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DOSSIER DE PRESSE
LA FAYETTE
La traversée d’une vie
Enfin l’aventure !
Comme tout jeune homme titré, il
embrasse une carrière militaire qu’il
doit à son rang. Associé à la lecture
de Rousseau, de Montesquieu,
son engagement maçonnique
lui insuffle l’esprit des Lumières.
Le jeune Marquis fréquente,
entre autres, la loge parisienne
des Neuf Sœurs que Benjamin
Franklin préside un temps. Est-ce
sous la voûte étoilée que les deux
hommes se sont rencontrés ?
Il commence à rêver de l’Amérique. Elle vient de déclarer
son indépendance. Nous sommes en 1776.
L’année suivante, désobéissant au Roi, La Fayette rejoint
le port de Pasajes, sur la côte basque espagnole, où il
embarque à bord de La Victoire qui appareille pour
South-Inlet (en Caroline du Sud). Ce premier voyage
américain lui vaut de rencontrer George Washington. La
guerre d’Indépendance fait rage. Avant de se jeter dans
le combat, il fait prêter à ses compagnons le serment de
« vaincre ou périr pour cette cause ».
L’Hermione, la victoire, la gloire
De retour en France en 1779, La Fayette plaide la cause
des insurgés américains. La guerre d’Indépendance,
soutenue et armée par la France, n’est pas terminée. Il
traverse à nouveau l’Atlantique en 1780. Cette fois, c’est
à bord de L’Hermione, mythique frégate construite dans
l’arsenal de Rochefort, qu’il rejoint les troupes de George
Washington. Grâce à l’appui du Comte de Rochambeau
et avec l’aide décisive de l’Amiral de Grasse, il participe à
la victoire franco-américaine de Yorktown. Les Américains
ont désormais leur héros français : La Fayette.
Les errements
La Fayette rentre en France cinq ans plus tard. Soumis à la
méfiance de Napoléon, il se retire prudemment dans son
château de la Grange-Blesneau (Seine et Marne).
Sous la Restauration, il devient l’homme de tous les
complots républicains mais lors de la Révolution de 1830
il sera le principal agent de la victoire du Duc d’Orléans.
Il ne sera jamais Président d’une République qui tarde à
revenir et s’éloigne inexorablement de son rêve : devenir
le Washington français. Dix ans avant de mourir, à Paris à
77 ans, il touchera encore une fois son rêve américain lors
d’un dernier voyage.
Les premiers pas de la Révolution
Porte-parole de l’aristocratie libérale, député de la
noblesse d’Auvergne aux États généraux, Louis XVI le
nomme Commandant de la Garde nationale au lendemain
de la prise de la Bastille.
À ce titre, il prend en charge l’organisation de la Fête
de la Fédération le 14 juillet 1790. Rassemblées sur le
Champ-de-Mars, toutes les Provinces de France célèbrent
la réconciliation du Roi avec la Révolution. La Fayette se
voulait le Washington français.
C’est sans doute pourquoi, en serviteur zélé, et fort de
l’enseignement de son ami américain, il orchestre les
acclamations adressées au Roi de France. C’est en réalité
la flamme des amis du trône qu’il ravive. La suite ne sera
pas celle qu’il espérait…
1792, le Royaume de France est en guerre contre la Prusse.
Le Marquis de La Fayette souhaite une victoire française
qui lui rendrait la gloire et assurerait la légitimité du Roi.
En vain, il tente de résister aux Jacobins avant d’être
déclaré traître à la Nation. Ne pouvant plus rentrer à Paris,
il désertera à Sedan (Ardennes) avec ses officiers.
Rattrapé en Autriche, il sera remis aux autorités qui le
garderont captif durant cinq années.
Maquette de L’Hermione
par Guy Tournier
La Fayette en
uniforme américain
Fondation Josée et
René de Chambrun
La Fayette et son épouse
préparant la fête de la
Fédération
par Jean-Jacques Hauer
Fondation Josée et René
de Chambrun
Arrivée du Roi à Paris
le 8 octobre 1789
Musée des Beaux-Arts,
Chartres
Le héros des deux mondes
Des deux côtés de l’Atlantique, Gilbert du Motier, Marquis
de La Fayette, est un héros. L’épée que lui offre le Congrès
américain en témoigne, tout comme l’empressement de
la Cour à son retour en France. Pour appliquer les théories
américaines à la société française, il veut brusquer les
réformes. Mais George Washington l’en dissuade. Louis
XVI échoue peu de temps après.
Bijou maçonnique
de La Fayette
Le Départ de La Victoire
Fondation Josée et René de Chambrun
Laurence Chatel de Brancion – Commissaire de l’exposition.
Docteur en Histoire, spécialiste de la Révolution et de
l’Empire, auteure d’une biographie de Cambacérès
(éditions Perrin) et de nombreux ouvrages dont La Fayette,
rêver la gloire (Monelle Hayot éditeur), le 18ème siècle n’a
que peu de secret pour Laurence Chatel de Brancion.
« Le passage de l’Ancien régime à cet autre monde : c’est
mon univers ».
Bien sûr, elle place La Fayette parmi « les personnages à
retenir dans cette traversée de l’Atlantique et ce passage
dans le temps ». À ce titre, elle endosse le costume de
Commissaire de l’exposition La Fayette, la Traversée
d’une vie.
L’historienne veut décrire le
Marquis dans « la réalité de ce
qu’il a été ». Fougueux, plein
d’énergie mais obnubilé par
« sa faim canine pour la
gloire ». Le jeune homme
qui se rêvait en Washington
français s’avérait un exact
produit de l’Ancien régime, à tel point aveuglé par
l’Amérique qu’il en avait oublié les particularités du vieux
royaume dans lequel il était pourtant en Cour.
L’ EXPOSITIONL’ EXPOSITION