L'hospitalisation se fait la veille ou le jour de l'opération chirurgicale. Le patient est reçu par
les infirmières et le médecin de service. Puis c’est le “défilé des intervenants” : l'anesthésiste, le
kinésithérapeute, l'ergothérapeute et le/les chirurgiens.
Tous vont insister de nouveau sur la prise en charge fonctionnelle post-opératoire
immédiate et reformulent très clairement au patient qu'il sera debout très précocement le jour de
l'opération si possible, qu'il recevra l'assistance de l'équipe, mais qu'il devra être indépendant et actif
le plus rapidement possible.
Chaque patient va recevoir 300 à 600 mg de Gabapentin (Neurontin), 30 mg de Temazepam,
150mg de Ranitidine 2 heures avant l’opération.
Le garrot pneumatique est utilisé dans la plupart des interventions de prothèses du genou de
même que la navigation ce qui permet d’enregistrer toutes les informations obtenues pendant
l’opération.
Chaque patient bénéficie d’une rachianesthésie utilisant une infusion de Propofol. A la fin de
l‘intervention le patient reçoit une anesthésie locale appelée “CALEDONIAN technique” dont les
principes sont basés sur les principes de Kerr et Kohlen.
Un cathéter va rester en place pendant 24 heures et quelquefois 48 heures dans le cas des
prothèses de révision. Une pompe de type Elastomeric contenant 270ml de Ropivacaine diffusant à
un débit de 10ml par heure sera fixée au bloc opératoire et le patient mettra cette pompe dans sa
poche. Il convient d’ajouter que nous utilisons pour tous les patients l’acide Tranexamic à la dose fixe
de 2.5g préopératoire ainsi qu'une antibioprophylaxie à la gentamicine et la flucloxaciline.
Un pansement collé de type hydrocolloide (Duoderm avec Acquacel) occlus l’incision. Ce pansement
permet aussi au patient de se doucher ce qu’il fera souvent seul dès le premier jour! Le pansement
restera en place pour au moins 5 jours et ne sera changé qu’à domicile.
2.3. Prise en charge post-opératoire :
Un bandage compressif sera laissé en place pendant 24 heures parfois moins longtemps et
est remplacé par un système de type “Cryocuff” couvrant le genou. Il sera équipé de bas à varices et
de bottes à impulsion alternée qui seront conservées jusqu'à sa sortie de l’hôpital. Le patient n'ayant
pas eu d'anesthésie générale, sera reconduit rapidement dans sa chambre. A son retour dans le
service les kinésithérapeutes vont venir contrôler la disparition de l’effet de la rachianesthésie
(faiblesse musculaire et le degré de paresthésie). Le patient a une voie d’abord veineuse, mais pas
de perfusion ce qui le libère de "toutes sortes de tubes" limitant sa mobilisation.
Les kinésithérapeutes et ergothérapeutes entre en action dès le premier jour. Les
kinésithérapeutes commencent immédiatement le programme de récupération fonctionnelle. Le
patient est levé le plus tôt possible, voire même habillé quelques fois le jour même et marche avec un
appareillage de type Zimmer. Le kiné s’occupe de la mobilisation, des transferts et des exercices. Les
ergothérapeutes prennent en charge tous les aspects fonctionnels liés à l’environnement du patient;
par exemple tout ce qui doit être fait pour éviter une luxation pour les hanches !
2.4. La sortie
Les critères de sortie sont définis et standardisés. Chaque membre de l’équipe
médicochirurgicale: infirmière soignante, anesthésiste, médecin du service, équipe de la douleur,
kinésithérapeute, ergothérapeute, personnel du service d’arthroplastie, pharmacien et...le chirurgien
vont cocher leurs cases concernant le statut du patient sur un tableau accroché sur le mur de sa
chambre. Tout le monde peut consulter ce tableau à tout moment.
2.5 Le suivi :
Le patient recevra un ou plusieurs coups de téléphone (si nécessaire) de la part du service
d’arthroplastie. Une radiographie sera prise à six semaines au cours de la visite avec le service
d’arthroplastie et s'il existe le moindre problème le patient sera revu d'abord par un interne, puis par le
chirurgien responsable du jour et enfin le ou les chirurgiens ayant effectués l'intervention chirurgicale.
Toutes les radiographies des patients revus dans la journée seront distribuées à un ou
plusieurs chirurgiens au hasard du planning. Dans le cas d'un problème compliqué, tel par exemple
une infection post-opératoire le patient sera transféré vers l’hôpital.
Le suivi est effectué par téléconférence pour les patients qui viennent de trop loin.
3. Discussion:
Il s'agit d'une prise en charge multidisciplinaire qui démarre dès la première visite du patient et qui
va continuer lors de l’hospitalisation et par la suite pour les visites post-opératoires. Ce type de
programme nécessite une coopération absolument sans faille entre tous les membres de l'équipe et
impose que chaque personne impliquée dans les soins comprenne les objectifs recherchés
L’éducation du patient est aussi indispensable au bon fonctionnement de ce système que sa prise en
charge thérapeutique.