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considérable des actions américaines, l'état d'urgence des
placements s'est encore accentué. Les prix des principales
catégories de placement sont élevés, ce qui nuit naturellement
aux rendements futurs. En comparaison historique relative de
valo ri sations sur le long terme, l'immobilier suisse se com-
porte mieux que les titres à intérêts fixes. Autrement dit,
l'immobilier est moins cher que les «obligations de la Confé-
dération» qui sont extrêmement onéreuses. L'extrémité courte
de la courbe des obligations d'Etat suisses n'est pas la seule
à afficher des taux négatifs. Même les investisseurs des
«obligations de la Confédération» à quatre ans doivent subir
un taux négatif. Une des raisons expliquant ces taux négatifs
est l'attente d'une politique monétaire encore plus expansion-
niste qui devrait accroître la pression sur le franc suisse.
La BNS devrait continuer de défendre le cours
plancher de 1,20 par rapport à l'euro.
Comme le montre le graphique 2, la surévaluation du franc
suisse a déjà nettement reculé depuis l'introduction du cours
plancher de 1,20, car le différentiel d'inflation a fait baisser
le taux de change d'équilibre des monnaies d'environ 7
centimes au détriment de la zone euro. En d'autres termes,
l'inflation plus élevée des pays de l'Union monétaire a
renforcé la compétitivité de l'économie suisse en matière de
prix. Nous pensons que le seuil de 1,20 défendu par la BNS
sera maintenu en 2015. Toutefois, il est probable que le
revers de la médaille sera un autre recul des taux d'intérêt sur
l'ensemble du spectre des échéances. Autrement dit, la
probabilité que les «obligations de la Confédération» à 10
ans rapportent également un taux négatif devrait également
être plus élevée pour que la BNS cesse de défendre le taux
plancher de 1,20.
Le conflit en Ukraine met en péril les dividendes de la paix
Le conflit entre la Russie et l'Ukraine et l'«Occident» a
entre-temps entraîné une forte dépréciation du rouble, une
baisse notable des commandes qui s'est particulièrement fait
sentir dans l'industrie allemande, et un krach sur le marché
des actions russe. Le RTS, l'indice russe des actions, est le
deuxième plus faible marché des actions après l'Ukraine
depuis le début de l'année, avec une perte supérieure à 40
%. Les conséquences à plus long terme de ce conflit toujours
non résolu pourraient entre autres être la disparition des
dividendes de la paix, apparus après la chute du rideau de
fer en raison de la réduction massive des dépenses dans le
domaine de la défense. Dans ce contexte, il n'est guère
rassurant de voir que la Russie continue de se rapprocher de
la Chine. Lors de la dernière conférence de l'OTAN, il a été
souligné que les Etats membres de l'organisation devraient
consacrer au moins 2 % du produit intérieur brut à la dé-
fense. Le graphique 3 indique qu'actuellement, seuls quelques
pays répondent à ces dispositions car ils profitent toujours
des dividendes de la paix. Une expansion du budget de la
défense ralentirait encore davantage l'assainissement déjà à
la traîne des budgets des Etats européens.
Graphique 2 : Parité du pouvoir d'achat du franc
suisse par rapport à l'euro
2.0
1.9
1.8
1.7
1.6
1.5
1.4
1.3
1.2
1.11990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
■ Taux de change ■ Parité de pouvoir d'achat
■ Cours des devises à terme
■ 1.305
■ 1.201