Les modèles climatiques annoncent que la température de la planète
augmentera de 1,4 à 5° degrés d'ici 2100
Pour l'avenir, le GIEC, qui a rassemblé pendant trois ans dans le monde entier les
meilleures données scientifiques sur le phénomène, estime que la température de la
terre va augmenter dans une fourchette de 1,4 à 5,8 degrés et le niveau de la mer
de 9 cm à 88 cm entre 1990 et 2100.
Même l'hypothèse de réchauffement la plus basse, avec une différence de 1,4° en
moyenne annuelle qui pourrait survenir dès le milieu du siècle en cours,
représenterait un danger majeur. De quoi modifier en profondeur la géographie, la
répartition des précipitations, la hauteur des mers.
Quant aux valeurs plus élevées de la fourchette, jusqu'à 5°C dit le rapport, elles
correspondent à un bouleversement dont les particularités régionales échappent
encore à l'investigation scientifique. Cinq degrés en moyenne annuelle, c'est en
effet pratiquement la moitié de l'écart qui existe entre notre climat et le dernier
maximum glacière, il y a 20.000 ans, lorsque la calotte polaire descendait jusqu'à
Londres.
Les changements climatiques auront des implications sensibles sur
l'environnement de la planète
Face à la production croissante de CO2, le scénario le plus probable n'est pas
difficile à imaginer : l'effet de serre s'accentuera, la température du globe
augmentera, le cycle de l'eau sera plus rapide, l'évaporation plus grande, la teneur
de l'atmosphère en eau sera plus élevée. L'effet d'écran s'accentuera, tandis que
les pluies s'intensifieront sur tous les continents. La hausse du niveau de la mer,
entretenue par la fonte des glaces polaires, fragilisera les zones littorales, entraînera
la salinisation des deltas ainsi que l'inondation des terres côtières et des archipels.
Des régions comme le delta de la rivière des perles en Chine, le delta du Gange au
Bangladesh ou le delta du Nil en Égypte sont particulièrement menacées. En
Europe, sont plus concernées certaines régions côtières notamment aux Pays-Bas
ainsi que les deltas du Rhône, du Pô et de l'Ebre. Des sécheresses récurrentes
réduiront l'étendue ainsi que la variété des espaces végétaux et aggraveront la
pénurie d'eau potable. A l'ensemble de ces déséquilibres s'ajoutera une fréquence
accrue des catastrophes naturelles : cyclones, inondations, embrasements de forêts
et glissements de terrain. Tous ces phénomènes auront notamment un impact
sévère sur la production agricole mondiale.
La capacité reproductive et infectieuse de nombre d'insectes et de rongeurs,
vecteurs de parasites ou de virus, est fonction de la température et de l'humidité du
milieu. Autrement dit, une hausse de température, même modeste, donne le feu
vert à l'expansion de nombreux agents pathogènes comme le paludisme ou la fièvre
jaune.
L'épidémiologie des maladies infectieuses - encore aujourd'hui responsable de près
d'un tiers des décès dans le monde - devrait donc s'accroître considérablement
dans le courant du XXIe siècle.