LES GANGLIONS COELIAQUES

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2004-2005
UNIVERSITE DE NANTES
LES GANGLIONS COELIAQUES
Par
Audrey RICHARD
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LE BORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Dr. O. BARON
Pr. C. BEAUVILLAIN
Dr F. CAILLON
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Dr J. DELECRIN
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. D. RODAT
Dr VALETTE
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
-1-
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier :
Pr O. AMSTRONG, pour m’avoir proposé ce travail et pour m’avoir aidée dans sa
réalisation.
Mr LAGIER et Mr BLIN, techniciens au laboratoire d’anatomie, pour leurs aides
et conseils
-2-
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION
page 4
2. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES
21. Généralités
22. Le système nerveux orthosympathique
23. Le système nerveux parasympathique
page 5
3. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
31. Généralités
32. Le système nerveux orthosympathique
33. Le système nerveux parasympathique
34. Les nerfs phréniques
page 8
4. DISSECTIONS
41. Matériels et méthodes
42. Anatomie
page 12
5. DISCUSSION
page 33
6. APPLICATIONS MEDICALES
page 34
7. CONCLUSION
page 35
8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
page 36
-3-
1. INTRODUCTION
Les deux ganglions cœliaques également connus sous le nom de ganglions semilunaires, sont un carrefour de fibres nerveuses végétatives (orthosympathique
et parasympathique) qui permettent l’innervation des viscères abdominaux de
l’étage sus-mésocolique.
Leur localisation : dans la région rétropéritonéale sur la face antérieure de
l’aorte en TH12, de part et d’autre du tronc cœliaque, leur permet de nombreux
rapports avec les viscères.
Nous allons dans un premier temps nous intéresser à l’embryologie de ces
structures, puis à leur physiologie. Ensuite nous étudierons le travail de
dissection et ses résultats anatomiques. Enfin nous terminerons par une étude
des implications thérapeutiques.
-4-
2. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES
21. GENERALITES
Les ganglions cœliaques appartiennent au système nerveux végétatif (également
appelé autonome), qui est constitué de deux neurones s’articulant dans un
ganglion végétatif :
- Un neurone central dont le corps cellulaire est situé dans la corne grise de la
moelle ou le tronc cérébral
- Un neurone périphérique dont le corps cellulaire siège dans un ganglion
végétatif
Organisation d’ensemble du système nerveux végétatif
L’axone du neurone central constitue la fibre pré-ganglionnaire ; l’axone du
neurone périphérique, qui se rend à l’effecteur, forme la fibre postganglionnaire. Suivant la disposition topographique des neurones centraux et le
trajet anatomique des fibres pré et post-ganglionnaires, on divise classiquement
le système nerveux végétatif en : Système sympathique et système
parasympathique, dont les effets sont opposés.
Nous allons étudier successivement l’embryologie de ces deux systèmes.
-5-
22. LE SYSTEME NERVEUX ORTHOSYMPATHIQUE
Développement du système orthosympathique
(D’après J. LANGMAN et T-W. SADLER)
Les flèches visualisent les migrations des sympathogonies originaires des
ganglions rachidiens
A la 5ème semaine du développement, des cellules originaires des ganglions
rachidiens, les sympathogonies (futures cellules sympathiques), migrent au niveau
des parois dorso-latérales de l’aorte dorsale.
Elles forment ainsi, de chaque côté, une chaîne de ganglions sympathiques, unis
les uns aux autres et disposés de façon métamérique : la chaîne latérovertébrale.
De là, d’autres sympathogonies migrent en avant de l’aorte dorsale et forment
les ganglions pré-aortiques ou pré-viscéraux : dont les futurs ganglions
cœliaques.
Puis, à partir de ceux-ci, des groupes de sympathogonies migrent dans les parois
des viscères et constituent les ganglions intra-viscéraux (exemples : dans
l’intestin, plexus sous-muqueux d’Awer Bach et musculeux de Meissner).
Les axones des neurones dont le corps cellulaire est situé dans la substance
grise de la moelle, gagnent les ganglions végétatifs et viennent y faire synapse
avec les cellules ganglionnaires. Ils constituent les fibres pré-ganglionnaires.
-6-
Remarque :
Certaines sympathogonies migrent vers l’ébauche de la surrénale en formation.
Elles se transforment en cellules glandulaires et constituent la médullosurrénale.
NB : On les appelle cellules chromaffines car elles sont colorées en brun par les
sels de chrome.
A) schéma montrant les cellules chromaffines (sympathiques) qui pénètrent dans
le cortex fœtal de la glande surrénale
B) A un stade plus avancé, le cortex définitif entoure presque entièrement la
médullaire.
(D’après J. LANGMAN et T-W. SADLER)
23. LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE
Son embryologie est liée à celle du tronc cérébral (bulbe) et des nerfs crâniens.
Les cellules ganglionnaires proviennent des crêtes et du tube neural. Elles
suivent le nerf vague. Les fibres pré ganglionnaires sont longues, elles font
synapse avec les fibres post ganglionnaires (courtes), dans la paroi des viscères.
-7-
3. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES
31. GENERALITES
Les ganglions cœliaques appartiennent au plexus cœliaque. C’est un plexus
nerveux qui regroupe (de haut en bas) :
-les
-les
-les
-les
ganglions
ganglions
ganglions
ganglions
phréniques inférieurs
cœliaques
mésentériques supérieurs
aortico-rénaux
Le plexus coeliaque représente la portion du système nerveux autonome qui
assure l’innervation végétative des organes abdominaux sus-mésocoliques en
contrôlant la motricité des fibres musculaires lisses viscérales.
A cet étage, le système nerveux autonome est constitué de deux systèmes
antagonistes :
-le parasympathique, représenté par le nerf vague
-l’ orthosympathique, représenté par les nerfs petits et grands
splanchniques
Le parasympathique accélère le transit par dilatation des sphincters lisses et
contraction des parois tubulaires, l’orthosympathique a l’effet inverse.
-8-
Les voies de conduction nerveuses dans les ganglions coeliaques
Partie thoracique de la
moelle spinale
Tronc sympathique
Ganglion du tronc
sympathique
Rameau
communicant gris
Nerf vague (X)
Rameau communicant
blanc
Nerfs grand et
petit splanchniques
Ganglion
cœliaque
Plexus
intestinaux
Ganglion mésentérique supérieur
(D’après Netter)
Fibres sympathiques :
____ pré synaptique
Fibres parasympathiques :
____ pré synaptique
----- post synaptique
----- post synaptique
-9-
32. LE SYSTEME PARASYMPATHIQUE
321. Les voies motrices, centrifuges
A partir du
noyau cardio-pneumo-entérique du bulbe, les fibres
préganglionnaires suivent le trajet du nerf vague, elles traversent les ganglions
cœliaques et atteignent les ganglions situés dans la paroi des organes digestifs.
Elles forment alors une synapse avec les fibres post ganglionnaires.
322. Les voies sensitives, centripètes
Elles vont partir des organes, traverser le ganglion coeliaque en suivant le nerf
vague et se terminer dans le noyau sensitif dorsal du bulbe.
33. LE SYSTEME ORTHOSYMPATHIQUE
331. Les voies motrices, centrifuges
Les fibres préganglionnaires traversent les rameaux communicants blancs, les
ganglions thoraciques, les nerfs splanchniques et gagnent les ganglions cœliaques
où ils forment une synapse avec des fibres post ganglionnaires qui gagnent les
viscères.
332. Les voies sensitives, centripètes
Les fibres issues des viscères, gagnent les ganglions cœliaques puis rejoignent la
moelle par les nerfs splanchniques, la chaîne sympathique thoracique, les
rameaux communicants, et la racine postérieure des nerfs rachidiens.
→ Ce qui explique la projection thoracique des douleurs viscérales sus
mesocoliques.
34. LES NERFS PHRENIQUES
Inconstamment, ils peuvent s’anastomoser avec les ganglions coeliaques. Ceci
explique certaines irradiations douloureuses (exemple les irradiations vers
l’épaule dans la douleur d’origine biliaire).
- 10 -
Rapports anatomiques des ganglions cœliaques
Tronc vagal antérieur
Branche cœliaque du tronc
vagal antérieur
Branche cœliaque du tronc vagal postérieur
Artère et plexus
gastrique gauche
Branche hépatique du tronc vagal
antérieur
Nerf grand splanchnique
droit
Artère et plexus
hépatique
Nerf grand splanchnique
gauche
Nerf petit splanchnique
gauche
Artère et plexus splénique
Ganglions cœliaques
(D’après Netter)
- 11 -
4. DISSECTIONS
41. MATERIELS ET METHODES
•
-
Le matériel de dissection
des lames de bistouri n°23
un porte lame
une pince à disséquer à bout courbe
une pince à disséquer sans griffe
des pinces à clamper
une paire de ciseaux à bout droit
du fil
une scie
du latex rouge
• Méthode de dissection
Au cours de cette étude, 3 dissections ont été réalisées :
- La première dissection :
Elle a porté sur un sujet féminin formolé, par un abord abdominal. Une
incision a été réalisée depuis la xiphoïde jusqu’à la symphyse pubienne, puis
latéralement, de chaque côté, jusqu’à l’épine iliaque antéro-supérieure. A la
partie supérieure de l’abdomen l’incision a été pratiquée en longeant le bord
inférieur du thorax de chaque côté.
→ Elle a permis de situer les ganglions au sein de la région cœliaque.
- La deuxième dissection :
Elle a porté sur un sujet masculin formolé, par un abord thoracique et
abdominal. La voie abdominale est la même que sur le sujet précédant mais
elle a été prolongée de la xiphoïde au haut du sternum puis latéralement en
longeant le bord inférieur de la clavicule. Le cœur, les poumons, les anses
grêles, le colon et le diaphragme ont été enlevés.
→ Elle a permis de mettre en évidence les afférences, les efférences et les
rapports des ganglions cœliaques.
- La troisième dissection :
Elle a porté sur un sujet masculin frais. Les artères ont été injecté au latex
rouge (120mL) ajouté à de l’acide acétique (18mL). L’abord est identique au
sujet précédent. Les trois branches du tronc cœliaque, les artères rénales et
l’artère mésentérique supérieure, ont été ligaturées. Ainsi que l’aorte, en susdiaphragmatique et en abdominale (juste en dessous des artères rénales). Le
sujet a été conservé dans le formol après une section à la scie au niveau
thoracique et abdominale, sous-rénale.
→Elle a permis d’identifier les rapports vasculaires des ganglions.
- 12 -
42. ANATOMIE
•
Structure (cf photo N°1)
Représentation schématique habituelle des ganglions
Ils sont au nombre de deux, situés sur la face antérieure de l’aorte, de chaque
côté du tronc cœliaque à hauteur de Th12.
Ils ont des formes très variables, irrégulières, souvent en forme de croissant à
concavité supérieure et convexité inférieure avec deux cornes :
-externe : où se jette le nerf grand splanchnique
-interne : qui reçoit la bifurcation terminale du nerf vague.
De couleur grise rosée, ils sont obliques en avant et en dedans, aplatis
transversalement. Le ganglion droit est fréquemment plus grand que le gauche et
mesure environ 20mm de long sur 12mm de hauteur pour 3 à 4mm d’épaisseur.
Ils peuvent être subdivisés en deux portions :
-l’une médiale, proche du tronc cœliaque, qui reçoit le nerf vague, et forme le
ganglion juxta-coeliaque,
-l’autre latérale, qui reçoit le nerf grand splanchnique et forme le ganglion
surréno-splanchnique.
Il s’agit d’une subdivision davantage physiologique qu’anatomique. Sur toutes les
photos chaque ganglion apparaît comme une seule structure. J’ai cependant pu
observé à la surface de chacun d’eux, des fibres unissant leurs parties juxtacoeliaque et surréno-splanchnique.
- 13 -
Photo N° 1 : Vue antérieure d’un ganglion cœliaque droit
Haut
Droite
diaphragme
artère
phrénique
inférieure
droite
tronc cœliaque
ganglion
cœliaque
droit
ganglion cœliaque
gauche
grand nerf
splanchnique droit
- 14 -
•
Afférences
-LE NERF VAGUE (cf photos N°7 et 8)
Il forme un plexus autour de l’œsophage dont se dégage un tronc vagal antérieur
et un tronc vagal postérieur qui donne des rameaux gastriques, hépatiques et se
divise en deux branches qui rejoignent chacune la corne interne du ganglion
correspondant, et constitue avec le nerf grand splanchnique une anse nerveuse
anatomique :
-
à droite : l’anse mémorable de Wrisberg
à gauche : l’anse homologue de Laignel-Lavastine.
En fait, il ne donne pas deux branches uniques mais il se ramifie en une
multitudes de fibres destinées à chaque corne interne.
Le tronc vagal antérieur donne une branche directe pour le ganglion coeliaque
gauche, ceci est visible sur la photo N°8.
-LE NERF GRAND SPLANCHNIQUE(cf photos N° 3,4,5,6)
Il naît des 6(inconstant), 7, 8 et 9èmes ganglions sympathiques thoraciques,
franchit le diaphragme le long du rachis dorsal, à hauteur de TH12, entre les
piliers interne et moyen, et se jette transversalement sur la corne externe du
ganglion cœliaque homolatéral.
Lors de cette dissection la 6ème branche de la chaîne sympathique était présente.
-LE NERF PETIT SPLANCHNIQUE (cf photos N° 3,4,5,6)
Il naît des 10 et 11èmes ganglions sympathiques thoraciques, qui franchit le
diaphragme avec la chaîne sympathique, le long du rachis, latéralement aux
piliers et donne un filet à la face postérieure du ganglion homolatéral.
J’ai observé (cf photo N°6) qu’en se réunissant, les deux branches pouvaient
former une masse avec un aspect ganglionnaire, d’où partent un rameau
ascendant destiné au ganglion coeliaque et des rameaux destinés aux ganglions
aorticorénaux et mésentériques supérieurs.
-LE NERF PHRENIQUE DROIT
Il émet parfois des rameaux pour le bord concave du ganglion droit.
Je n’ai pas retrouvé cette afférence au cours de mes dissections.
- 15 -
•
Efférences
BRANCHES DIRECTES : destinées :
aux lames rétroportales du pancréas ((photo N°9)
Il s’agit d’un amas de fibres nerveuses réunies partant du ganglion cœliaque droit
et se fixant à la face postérieure de la tête du pancréas.
aux glandes surrénales homolatérales (photos N° 8,9)
Il s’agit d’un véritable plexus puisque l’on observe une multitude de fibres bien
individualisées les unes des autres. Sur la photo du ganglion gauche il ne reste
que quelques unes des plus grosses fibres, j’ai sectionné les autres
volontairement afin de mieux visualiser les structures.
aux autres ganglions constitutifs du plexus cœliaque (photo N° 2) :
Les ganglions aortico-rénaux et mésentériques supérieurs mais il y a également
des branches unissant les deux ganglions coeliaques au dessus et en dessous du
tronc coeliaque.
Ils forment une continuité fibreuse à la face antérieure de l’aorte, qu’il est
difficile d’individualiser.
BRANCHES INDIRECTES :
elles forment des plexus qui gagnent les viscères en longeant les branches du
tronc coeliaque :
-le plexus gastrique (Plexus Gastrici), via l’artère gastrique gauche,
destiné à l’estomac.
-le plexus hépatique (plexus Hepaticus), via l’artère hépatique commune
et ses collatérales, gagne la vésicule, les voies biliaires, le pylore, le
duedenum.
-le plexus splénique (plexus Lienalis), via l’artère splénique, rejoint la
rate, la grande courbure gastrique, le pancréas (cf photo N°2).
Ces branches sont de minces filets nerveux accolés aux artères. On peut les
percevoir à l’œil nu, mais elles sont difficiles à visualiser sur des photos car on
ne les distingue pas de la gaine fibreuse péri-artérielle…
- 16 -
Photo N° 2 : Vue antérieure du plexus cœliaque
Haut
Droite
fibres
nerveuses du
plexus
splénique
Connexion
entre les
2
ganglions
ganglion
cœliaque
droit
ganglion
cœliaque
gauche
ganglion
mésentérique
supérieure
artère
mésentérique
supérieure
ganglion
aortico-rénal
veine cave
inférieure
- 17 -
Photo N° 3 : Vue latérale droite de la chaîne sympathique thoracique droite
Haut
Droite
6ème branche de la
chaîne sympathique
thoracique
veine
azygos
7ème
8ème
nerf grand
splanchnique droit
9ème
10ème
diaphragme
11ème
nerf petit
splanchnique
droit
- 18 -
Photo N° 4 : Vue latérale gauche de la chaîne sympathique thoracique gauche
Haut
Droite
6ème branche de la
chaîne sympathique
thoracique
Veine
hémi
azygos
7ème
Aorte
thoracique
descendante
8ème
9ème
10ème
nerf grand
splanchnique
gauche
11ème
diaphragme
- 19 -
Photo N° 5 : Vue latérale droite de la terminaison des nerfs splanchniques sur le
ganglion cœliaque droit
Haut
Droite
piliers du diaphragme
surrénale réclinée à gauche
artère phrénique inférieure
fibres nerveuses joignant le
ganglion droit et la surrénale
nerf grand splanchnique
ganglion droit
nerf petit
splanchnique
rein récliné à gauche
- 20 -
Photo N°6 : Vue latérale gauche de la terminaison des nerfs splanchniques sur le
ganglion cœliaque gauche
Haut
Droite
surrénale réclinée à
droite
nerf grand splanchnique
ganglion cœliaque gauche
10ème branche de la chaîne
sympathique
nerf petit splanchnique
11ème
- 21 -
Photo N°7 : Vue antérieure de la terminaison du nerf vague sur les ganglions
(diaphragme enlevé)
Haut
Droite
branche cœliaque du
tronc vagal postérieur
ganglion cœliaque gauche
ganglion cœliaque droit
- 22 -
Photo N°8 : Vue antérieure de la terminaison de 2 branches du nerf vague sur le
ganglion cœliaque gauche
Haut
Droite
Estomac récliné en haut
branche cœliaque du
tronc vagal postérieur
branche cœliaque du
tronc vagal antérieur
Ganglion cœliaque
gauche
fibre du plexus
surrénal gauche
- 23 -
•
Rapports
Les ganglions coeliaques appartiennent au plexus solaire, situé dans la région
cœliaque de Lushka, c’est à dire dans la région rétropéritonéale de l’étage
supérieur de l’abdomen. Ils possèdent donc de nombreux rapports avec les
viscères abdominaux sus-mésocoliques.
Rapports postérieurs : (cf photo N° 2)
-l’aorte abdominale
-le rachis dorso-lombaire, de Th12 à L1
-les artères phréniques inférieures
Rapports antérieurs : (cf photos N° 10,11)
-le petit épiploon
-l’arrière cavité des épiploons
-le péritoine pariétal
-les branches du tronc cœliaque (artère gastrique gauche, artère hépatique
commune)
-le bord supérieur du pancréas
Rapports supérieurs (de bas en haut) : (cf photo N° 1)
-les artères phréniques inférieures
-les piliers du diaphragme et le hiatus aortique
-le diaphragme et le hiatus oesophagien
-le tronc cœliaque : il isole les deux ganglions
-le foie
- 24 -
Rapports inférieurs : (cf photos N° 2,10,11)
-l’artère mésentérique supérieure
-la veine splénique
-le bord supérieur du pancréas
-la région pylorique de l’estomac
Rapports droits : (cf photos N° 2,5,7,9,10)
-le pilier diaphragmatique droit
-la veine cave inférieure
-la glande surrénale droite et le rein droit
-le pédicule hépatique (veine porte, canal cholédoque, artère hépatique)
-le foie
Rapports gauches : (cf photos N°6,8,11)
-le pilier diaphragmatique gauche
-la glande surrénale gauche et le rein gauche
-la petite courbure de l’estomac
- 25 -
Photo N°9 : Vue antérieure des rapports du ganglion cœliaque droit (pancréas et
veine cave inférieure réclinés)
Haut
Droite
branche droite du tronc
vagal postérieur
plexus surrénal droit
ganglion cœliaque
droit
plexus pancréatique
plexus mésentérique
supérieur
face postérieure du
pancréas (récliné à
gauche)
veine cave inférieure
réclinée
- 26 -
Photo N°10 : Vue antérieure des rapports du ganglion cœliaque droit (pancréas in
situ)
Haut
Droite
branche droite du
tronc vagal
postérieur
ganglion cœliaque
droit
pancréas
Aorte abdominale
- 27 -
Photo N°11 : Vue antérieure des rapports du ganglion cœliaque gauche (pancréas
in situ)
Haut
Droite
ganglion
cœliaque
gauche
surrénale
pancréas
- 28 -
•
Vascularisation
Les artères viennent de l’aorte. (cf photos N°12,13,14)
Les connaissances sur cette vascularisation sont faibles.
Au cours de mes dissections, je n’ai pas observé de connexions vasculaires
directes avec les ganglions. En revanche j’ai remarqué qu’il existait des rapports
très proches avec d’autres artères :
- Les artères surrénaliennes inférieures droites et moyennes gauches traversent
les ganglions
- Les artères phréniques inférieurs passent à la face postérieure
Il y a certainement une vascularisation des ganglions à partir de ces rapports
artériels mais elle n’a pas pue être clairement mise en évidence dans cette étude.
- 29 -
Photo N°12 : Vue antérieure du ganglion cœliaque gauche (les artères sont
injectées au latex rouge)
Haut
Droite
artère splénique
artère
phrénique
inférieure
artère surrénale moyenne
nerf grand splanchnique
tronc cœliaque
artère
mésentérique
supérieure
artère rénale
- 30 -
Photo N°13 : Vue inférieure du ganglion cœliaque droit (les artères sont
injectées au latex rouge)
Haut
Droite
artère gastrique gauche
artère phrénique
inférieure
tronc cœliaque
artère surrénale
inférieure
artère mésentérique
supérieure
artère rénale
- 31 -
Photo N°14 : Vue antérolatérale droite du ganglion cœliaque droit (les artères
sont injectées au latex rouge)
Haut
Droite
Avant
artère phrénique
inférieure
artère surrénale
inférieure
artère mésentérique
supérieure
artère rénale
- 32 -
5. DISCUSSION
Les observations que j’ai pu faire au cours de mes dissections sont globalement
conformes aux connaissances antérieurs. De la littérature.
Cependant, j’ai pu précisé quelques notions :
-
Les ganglions ont une forme très variable selon les sujets et l’aspect semi
lunaire n’est pas franchement évident
-
Les connexions de chacun des ganglions ne sont pas strictement
identiques : notion de double innervation vagale du ganglion gauche, et de
connexion du ganglion droit avec le pancréas
-
Les connexions avec tous les viscères situés à leur proximité
-
L’étude de ces structures est difficile, parce que d’une part, les voies
nerveuses sont très petites, et d’autre part, parce que les structures sont
mêlées les unes aux autres : les plexus péri artériels sont intriqués dans
les gaines des vaisseaux qu’ils accompagnent ; les ganglions du plexus
coeliaque sont en continuité les uns aux autres. De plus la conservation des
sujets dans le formol tend à grouper la graisse et les structures
(vasculaires, nerveuses…) en une pseudo masse difficile à individualiser, et
leur donne une couleur homogène.
-
Malgré que mes résultats concernant la vascularisation ne permettent pas
de conclure formellement, l’hypothèse qu’elle se fait à partir des artères
surrénaliennes et phréniques inférieures semblent très probable. Mais
peut être que sur d’autres sujets on en retrouverait également une à
partir du tronc cœliaque…
- 33 -
6.
APPLICATIONS MEDICALES
En bloquant le fonctionnement des ganglions cœliaques, le message nerveux, en
provenance des viscères est interrompu.
Ainsi, dans les douleurs chroniques des cancers de l’étage sus mésocolique
(pancréas +++, estomac, duodénum, foie, vésicule biliaire), lorsque la
morphinothérapie n’est plus suffisante, il est possible de recourir à des
thérapies antalgiques plus invasives : le bloc des ganglions cœliaques.
Technique
On propose souvent en première intention un bloc de durée limitée, à but
diagnostic avec des anesthésiques locaux (lidocaine). Il permet de confirmer ou
exclure leur implication dans les douleurs. Il peut avoir un rôle pronostic pour
prévoir l’efficacité et les effets indésirables ultérieurs d’une neurolyse. Son
effet antalgique peut être prolongé (quelques semaines ou mois).
Après traitement positif par un anesthésique local, une neurolyse au phénol ou à
l’alcool peut être envisagée. L’effet est permanent.
NB : l’efficacité des blocs en série avec un anesthésique local est limitée dans de
nombreuses douleurs chroniques
Le bloc est réalisé sous contrôle scannographique (pour éviter les complications)
par injection percutanée à proximité des ganglions au niveau de TH12-L1 en pré
et latéro-aortique.
Il procure une bonne analgésie dans 57 à 95 % des cas mais il nécessite une
hospitalisation et peut être suivi de complications : Injection intravasculaire
(aorte ou veine cave), perforation des viscères (reins, intestins). L’hypotension
orthostatique et la diarrhée sont des effets secondaires attestant de la
réussite du bloc : prédominance du parasympathique sur le système
orthosympathique.
Souvent, la douleur est fortement atténuée mais n’est pas complètement abolie.
Il faudra réduire les doses de morphine pour éviter le risque de dépression
respiratoire.
- 34 -
7. CONCLUSION
L’embryologie des ganglions a permit de comprendre leur anatomie en particulier
leur localisation et leurs connexions avec les nerfs du système nerveux
végétatif.
Les dissections réalisées ont permis d’étudier leur anatomie (afférences,
efférences, rapports, vascularisation) et de confronter les résultats avec les
connaissances antérieures.
La physiologie explique les implications des ganglions dans l’organisme et explique
ainsi que des thérapies puissent être mises en place visant à modifier leur
fonctionnement.
L’anatomie est donc fondamentale à connaître afin d’accéder aux ganglions par un
geste invasif !
J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce mémoire. Les ganglions cœliaques sont
des structures intéressantes à étudier : En effet, ils m’ont permis d’explorer et
de mieux connaître la région abdominale, thoracique au niveau viscéral,
vasculaire, nerveux, tout en corrélant cette étude macroscopique avec celle de la
physiologie.
- 35 -
8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. embryologie spéciale humaine 2. éditions Bréal. M. MAILLET ; D.
ChIARASINI. Pages 156-158
2. embryologie médicale, 6ème édition. Editions Pradel. J. LANGMAN ; T.-W.
SADLER. Pages 438-440
3. atlas d’anatomie humaine, 3ème édition. Editions Masson. F-H. NETTER ;
MD. Page 315
4. anatomie, 1 : tronc. Editions flammarion. J-M. CHEVALLIER. Pages 436 à
439
5. le système nerveux périphérique. Editions Masson. G. LAZORTHES. Pages
357 à 359
6. maladies des voies biliaires et du pancréas ; pathologies, diagnostic,
traitement. Editions Picain. W. HESS. Pages 893 à 904
7. anesthésie loco-régionale et traitement de la douleur, 3ème édition.
Editions Masson. P. GAUTHIER-LAFAYE ; A. MULLER. Pages 420 à 427
8. anesthésie régionale chirurgie, obstéstrique, analgésie. Editions Doin. H.
ALBRECHT. Pages 215-232
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