UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2004-2005 UNIVERSITE DE NANTES LES GANGLIONS COELIAQUES Par Audrey RICHARD LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. J. LE BORGNE Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Dr. O. BARON Pr. C. BEAUVILLAIN Dr F. CAILLON Pr. P. COSTIOU Pr. D. CROCHET Dr J. DELECRIN Dr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Pr. Y. HELOURY Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. N. PASSUTI Pr. R. ROBERT Pr. D. RODAT Dr VALETTE S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique -1- REMERCIEMENTS Je tiens à remercier : Pr O. AMSTRONG, pour m’avoir proposé ce travail et pour m’avoir aidée dans sa réalisation. Mr LAGIER et Mr BLIN, techniciens au laboratoire d’anatomie, pour leurs aides et conseils -2- SOMMAIRE 1. INTRODUCTION page 4 2. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES 21. Généralités 22. Le système nerveux orthosympathique 23. Le système nerveux parasympathique page 5 3. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES 31. Généralités 32. Le système nerveux orthosympathique 33. Le système nerveux parasympathique 34. Les nerfs phréniques page 8 4. DISSECTIONS 41. Matériels et méthodes 42. Anatomie page 12 5. DISCUSSION page 33 6. APPLICATIONS MEDICALES page 34 7. CONCLUSION page 35 8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES page 36 -3- 1. INTRODUCTION Les deux ganglions cœliaques également connus sous le nom de ganglions semilunaires, sont un carrefour de fibres nerveuses végétatives (orthosympathique et parasympathique) qui permettent l’innervation des viscères abdominaux de l’étage sus-mésocolique. Leur localisation : dans la région rétropéritonéale sur la face antérieure de l’aorte en TH12, de part et d’autre du tronc cœliaque, leur permet de nombreux rapports avec les viscères. Nous allons dans un premier temps nous intéresser à l’embryologie de ces structures, puis à leur physiologie. Ensuite nous étudierons le travail de dissection et ses résultats anatomiques. Enfin nous terminerons par une étude des implications thérapeutiques. -4- 2. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES 21. GENERALITES Les ganglions cœliaques appartiennent au système nerveux végétatif (également appelé autonome), qui est constitué de deux neurones s’articulant dans un ganglion végétatif : - Un neurone central dont le corps cellulaire est situé dans la corne grise de la moelle ou le tronc cérébral - Un neurone périphérique dont le corps cellulaire siège dans un ganglion végétatif Organisation d’ensemble du système nerveux végétatif L’axone du neurone central constitue la fibre pré-ganglionnaire ; l’axone du neurone périphérique, qui se rend à l’effecteur, forme la fibre postganglionnaire. Suivant la disposition topographique des neurones centraux et le trajet anatomique des fibres pré et post-ganglionnaires, on divise classiquement le système nerveux végétatif en : Système sympathique et système parasympathique, dont les effets sont opposés. Nous allons étudier successivement l’embryologie de ces deux systèmes. -5- 22. LE SYSTEME NERVEUX ORTHOSYMPATHIQUE Développement du système orthosympathique (D’après J. LANGMAN et T-W. SADLER) Les flèches visualisent les migrations des sympathogonies originaires des ganglions rachidiens A la 5ème semaine du développement, des cellules originaires des ganglions rachidiens, les sympathogonies (futures cellules sympathiques), migrent au niveau des parois dorso-latérales de l’aorte dorsale. Elles forment ainsi, de chaque côté, une chaîne de ganglions sympathiques, unis les uns aux autres et disposés de façon métamérique : la chaîne latérovertébrale. De là, d’autres sympathogonies migrent en avant de l’aorte dorsale et forment les ganglions pré-aortiques ou pré-viscéraux : dont les futurs ganglions cœliaques. Puis, à partir de ceux-ci, des groupes de sympathogonies migrent dans les parois des viscères et constituent les ganglions intra-viscéraux (exemples : dans l’intestin, plexus sous-muqueux d’Awer Bach et musculeux de Meissner). Les axones des neurones dont le corps cellulaire est situé dans la substance grise de la moelle, gagnent les ganglions végétatifs et viennent y faire synapse avec les cellules ganglionnaires. Ils constituent les fibres pré-ganglionnaires. -6- Remarque : Certaines sympathogonies migrent vers l’ébauche de la surrénale en formation. Elles se transforment en cellules glandulaires et constituent la médullosurrénale. NB : On les appelle cellules chromaffines car elles sont colorées en brun par les sels de chrome. A) schéma montrant les cellules chromaffines (sympathiques) qui pénètrent dans le cortex fœtal de la glande surrénale B) A un stade plus avancé, le cortex définitif entoure presque entièrement la médullaire. (D’après J. LANGMAN et T-W. SADLER) 23. LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE Son embryologie est liée à celle du tronc cérébral (bulbe) et des nerfs crâniens. Les cellules ganglionnaires proviennent des crêtes et du tube neural. Elles suivent le nerf vague. Les fibres pré ganglionnaires sont longues, elles font synapse avec les fibres post ganglionnaires (courtes), dans la paroi des viscères. -7- 3. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES 31. GENERALITES Les ganglions cœliaques appartiennent au plexus cœliaque. C’est un plexus nerveux qui regroupe (de haut en bas) : -les -les -les -les ganglions ganglions ganglions ganglions phréniques inférieurs cœliaques mésentériques supérieurs aortico-rénaux Le plexus coeliaque représente la portion du système nerveux autonome qui assure l’innervation végétative des organes abdominaux sus-mésocoliques en contrôlant la motricité des fibres musculaires lisses viscérales. A cet étage, le système nerveux autonome est constitué de deux systèmes antagonistes : -le parasympathique, représenté par le nerf vague -l’ orthosympathique, représenté par les nerfs petits et grands splanchniques Le parasympathique accélère le transit par dilatation des sphincters lisses et contraction des parois tubulaires, l’orthosympathique a l’effet inverse. -8- Les voies de conduction nerveuses dans les ganglions coeliaques Partie thoracique de la moelle spinale Tronc sympathique Ganglion du tronc sympathique Rameau communicant gris Nerf vague (X) Rameau communicant blanc Nerfs grand et petit splanchniques Ganglion cœliaque Plexus intestinaux Ganglion mésentérique supérieur (D’après Netter) Fibres sympathiques : ____ pré synaptique Fibres parasympathiques : ____ pré synaptique ----- post synaptique ----- post synaptique -9- 32. LE SYSTEME PARASYMPATHIQUE 321. Les voies motrices, centrifuges A partir du noyau cardio-pneumo-entérique du bulbe, les fibres préganglionnaires suivent le trajet du nerf vague, elles traversent les ganglions cœliaques et atteignent les ganglions situés dans la paroi des organes digestifs. Elles forment alors une synapse avec les fibres post ganglionnaires. 322. Les voies sensitives, centripètes Elles vont partir des organes, traverser le ganglion coeliaque en suivant le nerf vague et se terminer dans le noyau sensitif dorsal du bulbe. 33. LE SYSTEME ORTHOSYMPATHIQUE 331. Les voies motrices, centrifuges Les fibres préganglionnaires traversent les rameaux communicants blancs, les ganglions thoraciques, les nerfs splanchniques et gagnent les ganglions cœliaques où ils forment une synapse avec des fibres post ganglionnaires qui gagnent les viscères. 332. Les voies sensitives, centripètes Les fibres issues des viscères, gagnent les ganglions cœliaques puis rejoignent la moelle par les nerfs splanchniques, la chaîne sympathique thoracique, les rameaux communicants, et la racine postérieure des nerfs rachidiens. → Ce qui explique la projection thoracique des douleurs viscérales sus mesocoliques. 34. LES NERFS PHRENIQUES Inconstamment, ils peuvent s’anastomoser avec les ganglions coeliaques. Ceci explique certaines irradiations douloureuses (exemple les irradiations vers l’épaule dans la douleur d’origine biliaire). - 10 - Rapports anatomiques des ganglions cœliaques Tronc vagal antérieur Branche cœliaque du tronc vagal antérieur Branche cœliaque du tronc vagal postérieur Artère et plexus gastrique gauche Branche hépatique du tronc vagal antérieur Nerf grand splanchnique droit Artère et plexus hépatique Nerf grand splanchnique gauche Nerf petit splanchnique gauche Artère et plexus splénique Ganglions cœliaques (D’après Netter) - 11 - 4. DISSECTIONS 41. MATERIELS ET METHODES • - Le matériel de dissection des lames de bistouri n°23 un porte lame une pince à disséquer à bout courbe une pince à disséquer sans griffe des pinces à clamper une paire de ciseaux à bout droit du fil une scie du latex rouge • Méthode de dissection Au cours de cette étude, 3 dissections ont été réalisées : - La première dissection : Elle a porté sur un sujet féminin formolé, par un abord abdominal. Une incision a été réalisée depuis la xiphoïde jusqu’à la symphyse pubienne, puis latéralement, de chaque côté, jusqu’à l’épine iliaque antéro-supérieure. A la partie supérieure de l’abdomen l’incision a été pratiquée en longeant le bord inférieur du thorax de chaque côté. → Elle a permis de situer les ganglions au sein de la région cœliaque. - La deuxième dissection : Elle a porté sur un sujet masculin formolé, par un abord thoracique et abdominal. La voie abdominale est la même que sur le sujet précédant mais elle a été prolongée de la xiphoïde au haut du sternum puis latéralement en longeant le bord inférieur de la clavicule. Le cœur, les poumons, les anses grêles, le colon et le diaphragme ont été enlevés. → Elle a permis de mettre en évidence les afférences, les efférences et les rapports des ganglions cœliaques. - La troisième dissection : Elle a porté sur un sujet masculin frais. Les artères ont été injecté au latex rouge (120mL) ajouté à de l’acide acétique (18mL). L’abord est identique au sujet précédent. Les trois branches du tronc cœliaque, les artères rénales et l’artère mésentérique supérieure, ont été ligaturées. Ainsi que l’aorte, en susdiaphragmatique et en abdominale (juste en dessous des artères rénales). Le sujet a été conservé dans le formol après une section à la scie au niveau thoracique et abdominale, sous-rénale. →Elle a permis d’identifier les rapports vasculaires des ganglions. - 12 - 42. ANATOMIE • Structure (cf photo N°1) Représentation schématique habituelle des ganglions Ils sont au nombre de deux, situés sur la face antérieure de l’aorte, de chaque côté du tronc cœliaque à hauteur de Th12. Ils ont des formes très variables, irrégulières, souvent en forme de croissant à concavité supérieure et convexité inférieure avec deux cornes : -externe : où se jette le nerf grand splanchnique -interne : qui reçoit la bifurcation terminale du nerf vague. De couleur grise rosée, ils sont obliques en avant et en dedans, aplatis transversalement. Le ganglion droit est fréquemment plus grand que le gauche et mesure environ 20mm de long sur 12mm de hauteur pour 3 à 4mm d’épaisseur. Ils peuvent être subdivisés en deux portions : -l’une médiale, proche du tronc cœliaque, qui reçoit le nerf vague, et forme le ganglion juxta-coeliaque, -l’autre latérale, qui reçoit le nerf grand splanchnique et forme le ganglion surréno-splanchnique. Il s’agit d’une subdivision davantage physiologique qu’anatomique. Sur toutes les photos chaque ganglion apparaît comme une seule structure. J’ai cependant pu observé à la surface de chacun d’eux, des fibres unissant leurs parties juxtacoeliaque et surréno-splanchnique. - 13 - Photo N° 1 : Vue antérieure d’un ganglion cœliaque droit Haut Droite diaphragme artère phrénique inférieure droite tronc cœliaque ganglion cœliaque droit ganglion cœliaque gauche grand nerf splanchnique droit - 14 - • Afférences -LE NERF VAGUE (cf photos N°7 et 8) Il forme un plexus autour de l’œsophage dont se dégage un tronc vagal antérieur et un tronc vagal postérieur qui donne des rameaux gastriques, hépatiques et se divise en deux branches qui rejoignent chacune la corne interne du ganglion correspondant, et constitue avec le nerf grand splanchnique une anse nerveuse anatomique : - à droite : l’anse mémorable de Wrisberg à gauche : l’anse homologue de Laignel-Lavastine. En fait, il ne donne pas deux branches uniques mais il se ramifie en une multitudes de fibres destinées à chaque corne interne. Le tronc vagal antérieur donne une branche directe pour le ganglion coeliaque gauche, ceci est visible sur la photo N°8. -LE NERF GRAND SPLANCHNIQUE(cf photos N° 3,4,5,6) Il naît des 6(inconstant), 7, 8 et 9èmes ganglions sympathiques thoraciques, franchit le diaphragme le long du rachis dorsal, à hauteur de TH12, entre les piliers interne et moyen, et se jette transversalement sur la corne externe du ganglion cœliaque homolatéral. Lors de cette dissection la 6ème branche de la chaîne sympathique était présente. -LE NERF PETIT SPLANCHNIQUE (cf photos N° 3,4,5,6) Il naît des 10 et 11èmes ganglions sympathiques thoraciques, qui franchit le diaphragme avec la chaîne sympathique, le long du rachis, latéralement aux piliers et donne un filet à la face postérieure du ganglion homolatéral. J’ai observé (cf photo N°6) qu’en se réunissant, les deux branches pouvaient former une masse avec un aspect ganglionnaire, d’où partent un rameau ascendant destiné au ganglion coeliaque et des rameaux destinés aux ganglions aorticorénaux et mésentériques supérieurs. -LE NERF PHRENIQUE DROIT Il émet parfois des rameaux pour le bord concave du ganglion droit. Je n’ai pas retrouvé cette afférence au cours de mes dissections. - 15 - • Efférences BRANCHES DIRECTES : destinées : aux lames rétroportales du pancréas ((photo N°9) Il s’agit d’un amas de fibres nerveuses réunies partant du ganglion cœliaque droit et se fixant à la face postérieure de la tête du pancréas. aux glandes surrénales homolatérales (photos N° 8,9) Il s’agit d’un véritable plexus puisque l’on observe une multitude de fibres bien individualisées les unes des autres. Sur la photo du ganglion gauche il ne reste que quelques unes des plus grosses fibres, j’ai sectionné les autres volontairement afin de mieux visualiser les structures. aux autres ganglions constitutifs du plexus cœliaque (photo N° 2) : Les ganglions aortico-rénaux et mésentériques supérieurs mais il y a également des branches unissant les deux ganglions coeliaques au dessus et en dessous du tronc coeliaque. Ils forment une continuité fibreuse à la face antérieure de l’aorte, qu’il est difficile d’individualiser. BRANCHES INDIRECTES : elles forment des plexus qui gagnent les viscères en longeant les branches du tronc coeliaque : -le plexus gastrique (Plexus Gastrici), via l’artère gastrique gauche, destiné à l’estomac. -le plexus hépatique (plexus Hepaticus), via l’artère hépatique commune et ses collatérales, gagne la vésicule, les voies biliaires, le pylore, le duedenum. -le plexus splénique (plexus Lienalis), via l’artère splénique, rejoint la rate, la grande courbure gastrique, le pancréas (cf photo N°2). Ces branches sont de minces filets nerveux accolés aux artères. On peut les percevoir à l’œil nu, mais elles sont difficiles à visualiser sur des photos car on ne les distingue pas de la gaine fibreuse péri-artérielle… - 16 - Photo N° 2 : Vue antérieure du plexus cœliaque Haut Droite fibres nerveuses du plexus splénique Connexion entre les 2 ganglions ganglion cœliaque droit ganglion cœliaque gauche ganglion mésentérique supérieure artère mésentérique supérieure ganglion aortico-rénal veine cave inférieure - 17 - Photo N° 3 : Vue latérale droite de la chaîne sympathique thoracique droite Haut Droite 6ème branche de la chaîne sympathique thoracique veine azygos 7ème 8ème nerf grand splanchnique droit 9ème 10ème diaphragme 11ème nerf petit splanchnique droit - 18 - Photo N° 4 : Vue latérale gauche de la chaîne sympathique thoracique gauche Haut Droite 6ème branche de la chaîne sympathique thoracique Veine hémi azygos 7ème Aorte thoracique descendante 8ème 9ème 10ème nerf grand splanchnique gauche 11ème diaphragme - 19 - Photo N° 5 : Vue latérale droite de la terminaison des nerfs splanchniques sur le ganglion cœliaque droit Haut Droite piliers du diaphragme surrénale réclinée à gauche artère phrénique inférieure fibres nerveuses joignant le ganglion droit et la surrénale nerf grand splanchnique ganglion droit nerf petit splanchnique rein récliné à gauche - 20 - Photo N°6 : Vue latérale gauche de la terminaison des nerfs splanchniques sur le ganglion cœliaque gauche Haut Droite surrénale réclinée à droite nerf grand splanchnique ganglion cœliaque gauche 10ème branche de la chaîne sympathique nerf petit splanchnique 11ème - 21 - Photo N°7 : Vue antérieure de la terminaison du nerf vague sur les ganglions (diaphragme enlevé) Haut Droite branche cœliaque du tronc vagal postérieur ganglion cœliaque gauche ganglion cœliaque droit - 22 - Photo N°8 : Vue antérieure de la terminaison de 2 branches du nerf vague sur le ganglion cœliaque gauche Haut Droite Estomac récliné en haut branche cœliaque du tronc vagal postérieur branche cœliaque du tronc vagal antérieur Ganglion cœliaque gauche fibre du plexus surrénal gauche - 23 - • Rapports Les ganglions coeliaques appartiennent au plexus solaire, situé dans la région cœliaque de Lushka, c’est à dire dans la région rétropéritonéale de l’étage supérieur de l’abdomen. Ils possèdent donc de nombreux rapports avec les viscères abdominaux sus-mésocoliques. Rapports postérieurs : (cf photo N° 2) -l’aorte abdominale -le rachis dorso-lombaire, de Th12 à L1 -les artères phréniques inférieures Rapports antérieurs : (cf photos N° 10,11) -le petit épiploon -l’arrière cavité des épiploons -le péritoine pariétal -les branches du tronc cœliaque (artère gastrique gauche, artère hépatique commune) -le bord supérieur du pancréas Rapports supérieurs (de bas en haut) : (cf photo N° 1) -les artères phréniques inférieures -les piliers du diaphragme et le hiatus aortique -le diaphragme et le hiatus oesophagien -le tronc cœliaque : il isole les deux ganglions -le foie - 24 - Rapports inférieurs : (cf photos N° 2,10,11) -l’artère mésentérique supérieure -la veine splénique -le bord supérieur du pancréas -la région pylorique de l’estomac Rapports droits : (cf photos N° 2,5,7,9,10) -le pilier diaphragmatique droit -la veine cave inférieure -la glande surrénale droite et le rein droit -le pédicule hépatique (veine porte, canal cholédoque, artère hépatique) -le foie Rapports gauches : (cf photos N°6,8,11) -le pilier diaphragmatique gauche -la glande surrénale gauche et le rein gauche -la petite courbure de l’estomac - 25 - Photo N°9 : Vue antérieure des rapports du ganglion cœliaque droit (pancréas et veine cave inférieure réclinés) Haut Droite branche droite du tronc vagal postérieur plexus surrénal droit ganglion cœliaque droit plexus pancréatique plexus mésentérique supérieur face postérieure du pancréas (récliné à gauche) veine cave inférieure réclinée - 26 - Photo N°10 : Vue antérieure des rapports du ganglion cœliaque droit (pancréas in situ) Haut Droite branche droite du tronc vagal postérieur ganglion cœliaque droit pancréas Aorte abdominale - 27 - Photo N°11 : Vue antérieure des rapports du ganglion cœliaque gauche (pancréas in situ) Haut Droite ganglion cœliaque gauche surrénale pancréas - 28 - • Vascularisation Les artères viennent de l’aorte. (cf photos N°12,13,14) Les connaissances sur cette vascularisation sont faibles. Au cours de mes dissections, je n’ai pas observé de connexions vasculaires directes avec les ganglions. En revanche j’ai remarqué qu’il existait des rapports très proches avec d’autres artères : - Les artères surrénaliennes inférieures droites et moyennes gauches traversent les ganglions - Les artères phréniques inférieurs passent à la face postérieure Il y a certainement une vascularisation des ganglions à partir de ces rapports artériels mais elle n’a pas pue être clairement mise en évidence dans cette étude. - 29 - Photo N°12 : Vue antérieure du ganglion cœliaque gauche (les artères sont injectées au latex rouge) Haut Droite artère splénique artère phrénique inférieure artère surrénale moyenne nerf grand splanchnique tronc cœliaque artère mésentérique supérieure artère rénale - 30 - Photo N°13 : Vue inférieure du ganglion cœliaque droit (les artères sont injectées au latex rouge) Haut Droite artère gastrique gauche artère phrénique inférieure tronc cœliaque artère surrénale inférieure artère mésentérique supérieure artère rénale - 31 - Photo N°14 : Vue antérolatérale droite du ganglion cœliaque droit (les artères sont injectées au latex rouge) Haut Droite Avant artère phrénique inférieure artère surrénale inférieure artère mésentérique supérieure artère rénale - 32 - 5. DISCUSSION Les observations que j’ai pu faire au cours de mes dissections sont globalement conformes aux connaissances antérieurs. De la littérature. Cependant, j’ai pu précisé quelques notions : - Les ganglions ont une forme très variable selon les sujets et l’aspect semi lunaire n’est pas franchement évident - Les connexions de chacun des ganglions ne sont pas strictement identiques : notion de double innervation vagale du ganglion gauche, et de connexion du ganglion droit avec le pancréas - Les connexions avec tous les viscères situés à leur proximité - L’étude de ces structures est difficile, parce que d’une part, les voies nerveuses sont très petites, et d’autre part, parce que les structures sont mêlées les unes aux autres : les plexus péri artériels sont intriqués dans les gaines des vaisseaux qu’ils accompagnent ; les ganglions du plexus coeliaque sont en continuité les uns aux autres. De plus la conservation des sujets dans le formol tend à grouper la graisse et les structures (vasculaires, nerveuses…) en une pseudo masse difficile à individualiser, et leur donne une couleur homogène. - Malgré que mes résultats concernant la vascularisation ne permettent pas de conclure formellement, l’hypothèse qu’elle se fait à partir des artères surrénaliennes et phréniques inférieures semblent très probable. Mais peut être que sur d’autres sujets on en retrouverait également une à partir du tronc cœliaque… - 33 - 6. APPLICATIONS MEDICALES En bloquant le fonctionnement des ganglions cœliaques, le message nerveux, en provenance des viscères est interrompu. Ainsi, dans les douleurs chroniques des cancers de l’étage sus mésocolique (pancréas +++, estomac, duodénum, foie, vésicule biliaire), lorsque la morphinothérapie n’est plus suffisante, il est possible de recourir à des thérapies antalgiques plus invasives : le bloc des ganglions cœliaques. Technique On propose souvent en première intention un bloc de durée limitée, à but diagnostic avec des anesthésiques locaux (lidocaine). Il permet de confirmer ou exclure leur implication dans les douleurs. Il peut avoir un rôle pronostic pour prévoir l’efficacité et les effets indésirables ultérieurs d’une neurolyse. Son effet antalgique peut être prolongé (quelques semaines ou mois). Après traitement positif par un anesthésique local, une neurolyse au phénol ou à l’alcool peut être envisagée. L’effet est permanent. NB : l’efficacité des blocs en série avec un anesthésique local est limitée dans de nombreuses douleurs chroniques Le bloc est réalisé sous contrôle scannographique (pour éviter les complications) par injection percutanée à proximité des ganglions au niveau de TH12-L1 en pré et latéro-aortique. Il procure une bonne analgésie dans 57 à 95 % des cas mais il nécessite une hospitalisation et peut être suivi de complications : Injection intravasculaire (aorte ou veine cave), perforation des viscères (reins, intestins). L’hypotension orthostatique et la diarrhée sont des effets secondaires attestant de la réussite du bloc : prédominance du parasympathique sur le système orthosympathique. Souvent, la douleur est fortement atténuée mais n’est pas complètement abolie. Il faudra réduire les doses de morphine pour éviter le risque de dépression respiratoire. - 34 - 7. CONCLUSION L’embryologie des ganglions a permit de comprendre leur anatomie en particulier leur localisation et leurs connexions avec les nerfs du système nerveux végétatif. Les dissections réalisées ont permis d’étudier leur anatomie (afférences, efférences, rapports, vascularisation) et de confronter les résultats avec les connaissances antérieures. La physiologie explique les implications des ganglions dans l’organisme et explique ainsi que des thérapies puissent être mises en place visant à modifier leur fonctionnement. L’anatomie est donc fondamentale à connaître afin d’accéder aux ganglions par un geste invasif ! J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce mémoire. Les ganglions cœliaques sont des structures intéressantes à étudier : En effet, ils m’ont permis d’explorer et de mieux connaître la région abdominale, thoracique au niveau viscéral, vasculaire, nerveux, tout en corrélant cette étude macroscopique avec celle de la physiologie. - 35 - 8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. embryologie spéciale humaine 2. éditions Bréal. M. MAILLET ; D. ChIARASINI. Pages 156-158 2. embryologie médicale, 6ème édition. Editions Pradel. J. LANGMAN ; T.-W. SADLER. Pages 438-440 3. atlas d’anatomie humaine, 3ème édition. Editions Masson. F-H. NETTER ; MD. Page 315 4. anatomie, 1 : tronc. Editions flammarion. J-M. CHEVALLIER. Pages 436 à 439 5. le système nerveux périphérique. Editions Masson. G. LAZORTHES. Pages 357 à 359 6. maladies des voies biliaires et du pancréas ; pathologies, diagnostic, traitement. Editions Picain. W. HESS. Pages 893 à 904 7. anesthésie loco-régionale et traitement de la douleur, 3ème édition. Editions Masson. P. GAUTHIER-LAFAYE ; A. MULLER. Pages 420 à 427 8. anesthésie régionale chirurgie, obstéstrique, analgésie. Editions Doin. H. ALBRECHT. Pages 215-232 - 36 -