Commentaires
sur l'évolution
des marchés
Swisscanto
Fondations de placement
Exclusivement destiné aux intermédiaires financiers
soumis à surveillance / aux investisseurs institutionnels
22
Synthèse
Plusieurs des prévisions pour l'année 2014 que nous avions
exposées dans cette publication il y a un an se sont réalisées.
Ainsi, la politique monétaire des grandes banques centrales
a continué à influencer les mouvements des marchés de façon
considérable et la conjoncture a apporté de bonnes nouvelles,
notamment en provenance de l'économie américaine, ce qui
a engendré une évolution du marché positive en dépit d'une
volatilité plus élevée.
Si le prix du pétrole reste au niveau actuel ou même continue
de baisser, cela aura des répercussions positives sur la crois-
sance économique.
L'an prochain, les actions devraient rester le type de placement
privilégié de nombreux investisseurs, notamment parce qu'il
n'existe guère de meilleures possibilités. Sur le plan de la
valorisation, la plupart des marchés des actions, à l'exception
des marchés européens, sont plutôt chers sur une base
historique.
En raison du niveau historiquement bas des taux d'intérêt,
l'environnement de marché des obligations s'annonce en
principe difficile sur le long terme. Après déduction de l'infla-
tion, les obligations d'Etat de meilleure qualité enregistrent un
rendement négatif. A court terme, il ne faut cependant pas
compter sur une hausse rapide des rendements car la Banque
centrale européenne dispose encore de «munitions» pour
stimuler les marchés et ne devrait pas hésiter à les utiliser pour
contrer le risque de déflation.
Pour l'an prochain, nous prévoyons également des rendements
solides pour les marchés immobiliers suisses, car aucune hausse
notable des taux n'est à prévoir à court terme dans le pays.
3 3
Sommaire
Evaluation générale des marchés 4
Obligations 7
Actions 10
Placements mixtes 13
Immobilier 14
Notre promesse à votre égard 15
44
Evaluation générale des marchés
L'économie américaine poursuit sa reprise
L'économie américaine a poursuivi sa reprise. Le taux de
chômage est passé de 7 % environ à près de 6 %. Vers la fin
de la période considérée, les coûts salariaux ont même
légèrement augmenté. Entre-temps, les programmes de
Quantitative Easing ont touché à leur fin sans que l'on puisse
déplorer de ralentissement de la croissance ou de turbulences
sur les marchés financiers. Ainsi, la Réserve fédérale améri-
caine devrait réellement commencer à relever les taux dans
le courant de l'année prochaine. La seule prévision d'une
hausse des taux directeurs aux Etats-Unis a suffi pour provo-
quer un accès de faiblesse marqué de la plupart des
monnaies des marchés émergents. Par conséquent, la
poursuite réelle ou potentielle des mesures de normalisation
de la politique monétaire par la Réserve fédérale américaine
devrait encore causer de nombreux maux de tête aux
marchés en 2015.
Le recul des prix du pétrole soutient la conjoncture
Le recul général des prix des matières premières, notamment
ceux du pétrole, a abouti à une baisse de l'inflation et à une
amélioration de l'équilibre entre la croissance et l'inflation. Le
brut a chuté de USD 92 à 65 le baril. Pour les consomma-
teurs et les entreprises qui ont besoin du pétrole ou de ses
dérivés, l'effondrement des prix agit comme une gigantesque
baisse des impôts et favorise la croissance. Figurent surtout
parmi les gagnants les pays qui ont besoin d'une grande
quantité de pétrole pour produire une unité de produit
intérieur brut, soit, en premier lieu, la Turquie et l'Inde. Les
pays de l'OPEP et la Russie figurent aux premiers rangs des
perdants.
L'Europe est à la traîne - un programme de rachat
d'obligations de la BCE est prévu
Contrairement aux Etats-Unis, la zone euro est retombée en
récession (graphique 1). Le risque de déflation reste malheu-
reusement élevé. Les rémunérations des «Bunds» et des
«Obligations de la Confédération » ont atteint de nouveaux
niveaux planchers, le taux de change entre l'euro et le franc
suisse avoisine le seuil d'intervention de 1,20. Les marchés
financiers attendent d'autres mesures de soutien de la
politique monétaire de la BCE, mesures déjà évoquées
verbalement par son président, Mario Draghi. Les obstacles
juridiques et effectifs aux achats d'obligations de la BCE
restent cependant relativement significatifs. La Cour de justice
de l'Union européenne discute actuellement des limites
juridiques de la politique de la BCE. Après le jugement, qui
est prévu pour le premier trimestre 2015, on peut s'attendre à
ce que la BCE suive également la voie du QE empruntée par
la FED en achetant des obligations d'Etat de façon ciblée sur
une plus longue période.
Renforcement de l'état d'urgence pour les place-
ments : rémunération négative des obligations de
la Confédération à 4 ans
Avec des niveaux de taux historiquement bas, une
rémunération des obligations d'Etat suisses à 10 ans infé-
rieure à 30 points de base, et surtout la valorisation déjà
Graphique 1 : Croissance économique réelle en
Europe en % par rapport au trimestre corres-
pondant de l'année précédente
6
4
2
0
–2
–4
–6 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Croissance réelle en % par rapport au Previsoion en %
trimestre correspondant de l'année précédente
5 5
considérable des actions américaines, l'état d'urgence des
placements s'est encore accentué. Les prix des principales
catégories de placement sont élevés, ce qui nuit naturellement
aux rendements futurs. En comparaison historique relative de
valo ri sations sur le long terme, l'immobilier suisse se com-
porte mieux que les titres à intérêts fixes. Autrement dit,
l'immobilier est moins cher que les «obligations de la Confé-
dération» qui sont extrêmement onéreuses. L'extrémité courte
de la courbe des obligations d'Etat suisses n'est pas la seule
à afficher des taux négatifs. Même les investisseurs des
«obligations de la Confédération» à quatre ans doivent subir
un taux négatif. Une des raisons expliquant ces taux négatifs
est l'attente d'une politique monétaire encore plus expansion-
niste qui devrait accroître la pression sur le franc suisse.
La BNS devrait continuer de défendre le cours
plancher de 1,20 par rapport à l'euro.
Comme le montre le graphique 2, la surévaluation du franc
suisse a déjà nettement reculé depuis l'introduction du cours
plancher de 1,20, car le différentiel d'inflation a fait baisser
le taux de change d'équilibre des monnaies d'environ 7
centimes au détriment de la zone euro. En d'autres termes,
l'inflation plus élevée des pays de l'Union monétaire a
renforcé la compétitivité de l'économie suisse en matière de
prix. Nous pensons que le seuil de 1,20 défendu par la BNS
sera maintenu en 2015. Toutefois, il est probable que le
revers de la médaille sera un autre recul des taux d'intérêt sur
l'ensemble du spectre des échéances. Autrement dit, la
probabilité que les «obligations de la Confédération» à 10
ans rapportent également un taux négatif devrait également
être plus élevée pour que la BNS cesse de défendre le taux
plancher de 1,20.
Le conflit en Ukraine met en péril les dividendes de la paix
Le conflit entre la Russie et l'Ukraine et l'«Occident» a
entre-temps entraîné une forte dépréciation du rouble, une
baisse notable des commandes qui s'est particulièrement fait
sentir dans l'industrie allemande, et un krach sur le marché
des actions russe. Le RTS, l'indice russe des actions, est le
deuxième plus faible marché des actions après l'Ukraine
depuis le début de l'année, avec une perte supérieure à 40
%. Les conséquences à plus long terme de ce conflit toujours
non résolu pourraient entre autres être la disparition des
dividendes de la paix, apparus après la chute du rideau de
fer en raison de la réduction massive des dépenses dans le
domaine de la défense. Dans ce contexte, il n'est guère
rassurant de voir que la Russie continue de se rapprocher de
la Chine. Lors de la dernière conférence de l'OTAN, il a été
souligné que les Etats membres de l'organisation devraient
consacrer au moins 2 % du produit intérieur brut à la dé-
fense. Le graphique 3 indique qu'actuellement, seuls quelques
pays répondent à ces dispositions car ils profitent toujours
des dividendes de la paix. Une expansion du budget de la
défense ralentirait encore davantage l'assainissement déjà à
la traîne des budgets des Etats européens.
Graphique 2 : Parité du pouvoir d'achat du franc
suisse par rapport à l'euro
2.0
1.9
1.8
1.7
1.6
1.5
1.4
1.3
1.2
1.11990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
Taux de change Parité de pouvoir d'achat
Cours des devises à terme
1.305
1.201
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