Introduction :
L’Union Européenne a été créée au sortir des deux guerres mondiales, période pendant
laquelle reconstruction et croissance économique étaient les deux objectifs primordiaux.
L’Union Européenne s’est construite par petits pas, intégrant progressivement de nouvelles
préoccupations et tentant de répondre aux lacunes de ses traités en les reformant sans cesse.
La dernière réforme en date est celle de 2007, après la crise ayant suivi la non ratification du
projet de traité constitutionnel en 2005, le traité de Lisbonne a été ratifié par tous les Etats
membres de l’Union Européenne. Ce traité, entré en vigueur en 2009 est composé de deux
parties : le traité sur l’Union Européenne (TUE) et le traité sur le fonctionnement de l’Union
Européenne (TFUE). Ce traité apporte un très grand nombre de modifications institutionnelles
à l’Union Européenne qui perd définitivement l’appellation de Communauté européenne.
Cependant, alors que l’Union Européenne est habituée à s’adapter aux grands défis de
son temps, il apparaît que le traité de Lisbonne n’apporte pas de modifications considérables
en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. Le changement climatique
désigne l’ensemble des variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au
cours du temps : réchauffement ou refroidissement1. Le changement climatique peut causer
des dommages considérables et être la cause directe de catastrophes naturelles. Les
scientifiques estiment que le réchauffement climatique pourrait atteindre entre 2 et 4 degrés
d’ici à 2100, il s’agit d’une moyenne et certaines régions du monde pourraient être touchées
de manière plus forte. Les conséquences du changement climatique seront également
économiques, tel que l’économiste Nicholas Sterne l’a montré dans un rapport de 20062, selon
lequel si rien n’est fait, une récession de 20% du PIB mondial pourra être observée. Les
conséquences seront également importantes en matière d’écosystèmes. En effet certaines
espèces de faune et de flore pourraient être amenées à disparaître entrainant d’importants
dérèglements éco systémiques.
Ces différents constats concernant le changement climatique ont été dressé en grande
partie par le groupe intergouvernemental sur l’étude du climat (GIEC) qui, composé de 2500
scientifiques rend des rapports périodiques sur ces questions climatiques. C’est en effet au
niveau international qu’a eu lieu une véritable prise de conscience sur la nécessité de lutter
contre le changement climatique. La conférence de Rio en 1992 a donné lieu à la signature de
la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), base
légale internationale pour la lutte contre les changements climatiques. Les parties
contractantes se réunissent dans le cadre de conférences de parties (COP) dont la plus
importante a été celle de Kyoto en 1997. Le protocole signé a Kyoto est contraignant et
impose aux Etats, à objectif 2008-2012, la réduction de 5,2% les émissions des principaux gaz
à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990.
L’Union Européenne participe à cette lutte contre le changement climatique. En effet,
même si le traité de Rome, traité fondateur de l’ancienne « communauté européenne » ne
mentionnait à aucun moment les préoccupations environnementales, cela a bien changé. Un
titre est consacré à l’environnement dans l’Acte Unique Européen en 1986, puis, avec le traité
de Maastricht en 1992, l’environnement devient une politique européenne à part entière. Au
sein du traité de Lisbonne, les articles 191, 192 et 193 du TUE sont les principales bases
légales permettant la mise en œuvre de la politique de l’environnement. L’article 194 TFUE
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1%Définition%du%GIEC%en%1995,%rapport%du%groupe%3,%p.3.%%
2%Nicholas%STERNE:%“l’économie%du%changement%climatique”,%30%octobre%2006,%cité%par%le%rapport%du%
groupe%1%p.%6.%%