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pioche photographique. La préparation du
matériel est importante, tout est préparé
la veille au soir. Le réveil à 7h suffit, nous
sommes en hiver, le soleil viendra plus tard.
Logiquement je ne devrais pas rencontrer
beaucoup de monde.
Après une demi-heure de route je fais
une halte de quelques minutes pour me
dégourdir les jambes le long d’un cours
d’eau genevois la Seymaz (cours d’eau
protégé et renaturé). Mais je ne vais pas
m’attarder, ce lieu est très fréquenté par
les promeneurs.
Après une heure de route, j’arrive au
parking correspondant du lieu de la balade.
Il ne fait pas chaud, le temps de s’habiller
et de vérifier le matériel une dernière fois
il est un peu plus de 10h quand j’entame
la balade le long du Rhône en direction de
Genève. En effet, à ma grande surprise, un
seul point d’eau au niveau des étangs (les
Teppes de Verbois) n’est pas gelé.
Par chance un couple de martins-pêcheurs
est présent, il se déplace sur tout le site
(il y a trois étangs) et vient régulièrement
vers le point d’eau accessible pour se
nourrir. Ils ont la chance de trouver de la
nourriture comme des épinoches. Il ne fait
pas bien chaud et à cette heure-ci le site
est à l’ombre. Installé dans l’affût, le couple
survole les étangs, ils vont se percher
sur des arbustes au soleil et viennent
régulièrement se nourrir.
Heureusement avec le matériel utilisé, le
peu de lumière me permet d’obtenir de
bons clichés. C’est un régal de les voir tous
les deux se poser sur la branche devant
moi et assommer le poisson avant de
l’avaler, parfois il joue, le lance au-dessus
du bec et une fois la fête finie, l’avale la tête
la première. Même le bruit du déclencheur
ne semble pas l’effrayer. J’ai l’impression
de vivre une scène de théâtre et de me
trouver en première loge.
D’autres espèces sont présentes, le râle
d’eau fait son apparition discrètement, trois
bécassines des marais sont dans l’eau tout
en recherchant les vers de terre, il en est
de même avec la bécassine sourde. C’est
trop à la fois, je ne sais pas où donner
de la tête et des yeux, le spectacle est
somptueux.
Il est bientôt 13h, les promeneurs arrivent,
il est temps pour moi de partir et de
retrouver le soleil pour se réchauffer, de
déguster le casse-croûte vers le défilé de
Fort-l’Écluse. Par chance, je rencontre cinq
biches au soleil qui détalent à mon arrivée.
Une journée bien remplie, des souvenirs et
le soir à la maison un sommeil de plomb.
< Stéphane CORCELLE
photographe naturaliste
Martin pêcheur aux plumes
gonflées par l'hiver,
profitant des derniers
rayons de soleil de décembre
Sur le port de Sciez-sur-Léman,
en 2007