Les nouveaux bâtiments - Centre Hospitalier des Pays de Morlaix

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JUIN 2013 - n°38
Journal d'information
du Centre Hospitalier des Pays de Morlaix
F O C U S
Les nouveaux
bâtiments
UHCD, An Haleg,
Stuctures extrahospitalières
D O S S I E R
Le Développement
durable au CHPM...
en marche !
L
e Centre Hospitalier des Pays de Morlaix poursuit sa mue : après l’ouverture de l’UHCD en Mai,
l’unité An Haleg, sur le site de Plougonven, vient
d’emménager dans ses nouveaux locaux.
Un établissement qui n'investit plus s’appauvrit :
c’est tout le débat qui agite le Centre Hospitalier ces
dernières semaines ; nous avons un plan d’investissement important dans les années à venir avec la
réalisation de deux opérations financières lourdes :
la construction d’un bâtiment SSR de 80 lits sur le site
de Plougonven, et la réalisation d’une unité d’hospitalisation complète de psychiatrie sur le secteur 7.
Ainsi que je l’ai indiqué à de multiples reprises, nous
ne réaliserons ces opérations que si notre situation
financière le permet. Si ce n’est pas le cas, nous reporterons ces opérations, et cela sans aucun état d’âme.
J’espère que les prochaines semaines permettront
de renouer un dialogue serein et apaisé avec les
partenaires sociaux, notre objectif commun, j’en suis
certain, étant de permettre à notre Centre Hospitalier
d’apporter des soins de qualité à la population que
nous desservons.
En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous
d'excellentes vacances.
Le Directeur,
Richard BREBAN
SOM M AI R E
EDITO
Focus
- L'UHCD
- An Haleg
Du nouveau du côté des structures
extra-hospitalières de psychiatrie...
Do s s ie r
8
Le Développement durable
au CHPM... en marche !
P o u r e n
savoir plus
10
La prise en charge de l'urgence
médico-psychologique dans le Finistère
Du coté des
affaires médicales
12
En direct
de la DRH
13
Histoire
14
R e p o r ta ge
14
Julian, bénévole à la
Résidence Bélizal
15, rue de Kersaint Gilly - BP 97237 - 29672 Morlaix Cedex
Tél. 02 98 62 61 60 - Fax 02 98 62 69 18
www.ch-morlaix.fr
L'UHCD
L’Unité d’Hospitalisation de Courte Durée (UHCD), ouverte depuis le
21 mai, accueille des patients adultes, directement en provenance
des Urgences, qui nécessitent un temps de soins et de prise en
charge de 24h au maximum avant orientation vers un service d’hospitalisation complète ou un retour à domicile.
La capacité de l’UHCD a été arrêtée à 10 lits.
La création de cette unité, inscrite dans le plan directeur du Projet
d’Etablissement 2008-2012 du Centre Hospitalier, vise à répondre à
l’évolution des modalités de prise en charge des patients d’une part,
et aux contraintes règlementaires d’autre part. Les décrets de 2006 sur
les services d’Urgences indiquent en effet que ces derniers doivent
comporter une UHCD. Le service des Urgences du CHPM disposait
déjà depuis 2011 de deux lits d’hospitalisation de courte durée. 1159
patients y ont été accueillis en 2012.
Pour des raisons évidentes de fonctionnement, le choix de l’implantation
du projet s’est porté sur le terrain se situant en contiguïté des Urgences.
L’architecte est le Cabinet FAUQUERT.
L’unité dispose :
Colloque du 17 mai 2013
Directeur de la publication : Richard BREBAN, Directeur.
Rédacteur en chef : Bénédicte LE GUILLANTON, Directrice Adjointe.
Membres :
Bernard BINAISSE, Psychologue, secteur 5
Hervé CARLUER, Contremaître P. Services Techniques.
Conception et réalisation : Florence MAUSSION, Graphiste, Brest.
Impression : Cloitre Imprimerie - Tirage : 1 000 exemplaires.
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t
n
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e
Les nouv
Les nouveaux bâtiments
« Aux arts, citoyens ! »
Comité de rédaction
F O C U S
3
Le Vendredi 17 Mai 2013, a eu lieu, à la CCI de Morlaix, le Colloque
« Aux arts, citoyens ! » organisé par l’Association Stand-Arts et le
CHPM. Cette journée d’échanges se centrait sur la thématique :
art-thérapie et lien social. Moyen de recherche sur soi, engagement, confrontation, inscription dans une place sociale et
citoyenne, la médiation artistique fait partie du soin. « Si la maladie
mentale altère les capacités relationnelles, adaptatives et sociales,
le projet thérapeutique ne se borne donc pas à l’émoussement des
symptômes les plus visibles ; il doit aussi prétendre à la restitution
ou à la réparation d’aptitudes perdues ». Dr Hémery.
Après une ouverture par Mr Breban, Mme Le Brun, Dr Y. Hémery
et Dr E. Le Nen, sont intervenus : Mr Le Houerou, Président de
Radio-Nord-Bretagne, le Dr J-P. Catonné, philosophe, psychiatre,
et responsable de l’Unité d’Arts et Thérapie de Clermont de l’Oise,
l’équipe radiophonique des Z’entonnoirs du CH de Roubaix, Béatrice Martin, art-thérapeute de Vannes, Alexandra Olivier du Théâtre
de Morlaix, Thierry Seguin du Théâtre de l’Entresort, le Théâtre des
Abeilles ainsi que les Ateliers Thérapeutiques Artistiques de StandArts et leurs artistes.
A la suite des colloques de 1991, 1995, 2001 et 2005, c’était la
5° rencontre d’une série sans doute à poursuivre… car, au-delà des
intervenants et encadrants, elle rassembla 110 personnes inscrites
(majoritairement des 4 départements Bretons) !
Auteur : Martine Quéré, psychologue
d’une salle de soins, centrale et disposée de façon à permettre la visualisation de l’ensemble des chambres,
d’un ensemble de 10 chambres individuelles,
d’un pôle bureaux,
d’un pôle logistique.
Les effectifs de personnel des Urgences ont été renforcés
pour assurer la prise en charge des patients accueillis à l’UHCD, à
savoir : création, par redéploiement, de 5,7 postes d’infirmiers, 5,7
postes d’aides-soignants, 2 postes d’agents des services hospitaliers, un poste de cadre de santé, un poste de secrétaire médicale.
Les organisations de travail ont été parallèlement
repensées afin d’adapter les effectifs à la réalité de la fréquentation des Urgences :
renfort en soirée et début de nuit
collaboration secteur Urgences- secteur UHCD
mise en place de binôme IDE et AS
Enfin, la création d’un second poste de cadre va permettre d’assurer une permanence d’encadrement aux Urgences/ UHCD du
lundi au vendredi de 8h à 20h30 et certains samedis de 10h à 18h.
La surface totale de cette création/extension est de 625 m2 dont 93 m2
existants. A noter également le caractère évolutif du bâtiment puisqu’il est
conçu pour recevoir si besoin un niveau supplémentaire.
L’UHCD est une unité fonctionnelle du service des Urgences. Les conditions de fonctionnement ont été précisées :
la durée de séjour est inférieure à 24h,
le personnel médical et paramédical est intégré dans le personnel des
Urgences,
le responsable médical de l’unité est un médecin urgentiste,
l’admission des patients se fait uniquement par les Urgences,
le profil des patients est défini conformément au référentiel SFMU
(Société Française de Médecine d’Urgence) en 4 groupes :
groupe 1 : retour à domicile prévu dans les 24 heures
groupe 2 : mise en observation avant orientation (ex : patient présentant une intoxication médicamenteuse ou des conduites addictives, ne
relevant pas de soins de réanimation ou de soins continus, en attendant
que l’état somatique permette un entretien spécialisé)
groupe 3 : en attente d’un lit d’hospitalisation conventionnelle disponible, si un lit dans l’unité d’orientation est disponible dans les 24h
groupe 4 : admission pour valorisation d’activité (ex : patient pris en
charge au déchocage).
DE DROITE À GAUCHE
M. Breban, Directeur, Mme Desouches, Cadre de santé, Mme Pouliquen, Cadre
supérieur et Dr Principe, Chef de service, dans une des 10 chambres de l’unité.
Les effectifs du services des Urgences/UHCD
Equipe médicale : 10,25 équivalent temps plein
Equipe paramédicale :
2 cadres de santé 29,9 infirmiers (etp) 16,2 aides-soignants (etp)
3 agents des services hospitaliers (etp) 5 secrétaires médicales (etp)
L’opération de travaux
Début des travaux : 12 mars 2012
Durée : 14 mois
Travaux : 2,1 millions d’€ TTC
Financement par autofinancement (30%) et emprunts (70%)
Equipements : 65000 €
GRAND ANGLE N° 38 - JUIN 2013
03
Si la différence m’était contée…
Le personnel
La continuité des soins médicaux et paramédicaux est assurée 24h/24h
par une équipe pluridisciplinaire. Chaque résident est pris en soins par
cette équipe. Trois référents (2 aides-soignants et 1 infirmier) l’accompagnent plus particulièrement dans son quotidien. L’équipe soignante se
réfère à la Charte des droits et des libertés de la personne âgée dépendante.
Par délibération en date du 4 juillet 2008, le Conseil d’Administration du CHPM a validé la reconstruction de l’unité
An Haleg et a décidé de la localisation du futur service sur
le site de Plougonven, à proximité de la Résidence médicalisée de l’Argoat. L’unité An Haleg était jusqu’à présent
située en partie basse du site de Morlaix, dans le bâtiment qui constitue le cœur de la partie historique de
l’établissement. Ce bâtiment ne se révélait plus adapté
à la prise en charge des personnes accueillies ; l’unité
était ainsi distribuée sur trois niveaux, du fait de l’étroitesse du bâti (7,85m), caractéristique de l’architecture du
18 ème siècle.
Le Projet de service
2011
2012
Taux d’occupation
99,89 %
99,88 %
Nombre d’entrées
4
5
Âge moyen des résidents
% hommes/femmes
Un médecin gériatre référent : Docteur A. BELLAHMER,
Un médecin psychiatre coordonnateur.
EFFECTIF PARAMÉDICAL
1 Cadre de Santé : Mme F. LE GOFF, et à compter du 24 juin 2013 : Mme F. ROSEC
0,20 ETP Cadre Supérieur de Santé,
9,1 ETP infirmiers,
19,4 ETP Aides-soignants,
1 ETP Aide-médico-psychologique
4 ETP Agents des Services Hospitaliers,
0,30 ETP Psychologue,
0,50 ETP Secrétaire Médicale.
Le programme architectural
An Haleg est une Unité de Soins de Longue Durée à orientation psychiatrique, d’une capacité de 50 lits. Sa mission
est d’accueillir des sujets âgés de plus de 60 ans présentant une affection psychiatrique.
Les demandes d’admission émanent des secteurs de psychiatrie adulte du Centre Hospitalier et sont soumises à une
Commission d’Admission. Le projet de service est axé sur la
qualité de vie des résidents, avec des critères de fonctionnement fondamentaux, tels que l’autonomie et l’indépendance,
à promouvoir, maintenir et/ou restaurer. Afin de maintenir
le lien social, des activités et des ateliers sont proposés aux
résidents ainsi que des accompagnements lors des sorties.
ELÉMENTS D’ACTIVITÉ
EFFECTIF MÉDICAL
69,1 ans
69,6 ans
46%/54%
46%/54%
Construite de plain-pied, d’une surface totale de 3190m2, An Haleg est
partagée en deux unités de 25 lits chacune : « Les Lilas » et « Les Colibris ».
Les deux unités sont organisées autour de fonctions communes, l’ensemble étant conçu comme un service de soins de psychiatrie et un lieu
de vie. Les personnes accueillies bénéficient de chambres individuelles,
équipées de salles de bains, et de vastes espaces de vie, adaptés à leurs
besoins en termes d’ergonomie. Les chambres seront aménagées et
personnalisées par les résidents. La construction de plain-pied permet
également d’améliorer les conditions de travail du personnel, tout en
offrant aux résidents une meilleure qualité de prise en charge.
La Convention tripartite et les modalités
de financement
Depuis la mise en œuvre de la Convention Tripartite, les dépenses et
les recettes de l’unité sont répartis en trois groupes, correspondant
à trois tarifs :
Le tarif hébergement, à la charge du résident (ou de l’aide sociale).
Le tarif dépendance. Le Conseil Général du Finistère assure le
versement d’une dotation globale APA (Allocation Personnalisée
d’Autonomie) à l’établissement. Le GIR 5/6 est à la charge du résident.
Le tarif Soins versé par l’Assurance Maladie.
Un jour, un patient accoudé à la fenêtre de sa chambre,
Admirait le jeune saule dans le patio du service.
Il interpella un soignant nouvellement arrivé et entreprit de
Lui raconter l’histoire d’An Haleg.
Faisant preuve d’une imagination débordante, voici ce qu’il lui conta :
Il y a des années,
Après une longue traversée,
Fatigué de n’avoir sans cesse voleté,
Un petit oiseau, sans nom et venu d’ailleurs vint se poser
Sur An Haleg A et B.
Le saule, voyant l’oiseau épuisé
Accepta de le nicher.
Après quelques temps, l’oiseau revigoré
Décida d’aller se balader
Et parti explorer de nouvelles contrées.
Mais durant son voyage, il se heurta aux ricanements sur sa petitesse
et aux yeux trop souvent baissés.
Blessé, peiné, l’oiseau s’en revint à toute volée
Se lover dans les branches réconfortantes de son saule bien-aimé.
L’arbre s’adressa alors à l’oiseau en train de pleurer :
« Mon petit ami, la peur de la différence naît de l’ignorance
Alors applique-toi à être chaque journée
Telle cette petite graine à mes pieds,
Qui un jour va germer, et resplendir de sa beauté. »
For de ce conseil avisé,
L’oiseau reprit confiance et apprit à aimer.
C
U
S
Le saule devenu âgé,
Ses branches décharnées flottaient au gré du vent agité.
La décision fut alors prise de le raser.
Et dans le même temps le service, où depuis des années
Le saule avait dans la cour fièrement trôné,
Allait devoir déménager car devenu trop délabré.
Le petit oiseau, bien que profondément attristé,
Eut vent, lors des conversations entre soignants-soignés,
De la nouvelle destination d’An Haleg A et B.
Il prit alors la graine dans son bec effilé,
Vestige d’une amitié passée,
Et décida de partir sur Plougonven en quelques volées.
Quelle fut sa joie de voir à son arrivée
Un bâtiment flambant neuf construit dans un parc arboré !
Des patios y avaient été installés,
Et on avait planté des persistantes, fleurs symbole de longévité.
Le petit oiseau décida alors d’y rester.
Dans l’un des patios, il planta la graine apportée.
Puis l’inauguration du service eut lieu et un saule fut planté,
An Haleg réincarné !
La graine, dans une terre riche se mit à germer
Et donna un Lilas aux couleurs chatoyantes et aux senteurs parfumées
N’ayant plus peur de sa différence, le petit oiseau se mit à chanter
Et pour la première fois, à tue-tête se mit à crier,
Son vrai nom, Colibri , qu’il avait jusqu’alors oublié.
Alors le patient regarda à nouveau le soignant et lui dit :
« …Si la différence m’était contée, c’est de cette façon
Que je voudrais la raconter… »
Et tu sais maintenant pourquoi An Haleg A prit le nom des Colibris
Et An Haleg B celui des Lilas.
Auteur : L’équipe soignante d’An Haleg
Cérémonie officielle d’inauguration
TARIFS JOURNALIERS À LA CHARGE
DU RÉSIDENT (OU DE L’AIDE SOCIALE)
2013
2012
(à compter du 1er juin)
Hébergement
43,16 €
45,04 €
Dépendance Gir5/6
5,49 €
5,64 €
Cérémonie officielle d’inauguration le 22 juin 2013, en présence de
Mme Lebranchu, Ministre de la réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction Publique, Madame Huon, Vice-Présidente
du Conseil Général, M. Videlaine, Préfet du Finistère, Mr Bourdon,
Directeur de la DT - ARS 29, Mme Le Brun, Présidente du Conseil de
surveillance et M. Prigent, Maire de Plougonven.
4
5
GRA ND ANG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3
AN HALEG
F O
Les déménagements des Hôpitaux de jour
Jean Bart et Hent Treuz
Caractéristiques architecturales
F O
C
U
S
Conception niveau BBC • Choix énergétique : Gaz (bonbonne
enterrée) et panneaux solaires pour l'ECS (autonomie énergétique
l'été) • 50 chambres à 1 lit • 10 chambres dites médicalisées, situées
au plus près de la salle de soins, 8 chambres carrelées dont 2 équipées de siphons de sol • Réseau de fluides médicaux distribuant 25
chambres et dimensionné en tête pour distribuer ultérieurement
tout le bâtiment si nécessaire • 2 unités • 3 patios.
Etudes de programmation : 2007
Choix de l’architecte (cabinet FAUQUERT) : juillet 2009
Début du chantier : 02/05/2011
Durée du chantier : 20 mois
Montant de l’opération
L’hôpital de jour Hent Treuz
Patio
central
Lilas
Convivialité et partage autour des musiques
du monde !
Colibris
Coût total de l'opération (compris travaux de démolition préalable
et de mise à niveau d'infrastructure réseaux) : 6.730.000 euros TTC.
Coût des équipements : 337 500 euros
Plan de financement
Autofinancement (16.83%) : 1 132 355 €
Emprunt (76.15%) : 5 125 000 € (dont 125 000 € du RSI)
Subventions (7,02%) : Conseil Général du Finistère : 472 645 €
Le secteur géographique desservi par le secteur 29G07
couvre une population 70 000 habitants et accueille des
patients résidants sur les cantons de : Morlaix EST, Guerlesquin, Pleyben, Carhaix Huelgoat. Le dispositif de soins extra
hospitalier du secteur 29G07 se découpe en 3 sous secteurs :
Morlaix / Guerlesquin, Morlaix / Carhaix, Morlaix / Huelgoat.
Du nouveau
du côté des structures extrahospitalières de psychiatrie…
L’ouverture d’un CMP/CATTP
à Huelgoat
La création d’un Hôpital de jour sur
Huelgoat est actuellement à l’étude,
par transfert de l’hôpital de jour Ker Eol
de Morlaix, dans des locaux mis à disposition par l’EHPAD Mont Leroux.
Le Centre Médico Psychologique (CMP) est par définition une unité d’accueil et de coordination qui organise des
actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et
d'interventions à domicile. " C'est à partir de ce pivot, que s'organisent toutes les actions extra hospitalières en articulation avec
l'hospitalisation, que s'élaborent tous les projets de structures
alternatives pour éviter l'hospitalisation, réduire sa durée et réinsérer le patient ». (Guide Méthodologique de Planification en
Santé Mentale)
Le Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP)
vise à favoriser ou à maintenir une existence autonome pour des
patients, par la mise en œuvre d’actions de soutien et de thérapie
de groupe.
Jusqu’en janvier 2012, les consultations du médecin psychiatre,
du psychologue et les entretiens infirmiers se faisaient au Centre
Médico Social d’Huelgoat, dans des locaux prêtés par le Conseil
général. Lors de nos rencontres avec Mr Vanderplancke, directeur
de l’EHPAD de Mont Leroux à Huelgoat, pour la signature d’une
convention entre la maison de retraite et le CHPM, Mr Vanderplancke nous a proposé de mettre à notre disposition des locaux
attenants à la maison de retraite, afin d’y installer un CMP/CATTP
L’Hôpital de Jour Jean Bart
et de développer notre activité auprès de la
population d’Huelgoat et de ses environs.
Pourquoi s’implanter à Huelgoat ?
L’extension de l’activité sur le canton d’Huelgoat, par l’importance du nombre de personnes
déjà suivies par notre secteur rendait nécessaire
l’ouverture d’une structure de soins sur cette commune. Cette implantation au cœur d’Huelgoat est
importante pour la population du canton car elle
offre aux patients des soins de proximité au plus
près de leur domicile. Par ailleurs, la superficie des
locaux et le nombre de bureaux nous permettent
d’assurer une présence infirmière quotidienne
sur le CMP du lundi au vendredi, la planification
de consultations médicales (2 demi-journées)
et psychologues (2 demi-journées), ainsi qu’une
permanence d’assistante sociale sur la semaine.
Le CATTP est ouvert le jeudi de 14h à 17h. Enfin,
le CMP/CATTP est très facile d’accès puisqu’il est
situé près de l’entrée de la maison de retraite et
présente l’atout majeur d’être accessible aux personnes à mobilité réduite. Un parking est d’ailleurs
réservé au stationnement des personnes venant
en consultations au CMP et au CATTP.
Auteurs : Pascale Le Verge, Cadre de Santé
Elisabeth Binaisse, Cadre supérieur de Santé, Dr Auerhaan,
chef de service secteur 29G07
Samedi 13 Avril, s’est tenue au centre social
du CHPM, en présence de Mr Breban, la
représentation de l’atelier musique de
l’hôpital de jour pour Adolescents.
Les jeunes hospitalisés ont joué avec l’orchestre de Michel Tallandier « les poêles à
gratter » de l’association Ti a re yaouank de
Saint-Thegonnec. Cette représentation clôt
le travail thérapeutique de l’atelier musique,
engagé depuis novembre dernier. Nous collaborons depuis maintenant 3
ans avec Mr Tallandier ; la présence et les compétences d’un professionnel
non soignant contribuent à susciter l’intérêt et la motivation des jeunes pour
l’apprentissage et la créativité. Ce travail entre dans les objectifs de l’hôpital
de jour - à savoir soigner à travers des médiations, artistiques entre autre. Il
vise à l’apaisement, à la valorisation, à la concentration, à créer du lien, à trouver du plaisir… plaisir de jouer et d’être ensemble. Cette année, l’atelier était
mené par Géraldine Fers, IDE et par Adeline Enez, éducatrice spécialisée.
Je remercie l’association Queffleuth et Bélizal, le Lyon’s Club, qui nous ont
financés cette année. Nous pourrons reconduire cet atelier en 2013/2014
grâce à une subvention de la Communauté de Communes.
L’orchestre « les poêles à gratter » se produira à la Résidence médicalisée
Bélizal au courant de l’année.
Myriam Bernard, Cadre de santé
Signature de conventions de coopération entre
le pôle de psychiatrie et les EHPAD relevant du
secteur 29G07.
Le pôle de psychiatrie-addictologie a signé le 31 mai dernier des conventions de coopération avec 6 établissements d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes (EHPAD), relevant du secteur 7, à savoir les Résidences
de Pleyben, Huelgoat, Guerlesquin, Plonevez du Faou, Plouigneau et La
Boissière à Morlaix. Depuis de nombreuses années, dans le cadre d’un travail en réseau, ces établissements ont tissé des liens forts avec le secteur de
psychiatrie autour des résidents qui présentent des troubles psychiatriques.
La convention précise le contenu des interventions possibles : entretiens,
visites, soutiens aux équipes soignantes des maisons de retraite, hospitalisations, programmées ou d’urgence. L’objectif est d’éviter si possible
l’hospitalisation ou de limiter sa durée. Les circuits sont redéfinis et les outils
sont partagés. Des réunions d’échanges à un rythme régulier sont prévues
autour des pratiques, sur des thématiques comme la prévention du suicide,
les soins sans consentement, la violence, l’alcool...
L’hôpital inscrit sa politique de développement dans une perspective de
coopération active avec les acteurs de santé de sa zone d’attraction. Pour
rappel, des conventions similaires ont été signées en juin 2012 avec les
EHPAD relevant du secteur 6.
Coordination du dossier : Bénédicte Le Guillanton
6
7
GR A ND ANG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3
Quelques chiffres et dates clés de l’opération
L’Hôpital de Jour Jean Bart, relevant du
secteur 29G06, a intégré le 29 mai dernier
ses nouveaux locaux rue Ar Brug, ZA du
Grand Launay à St Martin des Champs.
L’hôpital de jour Hent Treuz, relevant du
secteur 29G05, occupe, quant à lui, depuis
le 1er juin dernier le RDC du bâtiment 1 du
Centre Hospitalier - précédemment occupé
par le Jean Bart.
DOSSIER
N'OUBLIEZ PAS, CHAQUE GESTE COMPTE !
CAR L'ÉNERGIE QUI NE COUTE RIEN
ET QUI NE POLLUE PAS…
C'EST CELLE QUE L'ON NE CONSOMME PAS !
Le Développement
durable au CHPM...
Un audit sur le « gaspillage alimentaire » a été réalisé par
le service restauration/diététique du 15 au 21 avril dernier
auprès de services « cibles » du CHPM : la cuisine centrale,
le self du personnel de Morlaix, et 9 services de soins.
On appelle gaspillage alimentaire toute denrée jetée alors
qu’elle est consommable, du point de vue sanitaire et
réglementaire. Les déchets « évitables » ont été quantifiés
à 772 kg, soit plus de 40 000 kg en année pleine. La perte
économique se chiffre à 137 000 €uros/an.
en marche !
Cuisine centrale
16%
Cette réorganisation a permis une diminution importante des
roulages entre le site de Morlaix et celui de Plougonven. Avant, 19
transports hebdomadaires étaient nécessaires pour l’approvisionnement du site. Les mesures mises en place ont permis de réduire
à 9 les transports hebdomadaires nécessaires à la continuité de
l’activité.
Le programme de réduction et de valorisation des
déchets s’est poursuivi ; les résultats obtenus sont
en progression :
2005
2012
825 tonnes
673 tonnes
Collecte de papier
680 kg
9,7 tonnes
Collecte de carton
17 tonnes
39 tonnes
/
17,5 tonnes
Production d'ordures ménagères
Feraille
936
2 146
257 227
0
31
431
Déchets directs
1000
246
L’ensemble des émissions étudiées du CHPM représente un
total de 8 962 Teq CO2. Cela correspond aux émissions complètes d’une petite ville de 1 000 français (qui habitent, se
déplacent, partent en vacances, mangent et s’équipent).
Les objectifs 2013
Poursuite du programme de mesures favorisant la conduite
Eco-responsable.
Etude sur l’acquisition de véhicules électriques ou hybrides.
Renforcement des relations entre le CHPM et les acteurs
sociaux.
Poursuite du programme de réduction des déchets.
Evaluation et réduction du gaspillage alimentaire.
Poursuite du programme de gestion des énergies.
Auteur : Yannick Le Guen,
Technicien supérieur hospitalier, Service Intérieur
• Liés aux consommateurs
• Variation des effectifs
• Contraintes sécurité alimentaire
• Dysfonctionnements (méthodes, organisation)
Services de soins (9)
5 services livrés en barquette/
4 services livrés en assiette
des déchets évitables
informatiques/fonctionnement cuisine)
Déplacements
2000
des déchets évitables
• Non consommation des patients
• Excédents (commande, interfaces
Frêt évacuation des déchets
Les constructions neuves font appels à des critères énergétiques.
L’éclairage basse consommation se développe.
La gestion informatisée du chauffage permet un meilleur contrôle
des énergies.
Le service garage a fait l’acquisition
d’une cuve de récupération des
eaux pluviales de 10 000 litres. Cette
cuve est destinée au lavage des
véhicules du Parc (123 véhicules) et
sera installée prochainement.
3000
42%
42%
Repas
Les actions en faveur des économies énergétiques se
poursuivent.
Self du personnel
Emmission de GES par catégorie, en tCO2
Gaz médicaux
Début 2013, une étude a été menée par la cuisine
centrale afin de réorganiser une partie de la distribution des repas.
4000
4 771
Gaz réfrigérant
Les formations à l’éco-conduite initiées en 2011 se sont poursuivies. Un véhicule électrique a été testé pendant une semaine au
niveau de la distribution de repas dans les services pavillonnaires.
Cette expérience intéressante a mis en avant les difficultés liées à
la situation géographique de l’établissement (fort dénivelé).
5000
• Contraintes sécurité alimentaire (process, DLC)
• Surproduction (variation des effectifs)
• Dysfonctionnements (méthodes, organisation)
BILAN DE GAZ À EFFET DE SERRE
Energies - Plougonven et structures extra
Nous avons également travaillé sur l’utilisation des
véhicules de l’établissement.
La diminution des déchets
ménagers est liée au développement des mesures
mises en place en matière
de tri sélectif. Le développement de ces filières est
en progression. En partenariat avec la Communauté
d’Agglomération des Pays de Morlaix, nous avons développé sur
le site de Plougonven, la valorisation des déchets de cuisine et
de jardinage en installant des composteurs dans le service d’Ar
Menez.
Le CHPM a réalisé un bilan des émissions de gaz à effet de
serre en 2012. Il s’agit d’une obligation réglementaire, qui
vise deux objectifs :
Estimer les émissions de gaz à effet de serre d’une activité
et agir ensuite pour les réduire
Estimer la dépendance d’une structure aux énergies fossiles, afin d’anticiper les conséquences économiques et
sociales d’une hausse du cout de l’énergie.
L’ensemble des émissions de gaz à effet de serre ont été
réparties par grandes catégories :
Energies - site de Morlaix
Accueil de stagiaires en provenance de l’IME AR BRUG dans les
services généraux (Blanchisserie, Cuisine et Service Intérieur).
La gestion du courrier du CHPM a été confiée à une entreprise
adaptée basée à St Brieuc, la société HANDIRECT. Deux agents
interviennent à l’année dans notre établissement.
Des opérations de destruction d’archives administratives ont été
confiées à l’ESAT Genêts D’or.
LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
AU CHPM
des déchets évitables
Energies : consommation d'énergie (gaz, fioul et électricité).
Gaz réfrigérants : utilistaion de gaz réfrigérants liées à l'ensemble
des installations de froid (climatisation, cuisine, etc...).
Gaz médicaux : le protoxyde d'azote est un gaz médical couramment utilisé pour les soins, et contribue à l'effet de serre.
Repas : émissions de CO2 liées aux matières premières entrant
dans la composition des repas.
Frêt évacuation des déchets : transport des déchets vers les différents centres de valorisation.
Déplacements : avec la flotte de véhicules du Centre Hospitalier et
déplacements professionnels du personnel (note de frais).
Déchets : émissions de gaz à effet de serre liées à la valorisation
des déchets.
PERTE ÉCONOMIQUE DES DÉCHETS ÉVITABLES SUR UN AN
40 142 kg
60 821 repas
2,26 €uros
137 455 €uros
Poids total jeté
Nombre de repas jetés
Cout matières premières d’un repas
Perte économique
Cette étude quantitative s’est accompagnée d’une évaluation qualitative réalisée auprès des convives du self, des
équipes soignantes et des patients, ce qui a permis de définir
des axes d’amélioration. A titre d’illustration :
en cuisine centrale, poursuivre les efforts de gestion de la
production via le logiciel Winrest,
au self, sensibiliser tous les acteurs à modifier leurs comportements (sensibiliser les personnels de restauration « à
servir au plus juste » de la demande du consommateur et
les consommateurs « à ajuster » la quantité alimentaire de
leur plateau à leurs besoins et leur appétit),
sensibiliser le personnel soignant à mieux commander sur
le logiciel Winrest,
développer les commissions menus,
ou bien encore, valoriser les biodéchets.
Tous les acteurs de l’hôpital sont donc concernés.
Auteur : Laurent Soyer, cadre diététicien
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GRA ND A NG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3
Comme chaque année, nous souhaitons vous présenter les
réalisations et les projets de l’Hôpital en matière de Développement Durable. Ce bilan permet de mesurer les avancées
importantes du CHPM en la matière…La dynamique engagée
est à poursuivre !
L’année 2012 a été tout particulièrement axée sur le
volet social du Développement Durable :
CHACUN DOIT POUVOIR AGIR ET DOIT AGIR POUR :
LUTTER CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE
AMÉLIORER L’ÉTAT NUTRITIONNEL
DES PATIENTS ET DES RÉSIDENTS !
POUR EN SAVOIR +
soins psychiatriques urgents des services hospitaliers ou du dispositif sectoriel existant, ou bien encore l’organisation à distance de
groupes de parole par les volontaires CUMP.
Les victimes ou les impliqués peuvent également se voir proposer
une consultation spécialisée du psycho-traumatisme.
Chaque véhicule SMUR dispose de fiches d’informations que les professionnels diffusent au regard de la nature de l’évènement ou de la
symptomatologie observée.
Quelle a été l’activité de la CUMP 29
en 2012 ?
L
es catastrophes et accidents occasionnent des blessures physiques, mais aussi des
blessures psychiques, individuelles ou collectives, immédiates ou différées, aigues ou
chroniques. Ces victimes psychiques nécessitent des soins d’urgence au même titre que
les blessés physiques. C’est le rôle de la Cellule d’Urgence Medico-psychologique (CUMP),
qui s’intègre aux équipes du SAMU.
Questions posées à Emmanuelle Soupizet,
psychologue, coordinatrice de la CUMP 29
EVÈNEMENT/CATASTROPHE
(naufrage, incendie, attentat…)
Comment est organisée la prise en
charge de l’urgence médico-psychologique dans le Finistère ?
Il existe un réseau national de prise en charge de l’urgence médicopsychologique, créé suite à la vague d’attentats à Paris en 1995. Le
dispositif est mobilisé au profit des victimes de catastrophes ou
d’accidents collectifs impliquant un grand nombre de victimes et/ou
susceptibles d’entrainer d’importantes répercussions psychologiques.
Le réseau comporte plusieurs échelons :
Un comité national de l’urgence médico-psychologique.
Au niveau de la région Bretagne, une cellule d’urgence médicopsychologique permanente.
Et dans chaque département un psychiatre référent volontaire,
à la tête d’une liste départementale de volontaires, psychiatres,
psychologues et infirmiers spécialisés en psychiatrie.
Le Pr WALTER, Chef de pôle de psychiatrie du CHRU de Brest est le
référent de la CUMP du Finistère. La CUMP est composée d’un coordonnateur (Mme Soupizet, psychologue à 50%) et de 64 volontaires,
dont 18 exerçant au Centre Hospitalier des Pays de Morlaix.
La CUMP départementale a pour mission de coordonner et d’assurer
un dispositif de prise en charge immédiat (sur le terrain), post-immédiat (dans les jours qui suivent) et à plus long terme des victimes et des
impliqués d’événements collectifs.
Pour les situations dramatiques nombreuses qui impliquent peu
de personnes (accident de la route, agression, témoin de mort
violente…), mais dont le retentissement est non moins sévère, le
dispositif se prolonge par une consultation du psycho-traumatisme.
Il s’agit de consultations individuelles ou collectives, qui s’adressent aussi
bien aux adultes qu’aux enfants. Les consultations sont proposées dans
un délai rapide et se déroulent dans le bureau de la CUMP 29, situé dans
les locaux du SAMU à l’Hôpital de la Cavale Blanche.
SMUR
INSTITUTIONS
15
(écoles, mairie…)
INTERVENTION CUMP
IMMÉDIATE
OU DIFFÉRÉE
ALERTE CUMP
Evaluation, adaptation
de la réponse
POLICE, POMPIERS
CONSULTATION DU
PSYCHO-TRAUMATISME
AUTRE ORIENTATION
Quelles sont les modalités
d’intervention de la CUMP 29 ?
La coordination de la CUMP 29 dispose d’un téléphone portable dédié à
la régulation des appels. Une veille est assurée permettant de répondre
aux sollicitations de façon permanente. La CUMP est déclenchée par
le médecin régulateur du Centre 15, qui joint le coordonnateur.
Le coordonnateur déclenche les volontaires selon des modalités
qu’il a préalablement définies ; il est le seul décideur de l’intervention et de ses modalités.
Sur le terrain, l’équipe de la CUMP s’intègre aux équipes du SAMU,
pour une prise en charge immédiate et post-immédiate adaptée des
victimes psychiques et une préparation des relais thérapeutiques
ultérieurs. Elle s’inscrit dans un cadre de prévention, de prise en
charge précoce et d’orientation secondaire vers le dispositif de soins
spécialisés si nécessaire.
L’intervention sur le terrain n’est toutefois pas automatique ; le dispositif mis en place peut ainsi se traduire par un renforcement des
La CUMP est intervenue à 8 reprises en 2012 ; 4 interventions immédiates et 4 interventions en différé, pour un total de 116 personnes
prises en charge.
Les contextes d’intervention sont très variés : accident de car, incendie
dans un restaurant, accident mortel sur le lieu de travail….
A noter également que la CUMP a pour mission d’assurer, si nécessaire,
le soutien psychologique des professionnels. Elle a ainsi organisée en
2012, 3 débriefings avec des équipes soignantes.
190 consultations du psycho-traumatisme ont par ailleurs été réalisées.
Comment devient-on volontaire
à la CUMP?
Il faut être un professionnel de la santé mentale du service public
hospitalier (psychiatres, psychologues et infirmiers ayant une expérience professionnelle en psychiatrie). Le Préfet arrête la liste des
volontaires, sur proposition du psychiatre référent départemental,
après accord des directeurs des établissements de santé.
Les volontaires doivent tout d’abord suivre une formation initiale. Une
formation sur l’organisation des secours dans le cadre d’un plan d’urgence est réalisée. Il s’agit d’identifier les autres intervenants (équipes
médicales et secouristes, pompiers, police et gendarmerie…), leur
rôle lors d’un plan rouge et de sensibiliser les volontaires à une discipline quasi militaire indispensable à leur intégration au dispositif.
Les volontaires se familiarisent à la clinique du stress et du traumatisme
qui est une symptomatologie peu fréquente dans le quotidien de la
pratique psychiatrique. Ils sont également sensibilisés aux techniques
de prise en charge (defusing et debriefing), techniques qui seront travaillées plus précisément dans le cadre des formations de niveau 2.
Etre volontaire CUMP implique trois critères :
La disponibilité (les déclenchements se font à toute heure du
jour et de la nuit, nécessitant de se rendre immédiatement sur
les lieux d’intervention).
Un sens de l’autonomie (en intervention l’équipe est réduite,
notamment en début d’intervention).
La rigueur (garant de notre crédibilité auprès de nos partenaires).
La CUMP, maillon dans la prise en
charge de l’urgence ?
La prise en charge de l’urgence médico-psychologique ne peut
s’exercer efficacement que dans le cadre d’un travail en réseau
construit en amont des évènements, avec l’ensemble des partenaires sanitaires et sociaux concernés.
Ainsi des réunions de travail, des échanges réguliers sont organisés
afin de mieux nous faire connaître, et venir en soutien, le moment
venu, des autres intervenants comme porte d’entrée dans le dispositif de la santé mentale.
Par ailleurs, la sensibilisation des professionnels de la santé mentale
est indispensable pour optimiser l’organisation des soins en
aval d’un événement collectif.
Il me semble important d’insister sur l’engagement des directions dans ce dispositif. L’hôpital de Morlaix a rapidement
mobilisé des volontaires et participe activement au dispositif.
Loic Habasque
Infirmier au secteur 06
de Psychiatrie - Hôpital
de jour de St Pol de Léon
Bénévole à la CUMP 29
Sans doute que mon ancien métier, celui de sapeur-pompier, est
pour quelque chose dans mon choix de devenir volontaire de la
CUMP du Finistère. Mais ce sont aussi les limites rencontrées dans
ce premier métier qui m’ont fait me tourner vers celui d’infirmier de
secteur psychiatrique.
Lors d’accidents de la circulation, d’agressions physiques voire de
catastrophes naturelles ou d’attentats, je m’apercevais que les personnes ne souffraient pas seulement de blessures physiques mais
aussi de blessures psychiques. Combien de gens hébétés, perdus,
errant sur la route n’ai-je pas rencontré lors de ces interventions de
premiers secours.
La rencontre avec un évènement violent et inattendu peut nous
laisser dans le désarroi le plus complet, même parmi les équipes de
secouristes. La différence étant que les secours, quand ils arrivent
sur les lieux d’un drame épouvantable, « savent ce qu’ils ont à faire ».
Du coup l’esprit du sauveteur est capté par ce « faire » à réaliser qui
« le protège » en quelque sorte, du moins dans un premier temps,
du choc émotionnel lié à la nature de l’intervention.
Personnellement, à la CUMP du Finistère, j’ai eu l’occasion d’occuper plusieurs fonctions. Je trouve cela très enrichissant pour ma
pratique d’infirmier ; dans le même temps mon expérience professionnelle me sert beaucoup pour occuper ces différentes places.
Bien sûr comme volontaire, j’ai participé à plusieurs séances de
débriefing psychologique avec d’autres professionnels de la santé.
Ce temps particulier qu’est une séance de débriefing psychologique demande un investissement psychique important avant,
pendant et après. Etre à côté de celui qui anime la rencontre avec
des personnes impliquées dans un évènement exige une attention
particulière pour déceler dans le détail celui ou celle qui est en très
grande difficulté.
J’ai eu l’occasion « d’animer » une séance de débriefing psychologique. Là aussi, c’est un moment fort singulier car il faut pouvoir
dérouler la séance et aider chaque personne à relater ce qu’elle a
vécu et comment elle a vécu cette rencontre avec un réel souvent
indicible. Il faut être très attentionné envers le groupe et permettre
à chacun d’entre eux de s’approprier cet événement douloureux
dans sa propre histoire.
En ce moment, je remplace E. Soupizet, coordinatrice de la CUMP
29, à la régulation CUMP. Là encore, c’est un travail différent car il
s’agit de décider, suite à une demande du médecin du Samu, si une
intervention CUMP doit être déclenchée. Quand l’intervention est
décidée, il revient au régulateur CUMP de contacter les volontaires,
de monter une équipe, de « préparer le terrain » pour que tout se
passe au mieux, de se mettre en relation, s’il le faut, avec différentes
autorités, tout en assurant le suivi de l’intervention de l’équipe
CUMP. J’espère que ces quelques lignes donneront envie à des personnes de s’impliquer auprès de la CUMP 29.
Coordination du dossier : Bénédicte Le Guillanton
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GR AND AN G L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3
La prise en charge de l’urgence
médico-psychologique
dans le Finistère
HISTOIRE
REPORTAGE
La petite chimie du
Docteur Jacques
Leyritz
Julian, bénévole à la
Résidence Bélizal
réunion et de fêtes, les couloirs et l’entrée même de la Résidence.
Les jours de fêtes : à Noel, dans un décor magique, les familles
de nos résidents sont là… Pour le Carnaval, nous sommes tous
déguisés. Elles sont si attachantes nos résidentes, sous leurs
chapeaux à plumes, leurs froufrous. Et moi, j’aime ça ! Il y a aussi
les bals, lorsque Roger l’accordéoniste nous fait danser nous et les
résidentes de Lanmeur, de Plourin, de St Martin. Là, j’y suis !
Lors des visites des élèves de St Jo. Ce jour-là, nous exposons
les métiers d’autrefois, qui sont réalisés et présentés par des
intervenants extérieurs. Il y a des lavandières, avec leurs caisses à
laver, leurs battoirs, leurs lessiveuses…Il y a des présentations sur
l’école d’autrefois, le mode de vie (Éclairage…).
Lors des ateliers chants avec les élèves du Porsmeur, tous les jeudis
après-midi. Ce sont Christiane et Murielle qui nous apprennent le
chant. Moi, je distribue les carnets, je les relève et je chante aussi
bien sûr !
J’ai eu l’occasion aussi de présenter aux résidents les deux voyages
aux Etats Unis que j’ai faits avec mes parents.
Je suis heureux d’être utile aux personnes âgées, je me sens bien
avec elles. J’aimerais continuer dans cette voie, je suis fier de moi.
En dehors de Belizal, je fais du théâtre depuis l’an passé : « Les
Meltin potes », dirigé par Marc Lancigue. Nous sommes huit
participants. La pièce que nous interprétons est « Chambre 124 ».
Je suis à la fois narrateur et comédien. Nous sommes venus
interpréter cette pièce à Belizal en mai dernier !
Mes parents ont un rôle important. Ils habitent tout près de chez
moi si bien que tout en prenant le repas du midi avec eux, ils me
permettent d’acquérir une autonomie importante pour tout le
reste chez moi : courses, compte...
Auteurs : Julian et Yvonne, bénévoles à Belizal
L
Auteur : Bernard Binaisse, Psychologue Secteur 5
Sources
Dr Mauvisseau Frédéric, Contribution à l’étude historique de l’hôpital
psychiatrique de Morlaix, Thèse de doctorat, 1982.
(2) Dr Jacques Leyritz, Sur un cas d’hallucinose chronique, Thèse de doctorat,
1923, publiée en 1926 dans les Annales Médico Psychologiques ,N°2, page 132.
(1)
En signant une convention avec le Centre Hospitalier des
Pays de Morlaix, l’Association Trisomie 21 Finistère a pu
contribuer à la réalisation du projet de vie de Julian - Se
sentir utile en s’engageant dans une aide bénévole auprès
des résidents de la maison médicalisée de Bélizal.
Mais pourquoi dans ce lieu ? Durant sa formation professionnelle au Lycée du Porsmeur, Julian y avait déjà effectué
deux stages auparavant. Après différents entretiens
l’amenant à réfléchir sur son avenir, il a exprimé un seul
désir : revenir auprès des résidents de Bélizal et de leur
équipe d’animation. Voici plus de deux ans que Julian se
rend à Bélizal avec toujours la même motivation et nous
constatons aujourd’hui que c’est dans cette atmosphère
de chaleur humaine que Julian s’épanouit, il reçoit autant
qu’il donne. Sa famille comme l’association Trisomie 21
Finistère sont fières de cette réussite et expriment toute leur
gratitude au Centre Hospitalier de Morlaix.
Auteur : Association Trisomie 21
J’ai 28 ans et je suis atteint de trisomie. J’habite Morlaix.
J’ai été élève en 2003 à l’Ecole du Porsmeur à Saint Martin,
en CAP et en entreprises. J’ai donc obtenu des périodes de
formation diverses, dont un stage à Belizal dans le service
d’animation. En 2011, je souhaite être bénévole à Belizal
et… je rencontre à nouveau les résidents :
Aux ateliers créatifs, le mercredi de 14h30 à 17h, avec les
animatrices Christiane et Murielle. C’est un grand moment
de bonheur pour moi. Nous avons plusieurs ateliers : dessin,
peinture, tricot, couture, lecture. Moi, je suis à la peinture.
J’ai un rôle important. J’arrive à l’avance : je prépare les
tables, les pinceaux ; je regroupe les réalisations de la
semaine passée. Je distribue le tout. Et alors les résidents
arrivent… C’est du « Julian par-ci, Julian par-là » « Passe-moi
le bleu, le blanc, le vert…Quelle couleur me conseilles-tu ?
». Les tableaux sont encadrés et viennent décorer la salle de
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GR AND ANG L E N° 3 8 - J U I N 2 0 1 3
amphithéâtre de l’IFSI est dédié au Dr Jean Bercegeay, mais que
sait-on de son prédécesseur, le Docteur Jacques Leyritz ? Pas
grand-chose assurément, mais un peu quand même !
L’on sait qu’il fut le premier psychiatre à exercer à l’Asile de Morlaix, au
Service des femmes aliénées. L’on sait aussi qu’il commença à signer des
observations médicales à la plume, de sa petite écriture fine, en 1931,
et qu’il quitta Morlaix en 1945. Bref, qu’il traversa à Morlaix toutes les
années trente et la guerre, et que, pendant la guerre, des témoignages(1)
montrent qu’il était assez malin avec l’occupant, pour limiter les
restrictions, et permettre l’organisation d’un peu de ravitaillement.
A cette époque, il est le seul. Le seul psychiatre pour 800 patientes,
mélancoliques, agitées ou bien hallucinées. Hallucinées : sa thèse de
Psychiatrie, soutenue en 1923, et que l’on peut toujours consulter,
s’intitule : « Sur un cas d’hallucinose chronique » (2). Il s’agit de l’observation d’une patiente hallucinée, recueillie par l’auteur, à la colonie
familiale de Dun- sur- Auron dans le département du Cher.
Cette thèse s’inscrit dans le contexte de l’époque, bien avant les neuroleptiques, mais pris dans le débat des neurosciences et de la psychiatrie
(débat sur la paralysie générale et la catatonie, ou sur l’origine des hallucinations… avec comme maître à penser Gaétan Gatien de Clérambault
disparu en 1934 et bien d’autres).
Le Dr Leyritz ne pratiqua jamais l’électrochoc. Il possédait un esprit
curieux, un esprit de recherche. Un curieux esprit de recherche… à la
manière du Professeur Baruk.
Pour lui l’étiologie de certaines affections psychiatriques, notamment la
mélancolie, était à chercher du côté du PH. Du coup il acidifiait les urines
alcalines avec de l’acide phosphorique et il alcalinisait les urines acides avec
du bicarbonate de soude. Bref, c’était un adepte de la réaction de Goiffon
et de la formule de Joule. Ses résultats n’ont jamais été probants, mais
Jacques Leyritz publiait toujours sur ce sujet en 1955, particulièrement sur
l’intérêt de la réaction de Goiffon.
Il faut dire qu’il existait alors de petits laboratoires annexés aux services. Ainsi
dans la salle de pansement du Service Ouvert C se tenait une table carrelée
munie de crochets. C’était pour y suspendre des lapins, et y pratiquer des
expériences sur le PH, en leur injectant les urines des malades. Ces tables
n’ont jamais servies, du fait du départ de Jacques Leyritz en 1945, mais elles
sont restées là pendant dix ans.
Il faut dire aussi que, bien des fois, la science s’emballe. Ainsi, à cette
même époque, le Professeur Baruk, né à St- Avé, dans le département
du Morbihan, chercha à démontrer le rôle fondamental des facteurs
toxiques d'origine intestinale dans la genèse de la schizophrénie. Ses
travaux ont été « repris » en Suisse par le Docteur Dominique Senn, à
savoir : une araignée dévorant un moustique auquel on aurait fait ingérer
une goutte de sang d'un patient schizophrène, tisserait une nouvelle
toile totalement désorganisée et déstructurée… Oups !
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