Swisscanto Fondations de placement Exclusivement destiné aux intermédiaires financiers soumis à surveillance / aux investisseurs institutionnels Commentaires sur l'évolution des marchés Synthèse Plusieurs des prévisions pour l'année 2014 que nous avions exposées dans cette publication il y a un an se sont réalisées. Ainsi, la politique monétaire des grandes banques centrales a continué à influencer les mouvements des marchés de façon considérable et la conjoncture a apporté de bonnes nouvelles, notamment en provenance de l'économie américaine, ce qui a engendré une évolution du marché positive en dépit d'une volatilité plus élevée. Si le prix du pétrole reste au niveau actuel ou même continue de baisser, cela aura des répercussions positives sur la croissance économique. L'an prochain, les actions devraient rester le type de placement privilégié de nombreux investisseurs, notamment parce qu'il n'existe guère de meilleures possibilités. Sur le plan de la valorisation, la plupart des marchés des actions, à l'exception des marchés européens, sont plutôt chers sur une base historique. En raison du niveau historiquement bas des taux d'intérêt, l'environnement de marché des obligations s'annonce en principe difficile sur le long terme. Après déduction de l'inflation, les obligations d'Etat de meilleure qualité enregistrent un rendement négatif. A court terme, il ne faut cependant pas compter sur une hausse rapide des rendements car la Banque centrale européenne dispose encore de «munitions» pour stimuler les marchés et ne devrait pas hésiter à les utiliser pour contrer le risque de déflation. Pour l'an prochain, nous prévoyons également des rendements solides pour les marchés immobiliers suisses, car aucune hausse notable des taux n'est à prévoir à court terme dans le pays. 2 Sommaire Evaluation générale des marchés 4 Obligations 7 Actions 10 Placements mixtes 13 Immobilier 14 Notre promesse à votre égard 15 3 Evaluation générale des marchés L'économie américaine poursuit sa reprise L'économie américaine a poursuivi sa reprise. Le taux de chômage est passé de 7 % environ à près de 6 %. Vers la fin de la période considérée, les coûts salariaux ont même légèrement augmenté. Entre-temps, les programmes de Quantitative Easing ont touché à leur fin sans que l'on puisse déplorer de ralentissement de la croissance ou de turbulences sur les marchés financiers. Ainsi, la Réserve fédérale américaine devrait réellement commencer à relever les taux dans le courant de l'année prochaine. La seule prévision d'une hausse des taux directeurs aux Etats-Unis a suffi pour provoquer un accès de faiblesse marqué de la plupart des monnaies des marchés émergents. Par conséquent, la poursuite réelle ou potentielle des mesures de normalisation de la politique monétaire par la Réserve fédérale américaine devrait encore causer de nombreux maux de tête aux marchés en 2015. Le recul des prix du pétrole soutient la conjoncture Le recul général des prix des matières premières, notamment ceux du pétrole, a abouti à une baisse de l'inflation et à une amélioration de l'équilibre entre la croissance et l'inflation. Le brut a chuté de USD 92 à 65 le baril. Pour les consommateurs et les entreprises qui ont besoin du pétrole ou de ses dérivés, l'effondrement des prix agit comme une gigantesque baisse des impôts et favorise la croissance. Figurent surtout parmi les gagnants les pays qui ont besoin d'une grande quantité de pétrole pour produire une unité de produit intérieur brut, soit, en premier lieu, la Turquie et l'Inde. Les pays de l'OPEP et la Russie figurent aux premiers rangs des perdants. L'Europe est à la traîne - un programme de rachat d'obligations de la BCE est prévu Contrairement aux Etats-Unis, la zone euro est retombée en récession (graphique 1). Le risque de déflation reste malheureusement élevé. Les rémunérations des «Bunds» et des «Obligations de la Confédération » ont atteint de nouveaux niveaux planchers, le taux de change entre l'euro et le franc suisse avoisine le seuil d'intervention de 1,20. Les marchés financiers attendent d'autres mesures de soutien de la politique monétaire de la BCE, mesures déjà évoquées verbalement par son président, Mario Draghi. Les obstacles juridiques et effectifs aux achats d'obligations de la BCE restent cependant relativement significatifs. La Cour de justice de l'Union européenne discute actuellement des limites juridiques de la politique de la BCE. Après le jugement, qui est prévu pour le premier trimestre 2015, on peut s'attendre à ce que la BCE suive également la voie du QE empruntée par la FED en achetant des obligations d'Etat de façon ciblée sur une plus longue période. Renforcement de l'état d'urgence pour les placements : rémunération négative des obligations de la Confédération à 4 ans Avec des niveaux de taux historiquement bas, une rémunération des obligations d'Etat suisses à 10 ans inférieure à 30 points de base, et surtout la valorisation déjà Graphique 1 : Croissance économique réelle en Europe en % par rapport au trimestre corres­ pondant de l'année précédente 6 4 2 0 –2 –4 –6 2000 2002 2004 2006 2008 2010 ■ Croissance réelle en % par rapport au trimestre correspondant de l'année précédente 4 2012 2014 ■ Previsoion en % considérable des actions américaines, l'état d'urgence des placements s'est encore accentué. Les prix des principales catégories de placement sont élevés, ce qui nuit naturellement aux rendements futurs. En comparaison historique relative de valo­ri­sations sur le long terme, l'immobilier suisse se comporte mieux que les titres à intérêts fixes. Autrement dit, l'immobilier est moins cher que les «obligations de la Confédération» qui sont extrêmement onéreuses. L'extrémité courte de la courbe des obligations d'Etat suisses n'est pas la seule à afficher des taux négatifs. Même les investisseurs des «obligations de la Confédération» à quatre ans doivent subir un taux négatif. Une des raisons expliquant ces taux négatifs est l'attente d'une politique monétaire encore plus expansionniste qui devrait accroître la pression sur le franc suisse. La BNS devrait continuer de défendre le cours plancher de 1,20 par rapport à l'euro. Comme le montre le graphique 2, la surévaluation du franc suisse a déjà nettement reculé depuis l'introduction du cours plancher de 1,20, car le différentiel d'inflation a fait baisser le taux de change d'équilibre des monnaies d'environ 7 Graphique 2 : Parité du pouvoir d'achat du franc suisse par rapport à l'euro 2.0 1.9 1.8 1.7 1.6 1.5 1.4 ■ 1.305 ■ 1.201 1.3 1.2 1.1 centimes au détriment de la zone euro. En d'autres termes, l'inflation plus élevée des pays de l'Union monétaire a renforcé la compétitivité de l'économie suisse en matière de prix. Nous pensons que le seuil de 1,20 défendu par la BNS sera maintenu en 2015. Toutefois, il est probable que le revers de la médaille sera un autre recul des taux d'intérêt sur l'ensemble du spectre des échéances. Autrement dit, la probabilité que les «obligations de la Confédération» à 10 ans rapportent également un taux négatif devrait également être plus élevée pour que la BNS cesse de défendre le taux plancher de 1,20. Le conflit en Ukraine met en péril les dividendes de la paix Le conflit entre la Russie et l'Ukraine et l'«Occident» a entre-temps entraîné une forte dépréciation du rouble, une baisse notable des commandes qui s'est particulièrement fait sentir dans l'industrie allemande, et un krach sur le marché des actions russe. Le RTS, l'indice russe des actions, est le deuxième plus faible marché des actions après l'Ukraine depuis le début de l'année, avec une perte supérieure à 40 %. Les conséquences à plus long terme de ce conflit toujours non résolu pourraient entre autres être la disparition des dividendes de la paix, apparus après la chute du rideau de fer en raison de la réduction massive des dépenses dans le domaine de la défense. Dans ce contexte, il n'est guère rassurant de voir que la Russie continue de se rapprocher de la Chine. Lors de la dernière conférence de l'OTAN, il a été souligné que les Etats membres de l'organisation devraient consacrer au moins 2 % du produit intérieur brut à la défense. Le graphique 3 indique qu'actuellement, seuls quelques pays répondent à ces dispositions car ils profitent toujours des dividendes de la paix. Une expansion du budget de la défense ralentirait encore davantage l'assainissement déjà à la traîne des budgets des Etats européens. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 ■ Taux de change ■ Cours des devises à terme ■ Parité de pouvoir d'achat 5 Surpondérer les actions? En excluant, pour ainsi dire, les autres formes de placement moins intéressantes, la plupart des stratèges des placements arrivent à la conclusion que les actions doivent être surpondérées. Si l'on établit une comparaison relative des valorisations, cela se tient tout à fait, mais en termes absolus, on constate toujours que de plus en plus de marchés des actions sont plutôt chers en comparaison historique. Le graphique 3 montre la valorisation du marché des actions de l'Europe continentale, le graphique 4, celle du marché des actions suisse. Les marchés des actions de l'Europe continentale sont toujours relativement intéressants, alors que les marchés américains sont plutôt chers. La part des salaires aux EtatsUnis se trouve à un niveau plancher, alors que la part des bénéfices atteint un niveau record absolu. Les coûts salariaux unitaires en hausse, le renforcement du dollar américain et la Graphique 3 : MSCI USA : le marché des actions est surévalué d'environ 13 % menace des hausses de taux pourraient peser sur les marchés des actions américains en 2015. Par le passé, les marchés des actions européens n'étaient pas vraiment autonomes et ne pouvaient pas s'émanciper du marché des actions américain, notamment quand les bourses américaines étaient à la baisse. Peut-être assistera-t-on à un découplage l'an prochain. Il pourrait y avoir un besoin de rattrapage... Un calme trompeur? La volatilité implicite et réalisée pour la quasi-totalité des types de placement a atteint de nouveaux seuils planchers au cours des derniers trimestres. Cette situation doit être analysée dans le contexte du cycle des taux et des mesures prises par les banques centrales pour limiter la volatilité. Graphique 4 : Valorisation de l'indice des actions MSCI Europe hors Royaume-Uni et Suisse 4 000 10 000 5 000 3 500 2 500 120 80 1 500 40 1 000 0 600 40 400 0 200 – 40 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 ■ MSCI Europe hors Royaume-Uni et Suisse (échelle de droite, logarithmique) ■ Valorisation équitable (échelle de droite, logarithmique) ■ Estimation de la sous-évaluation/surévaluation en % (échelle de gauche) 6 80 500 – 40 – 80 2 000 1 400 1 000 – 80 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 ■ MSCI Suisse (échelle de droite, logarithmique) ■ Valorisation équitable (échelle de droite, logarithmique) ■ Estimation de la sous-évaluation/surévaluation en % (échelle de gauche) Obligations Développement important du marché en 2014 Début 2014, presque tous les analystes étaient d'accord : les rendements étaient extrêmement faibles et allaient progresser au cours de l'année. Mais cela ne s'est pas produit. Bien au contraire ! Tant aux Etats-Unis qu'au Japon et en Europe, les obligations ont de nouveau affiché une très forte performance. En Suisse, les rendements des obligations de la Confédération à dix ans ont chuté sous les niveaux planchers de 2012 et les rendements des emprunts fédéraux allemands à dix ans sont tombés en dessous de 1 % pour la première fois en août (graphique 1). Les bons du Trésor américains ont également connu une évolution positive, avec toutefois des hauts et des bas marqués. Au cours des douze derniers mois, l'écart de rendement entre l'Allemagne et les Etats-Unis s'est élargi à 1,5 %. En outre, l'Europe a profité de la poursuite de la stabilisation de la périphérie. Japon, l'effet de l'«Abenomics» sur le marché des obligations est déjà retombé. En raison du cours plancher du franc, les taux suisses devraient rester nuls dans un avenir proche. En outre, les prévisions d'inflation, facteur important pour les taux à long terme, ont chuté dès l'été (graphique 2). L'évolution des rendements reflète également l'évolution économique. Aucune hausse des taux d'intérêt ne se dessine pour les prochaines années en Europe et au Japon. Au De manière générale, les emprunts d’entreprises en USD se sont moins bien comportés que ceux en EUR. Depuis le milieu de l'été, les différentiels de crédit se développent dans Graphique 1 : Evolution du rendement des emprunts d'Etat à dix ans Graphique 2 : Attentes en matière d'inflation dans la zone Euro 2.0 3.1 1.8 3.0 1.6 2.9 2.8 1.4 1.2 1.0 2.1 2.3 2.2 0.2 2.1 01.04.2014 ■ Allemagne ■ Suisse 01.08.2014 ■ USA 01.12.2014 2.3 2.6 0.4 01.01.2014 2.4 2.2 2.4 0.6 2.5 2.7 2.5 0.8 Les marchés du crédit ont connu une évolution globalement positive en 2014. L'offre relativement restreinte et les recherches permanentes de rendements supplémentaires des investisseurs y ont contribué. Le segment high yield fait figure d'exception. Pendant le premier semestre, les incertitudes entourant le traitement des taux par la Réserve fédérale ainsi que les avertissements de Janet Yellen ont conduit à l'abandon de ce type de placement et à un recul prononcé de la performance. Depuis, nous observons une sous-performance persistante pour les titres notés «B» et au-dessous. 2.0 1.9 1.8 1.7 01.2013 06.2013 01.2014 06.2014 ■ Inflation Forwards de 5 ans sur 5 ans 7 différentes directions (graphique 3). Outre l'offre relative, le découplage des taux mentionné ici a certainement joué un rôle. Les obligations du secteur financier ont réalisé une très bonne performance par rapport au reste du marché. Elles ont profité de la large clarification des exigences réglementaires concernant la dotation en capital. Les tests de résistance de la Banque centrale européenne ont apaisé les incertitudes des marchés. Dans ce contexte, les obligations financières de rang subordonné et les Contingent Capital Securities (CoCo) ont affiché une forte performance. En 2014, les marchés émergents ont enregistré des performances diverses. Dans l'ensemble, ils ont affiché une performance satisfaisante, surtout grâce aux bons résultats du deuxième trimestre. Si beaucoup de fonds provenaient encore de la dette des marchés émergents ces dernières années, les flux se sont stabilisés en 2014. Graphique 3 : Prime de risque de crédit moyenne pour les obligations en EUR et en USD Les groupes de placement Obligations en monnaie étrangère ont principalement été influencés par les monnaies. En ce qui concerne le produit sans couverture de change, l'évolution fortement positive de l'USD a compensé le parcours négatif du JPY ; le risque de change ouvert a affiché une performance nette d'environ 2,5 %. Graphique 4 : Primes de risque de crédit pour les obligations d'entreprises (EUR) après notation 1.6 7 1.5 6 1.4 5 1.3 4 1.2 3 1.1 2 1.0 1 0.9 0 0.8 01.2013 06.2013 ■ Emprunts en USD 8 Conséquences sur les produits FP Les différents produits obligataires de la FP ont pu profiter de l'évolution positive du marché. En 2014, ils ont tous évolué en territoire positif. A cette occasion, la duration longue a pour une fois affiché une performance plus élevée que le risque de défaillance supplémentaire. En CHF, le groupe de placement FP Obligations suisses a surperformé le segment FP Obligations étrangères CHF, malgré une meilleure notation moyenne et grâce à la duration plus élevée. En USD et en EUR, les groupes de placement Top, qui ciblent les obligations d'Etat de grande qualité, ont également surpassé les groupes de placement Plus, qui investissent dans des obligations d'entreprises. 01.2014 ■ Emprunts en EUR 06.2014 2000 ■ AA 2002 2004 ■A 2006 ■ BBB 2008 2010 2012 2014 Perspectives et positionnement La situation de départ des obligations pour les dix prochaines années est très mauvaise. Les investisseurs qui investissent aujourd'hui dans des «obligations de la Confédération» peuvent escompter une performance nominale brute cumulée (non annualisée !) de 3 % sur les dix prochaines années. Pour beaucoup d'investisseurs, c'est moins que les droits de garde. Après déduction des impôts et de l'inflation, on arrive à un rendement réel négatif. En EUR et en JPY, la situation ne sera que légèrement différente. Dans ce cas, les obligations couvertes contre l'inflation devraient également avoir un rendement réel négatif sur les placements à duration plus longue. En USD, les rendements réels sont positifs, même si, avec 0,6 % sur dix ans, ils sont largement inférieurs au potentiel de croissance de l'économie américaine. Malgré cela, nous ne prévoyons aucune hausse rapide des rendements à court terme. En Europe, tous les signaux indiquent d'autres mesures de stimulation non conventionnelles de la part de la Banque centrale européenne. Si un programme de rachat d'obligations d'Etat est mis en place, les rendements, déjà faibles, devraient encore chuter. Par conséquent, nous maintenons de façon tactique un positionnement légèrement long. Nous avons largement neutralisé notre duration courte en francs. Aucun signe de fin du cours plancher de la BNS n'est en vue. Nous supposons par conséquent que les taux continueront à se comporter de la même manière que ceux des pays voisins. En revanche, nous continuons d'éviter toute l'extrémité longue de la courbe des taux d'intérêt. Aux Etats-Unis, nous tablons sur une hausse des taux dès le premier semestre 2015, ce qui est légèrement plus rapide que ce que les marchés ont prévu à l'heure actuelle. Les investisseurs qui tentent leur chance auprès des emprunts de crédit en dehors de l'environnement de taux bas ne trouveront leur bonheur qu'en partie. Après correction de la notation, les différentiels de crédit se trouvent déjà au même niveau qu'en 2007 (graphique 4). Malgré cela, nous maintenons pour le moment notre légère surpondération. L'an prochain, les facteurs techniques devraient également soutenir les emprunts de crédit. Toutefois, le recul des liquidités nous inquiète fortement. Nous avons déjà vu parfois la totalité du marché se retrouver soudain du même côté en cas de forte correction. Il s'agit donc d'être vigilants et de réagir de façon rapide et cohérente le cas échéant. 9 Actions Principales évolutions des marchés en 2014 L'ambiance est restée positive sur les marchés des actions et, en fin d'année, les marchés internationaux ont affiché un bilan positif. Fin novembre, l'indice des actions mondiales (en francs suisses) a atteint son niveau record de 2007. Par rapport à l'année dernière, qui avait été très bonne, il convient d'ajouter que les marchés des actions des pays émergents se remettent eux aussi progressivement de la crise. En fin d'année, les actions semblent remonter, mais les 12 derniers mois n'ont pas été sans turbulence. Les inquiétudes liées à la récession dans la zone euro, le résultat du test de résistance pour les banques européennes, la fin imminente des achats obligataires de la Réserve fédérale américaine, les cas d'Ebola aux Etats-Unis et en Europe, les différents conflits au Proche et au Moyen-Orient ou la nouvelle faillite de l'Argentine ne sont que quelques-uns des événements qui ont pesé sur les marchés. Bien que ces événements aient plus ou moins influencé les marchés, ceux-ci ont été bien soutenus par les données positives de la conjoncture et des entreprises aux Etats-Unis. L'économie américaine continue sur sa lancée et ne se demande plus si la première hausse des taux aura lieu, mais plutôt quand. La situation en Europe est quant à elle moins rose. La mauvaise performance en Europe est due à la saison des rapports peu convaincante au premier semestre, au conflit entre la Russie et l'Ukraine et au manque de réformes économiques souhaitées. En réaction, la Banque centrale européenne (BCE) a mis la main dans sa boîte à outils en milieu d'année et, pour la première fois dans l'histoire de la 10 politique monétaire européenne commune, a baissé les taux d'intérêt pour la facilité de dépôt à -0,1%. De cette manière, elle souhaite notamment stimuler l'octroi de crédits par les banques. En fin d'année, la BCE s'est montrée préoccupée par l'évolution de l'inflation. C'est pourquoi elle a renforcé l'utilisation de tous les instruments à sa disposition pour empêcher une déflation. Une décision pour d'autres mesures – concrètement, la politique d’assouplissement quantitatif – a été reportée à janvier 2015. Lorsque le présent rapport a été rédigé, l'indice de référence japonais affichait la même performance que l'indice européen. Le yen japonais a continué de s'affaiblir. Au second semestre, le Japon est tombé en récession en raison d'une hausse de 60 % de la taxe sur la valeur ajoutée ; la consommation a baissé plus que prévu. Les programmes éco­nomiques connus sous le terme «Abenomics» n'ont pas apporté l'élan souhaité jusqu'à présent. Outre l'injection de liquidités par les banques centrales, les fusions et acquisitions sont également responsables des oscillations des cours (graphique 1). Pour une grande partie des acquisitions, il est apparu que de nombreuses sociétés américaines souhaitent acheter en Europe. Au cours des dernières années, les sociétés américaines ont accumulé énormément de liquidités en dehors du pays et elles ne peuvent les rapatrier sans exonération d'impôts. Et maintenant, alors que la conjoncture se redresse en Europe, de nombreuses entreprises américaines souhaitent profiter des cours actuels pour investir de manière stratégique. Conséquences sur les produits FP Au cours de cet exercice boursier riche en événements, c’est-à-dire volatile, les produits FP ont profité de la préférence donnée aux secteurs de la pharmacie et des assurances, mais aussi de secteurs cycliques tels que les médias, l’automobile et les transports. De même, il a été judicieux d’éviter les domaines du pétrole, de la chimie et du commerce alimentaire de détail. La sous-pondération de l’alimentaire/tabac, des équipementiers de santé, des télécommunications et des services publics s’est avérée inopportune. En revanche, les produits FP ont également profité d’actions sélectionnées et de reprises. Le fonds Swisscanto AST Avant Responsible Invest a connu au cours de l’exercice une évolution moins bonne que l’indice de référence MSCI World ESG. La surpondération des actions européennes et la sous-pondération des actions américaines par rapport au benchmark ont eu une incidence négative sur la performance. Les différences de performance Graphique 1 : Hausse des activités de fusion et acquisition ces derniers temps 1 400 7 000 1 200 6 000 1 000 5 000 800 40% 3 000 400 2 000 200 1 000 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 2009 2010 2011 2012 2013 0 2014 ■ Volume en milliards d'USD (échelle de à gauche) ■ ø primes payées (Skala rechts aussen) ■ Nombre de transactions Perspectives et positionnement Les conditions de marché actuelles et l'environnement macroéconomique sont caractérisés depuis quelques temps par des tensions persistantes en Europe de l'Est, au ProcheOrient et désormais à Hong-Kong. Jusqu'à présent, les marchés internationaux des actions ont digéré sereinement ces «événements défavorables», ce qui témoigne assurément de la vigueur des marchés des actions. Nos perspectives n'ont que légèrement changé et nous continuons de tabler sur une reprise lente de l'économie Graphique 2 : Performance des principaux marchés des actions depuis 2007 160 140 120 35% 4 000 600 0 45% entre le marché des actions nord-américain et celui de l’Europe ont été extrêmes en 2014. Au niveau des titres, les entreprises des secteurs de l’énergie et des biens industriels ont été décevantes. En revanche, les plus-values d’entreprises du secteur de la santé ont eu une influence positive sur la performance du portefeuille. 30% 100 80 60 25% 20% 40 20 0 15% (échelle de droite) Comparaison des performances indice Total Return 2007 2008 2009 ■ S&P 500 (en USD) ■ MSCI Europe (en EUR) ■ Topix (en JPY) 2010 2011 2012 2013 2014 ■ MSCI AC Asia ex Japan (en USD) ■ MSCI Emerging Markets (en USD) 11 mondiale, ce qui devrait influer positivement sur les actions. Cependant, les valorisations ne sont certainement pas aussi avantageuses qu'en 2011 et 2012. L'environnement reste favorable aux actions. Encouragés par l’actualité positive des entreprises, des bilans sains, des flux de trésorerie élevés, les prix bas des matières premières (en particulier le pétrole) et le maintien d’une politique monétaire souple en Europe et au Japon, nous percevons des possibilités de plus-values supplémentaires. Depuis la crise financière et les niveaux planchers corres­ pondants, les bourses ont enregistré une belle reprise (graphique 2). Après une évolution réjouissante des bourses européennes et américaines, il faut désormais s'attendre à des corrections intermédiaires. Notre portefeuille d'actions mondiales reste orienté de manière cyclique et nous maintenons notre surpondération dans les titres de valeur. C'est en Europe que nous voyons Graphique 3 : Valorisation des principaux marchés des actions depuis 1989 (ratio coursvaleur comptable) 6 5 4 3 2 1 0 1989 1992 ■ USA ■ Europa ■ Japan 12 1995 1998 2001 ■ Asia ex Japan ■ Emerging Markets* 2004 2007 2010 2013 *Données des marchés émergents disponibles uniquement à partir de janvier 1995 le plus grand potentiel régional, les valorisations y restent attrayantes aussi bien en comparaison historique qu'en comparaison avec d'autres régions (graphique 3). Au cours des dernières années, les entreprises européennes ont entrepris d'importantes restructurations, réduit leurs coûts et ainsi amélioré leur position sur le marché. Dès lors, nous pensons que de nombreuses entreprises profiteront d'effets de levier importants dans les activités opérationnelles en cas de poursuite de la reprise économique progressive en Europe. Un dollar américain plus fort, combiné aux prix actuellement bas du pétrole, aura une influence positive sur les marges bénéficiaires des entreprises européennes. La valorisation pour le Japon est certes attrayante mais les défis structurels ne sont toujours pas résolus après 2 ans d'«Abenomics». L'économie américaine a sans aucun doute enregistré la meilleure progression et tous les yeux des investisseurs sont tournés vers les Etats-Unis. Cependant, les actions américaines sont actuellement pondérées à leur valeur réelle, ce que nous exprimons par une sous-pondération. Placements mixtes Principales évolutions des marchés en 2014 L'année a été marquée par des données conjoncturelles divergentes. Alors que les chiffres des Etats-Unis étaient pour la plupart convaincants, le tableau en Europe était plutôt décevant. La politique monétaire des banques centrales était elle aussi différente. Alors que la Réserve fédérale américaine a stoppé ses achats de titres, les investisseurs ont spéculé de plus en plus sur de possibles rachats obligataires de la part de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci a toujours confirmé sa volonté de lutter contre la déflation menaçante. Pendant ce temps, les crises en Ukraine, en Irak et en Syrie ont provoqué des baisses de cours temporaires sur les marchés financiers. En ce qui concerne les entreprises, elles sont parvenues en majorité à dépasser les attentes des analystes grâce à la solidité de leurs bilans et comptes de résultat. Le recul significatif du prix des matières premières a touché les entreprises directement concernées du secteur, mais a entraîné des baisses de coûts pour de nombreuses sociétés. Conséquences sur les produits FP Durant toute l'année, les taux ont baissé de manière significative et ont souvent atteint de nouveaux planchers historiques. Beaucoup d'investisseurs ont été perdants, mais la majorité a plutôt misé sur des taux en hausse. Ce recul a offert d'importantes plus-values aux obligations. La stratégie au sein des investissements à intérêts fixes a dans l'ensemble engendré des rendements comparables à ceux de l'indice de référence. Du côté des actions aussi, la situation a été gratifiante. Toutefois, de très grandes divergences ont été constatées au niveau régional. Sur une base en CHF, la Suisse et les Etats-Unis ont pu enregistrer une hausse alors que l'Europe, le Japon et les marchés émergents ont reculé. Les actions ont majoritairement été surpondérées dans les portefeuilles mixtes FP LPP, ce qui s'est avéré être un choix payant. Pour ce qui est des actions, l’allocation sectorielle et de style choisie, de même que la sélection des titres, n'ont pas permis d'atteindre le rendement de l'indice de référence. De plus, la stratégie régionale ne s'est pas avérée payante en raison de la surpondération accordée à l'Europe et au Japon. La surpondération des Small et Mid Caps suisses n'a apporté aucun avantage. Le marché de l'immobilier suisse présente encore une fois une évolution stable mais n'a pas surperformé les rendements des obligations libellées en CHF. Cette année, la surpondération de l'immobilier par rapport aux titres à intérêts fixes en CHF n'a pas apporté de contribution positive à la performance. Perspectives et positionnement La croissance économique mondiale a perdu un peu de son élan mais reste fondamentalement intacte. La Réserve fédérale américaine va probablement décider des premières augmentations de taux en 2015 alors que la BCE et la Banque du Japon sont prêtes pour de nouvelles mesures de stimulation. Dans l'ensemble, l'aide des banques centrales devrait être maintenue. La baisse du prix du pétrole aura une influence positive sur l'évolution économique. Les entreprises disposent pour la plupart de bilans solides. Compte tenu des taux bas, les actions sont toujours considérées comme attrayantes. Les investisseurs continuent de rechercher des rendements, le goût du risque a augmenté mais pas à un niveau préoccupant. De nombreux investisseurs ne surpondèrent toujours pas les actions et disposent encore de fonds pour des achats supplémentaires. C'est pourquoi nous tablons toujours sur un environnement propice aux actions. Les actions européennes restent surpondérées en raison de leur valorisation extrêmement attrayante. Les actions suisses conservent leur pondération neutre et nous continuons de privilégier les titres de valeur. Les valeurs à faible capitalisation sont elles aussi préférées, et la part d'actions cycliques reste également élevée. Pour ce qui est des obligations, en revanche, les attentes sont plus mitigées. Nous maintenons la duration légèrement au-dessous de celle de l'indice de référence. Dans l'ensemble, les obligations restent nettement sous-pondérées par rapport aux actions et à l'immobilier suisse qui devrait nous réserver des rendements intéressants pour 2015 également. 13 Immobilier Principales évolutions des marchés en 2014 Alors que les investisseurs se sont montrés plutôt réservés en 2013, les placements immobiliers suisses indirects ont de nouveau gagné en popularité en 2014. Cela s’explique principalement par le fait que le niveau des taux d'intérêt a de nouveau chuté et que les placements immobiliers sont donc plus intéressants que les obligations. La différence de rendement en faveur des biens immobiliers n'a jamais été aussi grande. Quelques fondations de placement immobilier ont profité de cet environnement et ont ouvert temporairement leurs groupes de placement pour des souscriptions. Au total, ce sont plus de CHF 700 millions de nouveaux fonds qui ont été générés. Conséquences sur les produits FP Le groupe de placement Swisscanto FP Immobilier Suisse a enregistré une croissance de près de CHF 220 millions et présente désormais une fortune nette de CHF 5271 millions. La croissance est principalement due à un réinvestissement des rendements réalisés. Ainsi, cela a permis d'acquérir des immeubles d'habitation à Dübendorf (ZH) et à Chavannes-près-Renens (VD), ainsi que des bâtiments de bureaux à Zurich et à Bâle sur des sites très bien desservis. De plus, de nouveaux bâtiments ont été achevés à Grosshöchstetten (BE), Reiden (LU), Gland (VD) et Monthey (VS). La diversification du portefeuille, qui est déjà très bonne aujourd'hui, a encore augmenté grâce aux acquisitions et nouvelles constructions citées. Le groupe de placement est ouvert à de nouvelles souscriptions. Afin de prendre en compte les besoins des investisseurs, le volume maximal possible pour de nouvelles souscriptions est passé de CHF 5 millions à CHF 50 millions par cofondateur et par an. Dans le même temps, il est désormais possible d'investir dans les maisons de soins et de retraite pour autant que ceux-ci soient la propriété exclusive de la fondation. 14 Perspectives et positionnement L'économie suisse reste stable. Bien que les prévisions pour 2015 aient été légèrement corrigées à la baisse, les facteurs d'influence les plus importants pour le marché immobilier restent positifs. Selon les prévisions d'automne du KOF pour 2015, il faut s'attendre à une croissance du PIB de près de 1,8 % et à une croissance du taux d'emploi d'environ 1,3 %. Quant au chômage, il devrait rester à un faible niveau (env. 3,1 %). Les taux continuent de se diriger vers un niveau plancher record et aucun changement notable n'est à prévoir. Ainsi, les marchés immobiliers suisses devraient également rester solides l'an prochain. Sur le marché du logement, la demande sera durablement élevée. Le coup de frein dû à l'initiative contre l'immigration massive ne se fait que faiblement ressentir pour le moment. La construction d'immeubles de standing évolue à un niveau élevé, mais ralentira à partir de 2015. Il ne faut pas s'attendre à une offre excédentaire, en particulier dans les agglomérations. En revanche, le risque de surfaces vacantes est plus élevé dans les zones périphériques. Dans l'ensemble, au vu de la liquidité croissante sur le marché l'an prochain, il faut s'attendre à une hausse plus faible des loyers. Pour les biens immobiliers commerciaux, les loyers proposés ont baissé et devraient rester sous pression compte tenu de l'offre excédentaire de surfaces et de la demande en baisse. Comme aucune contribution de rendement n'est à attendre de l'évolution de la valeur pour les immeubles commerciaux, toute l'attention sera tournée vers les composantes de rendement. L'évolution de la valeur représente l'élément central de ce type de placement. C'est la raison pour laquelle une gestion active des locations, une gestion efficace des immeubles et une bonne gestion des coûts renforceront à l'avenir encore davantage le succès du portefeuille immobilier à l'avenir. Notre promesse à votre égard Impressum Editeur Téléphone Graphiques, tableaux Rédaction Auteurs Commande Les placements individuels font le bonheur Concevoir et croître ensemble avec les fondations de placement Swisscanto. de pu is 1 • Nous proposons une gamme étendue et actuelle de solutions de placement conformes à la LPP. • Nos placements sont une garantie de compétence, de fiabilité et de qualité. • Nous réunissons les meilleures idées dans l’intérêt de nos clients. • Les fondations de placement Swisscanto s'engagent à tous points de vue à assurer une gestion d'entreprise progressiste et respectueuse de l'environnement. 3 97 CONFORME À LA LPP Swisscanto Fondations de placement, Europaallee 39, 8021 Zurich +41 58 344 45 88, Fax +41 58 344 45 80, E-Mail: [email protected] Les informations et graphiques sans indication de source sont empruntés à Datastream et Bloomberg ou ont été élaborés par Swisscanto Asset Management SA Thomas Keller, Andreas Fuchs, Sandro Moccetti Thomas Härter, Thomas Liebi, Benno Weber, Jan Peterhans, Beat Gerber, Dirk Steiner Téléphone +41 58 344 45 88, E-Mail: [email protected] Disclaimer Le présent document est exclusivement destiné aux intermédiaires financiers sous surveillance de Swisscanto / aux investisseurs institutionnels. 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Ceux-ci peuvent être obtenus gratuitement auprès des fondations de placement Swisscanto, Europaallee 39, 8021 Zurich, ou auprès de toutes les succursales des Banques Cantonales de Suisse et de la Banque Coop SA, Bâle. Les informations figurant dans le présent document ont été réunies par Swisscanto avec le plus grand soin. Bien que ces informations et opinions proviennent de sources fiables, Swisscanto ne peut garantir ni l’exactitude ni l’exhaustivité des indications fournies. Les conséquences fiscales ont été étudiées soigneusement, mais pas d’une manière absolument exhaustive. Aucune garantie à cet égard ne peut être assumée. Les conséquences fiscales dépendent dans chaque cas d’espèce de divers facteurs, notamment de la forme juridique et du domicile fiscal, et peuvent évoluer à tout moment. L’évaluation opérée par les autorités fiscales compétentes est déterminante. La citation de titres individuels ne représente pas une recommandation d’achat ou de vente de ces titres. 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