DP Arts de l`Islam janv 2012

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Dossier de presse
Visite de chantier
janvier 2012
Les nouveaux
espaces architecturaux
du département
des Arts de l’Islam
Direction de la communication
Anne-Laure Béatrix
Adel Ziane
Contacts presse
Marion Benaiteau
[email protected]
Tél : 01 40 20 67 10 / 06 88 42 52 62
Sophie Grange
[email protected]
Tél : 01 40 20 53 14 / 06 72 54 74 53
Sommaire
Présentation générale
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Le projet architectural et muséographique
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Notice architecturale
Par Rudy Ricciotti
Page 7
Calendrier et informations clés
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La collection des Arts de l’Islam
Page 9
Une collection exceptionnelle
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Le chantier des collections
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Un ambitieux projet de médiation culturelle
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Publications
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Les films du Louvre
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Présentation générale
La création du nouveau département des Arts de l’Islam au sein du musée du Louvre représente une étape
décisive dans l’histoire architecturale du palais et dans le développement du musée. Vingt ans après la création
de la pyramide, ces nouvelles salles représentent le plus important projet d’aménagement muséographique du
musée. Elles abriteront demain l'une des plus belles collections d’objets d’Art de l’Islam au monde par la
diversité géographique des œuvres, par l’importance de la période historique couverte et par la multiplicité des
matériaux et des techniques représentés.
Ce formidable projet est né du constat effectué dès son arrivée par Henri Loyrette, président-directeur du
musée du Louvre : les arts de l’Islam, simple section du département des Antiquité orientales, ne disposaient
pas de salles propres à valoriser cette collection. Désirant « conforter la vocation universelle » du musée du
Louvre, « rappeler aux Français et au monde l’apport essentiel des civilisations de l’Islam à notre culture » et
favoriser le dialogue des cultures et des civilisations, le Président de la République Jacques Chirac avait
d’emblée appuyé ce projet afin que le Louvre puisse déployer ces collections dans des espaces dignes de leur
richesse et de leur diversité. Le 16 juillet 2008, lors de la pose de la première pierre des nouvelles salles de
l’Islam le Président Nicolas Sarkozy a souligné l’importance de ce projet dans le cadre du dialogue entre les
peuples et les cultures.
Plus de 2 500 œuvres seront ainsi exposées dans les futures salles provenant de l’importante collection du
Louvre à laquelle s’ajoutent des dépôts substantiels de la collection de l’Union Centrale des Arts Décoratifs.
Elles couvriront avec éclat l’ensemble du champ culturel de la civilisation islamique, de l’Espagne à l’Inde,
dans toute son envergure chronologique, du VIIe au XIXe siècle. Ces œuvres, dont un grand nombre seront
offertes au regard des visiteurs pour la première fois, ont également fait l’objet d’un extraordinaire chantier de
restauration.
Au long des huit siècles de son histoire, le palais du Louvre a toujours su capter, à chaque époque, ce qui se
faisait de mieux et de plus novateur dans le domaine de l'architecture. Installé dans l’écrin de la Cour Visconti
restaurée, au cœur même du musée, le nouveau département des Arts de l’Islam sera un miroir de
l’extraordinaire richesse du patrimoine artistique de l’Islam. Il s’inscrira dans la continuité des collections
consacrées à l’Antiquité tardive du bassin oriental de la Méditerranée, provenant de l’Egypte romaine et copte,
de Syrie, de Phénicie et de Palestine (projet « L’Orient méditerranéen dans l’Empire romain »).
La création et l’intégration de ces nouveaux espaces a constitué un véritable défi architectural dans un lieu si
chargé d’histoire. Pour répondre à ce défi, les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini ont su trouver un
subtil et élégant équilibre entre le néoclassicisme de la cour du XVIIe siècle et l’évocation des Arts de l’Islam à
travers une verrière ondulante, laissant passer discrètement la lumière du jour dans les espaces d’exposition.
Cet ensemble, remarquablement innovant, alliant le verre et le métal, prolonge l’aplomb des façades existantes
de la cour Visconti pour créer deux niveaux souterrain (un niveau technique et un niveau où se déploieront les
espaces muséographiques).
À la fois architectural, culturel et artistique, ce grand chantier revêt aussi une autre dimension au cœur des
missions du musée du Louvre ; une dimension universelle, qui transcende les frontières et fait dialoguer entre
elles des cultures et des civilisations différentes. Aujourd’hui le Louvre est un musée ouvert sur le monde et à
la demande de nombreuses institutions dans le monde, il est aujourd’hui présent sur tous les continents par des
expositions, des chantiers de fouilles, des expertises scientifiques et muséographiques. À une époque où les
dialogues et échanges entre les civilisations et les cultures revêtent un caractère fondamental, le nouveau
département des Arts de l’Islam sera un espace et un lieu à la fois témoin et carrefour d’une compréhension
mutuelle; une passerelle entre Orient et Occident qui parleront de leurs différences mais aussi et surtout de leur
histoire commune, de leurs interpénétrations mutuelles tout au long des siècles.
Le choix même du nom attribué à ces nouveaux espaces - département des Arts de l’Islam - s’inscrit dans une
démarche que le Louvre veut assumer. Il s’agit en effet de présenter la face lumineuse d’une civilisation qui
engloba en son sein une humanité infiniment variée et riche, à travers une approche large et inclusive qui
présente des mondes très divers (andalou, mamelouk, ottoman, persan,…). Le visiteur sera ainsi convié, non
seulement au parcours des œuvres, mais aussi à un véritable voyage sensible au cœur de la civilisation
islamique. Dans cette perspective, ces nouveaux espaces comprendront un important dispositif de médiation
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qui permettra de contextualiser les œuvres, décrypter leurs formes, se repérer dans l’Histoire ou encore de
recueillir l’avis de spécialistes.
La construction des nouveaux espaces dédiés aux arts de l’Islam a été rendue possible par le soutien et par les
mécénats exceptionnels de généreux donateurs. Dès l'annonce du lancement du projet, Son Altesse Royale le
Prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Alsaud, présent lors de la pose de la première pierre en juillet 2008,
fut notre premier mécène. Des contributeurs d'État se sont ensuite généreusement associés à ce grand projet :
Sa Majesté le roi du Maroc Mohammed VI, Son Altesse Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, Émir du
Koweit, au nom de l'État du Koweït, Sa Majesté le Sultan Qabous Bin Saïd Al-Saïd et le peuple omanais et la
République d'Azerbaïdjan.
De grandes entreprises françaises, la Fondation Total et Lafarge, ont souhaité soutenir financièrement la
construction de ces nouvelles salles.
D'autres donations individuelles ou d'entreprise ont contribué également au financement du projet : Bouygues
Construction, Marazzi Group, la Fondation Orange, Frédéric Jousset, la Samuel H. Kress Foundation et Olivier
Chalier Conseil.
Par un effort financier exceptionnel, l’État français et le musée du Louvre ont également contribué à la
réalisation de ce projet à hauteur de 30% des coûts globaux du futur département des Arts de l’Islam et des
salles de l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain.
Aujourd’hui, pour en compléter définitivement le financement, il demeure encore un besoin de 10 M€.
Le mois de janvier 2012 voit l’achèvement de l’écrin architectural et, notamment, de la pose de son
exceptionnelle verrière. A l’été 2012, lorsque l’installation des collections sera terminée, l’ouverture des
nouvelles salles du département des Arts de l’Islam sera le couronnement de près de quatre ans et demi de
travaux.
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Le projet architectural et muséographique
LES ESPACES ARCHITECTURAUX
La cour Visconti, l’un des derniers espaces du palais du Louvre encore disponibles mais qui demeurait
inaccessible au public, fut choisie comme écrin pour abriter le nouveau département. Le projet des architectes
lauréats, Mario Bellini et Rudy Ricciotti, relève le défi de construire un bâtiment d’avant-garde dans un lieu
ancien et classé. Eclatant et subtil à la fois, c’est par l’oxymore qu’il répond à la commande publique. Il crée
des espaces muséographiques déployés sur 2 800 m² et répartis en deux niveaux au-dessus d’une zone
d’espaces techniques. Point d’orgue du projet architectural, la cour Visconti est recouverte d’un ouvrage
extraordinaire qui respecte les façades historiques tout en l’ornant d'un élément d'une grande originalité.
Après la restauration, de janvier à décembre 2006, des façades et de la statuaire de la cour Visconti, sous
l’égide de l’Architecte en chef des Monuments Historiques du palais, Michel Goutal, une excavation de 12
mètres de profondeur a été réalisée dans la cour Visconti. Les quelques milliers de mètres cubes de terre furent
évacués par un unique accès de 2,7 m de large. Les fondations des façades existantes ont été reprises,
consolidées et prolongées jusqu’au fond de la fouille, grâce à la technique du Jet Grouting : il s’agit de mettre
en œuvre un jet de fluide à très haute pression (400 bars) pour déstructurer le terrain et le mélanger avec un
coulis liquide. Ce procédé de mélange hydrodynamique terrain-coulis forme un “béton de sol” in situ dans la
masse du terrain qui permet de prolonger les fondations historiques jusqu’à la couche calcaire afin de procéder
au terrassement.
La cavité ainsi créée a permis la réalisation de deux niveaux enterrés :
- un niveau technique constitué d’un radier, où sont disposés tous les équipements techniques gérant les
espaces muséographiques (dont centrales d’air, contrôles de la température, de l’hygrométrie et de la
ventilation, alimentations électriques),
- un niveau parterre constitué d’une dalle en béton armé.
Le plancher du niveau rez-de-cour est constitué d’une structure mixte acier/béton permettant de limiter
l’emprise de poteaux dans les futurs espaces du musée.
Un escalier en béton coulé en une seule fois relie le sous-sol au rez-de-cour sur les 6 mètres qui les séparent.
Au rez-de-chaussée des nouveaux espaces, les parois verticales en verre transparent donnent sur les façades de
la cour. Le simple vitrage sans ajout de profil métallique ne fait aucun obstacle au regard. Les volumes de
verre sont larges d’environ 2,40 m de manière à correspondre avec la trame de joints de la résille métallique de
la verrière. Ils sont de hauteur variable, entre 0,5 m et 6 m.
Tous les produits verriers de base sont du type “low iron” ou “extra clair” purifiés des oxydes de fer pour
éviter les reflets verts.
Les sols en dalles noires incrustées de copeaux de laiton créent un écho chromatique entre le doré de la verrière
et la couleur noire du béton autoplaçant des murs. Cette dominante sombre laissera la part belle aux objets
précieux ou aux motifs colorés de la collection des Arts de l’Islam que ces espaces accueilleront.
Au sous-sol, la vision de la couverture reste présente grâce aux ouvertures dans le plancher du rez-de-cour,
conservant à la verrière son rôle unificateur de la collection.
Depuis les salles environnantes (galerie Daru, galerie des mosaïques au rez-de-chaussée haut du musée ; salle
des Etats au 1er étage), le regard du visiteur sera interpellé par le jeu des ondulations de l’ouvrage original qui
donne à l’ensemble toute sa poésie.
LA VERRIÈRE
Avec la cour Lefuel, la cour Visconti est la plus ornée des cours intérieures du palais du Louvre.
Architecturalement complexe, car de construction hétérogène, elle n’offre pas de ligne de corniche continue
sur laquelle aurait pu venir se poser aisément une verrière. Une telle structure aurait culminée, en outre, à plus
d’une trentaine de mètres au-dessus de collections qu’elle aurait écrasées visuellement. La solution retenue par
le projet lauréat a donc consisté à proposer la création d’un écrin de verre et de métal qui se détache des
façades historiques (distance entre 2,5 et 4 mètres).
Véritable prouesse architecturale, la couverture forme un nuage doré flottant au-dessus de la muséographie,
une « aile de libellule » comme la nomme Mario Bellini.
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La structure qui la supporte est constituée d’une résille double nappe, de forme libre, réalisée avec des tubes
ronds d'acier de diamètre constant et d'épaisseur variable entre 4 mm et 13 mm, selon les efforts dans ces
tubes. Le voile de toiture se compose de trois couches : un ensemble de panneaux de verres, permettant
d’assurer l’imperméabilité du complexe, et deux mailles de métal déployé entourant la verrière au dessus et en
dessous de sa couleur or anodisé, clair et brillant. La maille extérieure sert de brise-soleil et la maille intérieure
de plafond ; la maille intérieure est complétée par un panneau en nid d'abeille métallique qui, sans réduire le
passage de la lumière naturelle, permet de limiter les vues latérales et de révéler des vues directes vers
l'extérieur ; ceci donne à la couverture son aspect oxymorique.
La géométrie tridimensionnelle de la peau de verre et de métal a nécessité un important travail de modélisation
informatique, et cela, afin de déterminer les relations et les angles d’inclinaisons des quelques 2350 triangles
qui la composent. L’épaisseur de la nappe est variable, déterminée par les exigences d’épaisseur structurelle ;
plus haute au droit des appuis sur les colonnes support, plus mince sur les bords, soulignant l’effet ondulé. La
surface est composée de 2350 triangles métalliques dont la projection sur un plan horizontal forme des
triangles isocèles rectangles d’environ 1,20 m x 1,20 m. Ils peuvent être ouverts pour en assurer l’entretien.
Ce ne sont pas moins de 135 tonnes qui reposent sur huit points d’appui circulaires inclinés ; quatre d’entre
eux vont de l’aile de verre jusqu’au sous-sol, sur une hauteur qui peut aller jusqu’à 9 mètres. Effilés, leur
diamètre n’excède pas 30 cm.
Pour monter ce gigantesque jeu d’emboîtement, les quelques 8 800 éléments de la tubulure se sont vus
attribuer un numéro, dès leur découpe par un robot en Slovénie, afin de leur assurer une place exacte dans
l’ensemble de la construction. Quarante-cinq éléments pré-assemblés ont été acheminés sur le chantier.
À Cracovie, dans l’atelier de fabrication de la charpente, puis à Paris, lors de la phase finale, l’excellence de
l’assemblage a été vérifiée par les moyens de mesures les plus précis. Pour faire face à l’innovation, sur ce
chantier hors normes, la structure a été homologuée par une procédure spécifique, un ATEx (Appréciation
Technique d’Expérimentation), visant à tester la résistance à la charge de neige, à l’échauffement et à la
dilatation entre verres et joints pour s’assurer de leur étanchéité, tester également la tenue dans le temps de
l’ensemble du complexe. Il était enfin crucial de vérifier l’absence de point de stagnation des eaux de pluies,
alors que certaines pentes sont inférieures à 10 %.
Mario Bellini et Rudy Ricciotti, architectes du projet, sont associés au bureau d’études techniques et
économiques BERIM et à H.D.A (Hugh Dutton Associés) pour ce qui concerne les études techniques de la
verrière et des façades ; à 8’18 en qualité de concepteur lumière ; à Peutz pour l'acoustique.
LE PARCOURS MUSÉOGRAPHIQUE
Depuis la pyramide, par le palier Denon le visiteur arrive au rez-de-chaussée bas, de plain-pied avec la cour
Visconti ; plutôt que d’emprunter les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée haut, il est désormais sollicité
par la vision de l’enveloppe mordorée qui couvre la cour.
Le parcours de la visite forme une boucle parfaite, n’induisant aucune circulation superflue. Le rez-de-cour
présente les œuvres datant du VIIe au XIe siècle, le sous-sol (ou niveau « parterre ») débordant sous la galerie
Daru, contient les œuvres du XIe à la fin du XVIIIe siècle et notamment la prestigieuse collection de tapis.
Les collections des Arts de l’Islam se trouvent à proximité immédiate des collections consacrées aux
civilisations de l'Antiquité tardive de la Méditerranée orientale, celles de la Grèce préclassique, de l’Égypte
copte ou romaine, de la Syrie, de la Phénicie, de la Palestine, exposées autour de la cour Visconti, et ainsi
mises en relation avec elles.
Le projet muséographique refuse le morcellement spatial pour privilégier la continuité du parcours. L’absence
d’interruption dans le déroulé de la visite renforce le sens du discours rythmé seulement par les temps de
médiation et de repos voulus par le projet.
La muséographie a été conçue par Renaud Piérard, architecte muséographe, et Mario Bellini.
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Notice architecturale
Par Rudy Ricciotti et Mario Bellini, architectes
Couvrir la cour Visconti par une verrière est une conviction dix-neuvièmiste très nationale pour un espace qui,
jusqu’à aujourd’hui, résistait en levant les yeux au ciel. Altérer cette cour par un encombrement architectural
culpabilisé impose de façon irréversible aux façades déjà peu lumineuses, une pénombre malheureuse. Éclater
l’art de l’Islam sur plusieurs niveaux, c’est donner au discours muséographique toutes les malchances utiles à
la rupture identitaire de sa narration. Créer des mezzanines dans la cour relèverait maladroitement de la culture
consumériste de l’histoire spatiale des grands magasins.
Imposer aux trésors de l’Orient l’absence d’échappée définitive d’une cour fermée, témoin des épopées
stylistiques françaises, forcera entre quatre murs une covisibilité bien maladroite, rappelant au contenu, par un
désastreux cognitif, l’omniprésence conceptuelle du contenant auquel l’Orient ne saurait échapper. L’Occident
a toujours raison, mais le Louvre ne le pensait pas.
Peut-on rêver une autre attitude qui, avec moins de pesanteur et d’avantage de tendresse, accueillerait
amicalement l’Islam à l’image de la main tendue de Montesquieu au Persan en visite à Paris.
La cour Visconti ne sera pas couverte et demeurera visible. Considérant que les sous-sols sont les dernières
réserves foncières disponibles et qu’il existe déjà une tradition au Louvre d’exploitation des sous-sols, il
s’agira, une fois encore, de ne pas gâcher cette opportunité. Par ailleurs, les deux façades de la galerie Daru ont
le privilège, par de belles fenêtres, d’être au contact de l’extérieur et d’offrir au visiteur un repère naturel : voir
la pluie, le ciel, le soleil, la lumière belle à Paris surtout en hiver lorsqu’il neige, tout cela est un privilège rare
au Louvre. Couvrir la cour, c’est irréversiblement déséquilibrer la galerie de Samothrace et créer une proximité
sémantique désacralisante entre art gréco-romain et art de l’Islam. Ce projet propose de lutter contre une
malédiction qui semblerait vouloir martyriser toute l’aventure, le patrimoine architectural et les arts de l’Islam
dans un seul élan auquel il manquerait le doute comme intuition conceptuelle.
Le projet proposera d’organiser sur deux niveaux cohérents les chefs-d’œuvre des arts de l’Islam en un rez-dechaussée et un parterre dessous. Le visiteur des galeries périphériques en rez-de-chaussée pourra apprécier la
présence féerique, l’intégration sans violence, et la singularité positiviste de cette nouvelle aile muséale
respectueuse d’un grand musée de la République.
Le rez-de-chaussée sera couvert par une verrière tissée de maille discrètement diffusante, flottant délicatement
sur la muséographie. Le parterre dessous sera visuellement largement relié au rez-de-chaussée par diverses
ouvertures hiérarchisées et cadrées. En tout point du rez-de-chaussée comme en certains points de ce niveau,
l’on apercevra les façades de la cour et le mouvement sensuel de la couverture. Le lieu des collections de
l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain comme le montre une coupe est par ailleurs généreusement relié
au dispositif des Arts de l’Islam.
La coupe confirme les multiples échanges de regards partagés entre les Arts de l’Islam et les façades de la cour
Visconti. Ce jeu des plis et replis de la couverture devient alors un drapé soyeux aux reflets micacés et
facétieux. Le soir s’établira entre les fenêtres de la cour Visconti et la lumière irradiante s’échappant du
département des Arts de l’Islam ce voyeurisme oriental heureux qui était celui de Montesquieu.
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Calendrier et informations clés
SURFACES CRÉÉES
Espaces muséographiques : 4 600 m2
CALENDRIER
14/10/2002
Discours de Jacques Chirac, Président de la République française, annonçant son souhait
d’ouvrir un département des Arts de l’Islam au musée Louvre
2003
Réalisation du programme scientifique et culturel
01/08/2003
Décret d’application entérinant la création d’un 8ème département au Louvre
2004
Lancement du concours international d’architecture et d’ingénierie pour la création des
espaces muséographiques et techniques
02/11/2004
Jury de sélection des candidats
26/07/2005
Annonce des lauréats du concours par le Président Jacques Chirac au Palais de l’Elysée
Oct. 2005
Démarrage des études de conception
Janv. à déc. 2006 Restauration des façades de la cour Visconti
Déc. 2006
Validation des études d’avant-projet
Oct. 2007
Lancement des premiers appels d’offres
Nov. 07 à juill. 08 Travaux préliminaires, mise en place des installations de chantier
16/07/2008
Pose de la première pierre en présence du Président de la République Nicolas Sarkozy, du
Prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Alsaud, de M. Desmarest, président du C.A. de
Total, et de M. Laffont, P.D.G. de Lafarge
Début 2009
Démarrage des travaux, reprise des fondations
Mi 09 à mi 10
Dévoiement de l’ancienne galerie technique / Reprise des fondations et terrassement
2esem. 2010
Elévations des parois enterrées
1ersem. 2011
Pose de la couverture et des équipements techniques
2e sem. 2011
Travaux de second œuvre / Travaux des corps d’états architecturaux
Déc. 2011
Achèvement de l’enveloppe architecturale
début 2012
Livraison du bâtiment
1er sem. 2012
Installation des collections
Eté 2012
Ouverture des nouvelles salles
PRINCIPALES ENTREPRISES
Altempo : lot 0 - installation de chantier - hors maîtrise d'œuvre DAI
Laine Delau et Soletanche Bachy : lot 1 - gros œuvre, reprise en sous œuvre, assainissement
Waagner - Biro : lot 2 - charpente, couverture, façades
Forclum et Spie : lot 3 - électricité courants forts et faibles
Cegelec : lot 4 - CVCD / plomberie
Otis : lot 5 - appareils élévateurs électriques
Chapelec S.A.S. : lot 6 - étanchéité
Desmoinaux : lot 7 - serrurerie, métallerie
Bredy : lot 9 - menuiserie
Flipo : lot 11 - peinture
DBS : lot 12 - plafonds suspendus, cloisons, doublage
Monotile : lot 13 - faux planchers, revêtements de sol
Goppion : lot 14 - vitrines, socles, podiums
Goppion : lot 15 - mobilier muséographique
Axians : lot 16 - équipements muséographiques
ASSISTANTS MAITRE D’OUVRAGE
OPC Synthèse : EGIS
Coordinateur SPS : BECS
Bureau de contrôle : SOCOTEC
Acoustique et surveillance acoustique et vibratoire du chantier : Jean Paul Lamoureux
Technique : NERCO
Géotechnique : ARCADIS
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La collection des Arts de l’Islam
Une collection fruit de deux musées
HISTOIRE
Dès l’origine du Museum central des arts, nom donné au Louvre après la Révolution, quelques objets
islamiques issus des collections royales forment le petit noyau de ce qui constitue aujourd’hui la collection du
département des Arts de l’Islam. Mais c’est véritablement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle,
sous l’impulsion conjointe d’amateurs éclairés et d’historiens, que les acquisitions s’accélèrent. En 1893, une
« section des arts musulmans » est créée au sein du département des Objets d’Art du musée du Louvre, à une
époque où Paris était le point névralgique du commerce d’art et la capitale des études consacrées à l’Orient. Au
lendemain des premières expositions consacrées aux Arts de l’Islam à Paris, en 1893 et 1903, la collection
s’est considérablement enrichie dans un contexte d’émulation artistique entre amateurs.
Dans la première moitié du XXe siècle, le Louvre a ainsi acquis des œuvres importantes sur le plan historique,
souvent inscrites au nom de souverains, tandis que se constituait à l’Union centrale des Arts décoratifs, un
ensemble bien différent de pièces à l’esthétique brillante, à la technique et au graphisme novateurs qui
servirent souvent de modèles durant cette période d’essor des « arts industriels ».
Les deux collections sont ainsi étonnamment complémentaires : le Moyen Âge islamique brille surtout au
Louvre, tandis que les arts des grands Empires modernes de l’Islam, du XVIe au XVIIIe siècle, rayonnent aux
Arts décoratifs. La collection des Arts décoratifs compte, en particulier, de nombreux et très beaux textiles
(tissus et tapis), si essentiels dans les cultures de l’Islam. Très réputée auprès des amateurs et des spécialistes,
elle n’était malheureusement plus exposée depuis de nombreuses années, et aucune place n’avait pu lui être
dévolue dans le projet du musée rénové et inauguré en 2006.
Bassin dit « Baptistère de Saint Louis », fin
XIIIe—début XIVe siècle, laiton martelé, décor
gravé, incrusté d’argent regravé et d’or, musée
du Louvre, Département des Arts de l’Islam
© 2007 RMN / Franck Raux
Au Louvre, s’expose depuis 1905, au pavillon de l’Horloge, une
collection encore éparse où dominent les « cuivres arabes », dont le
prestigieux bassin dit Baptistère de saint Louis (Syrie ou Égypte,
1320-1340), mais aussi des objets de verre émaillé, de la céramique
et des « bois arabes ». Bientôt, la salle du Dôme se trouve dominée
de toute sa hauteur par un grand tapis persan, dit Tapis de la
collégiale de Mantes, que le musée acquiert en 1912, et qui sera
accroché au mur tel un grand tableau. Jusqu’en 1914, la salle
changera au gré de l’ajout de nouvelles pièces, issues la plupart du
temps de dons. Les collections dites « d’art musulman » bénéficient,
à la veille de la guerre, d’une donation importante faite par le baron
Alphonse Delort de Gléon. La Première Guerre mondiale diffère
cependant la réalisation d’un projet de réaménagement pour sa
présentation, et ce n’est qu’en 1922 que de nouvelles salles,
agrandies, sont ouvertes dans le pavillon de l’Horloge. Mais l’entredeux-guerres et l’ère de la décolonisation éloignent peu à peu le
regard de cette culture et de sa langue fondatrice, l’arabe. Les
collections trouvent alors refuge dans la Chapelle. L’espace y est
beaucoup plus petit et la sélection d’œuvres exposées beaucoup plus
limitée.
En 1987, la collection n’est que très partiellement exposée dans le département des Antiquités orientales. En
1993, sont ouvertes de nouvelles salles dans le cadre du grand Louvre, sur près de 800 m². Cet espace permet
un premier déploiement important des collections, dans une présentation chronologique, mais reste exigu au
regard de la richesse des collections. En 2001, Henri Loyrette, président-directeur du Louvre, animé d’une
forte volonté d’offrir à ces collections la place qu’elles méritent, engage un ambitieux projet qui intègre la
redécouverte d’une autre collection, voisine et oubliée, celle des Arts décoratifs. En 2003, suivant la volonté du
Président de la République Jacques Chirac, un 8e département dédié aux Arts de l’Islam est créé au Louvre. Il
s’appuie sur la collection du musée, riche de quelque 15 000 pièces, et complétée par l’important dépôt de
3 400 œuvres des Arts décoratifs. Ces ensembles exceptionnels comptent de véritables chefs-d’œuvre qui
couvrent avec éclat le champ culturel du monde de l’Islam dans toute son ampleur géographique, de l’Espagne
jusqu’à l’Inde, et chronologique, du VIIe au XIXe siècle.
Le département continue en outre à enrichir ses collections par achat ou par don. Le musée du Louvre possède
aujourd’hui l’une des collections les plus riches et les plus belles du monde dans le domaine des Arts de
l’Islam.
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Une collection exceptionnelle
Riche de plus de 18 000 pièces, la collection du Louvre peut désormais être considérée comme l’une des plus
belles et des plus complètes au monde. Elle comprend un très large éventail des techniques dans lesquelles les
artistes ont exercé leur talent créateur : architecture, arts du livre, céramique, tapis, métal, ivoire…
Les premiers empires (VIIe-Xe siècle)
Sous les Umayyades, première dynastie islamique, le centre du
pouvoir est à Damas. Plus tard, les Abbassides gouvernent à Bagdad
(Samarra entre 836 et 892). Verres, métaux, céramiques provenant,
entre autres, de Suse en Iran illustrent les premières périodes. À
l’époque abbasside, les faïences sont une « première mondiale » ;
elles viennent d’Iraq mais aussi de Suse. Le décor de lustre,
technique complexe et coûteuse, est une autre innovation. Le Plat au
porte-étendard en est un précieux exemple.
Plat au porte-étendard
Iraq, Xe siècle
Céramique à décor de lustre métallique
D. 31,7 cm
Don M. Maurice-Bokanowski, 1949, inv. MAO 23
© 2008 musée du Louvre / Raphaël Chipault
Les Fatimides (909-1171)
Dès leur arrivée en Égypte en 969, les Fatimides créent Le Caire, capitale du califat. Les bois, ivoires et objets
de cristal de roche évoquent le mode de vie des dirigeants et de l’élite marchande de l’Égypte fatimide. Le
travail de l’ivoire est particulièrement raffiné. La collection, bien que moindre qu’en d’autres domaines,
compte de beaux panneaux sculptés d’ivoire ou de bois, restituant l’atmosphère d’une chasse ou l’attitude
prise sur le vif d’un animal, témoignages précieux de ce qu’était le décor intérieur d’un palais fatimide.
L’Occident musulman (Xe-XVe siècle)
Au VIIIe siècle, l’Islam entre dans l’histoire de l’Espagne. L’émirat puis le
califat umayyade de Cordoue voient l’apparition et le développement d’une
civilisation raffinée. La demande de la Cour en objets de luxe favorise des
ateliers qui travaillent l’ivoire, le métal ou les textiles. Les collections du
Louvre possèdent des exemples majeurs de ces productions, notamment la
célèbre Pyxide d’al-Mughira dédiée au fils du calife d’Abd al-Rahman III et
datée de 968.
Pyxide au nom d'al-Mughira
Espagne, Cordoue, 968
Ivoire sculpté
H. 18 cm, D. 11,8 cm
Acq. 1898, inv. OA 4068
© 2005 musée du Louvre / Raphaël Chipault
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Le monde iranien (Xe-XIIIe siècle)
Au Xe siècle, la tradition iranienne renaît et le persan devient la langue
d’une culture s’étendant de l’Anatolie à l’Inde. Les collections reflètent
l’enrichissement de la culture persane et la pérennité de certaines
traditions antérieures. Diverses techniques du monde iranien sont
représentées dans les collections.
Plat à décor épigraphique
Asie Centrale, Samarkand, Xe-XIe siècle
Céramique à décor d’engobes
D. 37,6 cm
Don A. Kann, 1935, inv. AA 96
© 2007 musée du Louvre / Claire Tabbagh /
L’Égypte, le Proche-Orient et l’Anatolie (XIIe-XIIIe siècle)
Les affrontements militaires et politiques qui se succèdent de la fin du XIe au milieu du XIIIe siècle favorisent
de fructueux échanges culturels et commerciaux, générant une florissante activité dans tous les domaines de
l’art. De cette période riche et complexe proviennent de nombreuses pièces maîtresses du musée, objets de
verre au décor émaillé et doré, pièces de cuivre incrusté d’argent ou de cuivre rouge sur lesquels se déploie un
décor d’une exceptionnelle richesse.
L’Iran safavide (1501-1736)
La collection est le reflet de la diversité des techniques, de la richesse des
matières, de la verve créative des artistes. On y discerne les influences extrême
-orientales adoptées et adaptées par l’Iran timuride qui se poursuivent, en se
transformant encore, à l’époque safavide. La céramique est empreinte d’une
maîtrise technique indéniable mais aussi du caractère poétique propre à l’âme
persane. De nombreuses céramiques et verres safavides proviennent du dépôt
des Arts Décoratifs.
Tapis « vase »
Iran, Kerman ( ?), XVIIe siècle
Coton et laine, L. 350 cm ; l. 105 cm
Acq. 1984, inv. MAO 717
© RMN / Jean-Gilles Berizzi
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L’Inde moghole (1526-1858)
Les Moghols sont très connus pour leurs réalisations architecturales, mais
la dynastie s’est aussi fortement illustrée dans le domaine de la miniature.
Le musée du Louvre conserve de nombreuses pages dans ce style
particulier alliant traditions persanes et indiennes. Les Moghols aiment
utiliser le cristal de roche et le jade, matières auxquelles ils ajoutent des
incrustations de fils d’or et de pierres précieuses. .
Jali (claustra de fenêtre) à décor floral
Inde, première moitié du XVIIe siècle
Grès rose sculpté
H. 123 cm ; l. 101,5 cm
Acq. 2005, inv. MAO 2045
© 2007 musée du Louvre / Raphaël Chipault
Les Ottomans (XIVe-XXe siècle)
Le sultan ottoman règne sur un immense empire incluant les Balkans,
l’Anatolie et les pourtours de la Méditerranée jusqu’au Maroc. Le Louvre
possède deux remarquables tapis à médaillons produits dans la région
d’Ushak pour la cour, les grands personnages et, dans certains cas, le
commerce avec l’Europe. Par ailleurs, la prestigieuse collection de
céramiques d’Iznik décline tous les styles de cette production d’une
extrême qualité dont le Plat au paon est un représentant des plus
éclatants.
Plat au paon
Turquie, Iznik, vers 1540 - 1555
Céramique siliceuse, décor peint sous glaçure
D. 37,4 cm
Legs M. et Mme Raymond Koechlin, 1932,
inv. K 3449
© 2006 musée du Louvre / Claire Tabbagh /
Collections Numériques
L’art du livre
Les collections du Louvre illustrent les différents courants qui ont
traversé l’art du livre dans les mondes arabe, iranien, indien et turc.
Les peintres iraniens privilégient les épopées et les œuvres poétiques.
Les reliures en cuir aux décors variés, et dont plusieurs exemples sont
exposés, constituent la touche finale d’un art raffiné.
Plat de reliure à scène de chasse
Iran, seconde moitié du XVIe siècle
Cuir et carton, décor de pigments et d’or
sous vernis
H. 32 cm ; l. 20 cm
Legs Gaston Migeon, 1930, inv. AD
27659 b
© RMN / Jean-Gilles Berizzi
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Le chantier des collections
Depuis l’annonce, en juillet 2005, du choix des architectes pour les nouveaux espaces des Arts de l’Islam, un
vaste travail de documentation scientifique, de recherche et de restauration, a été entrepris sur la collection.
Garantir la meilleure conservation et lisibilité des œuvres de cet ensemble unique au monde est l’objectif de ce
chantier des collections. Débuté en 2006, il s’attache, par ailleurs, à répondre à des enjeux liés à l’actualité du
département : l’accueil de la remarquable collection des Arts décoratifs, jusqu’alors peu étudiée, et la nécessité
d’adapter les outils informatiques afin d’améliorer la traçabilité et le suivi sanitaire des œuvres.
INVENTAIRE EXHAUSTIF ET DOCUMENTATION
La totalité des œuvres du Louvre a été inventoriée et les inventaires systématiquement numérisés. Les œuvres
du Louvre ou issues du dépôt des Arts décoratifs ont été photographiées, mesurées, pesées et ont bénéficié
d’un diagnostic de conservation. L’ensemble de ces données a été intégré dans une base spécifique récemment
créée. Par son ampleur et son exhaustivité, ce référencement est un outil indispensable à la définition des
campagnes de restauration ou de prises de vue complémentaires.
Ce travail préparatoire dit “chantier des collections”, a nécessité de nombreuses interventions techniques :
déplacement des objets pour leur étude, constat d'état, traitement minimal de nettoyage, consolidation pour les
œuvres fragiles, photographie, conditionnement de transport – pour les prêts hors du musée ou pour les
mouvements internes – et redéploiement dans les réserves.
Premier chantier d’une telle ampleur jamais réalisé au Louvre, il a permis le traitement documentaire de
18 000 œuvres (avec quelque 17 000 photographies) et a ainsi nécessité le recours à de nombreux
professionnels extérieurs au Louvre, tels des restaurateurs, des documentalistes et des photographes, venus
travailler aux côtés de l’équipe scientifique du département des Arts de l’Islam.
DE NOUVELLES MÉTHODES POUR DE GRANDES RESTAURATIONS
C’est à l’issue de ce travail préparatoire qu’un chantier de restauration a pu être entrepris sur les œuvres.
Débutée fin 2007, la campagne couvre tous les matériaux (céramique, métal, bois, tapis et textiles, pierre,
verre, stucs, arts graphiques, etc.) et a permis la restauration de plus de 3500 pièces. Ce chantier est
aujourd’hui presque achevé.
Au cours de ce chantier et parallèlement à des traitements de conservation et de restauration classiques,
l’invention de nouveaux procédés de restauration a été rendue nécessaire par la présence de montages anciens,
contraignants et dangereux pour les œuvres. C’est ainsi que l’intégralité de la collection de près de 2000
carreaux de céramique ottomane a été démontée de ses anciens supports, avant de faire l’objet d’une campagne
intégrale de restauration. De la même manière, l’intégralité de la collection de vitraux égyptiens, en grand état
de fragilité, fit l’objet d’une étude technique et scientifique approfondie, préalable indispensable à leur
restauration.
La reconstitution d’un porche de pierre d’époque mamluk constitue enfin un défi de grande ampleur. Elle
nécessita une étude préalable de deux années, menée par une chercheuse américaine, suivie d’une seconde
étude technique confiée à un groupement de restaurateurs spécialisés dans les monuments historiques. Enfin, la
restauration du porche mamluk et son installation nécessitent une logistique toute particulière, en raison de la
taille de l’œuvre, de son poids et de son insertion dans son futur espace d’exposition.
Les dernières acquisitions du musée, tel un magnifique tapis de prière iranien du XVIe siècle, ne furent pas
oubliées et bénéficièrent toutes d’un examen approfondi, suivi, si nécessaire, d’un traitement permettant leur
intégration dans les futurs espaces.
Dans le cadre du programme muséographique, le chantier des collections et le chantier de restauration
s’achèvent en 2011, suivis, dès le début de l’année 2012, du chantier d'installation, dernière phase du vaste
programme d’étude et de mise en valeur d’une collection. Les œuvres destinées à être présentées aux visiteurs
rejoindront alors les nouvelles salles d’exposition des Arts de l’Islam dans l’espace créé par Rudy Ricciotti et
Mario Bellini, selon la muséographie imaginée par Renaud Piérard.
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Un ambitieux projet de médiation culturelle
Le musée du Louvre a imaginé un projet de médiation culturelle particulièrement ambitieux afin d’accueillir le
visiteur dans les nouveaux espaces du département des Arts de l’Islam, en lui proposant une approche riche,
stimulante et interactive des collections.
UN VOYAGE AU CŒUR DES ARTS ET DE LA CIVILISATION ISLAMIQUES
Le visiteur n’est pas seulement convié au seul parcours des œuvres mais à un véritable voyage sensible au
cœur de la civilisation islamique.
Des outils de compréhension lui seront donnés en préambule et en fin de parcours sous forme d’un « cabinet
des clés » conçu comme un espace d’introduction aux grands principes qui définissent les arts et la culture de
l’Islam ; il abordera des thématiques comme la figuration, le phénomène urbain, la variété des langues parlées
sur les territoires rattachés à la culture de l’Islam.
Au fil du parcours chronologique, des outils variés et attractifs lui permettront de mieux comprendre un
univers culturel et artistique singulier ; ils se présenteront sous forme d’une médiation écrite totalement
renouvelée et d’installations multimédias. L’ensemble servira à se repérer dans la géographie et dans l’histoire,
contextualiser les œuvres, écouter des textes lus en arabe, en persan ou en turc, décrypter les formes, explorer
des lieux ou écouter l’avis d’un spécialiste… L’ensemble des dispositifs de médiation sera mis en place selon
les exigences de pédagogie nécessaires à la compréhension d’une civilisation complexe et souvent mal connue.
DES OFFRES DÉDIÉES À TOUS LES PUBLICS
Avec un esprit de partage et d’égalité d’accès de tous, aux savoirs et aux collections, les nouveaux espaces des
Arts de l’Islam accueilleront les visiteurs du musée du Louvre dans toute leur diversité. Les efforts accrus du
musée pour accompagner au mieux ses publics seront déployés en ce sens.
Le public individuel et touristique bénéficiera d’un ensemble de supports : commentaires écrits adaptés au
plus près des œuvres, outils multimédias proposant un décryptage technique ou stylistique des œuvres et
expliquant leur contexte de création. Une graduation fine des contenus permettra de satisfaire les visiteurs qui
ne disposent que d’un instant limité autant que ceux qui peuvent consacrer plus de temps aux œuvres.
Une partie importante des outils sera accessible en anglais et en espagnol. Un guide multimédia, totalement
renouvelé, proposera des commentaires en sept langues.
Les publics scolaires, et, plus largement, tous ceux qui souhaitent bénéficier d’une éducation artistique et
culturelle, se verront proposer des activités animées, des rencontres, des évènements et des ressources en ligne.
Dans cet esprit, le département des Arts de l’Islam s’affirmera comme un lieu d’éducation et de partage.
Enfin, les visiteurs handicapés visuels bénéficieront d’un outil de médiation adapté sous forme d’un parcours
tactile composé de dix stations réparties au cœur des collections ; il proposera une approche des Arts de l’Islam
par l’intermédiaire du décor et sera accessible à tous dans un esprit de mixité des visiteurs.
Un programme renouvelé de visites-conférences sera proposé à destination des enfants, des familles, mais
aussi des adultes ; il permettra une approche des collections sous des angles aussi différents que le conte ou
l’apprentissage des techniques. Des évènements spécifiques (concerts, nocturnes, lectures) permettront une
découverte des espaces comme des œuvres qui y sont exposées.
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Publications
BEAU LIVRE
Les arts de l’Islam au musée du Louvre (titre provisoire)
Sous la direction de Sophie Makariou
Coédition musée du Louvre éditions/Hazan
Une sélection de plus de 400 œuvres installées dans les nouvelles salles du département des Arts de l’Islam
seront regroupées, suivant un fil chronologique et des thématiques que l'on retrouvera d'un chapitre à l'autre :
ornement, technique, ville, objets et architecture, commande souveraine,… sans oublier un chapitre entier consacré à l'art du livre.
Une riche partie d'annexes conclura utilement cet ouvrage : un ensemble complet de cartes (cernant les aires
géographiques et narrant l’histoire couverte par le département), un glossaire, un index, une bibliographie...
Les auteurs attachés au département, sous la conduite de Sophie Makariou, directrice du département, sauront
faire partager leurs connaissances avec le plus grand nombre, tandis que de magnifiques photographies illustreront ce livre de référence et de délectation.
Auteurs
Sous la direction de Sophie Makariou
Annabelle Collinet, Annie-Christine Daskalakis Mathews, Annick Neveux-Leclerc, Claire Delery, Carine
Juvin, Charlotte Maury, Delphine Miroudot, Gwenaëlle Fellinger, Rocco Rante, Sophie Makariou, Rudy
Ricciotti, Renaud Pierard, Mario Bellini.
Specifications
480 pages, 400 illustrations, format 245 x 285 cm, relié cartonné
Prix public : 39 €
Versions en français et en anglais
Cette publication bénéficie du soutien du Cercle International du Louvre
et du Fonds Elahé Omidyar Mir-Djalali,
avec la collaboration des American Friends of the Louvre.
ALBUM
64 pages, 50 illustrations
Prix public : 10 € environ
Coédition musée du Louvre éditions/Hazan
LIVRE JEUNESSE
Les Arts de l’Islam pour les enfants (titre provisoire)
Rosène Declementi
56 pages, 220 x 280 cm, 100 illustrations
Prix public : 15 €
Coédition musée du Louvre éditions/Actes Sud jeunesse
COLLECTION « SOLO »
La pyxide d’al-Mughira, Sophie Makariou
Le baptistère de Saint Louis, Sophie Makariou
Les relevés de la mosquée de Damas, Loreline Simonis
Porche d’époque mamlouke, Annie-Christine Daskalakis Mathews
Prix public : 9,70 €
56 pages, 40 illustrations, 14 x 21 cm
Coédition musée du Louvre éditions/Somogy
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LE MUSEE DU LOUVRE EN LANGUE ARABE
Guide des chefs-d'œuvre en langue arabe
108 pages, 164 illustrations, format 22 x 28,5 cm, relié intégra
Prix public : 8 euros
Déjà disponible
300 chefs-d'œuvre en langue arabe
160 pages, 320 illustrations, format 25 x 31 cm, relié intégra
Prix public : 12 euros environ
A paraître prochainement
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Les films du Louvre
« Eclats d’Islam »
Une collection de Valéry Gaillard
Direction artistique Eve Ramboz
La bordure d’un tapis mal coupée ? Un alphabet qui ne veut rien
dire ? Des lettres qui remplacent les images ?
A chaque fois une œuvre ; une énigme ; un pan de civilisation.
L’idée de cette série de films est venue d’une constatation toute
simple : plus que n’importe quelle collection du musée, celle des
Arts de l’Islam révèle une civilisation vaste, profonde et très
largement méconnue. Et plus que n’importe quelle autre, elle est
constituée en grande partie d’objets usuels, c'est-à-dire d’œuvres
qui sont à la frontière du religieux et du profane, de l’histoire de
l’art et de celle des civilisations, des peuples et de leurs mentalités.
Chaque épisode aura pour principe la découverte d’un objet. Une
thématique surgira d’une œuvre que l’épisode, à l’aide d’autres
œuvres du musée, se chargera de questionner.
Episode 1
« Le Tapis de Cracovie ou comment les chrétiens et les musulmans
se sont partagés le paradis »
Une coproduction Arte, Les Films d'Ici, Musée du Louvre
Le Tapis de Cracovie, détail.
© 2007 Musée du Louvre/Etienne Revault
« Islam, le bâtiment »
un film documentaire de Richard Copans
Il y a comme un rêve de « jamais fini » qui s’attache à l’histoire du
bâtiment du Louvre. Pas seulement dans les volontés
d’agrandissement mais dans les fonctions elles-mêmes et la
répartition des espaces. Le château est devenu un palais, le palais
est devenu pour moitié un ministère et un musée, puis un musée, et
le musée ne cesse de dévorer ses cours pour en faire des salles.
C’est seulement dans cette grande histoire que l’on peut inscrire le
projet de transformation de la cour Visconti en département Islam.
Une coproduction Arte, Les Films d'Ici, Musée du Louvre
© 2011 Musée du Louvre/Valérie Coudin
« Les lumières de l’Islam »
Un film documentaire de Valéry Gaillard
© 2011 Musée du Louvre/Valérie Coudin
« La part lumineuse de l’Islam » : c’est par cette formule qu’un
ancien Président de la République avait défini l’enjeu du dernier
grand chantier du musée du Louvre : la création d’un huitième
département, celui des Arts de l’Islam. Autant dire que le
rassemblement de deux collections majeures et le redéploiement
des œuvres dans de nouveaux espaces se sont annoncés d’emblée
comme un projet muséographique, esthétique, certes, mais avant
tout comme un projet politique.
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Porche mamluk en cours de remontage
© Musée du Louvre/Valérie Coudin
La plupart des grandes collections du monde ont fait peau neuve, se
sont agrandies ou rénovées. Que nous montrent ces collections ?
Elles nous montrent une civilisation audacieuse, principalement
profane, tournée, sans aucun doute sur les plaisirs esthétiques. On y
voit des enluminures représentant le prophète Mohammed au XVIe
siècle ; on y voit un respect infini porté à la science et aux choses
de l’esprit ; on y comprend, plus que tout, la circulation
ininterrompue des hommes et des idées à travers le monde.
Le film prendra donc appui sur cette aventure muséale pour
voyager à travers une civilisation majeure et terriblement
méconnue. Une civilisation profonde et raffinée, tolérante, curieuse
et érudite. Lumineuse.
Une coproduction Les Films d'Ici, musée du Louvre
Coproduction France Télévision ( France 5)
Coédition DVD musée du Louvre
– Arte Développement
Une minute au musée : les Arts de l'Islam
Dessin animé de 40 épisodes de Franck Guillou
Troisième saison de la série initiée par le musée du Louvre.
Nous retrouvons nos trois personnages à la langue bien pendue,
Nabi, petit garçon espiègle, Mona pétillante et observatrice et
Raphaël jeune homme avide de connaissance, commentant et
découvrant 40 œuvres du nouveau département des Arts de l'Islam
du musée du Louvre.
Une coproduction France 3, Les films de l'arlequin, Ma planète TV,
Musée du Louvre
Liste des épisodes :
- Affrontement entre deux armées, Iran, Qazvin ou Ispahan, fin
e
XVI s.
- Aiguière à tête de coq, Iran, 1er quart du XIIIe s.
- Bassin dit « Baptistère de saint Louis », Syrie ou Égypte, 2e quart
du XVIe s.
- Corne à poudre, Inde, XVIIe s.
- Poignard à tête de cheval, Inde, XVIIe s.
- Faucon brûle parfum, Iran, Khurasan, XIe / XIIe s.
- Lion à queue articulée, Espagne, XIIe / XIIIe s.
- Lampe à huile zoomorphe, Iran, Khurasan, XIIe s.
- Coupe au cavalier fauconnier, Iran, XIIIe s.
- Plat à décor épigraphique, Iran, Khurasan ou Asie centrale
Transoxiane, XIe / XIIe s.
- Carreaux de revêtement représentant les merveilles du monde,
Iran, 2e moitié du XIXe s.
- Panneau aux carreaux de revêtement, Turquie Iznik, 2e quart du
e
XVI s.
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© Musée du Louvre/Les films de l’Arlequin
- Livre des rois (Shahnâmeh) de Firdawsî : le roi Ardashir
reconnaît son fils Shâpur parmi les enfants jouant à la balle, Iran,
Chiraz, 3e quart du XVIe s.
- Aiguière signée Ibn Mawaliya, Iraq, Jezireh, Mossoul, fin XIIe /
début XIIIe s.
- Feuillet d'un livre des rois (Shahnameh) : réception princière,
Iran, 2e moitié du XVIe s.
- Sphère céleste, Iran, 1ère moitié du XIVe s.
- Livre des présages (Fâhnâmeh) : L'imam Reza pourfend un
démon, Iran, Tabriz ou Qazvin, milieu XVIe s.
- Bouclier, Inde, fin XVIIIe ou début XIXe s.
- Panneau en moucharabieh, Égypte, XVIe / XVIIe s.
- Rondeau de revêtement au combat d'animaux, Iran, fin XVIe /
début XVIIe s.
- Chandelier aux canards, Iran occidental ou Khurasan, XIIe / XIIIe s.
- Miroir à manche, Inde, XVIIIe s.
- Plat à la touffe de tulipes et d’œillets, Turquie "Iznik", 3e / 4e
quart du XVIe s.
- Portrait du souverain Nasir al din Shâh, Iran, 3e quart du XIXe s.
- Bague d’archer, Turquie, 2e moitié du XVIe s.
- Bracelet, Iran (Khurasan ?), Inde (Sultanat)
- Pyxide au nom du prince al-Mughira, Espagne, Cordoue, Madinat
al-Zahra, 3e quart du Xe s.
- Hache de selle, Inde, XVIIIe s.
- Albarello à décor de palmettes, Égypte ou Syrie, XIVe / XVe s.
- Homme trayant une bufflesse, Syrie, Raqqa, fin XIIe / début XIIIe s.
- Tympan à décor végétal et épigraphique, Anatolie, XIIIe s.
- Sabre et son fourreau, Inde du Nord, XVIIe / XVIIIe s.
- Suaire de Saint Josse, Iran, 2e moitié du IXe s.
- Prisonnier turkmène, Iran, 2e moitié du XVIe s.
- Vantail de porte provenant de la Mosquée al-Maridani, Égypte,
e
XIV s.
- Gobelet aux sphinx et aux musiciens, Iran, fin XIIe / début XIIIe s.
- Deux plats de reliure, Iran, XVIe s.
- Plateau à décor astrologique, Iran, Khurasan, fin XIIe / début
e
XIII s.
- Chope, Turquie, fin XVe s.
- Paon aquamanile, Espagne, XIIe s.
Coédition DVD Doriane Films, musée du Louvre
Sortie à l’ouverture du département
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