Enquête descriptive Il s’agit d’études de cohorte ou d’études transversales. Elles sont utilisées pour
connaître l’importance d’une pathologie et/ou d’une exposition. La fréquence d’une pathologie peut
être variable. L’objectif de ces études est de reconnaître les facteurs de risque de cette maladie à partir
de l’observation des variations de sa fréquence. Ces enquêtes se rapprochent des audits et évaluation
de pratiques professionnelles abordées plus haut.
Exemple d’enquête descriptive [3] :
Le CNRD a observé en 2010 tous les gestes pratiqués chez des personnes âgées admises dans
différents types de structures de soin. Le recueil de données a été réalisé 24 h sur 24 pendant 5 jours
de suite. Cette enquête a permis de décrire les gestes effectués chez ces personnes et de mesurer
l’intensité douloureuse associée à chacun de ces gestes. A partir de ces informations les facteurs
associés à la survenue d’une douleur peuvent être mis en évidence.
Pour réaliser cette étude incluant plusieurs centaines de patients, il a fallu informer et former tout le
personnel de chaque structure concernée sur les modalités de recueil des données et de mesure de la
douleur. Il a été nécessaire de faire appel à 3 attachés de recherche clinique.
S’il est nécessaire de se donner les moyens de réaliser une recherche, il faut aussi adapter le projet et
ses objectifs aux moyens disponibles.
Etudes expérimentales
Les études expérimentales ont pour objectifs de contrôler tous les paramètres concernant les patients
(age, sexe, pathologie, traitement…). Cela permet de contrôler le ou les paramètres à faire varier pour
en mesurer l’effet.
Essai contrôlé randomisé : Il s’agit de l’étude expérimentale de référence en recherche clinique.
L’exemple typique est la mesure de l’effet d’un médicament. Ce médicament est comparé à un
placebo ou à un médicament de référence. Les sujets sont identiques en tout sauf pour le traitement
reçu, un groupe de sujets recevant le traitement étudié et l’autre groupe le traitement de référence.
Ainsi, s’il existe une différence concernant les paramètres mesurant l’effet du médicament, cela ne
peut être du qu’au traitement. Les sujets sont répartis au hasard dans l’un des deux groupes
(Randomisation) et la mesure des différents paramètres se fait dans l’ignorance totale du groupe
d’appartenance (Aveugle).
Exemple [4]: Une étude a mesuré l’efficacité du sufentanil (morphinique) en médecine d’urgence
extrahospitalière. On le compare au morphinique de référence dans ce contexte, la morphine.
L’hypothèse de départ était que le sufentanil permettait d’obtenir une meilleure analgésie à 30
minutes de la première injection. Dès qu’un patient rencontre les critères d’inclusion de l’étude, on lui
attribue, au hasard (randomisation), un des deux traitements. Ni le soignant, ni le patient ne
connaissent le traitement reçu (double aveugle). Cette étude a montré que le sufentanil et la morphine
avaient la même efficacité dans ce contexte d’analgésie extrahospitalière.
Au total, le type d’étude choisi dépend largement de la question posée. La qualité du résultat est liée à
la qualité du recueil de l’information. Ceci est conditionné par un projet bien conçu et une
organisation pratique permettant de respecter le protocole de recherche.
Pour en savoir plus
Dubart AE, Jabre P, Ricard-Hibon A, Thys F. Guide pratique de recherche clinique:
S-editions, Milon-La-Chapelle, 2008.
Bouyer J, Hémon D, Cordier S, Derriennic F, Stücker I, Stengel B, Clavel J et al.
Epidémiologie : principes et méthodes quantitatives. Paris : Les éditions INSERM ;1995
Références