix-huit ans — fut suivie, en juin 1998, de
celle du président Bill Clinton en Chine. Ensuite, les relations entre les deux pays se dégradèrent, Pékin accusant les
États-Unis de soutenir le gouvernement taïwanais, Washington accusant la Chine de ne pas respecter les accords
militaires et commerciaux conclus et dénonçant les dangereux transferts de technologie que ces accords ont généré.
La situation des droits de l’Homme en Chine continua d'être régulièrement dénoncée par les organisations internationales
ou par le gouvernement des États-Unis, malgré la signature, le 5 octobre 1998, de la Convention internationale des droits
civiques et politiques. De plus, les autorités chinoises persistèrent à empêcher toute manifestation pro-démocratique;
d'ailleurs, la commémoration publique du dixième anniversaire de Tian’anmen, en juin 1999, ne fut pas autorisée. Le
Portugal, comme l'avait fait le Royaume-Uni pour Hong-Kong, rétrocéda lui aussi Macao, qui devint une région
administrative spéciale, selon le principe «un pays, deux systèmes». Le chinois et le portugais sont les langues officielles.
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Au mois de septembre 2001, après quinze ans de discussions, un accord est finalement signé à Genève entre la Chine et
ses partenaires commerciaux en vue de l’adhésion de Pékin à l’Organisation mondiale du commerce. Elle est formellement
entérinée au mois de décembre lors de la conférence de l’OMC à Doha (au Qatar). Dans l’optique de cette nouvelle donne
économique, les entreprises chinoises se réorganisent fébrilement afin de faire face à la concurrence internationale. Le
dragon chinois, affaissé au début du siècle, est à nouveau debout. Malgré ses succès, la Chine demeure toutefois une
«grande puissance» faible... pour le moment. La pays craque de partout. Le Tibet, la Mongolie intérieure et le Xinjiang
continuent de gronder, mais surtout dans les campagnes du pays où vivent 700 millions de Chinois. Lors de l'obtention des
Jeux olympiques de 2008, la Chine s'était engagée à ce que la situation des droits de l'homme s'améliore. Nous sommes
évidemment encore loin du compte!
La Chine a un lourd passé stalinien et totalitaire. Elle n'a pas encore appris à gérer la prédominance des droits de l'homme
ni à gérer autrement que par la contrainte et la violence l'équilibre entre la cohésion de l'État et les nationalismes régionaux
qui terrorisent les autorités centrales. La Chine se révèle nulle dans la gestion des relations publiques et de l'hostilité
exprimée par le monde occidental. La Chine ne peut plus cacher la répression ouverte, car 230 millions de Chinois sont
aujourd'hui branchés sur Internet pour dénoncer la situation. Pour combien de temps encore le régime chinois va-t-il
pouvoir gouverner, sans démocratie multipartite, une société de plus en plus riche, instruite et branchée sur le monde?
Certains sinologues croient que la démocratie finira bien par triompher en Chine, mais pas avant vingt ou trente ans!
Trésor de la langue française au Quebec
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