
voient émerger des 
leaders pour qui le 
marché local 
devient trop 
étriqué. 
 
 
 
 
Pékin soutient 
pleinement  leur 
volonté de 
s’internationaliser 
 
… leur accorde 
bien volontiers des 
prêts plus 
qu’avantageux,… 
 
 
… les pousse 
fortement à 
investir à 
l’étranger… 
 
 
… et paye même 
de sa personne 
pour les aider à 
s’implanter hors 
des frontières 
chinoises. 
 
Son bras armé ? 
La SASAC  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La plupart des 
firmes chinoises 
manquent encore  
de ressources 
financières,… 
télécoms, l’automobile ou bien encore la pétrochimie comptent parmi les 
heureux élus. La consolidation est parvenue dans ces secteurs à un stade 
avancé et a donné naissance à des leaders qui dominent leur segment de 
marché. Visiblement le marché local ne leur suffit plus. Besoin de nouveaux 
relais de croissance pour certains, besoin de sécuriser l’approvisionnement en 
matières premières pour d’autres, de contourner les barrières douanières, 
d’acquérir de nouvelles technologies ou bien encore d’améliorer leurs 
structures de management, les motivations sont très diverses. 
 
Et puis il y a Pékin. Bien que le Plan ne soit plus qu’indicatif depuis 
l’an dernier, il est on s’en doute de bon ton de respecter le slogan « Soyez 
global » que Pékin a lancé depuis trois ans. Les autorités chinoises incitent 
depuis quelques années leurs « champions nationaux » à conquérir des 
marchés nouveaux que ce soit dans les pays émergents ou développés. 
Le soutien à cette politique d’internationalisation ouvre des lignes de 
crédit très avantageuses et des prêts à faibles taux d’intérêts. Huawei  
- équipementier télécom concurrent notoire de tous les grands noms du secteur 
sur les marchés émergents - a ainsi bénéficié d’un crédit de 10 mds $ pour 
couvrir ses premiers frais à l’international dont la première échéance ne 
devrait intervenir que dans… dix ans. De quoi envisager l’avenir sereinement. 
Cette évolution du discours officiel vient de se traduire par un 
relâchement des contrôles financiers que Pékin imposait jusque-là sur les 
capitaux sortants et qui limitaient à 5 mds $ le montant annuel total 
d’investissements chinois à l’étranger. Le changement de cap est même radical 
puisque le Ministère du Commerce veut voir les entreprises chinoises investir 
60 mds $ à l’extérieur du territoire en 2010 ! 
La volonté politique des dirigeants de créer des géants capables de 
rivaliser avec les multinationales occidentales et japonaises se matérialise 
aussi dans l’implication directe des officiels chinois dans les appels d’offre ou 
les opérations d’acquisitions sur les marchés émergents en particulier. L’Etat 
VRP n’est donc pas qu’une spécialité française. De son côté, le BTP profite à 
plein des aides indirectes que le gouvernement accorde dans le cadre de l’aide 
au développement.  
Même des groupes comme Galanz (produits blancs), Geely 
(automobile), Midea (électroménager), ou Lifan (motos), bien 
qu’officiellement privés - l’Etat central détenant moins de 50% du capital - 
n’en restent pas moins d’une façon ou d’une autre dans le giron de l’Etat et 
sont encouragés à ce titre à suivre la stratégie du « Soyez global ». La plupart 
appartiennent de près ou de loin à des organismes publics, para-publics ou 
locaux. De son côté, Pékin reste actionnaire des principales sociétés du pays 
notamment au travers de la SASAC (Commission d'Administration et de 
Supervision des Actifs de l'Etat), créée en 2003 pour appuyer la politique du 
Parti de réformes et d’internationalisation des grandes entreprises. La Banque 
de Chine, et la Banque chinoise de Développement ont été priées au passage 
de proposer des solutions de financement et d’assurance aux « champions 
nationaux ».  
Les entreprises du pétrole/gaz qui rachètent des actifs ou sont 
impliquées tous azimuts dans des opérations de fusions acquisitions 
bénéficient ainsi des moyens financiers d’Etat. En 2005, la CNOOC était prête 
à mettre sur la table 18,5 mds $ pour s’offrir le 4ème pétrolier américain Unocal  
- l’affaire ne s’est jamais conclue en raison de l’opposition du Congrès.