Des sondes automatiques sillonnent le système solaire, et pour la première fois Pluton est survolée. Bientôt des robots
d’observation sont mis en orbite autour de toutes les planètes majeures, avec un intérêt tout particulier – outre Mars – pour Jupiter,
Saturne, et leurs satellites. On découvre qu’une comète surgit de la ceinture de Kuiper doit, dans quelques années, inéluctablement
percuter Uranus : une mission est rapidement programmée pour étudier de près le phénomène. Excepté lorsqu’ils sont tournés vers
la Terre, les équipements scientifiques s’éloignent peu à peu des orbites terrestres « classiques », déjà presque saturées. On pense
un temps positionner le nouveau téléscope spatial sur un point de Lagrange entre la Terre et la Lune. L’idée est vite abandonnée,
car ces points ont les défauts de leurs qualités : trop stables, ils concentrent des micro-poussières qui pourraient nuire aux
observations. On préférera le satelliser autour de la Lune, en attendant une prochaine génération d’équipements construits, cette
fois-ci, au fond d’un cratère, près du pôle, éternellement protégés du Soleil.
Des fondations, et des associations à but non-lucratif,
bénéficient de la baisse des coûts spatiaux pour réaliser des
projets originaux : très tôt, la course Terre-Lune de voiliers
solaires est enfin organisée. A l’occasion d’un lancement
commercial, une petite place est proposée gratuitement à trois
capsules de quelques dizaines de kilos, renfermant des engins
qui, une fois dépliés, formeront des voiles de trente mètres de
coté capables de se mouvoir dans l’espace grâce à la
pression photonique. Pendant plusieurs mois, l’événement est
suivi à l’œil nu par tous les habitants de la Terre. Un trophée
est remporté par le premier navire capable de photographier la
face cachée de la Lune. Le succès rencontré par cette
compétition incite ses organisateurs à la reconduire tous les
quatre ans, à l’occasion des jeux Olympiques d’été.
Des petits rovers avaient déjà fait rêver en capturant des
paysages de Mars. Leur distance était telle cependant qu’il
serait à jamais impossible de les piloter « en direct ». Ce n’est
plus le cas sur la Lune, et chacun s’exerce fébrilement sur des
simulateurs reproduisant le décalage d’un peu plus d’une
seconde nécessaire pour qu’une commande, transmise à la
vitesse de la lumière, atteigne le robot.
La Lune est redécouverte grâce à Internet. L’exploration,
hors de la Terre, n’est plus réservée à une poignée de
spécialistes, mais chacun peut y apporter son habileté, sa
curiosité, et son talent, pour photographier un coucher de Terre
sur la Mer de la Tranquilité, s’aventurer dans de profonds
cratères, ou explorer des failles mystérieuses … La robotique spatiale se développe ailleurs que sur la Lune.
Les deux mots-clefs sont « micro » et « nano » : la
miniaturisation croissante de l’électronique, associée aux
progrès de l’intelligence artificielle, conduisent à de nouvelles
générations de sondes et de véhicules automatiques. Il est
rappelé que le robot est à la fois le meilleur allié et le pire
rival de l’homme dans l’espace. Pourquoi en effet confier à
l’homme des tâches qu’une machine peut, sans risque,
effectuer elle-même ? Comme le souligne un ancien
spationaute, la présence de l’homme n’est nécessaire que
lorsqu’il apporte ce qui lui est propre : sa perception du
monde, et sa conscience…
Avec un budget très faible comparé au « chantier » martien, des petits rovers, pilotables depuis la Terre, sont déposés sur la
surface lunaire. Les plus sophistiqués sont réservés aux scientifiques, et destinés à sonder le sol, à la recherche de minerais rares
ou, mieux, de glace issue de la collision avec des comètes. Mais d’autres, plus simples, ne sont en réalité que de simples caméras
: on enregistre sur Terre d’impressionnantes listes d’internautes – passionnés d’espace, photographes, artistes, écoliers… - en
attente des quelques heures durant lesquelles ils pourront en prendre les commandes, depuis leur ordinateur en réseau, et se
transformer en astronautes virtuels.
L’industrie spatiale est dynamisée par l’apparition de nouveaux acteurs : aux cotés des USA, de l’Europe, de la Russie et du
Japon, la Chine s’impose comme une puissance à part entière. L’Inde, ainsi que de nombreux pays dits émergeants, développent
également leur activité en direction de l’espace. Pour des raisons stratégiques, chacun souhaite se doter de ses propres systèmes
de navigation, de communication, et d’observation. Dans le domaine scientifique, et sur les projets dont l’ampleur des budgets
dépasse la capacité d’un état, les coopérations se développent au gré des conjonctures politiques.
Coucher de Soleil ...
NASA
comete Yakutake