La chute des Ming fut provoquée par une rébellion née dans la province du Shaanxi, confrontée à la famine et au
chômage. Une armée de 300 000 hommes parvint à prendre Pékin en 1644. Le chef des armées Ming, le général Wu
Sangui, fit alors appel aux nomades mandchous pour l’aider à chasser les rebelles de la capitale. Une fois leur mission
achevée, les Mandchous refusèrent de quitter Pékin et fondèrent une nouvelle dynastie, la dynastie des Qing.
4 La dynastie mandchoue des Qing (1644-1912)
C’est sous la dynastie mandchoue que le pouvoir de l’Empire chinois connut l’apogée de ses deux mille ans d’histoire,
jusqu’à son effondrement, au début du XXe siècle, imputable à la fois à une décadence intérieure et aux pressions
extérieures exercées par l’Occident. Devenus maîtres de la Chine, les Mandchous cherchèrent malgré tout à se siniser,
tout en brimant les Chinois, contraints, par exemple, à porter la natte comme signe de leur soumission. L’organisation
politique des Mandchous fut largement fondée sur celle des Ming, mais elle demeura plus centralisée. L’administration
centrale dépendit d’un nouvel organe gouvernemental, le Grand Conseil, qui traitait les affaires militaires et politiques de
l’État, sous les ordres directs de l’empereur. À Pékin, un Chinois et un Mandchou gérèrent chacune des directions
administratives. La bureaucratie traditionnelle et le système des examens impériaux en chinois mandarin, reposant en
grande partie sur la connaissance des classiques confucéens, furent maintenus.
4.1 L'expansion territoriale
Au cours du demi-siècle suivant, les Manchous étendirent leur pouvoir à des régions auparavant sous contrôle Ming, telles
que le Yunnan et Taiwan et au-delà en s'emparant du Xinjiang, du Tibet et de la Mongolie. Le Népal subit à son tour
le joug chinois; la Birmanie dut payer un tribut, tout comme les îles Ryukyu; la Corée et le nord du Vietnam reconnurent la
suzeraineté de la Chine, tandis que Taiwan fut incorporée à l’Empire. La population connut une forte croissance
démographique (313 millions d’habitants en 1794), que ne parvint pas à suivre la production.
Les premiers Qing durent ces succès à la combinaison des performances militaires des Mandchous et de l'efficacité de
l'administration chinoise. L'empereur Kangxi (1662-1722) fit rédiger le plus complet des dictionnaires de caractères chinois
jamais réalisé et, sous l'empereur Qianlong (1736-1796), les érudits compilèrent le catalogue de toutes les œuvres
importante de la culture chinoise. La période Qing vit aussi se continuer le développement de la littérature populaire. La
population chinoise passer au cours du XVIIIe siècle à 400 millions d'habitants. Au cours du XIXe siècle, le pouvoir des
Qing s'affaiblit et la prospérité diminua.
4.2 Les pressions occidentales
La Chine subit une forte agitation sociale, une stagnation économique, une croissance démographique explosive, et des
ingérences de plus en plus marquées des puissances occidentales. La volonté britannique d'ouvrir le commerce et
notamment de poursuivre ses exportations d'opium, que des édits impériaux rendaient illégale, aboutit à la première guerre
de l'opium, en 1840, et à la défaite chinoise. La Grande-Bretagne obtint la cession de Hong-Kong lors du traité de Nankin
en 1842, ainsi que l'ouverture d'autres ports au commerce européen. Par la suite, la Grande-Bretagne et d'autres
puissances occidentales, y compris les États-Unis et le Japon, obtinrent des «concessions», autrement dit des petits
territoires côtiers sous leur contrôle ainsi que des privilèges commerciaux. Mais les puissances occidentales en trouvèrent
rapidement les clauses insuffisantes. La Grande-Bretagne, alliée à la France, ne tarda pas à trouver l’occasion de
reprendre les hostilités entamée en 1939 lors de la première guerre de l'Opium. Puis, lors de la décennie de 1850, eut lieu
la révolte de Taiping (1851-1864), qui ne fut vaincue qu'avec l'appui des Occidentaux. Suivirent les rébellions des Nian, du
Xinjiang et de la Mongolie, qui affaiblirent la Chine. Au cours de la seconde guerre de l’Opium (1856-1860), leurs armées
occidentales menacèrent le nord de la Chine. En 1858, de nouveaux traités accrurent les avantages commerciaux
consentis aux Occidentaux.
À partir des années 1860, les Qing, ayant réprimé les rébellions avec des milices organisées par l'aristocratie, entama un
processus de modernisation militaire. Cependant, les nouvelles armées furent défaites par la France (guerre franco-
chinoise de 1883-1885, pour l'Indochine), puis par le Japon (première guerre sino-japonaise de 1894-1895, pour la Corée).
La guerre, qui opposait la France à la Chine en 1884 et 1885, fit entrer le Vietnam dans l’Empire colonial français; l’année
suivante, la Grande-Bretagne annexait la Birmanie. En 1860, la Russie obtint les provinces du nord de la Mandchourie. En
1894, les tentatives japonaises pour soustraire la Corée à la suzeraineté chinoise aboutirent à la guerre sino-japonaise.
Par le traité de Shimonoseki (1895), la Chine dut reconnaître l’indépendance de la Corée, désormais sous influence
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