et consultable sur notre site Internet. On y trouvera, à la manière de ce qui existe pour le cinéma
ou la librairie, les 10 meilleures fréquentations et les meilleures progressions, des indications
sur les succès de la saison, etc.
Mais encore une fois, il faut se ménager un certain recul. Si nos salles ont vocation à emmener
une pièce jusqu'au bout du succès, elles se doivent aussi de prendre le temps nécessaire
au démarrage d'un spectacle. "Les Palmes de M. Schultz" ou "Le Visiteur" n'auraient jamais
eu la carrière que l'on sait si on les avait retirés sur la base de la fréquentation des premières
semaines d'exploitation.
Quel est l'impact du prix des places sur la fréquentation ?
La réflexion sur le prix des places est importante mais ne me semble pas le point essentiel
ou exclusif pour appréhender l'attitude du public. Les gens ne choisissent pas le spectacle qu'ils
vont voir sur la base du prix du billet. Le montant doit rester abordable, mais la baisse
systématique, constante, n'est pas à rechercher. Car, contrairement aux idées reçues, la mode
du discount n'incite pas le spectateur à venir. Tout au plus, elle provoque un effet d'aubaine !
Le débat sur le prix des places est complexe. Il faut qu'il y ait un juste rapport entre le prix du billet
et le public auquel on s'adresse. Dans nos salles, le prix moyen est stable à moins de 30 euros.
Mais on remarque aussi que si le théâtre garde curieusement la réputation d'être cher, il l'est
pourtant deux à trois moins qu'un concert ou une grande manifestation sportive, spectacles
largement suivis par un public populaire.
Le théâtre n'est pas un produit de consommation courante ou de première nécessité ! Il n'y a pas
à proprement parler de "besoin" de théâtre ; on va au théâtre parce que l'on a un coup de coeur
pour un spectacle en particulier. D'ailleurs, cette vérité est vérifiée par le fait que dans nos salles
ce sont les places les plus chères qui sont vendues en premier, les gens souhaitant profiter
du spectacle dans les meilleures conditions.
Le prix moyen, quant à lui, a de l'importance en terme de concurrence déloyale, de dumping
social ou de respect des règles, notamment en matière d'assurance-chômage. Mais c'est un autre
débat.
Comment expliquez-vous la progression de 2006 ?
Il nous est difficile de nous délivrer un satisfecit. Plusieurs facteurs ont joué. Nous avons
su mieux communiquer, les nouveaux outils portent également leurs fruits. Mais l'explication
tient d'abord à la qualité de nos spectacles. Remarquons aussi qu'il existe un effet
d'entraînement. Quand deux ou trois gros spectacles fonctionnent très bien et longtemps, ils
entraînent une augmentation de la fréquentation globale. Ce fut le cas en 2006. L'augmentation
n'est pas toujours sensible au niveau de chaque théâtre mais elle est avérée à l'échelle du secteur.