Plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016 5
Préambule
Le présent plan prend la suite de deux plans nationaux pour préserver l’efficacité des antibiotiques
(2001-2005 et 2007-2010), qui visaient à maîtriser et rationaliser la prescription des antibiotiques.
Ce troisième plan a pour titre « plan national 2011-2016 d’alerte sur les antibiotiques ». Derrière ce
titre se profile une menace de santé publique majeure : un nombre croissant de situations d’impasse
thérapeutique contre des infections bactériennes, du fait du développement des résistances aux
antibiotiques.
Cette menace appelle une mobilisation déterminée et durable de l’ensemble des acteurs impliqués
dans le cycle de vie des antibiotiques, afin de concilier des objectifs individuels (qualité de la prise en
charge des patients) et collectifs (préservation d’une ressource rare, précieuse et difficile à
renouveler).
Cette mobilisation pour sauver l’arsenal thérapeutique irremplaçable que constituent les antibiotiques
concerne :
- la population, les patients et leurs proches, afin qu’ils comprennent que les antibiotiques ne
guérissent pas toutes les maladies et que leur utilisation à mauvais escient risque de
compromettre leur efficacité, le jour où ils sont nécessaires ;
- les prescripteurs de ville et l’ensemble des acteurs de soins, afin qu’ils utilisent avec
discernement la ressource à leur disposition ;
- les établissements de santé et médico-sociaux, afin qu’ils structurent leur action à la fois pour
utiliser correctement la ressource et pour maîtriser la diffusion des bactéries multi-
résistantes ;
- les organismes et instances pouvant contribuer à la formulation de recommandations ou de
conseils aux prescripteurs, ainsi qu’à la mise à disposition d’outils d’aide à la prescription ;
- les organismes en charge de la définition et de la mise en œuvre des programmes de
formation initiale et continue des professionnels de santé, ainsi que du contenu de l’évaluation
des pratiques professionnelles ;
- les chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques, notamment pour assurer le
développement de nouveaux antibiotiques et mieux comprendre les phénomènes de
résistance ;
- les experts qui concourent à éclairer les décisions en santé publique dans le champ de
l’utilisation des antibiotiques et de la lutte contre les résistances bactériennes ;
- les agences régionales de santé, chargées de piloter la mise en œuvre régionale du plan et de
veiller à la poursuite sans relâche des efforts ;
- le ministère chargé de la santé, responsable de l’impulsion politique et de la cohérence de
l’action, les autres ministères concernés (ministères chargés de l’agriculture, de
l’enseignement supérieur et de la recherche), ainsi que les opérateurs nationaux du champ de