Recherche sur l`embryon

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Recherche sur l'embryon
• La recherche sur l’embryon humain est aujourd’hui en principe interdite en
France mais, de fait, une dérogation l’autorise dans certaines conditions pendant
cinq ans. Cette permission temporaire va être rediscutée lors de la révision des lois
de bioéthique en 2010, ainsi que l’opportunité de l’autorisation du clonage
thérapeutique.
• La question de la recherche sur l’embryon humain est liée à la perspective de
développer une « médecine régénératrice » qui aurait pour but de traiter les
maladies dégénératives, notamment celles du système nerveux, et de réparer des
tissus ayant subi de graves lésions. Cette médecine régénératrice utiliserait pour
cela des cellules souches, qui ont la caractéristique d’être non spécialisées et qui
pourraient reconstituer les tissus ou organes défaillants. Il en existe plusieurs types :
les cellules souches adultes, les cellules souches de sang de cordon, les cellules
souches embryonnaires et les cellules souches pluripotentes induites.
• Malgré l’enthousiasme qu’il suscite, le développement de traitements à court
terme à partir de cellules souches embryonnaires n’est pas médicalement
envisageable dans l’état actuel des connaissances. Il pose en outre de graves
problèmes éthiques. En effet, leur utilisation suppose la destruction d’embryons. Or,
si l’on reconnaît en l’embryon dès la conception un être humain, faisant partie de
l’humanité, on ne peut le traiter comme un matériau de laboratoire qu’on rejetterait
après l’avoir utilisé comme réserve de cellules. Ce serait une grave atteinte à sa
dignité. Il importe de rester en garde contre des artifices de langage couramment
utilisés aujourd’hui pour récuser les objections d’ordre éthique. Nombre d’entre eux
se révèlent arbitraires, et cherchent à masquer la réalité. Chercher à obtenir des
cellules souches par ce qui est désigné comme « transfert de noyau » reviendrait non
seulement à utiliser des embryons humains pour la recherche, mais de plus, à les
créer directement dans ce but pour finalement les rejeter.
• En revanche, la recherche sur les cellules souches adultes et sur les cellules du
cordon ombilical ont déjà permis des applications thérapeutiques encourageantes
pour des développements futurs. On doit aussi évoquer les espoirs pour la thérapie
cellulaire que suscitent les « cellules souches pluripotentes induites », découvertes en
2006 par une équipe japonaise ; elles suscitent désormais un très grand intérêt chez
les scientifiques, car elles semblent avoir la plupart des propriétés des cellules
souches embryonnaires, sans poser de questions éthiques particulières.
• Il s’agit donc de prendre le recul nécessaire à une politique de la santé réfléchie
et équilibrée qui, sachant éviter le piège du scientisme,- trouvera une juste place aux
perspectives de thérapie cellulaire, et à d’autres champs du domaine bio-médicosocial, à la recherche pharmaceutique, au développement de stratégies médicales et
de structures médico-sociales adaptées, à l’accompagnement des personnes et des
familles concernées par les maladies dégénératives ; - évitera de privilégier l’intérêt
particulier de certains patients par rapport au bien commun de la société au niveau
national et international.
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